Votez !
Aller en haut Aller en bas
Le Deal du moment :
Manga Chainsaw Man : où acheter le Tome 17 ...
Voir le deal
19.99 €

Parce que j'ai un doctorat en humour et un master en sarcasme

Nuée des Anges
Guerrier expérimenté
Puf/Surnom Puf/Surnom : Ray
Messages Messages : 153
Nuée des Anges
 Jeu 21 Sep 2017 - 23:26
Une chose à savoir avant de lire ce texte : à la fin, je suis heureuse de me libérer de ce poids.

Dis-moi ce que t'as pas compris putain. C'est pas la première fois que je m'explique à ce sujet. Parce que oui, tu m'as fait mal. Tu m'as blessée. Tu m'as laissée tomber. Oui, oui, laissée tomber. T'as eu honte de moi. T'as eu putain de honte de moi quand on est entré en sixième. Pourquoi ? Parce que j'étais encore une gamine. Que j'étais encore une gamine et que je n'ai pas changé, juste que je suis devenue un peu plus mature. Mais t'as eu honte de moi parce que je jouais encore à nos jeux de primaires. Parce que les playmobils, ça m'amusait encore, et que, peut-être contrairement à toi, j'ai pas renié mes hobbys de quand j'avais 10 ans. Peut-être que, encore une fois contrairement à toi, j'ai pas changé, j'ai pas voulu me montrer plus mature que ce que je ne l'étais vraiment. Peut-être parce que je ne voyais pas l'utilité, pas le besoin de devoir me "métamorphoser" en entrant au collège, pas besoin de me sentir adolescente.

Mais ça, tu l'as pas compris.

Nan, toi, tu m'as pas acceptée comme j'étais. Alors t'as cherché d'autres potes - ce que je ne te reproche pas, évidemment, on était pas dans la même classe, on se parlait déjà plus. Parce que tu t'es laissée influencer par tes nouveaux potes. Parce qu'ils m'aimaient pas, et peut-être, comme toi, qu'ils n'aimaient pas le fait que je reste une gamine de l'école primaire. Bref, t'as fait comme eux. Et je le sais, je le voyais, que ça te gênait quand j'étais là et que t'étais avec tes nouveaux potes.

Et putain, heureusement que j'avais Thibault. Parce que je me serais retrouvée bien seule sinon. Parce que lui, il s'en battait les couilles de l'avis des autres et que lui, encore une fois, il m'a pas rejetée parce que j'avais décidé de rester moi-même.

Ça, c'est ce que je peux appeler un meilleur ami.

Je t'en ai pas voulu, au début. J'étais peut-être trop conne pour comprendre. Je voyais pas directement tout le mal que ça me faisait, de te voir me rejeter comme ça.

Tu sais que j'aie une bonne mémoire. Je vais te dire un secret. Un secret que je n'ai même pas révélé à Noémie, pas révélé à Thibault, ni à mon frère, ni à Jeanne et Anais, ni à Benjamin. Et t'as pas besoin de les connaître pour savoir que ce sont des proches. J'oublie rien. J'oublie jamais rien. Si je fais mine d'oublier un truc, c'est que j'ai pas envie de m'en rappeler. Mais j'oublie pas. Tout reste là-haut. Et si je dévoile pas ce secret, c'est que je veux pas faire mal aux gens.

Alors je vais ressortir une vieille disquette. Une vieille anecdote. C'était un jour de cours, mi-sixième. On était dans la cour après avoir mangé à la cantine (pas ensemble, évidemment) et t'es venue vers moi. Alors que tu venais jamais vers moi, t'étais trop occupée avec tes nouveaux amis. T'avais l'air toute contente. Et tu sais ce que tu m'as dit ? T'as fait "Hé Alice, j'ai deux nouvelles meilleures amies !" Alors moi, je t'ai regardé, mais j'ai pas répondu tout de suite. J'étais ... blessée. Vexée. Je me sentais comme trahie. Mais, j'ai rien montré. Et tu sais ce que t'as dit ? "Louison c'est ma première meilleure amie, Mathilde c'est la deuxième, et toi t'es la troisième !" Et alors, là, j'ai fait un truc bête. J'ai souri. Alors que j'étais au fond du gouffre à l'intérieur.

Mais je l'ai pas montré, bien sûr que non. Je t'ai demandé "Mais t'es aussi leur meilleure amie ?" Et tu m'as dit que non. Si si, tu m'as dit que non. Mais que c'était pas grave, parce que c'était tes meilleures amies

Puis t'es repartie comme t'étais arrivée, toute contente.

