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Textes ~ Parce que les textes c'est bien.

Étoile Rayonnante
Vieille branche
Puf/Surnom Puf/Surnom : Sun, Sunny, Nakin, et tout le bazar
Messages Messages : 2410
Étoile Rayonnante
 Mer 1 Mar 2017 - 18:59
Fatigue. Fatigue immense. Fatigue qui pousse désespérément tes paupières à se fermer. Mais tu luttes. Tu luttes toujours parce que tu ne peux pas faire autrement. Tu dois rester éveillé, tu dois continuer à regarder. Tu dois rester éveillé et penser. La tornade doit tourner, les mots valser, et tu dois rester debout. Éveillé et debout. C'est dur. Tes paupières se ferment, ton cerveau refuse de réfléchir, tes muscles faiblissent. Tu voudrais te laisser partir, et t'abandonner. Mais tu dois rester éveillé. C'est un devoir, une obligation, alors tu t'obliges à garder les yeux ouverts. À regarder, écouter, penser. Tu te demandes pourquoi tu restes éveillé, si c'est pour voir ça. Pourtant, tu ne te laisses pas aller. Tu te le refuses. Tu veux montrer que tu es plus fort que tes envies, tu veux montrer que tu as de la volonté, de la hargne, du courage. Tu veux montrer que tu es quelqu'un qui en vaut la peine, tu veux croire encore un peu que plus tard, il ne faudra plus lutter pour rester éveillé. Que ce sera suffisamment beau pour que tes paupières ne veulent pas se fermer. Et en attendant, tu te bats. Tu te bats pour rester éveillé, tout en cherchant matière à t'intéresser. Il paraît que si ça te plaît, ça t'aidera à rester éveillé. Alors tu cherches, tu cherches encore, et encore, mais tu ne trouves pas. Ou pas suffisamment. Et à nouveau tes yeux se ferment une seconde. Tu te secoues, tu les rouvres, tu les écarquilles, tu t'obliges à les laisser ouverts pour de bon. Tu ne sais plus si tu veux dormir. Tu te dis que si tu te laisses aller dans ses bras, c'est lâche. Tu veux te montrer fort. Tu sais que c'est dur pour tout le monde, que vous êtes tous fatigués mais qu'autour de toi, personne ne s'endort. Tu ne veux pas être le lâche du groupe, tu ne veux pas qu'on te voie ainsi, alors tu te relèves, tu prends de la force, et tu restes éveillé. Petit à petit, tu crois que l'énergie te reviens, tu crois que la fatigue s'en va, que tu vas tenir. Et puis tu t'assois cinq minutes, et tu sens tes yeux se fermer à nouveau. Mais tu luttes, tu luttes parce que tu ne peux pas t'endormir. Tu gardes les yeux ouverts. Tu soupires, parce que c'est extrêmement difficile et que la fatigue cherche à t'emporter. Mais tu sais que tu continueras à lutter. À combattre la fatigue. Parce qu'il le faut, tu dois rester éveillé. Juste qu'au moment où la fatigue sera trop grande et que le sommeil t'emportera. Mais au fond de toi, même si tu es fatigué, tu aimerais que ce moment arrive tard, parce que tu as encore tant de choses à faire avant. Et parce que tu ne veux pas être lâche, tu ne veux pas être le premier à t'endormir. Tu regardes autour de toi, tu en vois un ou deux dont les paupières se baissent doucement avant de se relever violemment. Personne ne dort. Ça te donne du courage, c'est comme une compétition. Toi aussi, tu restes éveillé. Et vous restez éveillé tous ensemble. Difficilement. Mais la fatigue ne vous attrape pas. La fatigue, elle est là en permanence. Tu as compris que ça ne sert à rien de chercher à la chasser, parce qu'elle ne partira pas. Mais tu composes avec elle. Tu essaies de l'oublier. Ou tu te forces. Mais tu luttes. Parce qu'abandonner serait trop facile.
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Invité
Invité
 Mer 22 Mar 2017 - 22:50
Quand on a envie de changer de sujet, on prend un dico, cinq mots et on laisse aller ~

