once is a mistake — libre

La nuit était tombée depuis un moment déjà. Echo d’Antan avait tenté de dormir, en vain. Il sentait un vent chaud souffler. C’était presque… agréable. Sauf qu’il était tard, et qu’il savait qu’il aurait dû se reposer, toutes ses blessures n’étaient pas guéries. Il se leva, réprimant un tressaillement de douleur. Il avait l’impression qu’on l’avait écrasé. Peut-être était-ce le cas. Il n’en savait rien. Même si c’était certainement ce qu’il s’était passé, d’après ce qu’on lui avait raconté, et surtout, d’après son odeur.
La souffrance irradiait de sa patte avant. Il n’avait pas l’impression qu’elle refluait au fil du temps. Non, elle s’était stabilisée à un moment, et depuis, il souffrait. En silence. En serrant les dents. Il savait que ce qui lui été arrivé était grave. Qu’il mettrait du temps à s’en remettre. Mais il s’en remettrait. Il ignorait d’où lui venait cette conviction, mais il savait, il sentait qu’il devait bouger, au lieu de rester immobile, et ce malgré la douleur.
En silence, le guerrier sortit du camps du Vent. Personne ne vint lui barrer le chemin. Il n'aurait pas été de taille à résister, de toute façon. Il leva les yeux vers le ciel. D'u noir d'encre, parfaitement dégagé, la lune brillait, croissant étincelant, accompagnée d'une multitude d'étoiles. C'était une belle nuit. Du moins, c'était ce qu'il pensait.
Echo avançait doucement, pour ne pas dire, lentement. Il ignorait où aller, il voulait juste se laisser porter, avancer, avancer et ne pas s'arrêter. Il serra les dents lorsque la douleur s'accentua.
Une pensée fugace, traversa son esprit. Ce n'était peut-être pas une bonne idée de s'aventurer hors du camps, alors qu'il n'était pas remis. Mais il n'était pas un chaton. Certes, il était faible, mais il savait se défendre en cas de besoin. Toujours un peu perdu dans ses pensées, contemplant le paysage qui s'offrait à lui -presque inconnu- il atteint les limites du territoire du Clan. Il le sentit à l'odeur. Alors que les odeurs lui étaient à peu près familières, il sentait à présent d'autres chats. C'était normal, pour une frontière, une frontière donnant en plus sur les territoires libres.
Devant Echo d'Antan se dressaient, majestueux, les Quatre Chênes. Il s'y était rendu une fois, lors d'une Assemblée, afin que l'on vérifie bien qu'il était un étranger aux autres clans, que personne ne le connaissait. C'était la première fois qu'il revenait ici depuis.
Il se glissa entre les herbes, jusqu'au pied du promontoire. Il ne pouvait même pas y monter. Peu lui importait, il se contenta de rester là, la tête levée vers le haut, à regarder la légère brise jouer entre les branches encore feuillues des chênes.
Echo ne s'inquiéta même pas d'entendre un léger frémissement derrière lui, se contenant simplement de prêter oreille à ce bruit.