J'ai alors su que y'avait un écart, que dis-je, un monde entre nous deux à ce moment-là. Que t'étais plus la Agathe de primaire quand moi j'y étais restée. Que t'avais changé et que j'aurais dû le faire. Devine quoi ? J'ai toujours eu bien trop de fierté pour changer rien que pour faire plaisir aux autres. Parce que je suis authentique.

J'ai toujours eu une pensée très arrêtée sur la question du "meilleur ami". C'est con, n'est-ce pas ? J'ai toujours eu la même définition pour ce mot, "meilleur ami". Sache une chose déjà : c'est le "meilleur". Et meilleur, c'est unique. Ça veut dire qu'il n'y en a qu'un. Ça veut dire que c'est celui que tu as choisi et qu'il n'y a personne au-dessus de lui, personne qui ne l'égale. Un seul et unique meilleur ami.

Quel est l'intérêt de considérer quelqu'un comme son/sa meilleur/e ami/e si ce n'est pas réciproque ? C'est comme un putain de couple où y'en a un qui s'en bat les couilles tandis que l'autre lui témoigne tout l'amour du monde. Ça n'a aucun sens. Ça blesse l'un toujours plus que l'autre. C'est pas normale, une amitié à sens unique.

Alors, tu vas me dire que c'est con, mon raisonnement. Parce qu'au final, j'en ai deux, des meilleurs amis. J'ai Thibault et Noémie. Mais là, c'est pas la même chose, parce que c'est MON meilleur ami et MA meilleurE amiE. Et oui, je le crie haut et fort, je le hurle même, mais Noémie est ma meilleure amie et j'en ai rien à foutre de ce que les gens, de ce que tu penses d'elle.

Revenons à toi. Oui, à toi, Agathe. Parce que c'est mon, notre sujet, non ? Parce que tu me demandes de t'expliquer pourquoi tout s'est déroulé comme ça.

Je me suis rendue compte de quelque chose, avec ces années qui comment à former un petit tas derrière moi. Je déteste les gens qui ont besoin de trop d'attention. Oui, je les déteste. Pour deux raisons : primo, ça me casse les couilles d'entretenir quelqu'un qui peut pas se satisfaire lui-même. Ça me casse les couilles de donner de l'attention a des gens qui en ont besoin pour se sentir exister. Deuxio, je sais pas en donner, et je sais pas "réparer" ce manque d'affection. Je sais pas comment y répondre. Du coup je me sens inutile et c'est un sentiment que j'appréhende particulièrement.

D'accord, t'as eu des soucis, d'accord t'as eu des problèmes familiaux, amicaux, relationnels, d'accord, j'ai peut-être pas fait les bons choix, d'accord j'ai été et je suis égoïste, d'accord.

D'accord, on a eu des bons moments, et oui, d'accord, ça m'a fait plaisir qu'on se reparle comme ça. Parce que je ne te déteste pas. Parce que malgré les mauvais souvenirs, il en reste des bons.

Mais regarde autour de toi, un peu. Regarde les gens, et tu verras qu'on a tous des problèmes. Qu'on souffre tous. Qu'on est tous différents et que - surprise - nos problèmes ne se valent pas, et qu'on ne peut pas dire que les nôtres sont plus importants que ceux des autres.

Je l'ai appris, ça aussi.

Revenons à l'histoire alors. Mais tu la connais déjà, non ? Si, tu la connais, t'en étais le personnage principal, rappelle-toi.

Retour à la quatrième, bim ! Changement de classe. Pauvre Agathe qui se retrouve toute seule sans ses "meilleures amies" :' (

T'as vu, c'est ironique. Parce que j'en ai rien à battre aujourd'hui de blesser les gens.

Mais heureusement, dans cette nouvelle classe, y'a Alice, tu sais, ta TROISIÈME meilleure amie. Super ! Trop bien ! Tu vas pas être toute seule, en fait.

Puis Alice, elle est conne, et en plus, c'est bien pratique, parce que les deux années où tu l'as laissée toute seule, bah elle a dû se faire des potes. Des vrais. Et donc y'a Alice et toute sa clique, Thibault, Noémie, Marc et Léo.

Et dis pas que Léo t'appréciais, Oo te fuyait comme la peste, et non, lui non plus, c'était pas ton meilleur pote : )

Donc Alice, elle était conne. Elle était trop contente, trop heureuse - c'est pas une blague cette fois - de voir que sa meilleure amie, sa véritable meilleure amie depuis l'élémentaire, revenait vers elle. De voir qu'Agathe, qui l'avait délaissée pendant deux ans (c'est long, hein ?) elle revenait comme si la sixième et la cinquième n'avaient jamais existé. Comme si Alice et Agathe sortaient tout droit de l'école primaire de la rue Belzunce, comme si elles avaient 11 ans à nouveau.