Portée ~ Courbette ~ Houleux ~ Surprise ~ Phosphorescent


La houle faisait tanguer le navire. Les vagues venaient cogner contre la coque, les embruns sautaient par-dessus bord. Le pont était trempé, les cordages également. Le mât gîtait d'un côté à l'autre, au gré des ballottements de la caravelle, menée d'une vague à une autre par le courant d'eau sombre. Le ciel était de la même couleur bleu gris un peu verte que la mer, assombrit plus encore par des nuages agglutinés au-dessus du navire. La seule lumière venant d'en haut ne provenait que des rares éclairs qui tranchaient la tempête et éblouissait un instant l'obscurité. Et à bord du petit navire malmené par les flots, on tentait tant bien que mal de l'empêcher de se fracasser contre l'eau, manœuvrant habilement entre les vagues les plus violentes. Ceux qui ne pouvaient aider à la direction ou à la vitesse s'accrochaient à tout ce qu'ils pouvaient, poignées, cordages, ou n'importe quoi d'autre, du moment que c'était solide et accroché correctement à la carcasse du navire. Petit navire qui valsait et tanguait, plongeant dans les creux comme pour exercer une majestueuse courbette devant la force des éléments, puis se relevant avec vigueur parce qu'il tenait bon. Au milieu de la tempête, le Rugissant se faufilait.

Sous l'eau sombre nageaient des poissons et toutes sortes d'autres créatures marines. Pas forcément bienveillantes et pas forcément minuscules. Une silhouette se démarquait des autres, parce qu'elle était gigantesque, et plus claire que l'eau. On la voyait à travers. Le premier marin qui l'aperçut hurla, pour prévenir ses camarades, ou peut-être simplement d'horreur. de ce qu'il pouvait en voir, la bête phosphorescente était presque aussi grande que le navire qui tenait vaillamment les flots, et s'approchait. Il hurla à travers la tempête, et son cri se perdit dans le vent et les embruns. Il hurla jusqu'à s'arracher la voix, et ses compagnons étaient prévenus quand le monstre se lança à l'attaque. Il avait raté son effet de surprise, s'il en voulait un. Mais il n'en avait sûrement pas besoin. Dire qu'il faisait la taille du navire était ridicule. Un seul de ses tentacules était plus long que le bateau mesuré de la poupe à la queue.

Le monstre phosphorescent lança un premier coup, frappant le pont de son gigantesque tentacule à la couleur étrange. Des éclats de bois volèrent, un petit mât fut coupé net, mais les hommes étaient restés hors de portée du membre affreux. Pour cette fois seulement. Car le monstre repartit à l'attaque, engloba le navire de plusieurs de tentacules, et serra. Le mouvement houleux cessa dès que le navire ne toucha plus l'eau. Le monstre l'avait soulevé comme s'il ne pesait rien. Les hommes hurlaient, le visage déformé par l'horreur et la panique. Ils ne pouvaient s'enfuir, ils ne pouvaient rien faire d'autre qu'attendre que la Mort ne les frappe. Les plus lâches fermèrent les yeux sans se retenir, certains tombèrent à l'eau et furent engloutis par les vagues noires. Les plus courageux ne cessèrent de regarder l'horrible tête, si c'en était bien une. Le bateau craquait de toutes parts, brisés en quelques morceaux de bois. Quand il fut réduit à néant, les derniers marins frappèrent la mer avec force, emportés par la pesanteur de leur chute. L'eau gelée les enveloppa tout entiers, et le froid s'insinua dans leurs veines comme une rivière en crue. Certains essayèrent vainement de remonter, battant furieusement des bras, mais l'eau était la plus forte. Ils coulèrent, tous. Sans exception. Ils coulèrent avec leur bateau, et le monstre avait disparu. Ou peut-être n'avait-il été qu'une illusion pour cacher quelque chose d'encore plus effroyable ?
Les hommes aiment raconter des histoires. Et dans ce but, ils aiment aussi déformer un peu la vérité. Personne ne sait jamais ce qui sa cache vraiment derrière les légendes. Personne ne sait si ce qu'on entend est édulcoré ou exagéré. Mais on peut être certain qu'elles ne sont pas sorties de nulle part. Derrière une légende, il y a toujours un fond de vérité, parce que l'homme a besoin de terreau à son imagination. Sinon les graines de l'histoire sont incapables de germer.


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