Je crois aujourd'hui que j'aurais pas dû te donner autant de chance. Te laisser revenir comme ça, sans prévenir.

Parce que oui, on pratiquait beaucoup le sarcasme, entre nous. Parce que oui, on s'amusait à se bâcher sur nos tronches et nos attitudes. C'est ce que tous les adolescents font. Parce qu'en rabaissant les autres, on se sent toujours mieux.

Parce que c'était facile de se foutre de ma gueule pleine de boutons, de mes cheveux gras, de ma poitrine inexistante alors que MADAME FAISAIT "SEULEMENT" du 95B, parce que tout ça, c'était marrant, au fond.

Ça me blessait aussi, au fond. Parce que j'avais pas autant  d'assurance et de confiance en moi  que j'en ai aujourd'hui. Et je te l'ai dit. Si, je te promets, je te l'ai dit. Que c'était marrant de se foutre de mon corps sans forme, mais que ça me blessait.

Et devine quoi ? Tu ne t'es pas arrêtée.

Alors j'ai pris sur moi. J'ai pris sur moi parce que moi aussi j'étais coupable, parce que moi aussi, je vannais les autres.

Mais si ça n'avait été que ça :' )

Noémie, tu la terrifiais. Ça te fait plaisir d'entendre ça ? Tu le savais, que tu la terrifiais, et moi j'y voyais rien, putain. Je m'en veux, d'avoir rien vu. Et tout ce que tu lui disais ... comme quoi tu étais ma meilleure amie et que Noémie n'était rien pour moi ... Bon sang. Ça fait bizarre d'apprendre ça que maintenant alors que je t'avais sous mon nez, juste là.

Ma "meilleure amie". Je souris, je rigole presque, à chaque fois que tu emploies ce terme. Parce que je ne sais pas ce qu'il vaut, en sortant de ta bouche.

Le temps, c'est pas si inutile que ça, finalement. C'est pas si inutile de voir, avec du recul, que cette conne d'Alice, elle n'a été qu'une roue de secours en quatrième, et pendant deux ans.

Alors questionne-toi, Agathe. Pourquoi tout le monde réagit comme ça, après plusieurs temps, plusieurs années ? Pourquoi je ne t'ai pas adressé la parole pendant un an ?

D'ailleurs, je ne sais pas si tu te souviens, d'où est partie ma "révélation". Je vais te rafraîchir la mémoire.

Hadrien et moi, on parlait tranquillement de nos délires de gaminerie sur cette conv Skype magique où on se tapait des barres avec tous les Eagle, Gaby, Basile, Seb & Co. On parlait de nos jeux, à nous, entre nous. Seulement nous deux, pas toi.

Et t'es arrivée, comme ça, et t'as monopolisé la discussion. Sur toi. Si, si, sur toi. Enfin, sur moi aussi, parce que c'est difficile de jouer tout seul. Et t'as écarté Hadrien comme s'il existait pas. Et ça, ça a été le geste de trop. J'ai explosé. Et tu connais la suite. Ta suite, bien sûr. Pas la mienne.

Tu dois être contente, maintenant, avec toute l'attention que je t'ai donnée : ) J'espère que tu t'es amusée à lire tout mon pavé, et que maintenant, tu comprends ce que ça fait. Si c'est pas le cas, tant pis. Je perdrais pas mon temps à tenter de t'expliquer une dernière fois.
avatar
Invité
Invité
 Ven 22 Sep 2017 - 11:34
*hug*
Je n'ai rien à dire d'autre, je vis la même situation.
Juste courage Ray. :keur:
Si t'as besoin je suis là, SMS ou Skype.
Souffle d'Espérance
Vétéran
Puf/Surnom Puf/Surnom : Espé.
Messages Messages : 643

Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 60
Mentor / apprenti : Nuage de la Collision
Souffle d'Espérance
 Ven 22 Sep 2017 - 15:54
/huuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuug


J'suis juste trop d'accord avec toi, ça sert à rien d'aimer des putains de gens qui ne perdent pas une seconde pour t'insulter, te rabaisser, te lâcher putain.
Et le pire, c'est que parfois,tu leur pardonne.
(Moi aussi je vis pareil Parce que j'ai un doctorat en humour et un master en sarcasme 2049336592 )

Courage ma belle, tu mérites mieux que ça :keur:
Je t'aime fort,et n'hésite pas si tu veux,j'suis là sur Discord ^^
Gros bisous,
Espé :keur:
avatar
Invité
Invité
 Ven 22 Sep 2017 - 17:32
:keur:
Contenu sponsorisé
 


Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum