It's not love. ¤ Aube Silencieuse/Ocy.
Seulement, quelques secondes après, ce sentiment de fierté s’en est allé lorsque j’ai entendu le nom de ma nouvelle mentor. Il est vrai que Renaissance du Phénix allait avoir un peu de mal à m’entraîner étant donné qu’elle n’est plus de ce monde. J’ai été parcourue d’un agréable frisson, ce qui m’a fait sourire sur le moment et une petite boule, certainement lié au stress, s’est logé au creux de ma gorge. J’ai été incapable de dire un seul mot quand Aube Silencieuse s’est approchée de moi pour déposer son museau sur le mien. J’étais comme paralysée, pourtant ça n’a jamais été le cas les autres fois où nous avons discuté. Je ne sais pas pourquoi mes sentiments font cela, ça ne m’était jamais arrivé. En tout cas, je suis contente que ce soit elle, ma mentor.
Ce matin, j’ouvre les yeux sur un monde toujours aussi peu intéressant. Aucune couleur ne vient égayer ma vision, aucune ombre ou silhouette apparaît devant mes yeux. Je ne vois pas du noir car je ne sais pas exactement ce que c’est, il me semble que c’est une couleur sombre et donc, pas du tout vive. Je ne vois rien, tout simplement. La veille était le jour de mon baptême et je n’ai pas pu demander à Aube Silencieuse d’aller faire un tour, Nuage de Sel ne se sentait pas bien alors j’ai préféré rester à ses côtés. Cependant, aujourd’hui, il me semble qu’elle est occupée avec sa mentor, Miel Givré. Elle a l’air d’être une bonne personne donc je ne m’inquiète pas pour mon enfant. Je soulève mon corps et tente de sortir de la tanière des apprentis. Afin d’éviter de marcher sur les corps des matous, j’ai installé mon nid près de l’entrée. Fort heureusement, nous ne sommes pas nombreux là-dedans, il n’y a que moi, Nuage de Sel et Nuage Existentiel, ce matin-là, il n’y a que moi d’encore présente dans la tanière. Je parviens donc, sans difficulté, à rejoindre la sortie. Une fois correctement étirée, je passe ma langue rose sur mon pelage avant de trouver ma mentor. Je n’ai pas envie de faire mauvaise impression. C’est seulement après ce petit nettoyage que je hume l’air à la recherche de la femelle, je crois reconnaître son odeur près des proies. Mes trois pattes me mènent jusqu’à elle et je remarque qu’elle est toute seule. Ça m’arrange un peu, je l’avoue. Je me place face à elle et je prends la parole, pour couper le silence qui règne entre nous.
- Comme on se retrouve…
Je lui fais un petit sourire complice et ma voix semble assez timide. Il est évident que je fais référence à toutes ces fois où nous nous sommes rencontrés et où nous avons entrepris une discussion. C’est aussi pour cela que je suis contente de l’avoir comme mentor : je la connais déjà bien et je sais que c’est une bonne personne, à la fois douce et maladroite, elle sait être drôle sans en faire des tonnes. Elle est naturelle et c’est ça qui me plaît chez elle. Enfin, quand je dis “plaît”, évidemment je parle de euh… amicalement. Elle ne me plait pas plus que ça, je veux dire, je ne suis pas… attirée par elle. Enfin, je ne crois pas. Je ne connais pas grand-chose à l’amour, je n’ai pas pu avoir d’exemple avec mes proches. Mes parents ont eu une relation compliquée et ma sœur n’est jamais tombée amoureuse, ça m’étonnerait qu’elle le soit un jour vu le cœur de pierre qu’elle possède. Tout ça pour dire que… Oh, je ne sais même plus ce que je voulais dire. Elle me plaît, certes mais plaire ne veut pas dire attirer, n’est ce pas ?
- J’espère que je ne t’embête pas mais j’ai hâte de reprendre l’entraînement donc, je voulais savoir si on pouvait commencer aujourd’hui ?
Une douce nostalgie s’empare de moi et me fait revivre mes six lunes, j’ai l’impression de m’entendre parler à Renaissance du Phénix, quelque temps auparavant. J’avoue qu’elle me manque par moments et même si je suis heureuse d’avoir Aube Silencieuse en tant que mentor, j’aurais préféré que Renaissance du Phénix soit toujours en vie pour m’aider à devenir la meilleure guerrière de tous les temps.
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 40 lunes
Mentor / apprenti : Nuage des Cimes
FEAT Nuage d'Hermine
It's not love
Je suis tout excitée, j'ai vraiment l'impression d'être redevenue une apprentie ! Alors qu'en réalité, c'est tout à fait le contraire, je suis désormais mentor. J'ai déjà eu une apprentie, Nuage d'Avalanche, mais comment dire que ça n'était pas forcément l'entraînement rêvé... Cette sale gamine m'a harcelée, j'ai désormais trouvé le mot. Elle m'a manipulée, n'a fait que me dénigrer, comme le fait mon père. Et le pire, c'est qu'elle a contribué à me détruire, avec la mort des trois personnes que j'aimais le plus. Je ne sais pas comment j'ai pu la laisser faire ça, je ne sais pas comment j'ai pu être aussi faible. Je crois que ma confiance en moi n'a jamais été aussi basse que quand je l'entraînais. Mais désormais, c'est fini, elle est guerrière, elle s'est trouvée un compagnon, elle vit sa vie de pimbêche.
J'ai pris une décision : je vais m'en sortir. Je vais essayer d'oublier la tristesse, je vais essayer d'oublier le manque, le vide, je vais essayer de tout oublier. Je vais essayer de vivre l'instant présent et de ne plus repenser au passé.
Et je commence aujourd'hui. J'ai quitté la pouponnière ce matin, et je crois que je n'y retournerai plus avant un bon moment. Au moins jusqu'à la fin de l'apprentissage de Nuage d'Hermine.
Je suis si fière d'avoir été choisie ! Ça va être différent de l'entraîner. Elle a déjà eu quelques lunes je crois, mais sa mentor est morte entre-temps et il y a eu sa maladie. Je me suis toujours demandée comment Nuage d'Hermine tient. Elle a eu une vie si compliquée et possède aujourd'hui plusieurs handicaps, mais elle est toujours là, à sourire, à discuter. Je l'aime bien, Nuage d'Hermine. C'est une combattante, une vraie, que j'admire énormément, et une très bonne amie. Nous nous sommes liées d'amitié très vite je trouve, et notre relation me fait du bien. Elle aussi a vécu le départ d'une amie récemment, ça nous a beaucoup rapproché. Et puis je me suis occupée de sa fille, désormais apprentie -en même temps que sa mère, ça doit être si étrange !-. Enfin bref, je suis vraiment heureuse de l'entraîner, et je suis sûre qu'elle deviendra bientôt la meilleure guerrière du clan.
Je dois avouer que je stresse un peu. Je ne sais absolument comment m'y prendre avec ses handicaps, je n'y connais rien et je ne sais pas comment je vais pouvoir l'aider. Je ne sais pas si je vais y arriver, je ne sais pas si elle sera contente de moi. Je ferai de mon mieux en tout cas.
Je la vois qui arrive près de moi, elle me sourit. Je réponds à son sourire, sachant qu'elle ne le verrait pas. Ce n'est pas grave, c'est le geste qui compte.
« Comme on se retrouve… »
Je rigole doucement. Oui, c'est vrai que ça fait quand même un grand nombre de rencontres. Entre la tanière du guérisseur et maintenant l'entraînement, nous sommes tout le temps ensembles ! Ça ne me dérange pas, au contraire. Ça me permet de me distraire, de penser à autre chose.
Mon sourire s'efface, tout me retombe dessus. Non, non pas maintenant. Je me doutais que ça ne serait pas facile d'oublier, mais je ne pensais pas que ça reviendrait aussi vite.
« J’espère que je ne t’embête pas mais j’ai hâte de reprendre l’entraînement donc, je voulais savoir si on pouvait commencer aujourd’hui ? »
Le sourire revient, je me force à penser à autre chose. Plus tard. J'ai un entraînement à mener, une guerrière à former.
« Avec plaisir ! Tu me suis ? » je réponds.
Précautionneusement, j'avance vers la sortie du camp puis me dirige vers la forêt d'arbustes, avançant à un rythme assez lent afin qu'elle puisse bien me suivre. Ici, nous serons tranquilles. Je m'arrête, me retourne vers elle.
Bon. Que faire ?
« Tu te rappelles de ce que tu as fait avec Renaissance du Phénix au niveau de la chasse ? »
- Avec plaisir ! Tu me suis ?
J’observe dans la direction du son et referme la gueule presque directement. Je hoche timidement la tête et me place derrière elle avant de prendre la route. Finalement, je n’ai rien dit. Du moins, je n’ai pas eu le temps de prendre la parole. J’essayerais d’aborder le sujet au cours de notre entraînement, enfin, si j’ose le faire. J’ai peur tout d’un coup. Et si elle se renfermait sur elle-même suite à ma question ? Et si elle arrêtait de me parler à cause de ça ? Et si ça devenait froid entre nous, juste à cause d’une seule question ? Elle a le droit de refuser de me parler de ses problèmes, je veux seulement qu’elle sache que, si elle le souhaite, elle peut se confier à moi. Je secoue la tête, j’y penserais plus tard… Il faut que je me concentre sur le présent, pour le moment, c’est-à-dire l’entraînement. Je compte rattraper toutes mes lunes de retard le plus rapidement possible afin d’être nommé guerrière et en finir avec ce nom d’apprentie que je côtoie depuis bien trop longtemps. Je m’entraînerai plus longuement, jusqu’à en tomber d’épuisement, s’il le faut. Aube Silencieuse s’arrête et se tourne vers moi, j’en conclus donc que nous sommes arrivés. Je repère rapidement l’endroit, à l’aide de mon museau et du chemin que nous avons emprunté. La forêt d’arbustes… Durant un instant, je me demande si ce n’est pas ici que mon premier entraînement de chasse a eu lieu. J’hésite, j’essaye de remonter dans mes souvenirs mais je n’arrive pas à m’en rappeler. Si c’est le cas, c’est une sacrée coïncidence ! Est-ce que Aube Silencieuse le savait ? Est-ce qu’elle a fait exprès ? Encore une fois, je n’ai pas le temps de poser la question car Aube Silencieuse prend la parole avant moi. Enfin, de toute façon, je ne comptais pas lui demander, c’est juste que ça m’intriguait… Je remarque qu’aujourd’hui, je suis bien plus curieuse que d’habitude, cela m’étonne.
- Tu te rappelles de ce que tu as fait avec Renaissance du Phénix au niveau de la chasse ?
Même si cela commence à dater dans mon esprit, je me souviens de chacun de ses exercices ainsi que de ses mouvements. Elle avait une façon de m’entraîner que j’appréciais beaucoup, elle m’aidait tout en me forgeant. Ce que j’entends par là, c’est qu’elle me faisait des exercices adaptés, évidemment mais elle m’encourageait toujours à faire mieux, malgré mes handicaps. Elle me considérait comme une apprentie normale et contrairement à ce que certains peuvent penser, ça me faisait beaucoup de bien.
- Elle m’aidait à mieux me repérer sans la vue donc, ensemble, on perfectionnait mes autres sens. Je remarque une proie grâce à l’odeur et aux bruits et pour l’attraper, j’utilise les vibrations dans le sol, en plus du reste. C’est pratique pour la vie au quotidien, j’arrive à mieux me déplacer depuis… Personnellement, je n’ai aucun mal à utiliser mon odorat et mon ouïe, cependant, les vibrations dans le sol sont plus compliquées à capter…
J’espère qu’elle acceptera qu’on se concentre uniquement sur ce point, pour aujourd’hui en tout cas. Je sais que c’est compliqué de trouver un exercice par rapport aux vibrations, je me souviens que Renaissance du Phénix devait creuser au plus profond de son imagination pour créer quelque chose d’intéressant et qui m’aide à m’améliorer. Je suis persuadée que Aube Silencieuse saura faire tout aussi bien qu’elle et s’il le faut, je l’aiderais.
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 40 lunes
Mentor / apprenti : Nuage des Cimes
FEAT Nuage d'Hermine
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Je la fixe, essayant de me remémorer mes premiers entraînements avec Embrasement de l'Onyx. C'était un bon mentlr, il n'y a aucun doute là-dessus. Il pouvait s'avérer très strict, mais c'est ce qui m'a permis de progresser et de devenir la guerrière que je suis aujourd'hui. Je n'ai aucune légitimité, je suis sans doute l'une des guerrières les plus nulles du Clan, mais je suis moins nulle que je ne l'aurais été sans lui.
« Elle m’aidait à mieux me repérer sans la vue donc, ensemble, on perfectionnait mes autres sens. Je remarque une proie grâce à l’odeur et aux bruits et pour l’attraper, j’utilise les vibrations dans le sol, en plus du reste. C’est pratique pour la vie au quotidien, j’arrive à mieux me déplacer depuis… Personnellement, je n’ai aucun mal à utiliser mon odorat et mon ouïe, cependant, les vibrations dans le sol sont plus compliquées à capter… » Elle m'incite ainsi à faire des exercices sur la vibration du sol. Je crois que je me mets un peu à paniquer, pas beaucoup mais juste assez pour que mon cœur s'emballe. Des exercices sur la vibration. Je suis censée inventer ça comment ? Est-ce que tout guerrier normal ne sait pas faire ça, et je suis la seule extraterrestre ? Pourquoi c'est toujours moi qui suis différente ? Pourquoi on m'a choisie moi, pour l'entraîner, elle, alors que je suis la moins bien placée pour l'aider ? Je ne suis même pas capa le d'entraîner une apprentie "normale", et on veut que je fasse la même chose avec une apprenti "à handicap". Je me sens si ridicule, si indigne de la pauvre Nuage d'Hermine, je ne suis clairement pas à la hauteur, en plus je pense des choses affreuses.
« Je euh... Je vais réfléchir rapidement à un exercice. » je lui dis en souriant du mieux que je le peux. Ce faisant, je lui tourne le dos, m'éloigne un peu. Déjà, il faut qu'elle puisse capter des vibrations avec un peu de distance. Je respire un grand coup afin de me calmer, essayant d'oublier à quel point je suis puérile de me mettre dans cet état là pour rien. Distraitement, je remue mes pattes sur le sol. Peut-être que ça peut faire des vibrations ? Certes beaucoup plus fortes que celles d'une minuscule proie, mais suffisante quand même. Non ?
Je m'éloigne encore un peu, tape doucement sur le sol. Je m'imagine une petite proie qui s'agite, cherchant des graines, ne se doutant pas qu'un prédateur se trouve à quelques pas. « Tu peux sentir les vibrations d'ici ? » Je n'y connais rien, je ne sais pas du tout.« Je ne sais pas si ça va servir, sinon tu as d'autres idées ? » Je rigole, gênée.
- Tu peux sentir les vibrations d'ici ? Je ne sais pas si ça va servir, sinon tu as d'autres idées ?
Je l’entends rigoler, légèrement gênée. Je relève la tête, d’un geste vif et étonné. Je n’avais même pas remarqué que mon visage s’était concentré sur le sol terreux. Pourquoi s’arrête-t-elle ? C’était super, ce qu’elle faisait ! Contrairement à ce qu’elle a l’air de penser, cela m’aidait vraiment. Pourtant, elle n’en a pas l’air convaincu… Bon, je vais m’aider de son début d’exercice pour en faire quelque chose d’autre. J’ai l’impression qu’elle agissait comme si elle était elle-même la proie et c’est vraiment une bonne idée, comme entraînement. Certes, Aube Silencieuse est beaucoup plus grosse et velue qu’une petite souris mais lorsque je serais habituée à “chasser” ma mentor comme une pro, je pourrais à m’attaquer à plus petit ! Il faut y aller étape par étape, et surtout pas se précipiter. C’est exactement la base de l’exercice que je viens d’imaginer, à l’aide de la femelle. J’espère qu’elle acceptera ce genre d’entraînement. Je ne vois pas vraiment pourquoi elle refuserait mais au cas où, je préfère avoir son avis.
- J’ai remarqué que lorsque tu bougeais, tu agissais comme si tu étais la proie. C’est vraiment un bon exercice, tu peux t’en servir pour m’entraîner ! J’ai une idée, tu me dis si elle te plaît ou pas. Tu vas agir comme si tu étais une souris, tu devras te déplacer lentement et doucement afin de faire des minuscules vibrations - comme celle du rongeur - et mon but sera de te “chasser” et d’essayer de te sauter dessus. Tu n’as pas le même gabarit qu’une souris, c’est vrai mais… ce sera comme une sorte de simulation ! Qu’en penses-tu ?
En même temps que je lui expose mon idée, je me rapproche un peu d’elle car c’est spéciale de se parler à trois queues-de-renard, l’une de l’autre. Mieux vaut parler sans pousser la voix afin de ne pas faire fuir les proies aux alentours, au cas où un membre du Clan du Vent passe par là. Ainsi, on ne gêne pas sa chasse. Mon visage inquiet se pose sur, ce que je crois être, Aube Silencieuse. J’espère qu’elle est d’accord et que ça ne la vexe pas qu’on ne fasse pas plus que cela son entraînement. Il est très bien, il ne faut pas qu’elle doute de cela ! D’ailleurs, sans elle, je n’aurais jamais trouvé l’idée que je viens de lui proposer.
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 40 lunes
Mentor / apprenti : Nuage des Cimes
FEAT Nuage d'Hermine
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Je ferme les yeux quelques instants, je me sens bête, j'ai honte, et en même temps, je sais pas, je me dis que c'est pas si mal, c'est un bon début. De toute façon, qu'est-ce que j'aurais pu inventer d'autre ? On ne m'a jamais appris à inventer des exercices spéciaux, on n'a jamais cherché à nous enseigner des choses qui seraient utiles au cas où on serait confronté à des handicapés, et c'est bête, parce qu'il y en a plus que ce que l'on pense, et qu'ils finissent souvent par être marginalisés, isolés, parce qu'ils ne voient pas correctement, parce qu'ils se sont battus pour le clan et ont perdu un membre. C'est dégueulasse.
« J’ai remarqué que lorsque tu bougeais, tu agissais comme si tu étais la proie. C’est vraiment un bon exercice, tu peux t’en servir pour m’entraîner ! J’ai une idée, tu me dis si elle te plaît ou pas. Tu vas agir comme si tu étais une souris, tu devras te déplacer lentement et doucement afin de faire des minuscules vibrations - comme celle du rongeur - et mon but sera de te “chasser” et d’essayer de te sauter dessus. Tu n’as pas le même gabarit qu’une souris, c’est vrai mais… ce sera comme une sorte de simulation ! Qu’en penses-tu ? » elle dit. Elle a le visage un peu inquiet, comme si elle avait peur que je n'approuve pas son idée qui est pourtant juste... parfaite ! Je souris, je retrouve le sourire, et tout de suite, je me sens plus confiante. Ce n'est pas si compliqué. « Ton idée est géniale, j'adore ! Je m'éloigne un peu et je te dis quand on peut commencer. » Donc, je suis une souris. Doucement, j'avance un peu, je me colle à un buisson, faisant frémir les feuilles et l'arbre tout entier. J'essaye d'adapter mes gestes, de tout faire en plus petit, en plus rapide, et de faire le moins de bruit possible. Je ne sais pas comment font les souris ; enfin, quelle question, elles sont petites, toutes petites, c'est tout de suite plus facile !
Okay, je crois que j'ai compris le truc. « Je suis prête. Quand tu veux ! » Mon coeur s'accélère, je suis un peu stressée je ne sais même pas pourquoi. Je vais faire de mon mieux, je vais tenter d'être la plus "souris" possible, et tant pis si j'échoue une première fois, j'y arriverai la deuxième. Je crois que je prends un peu confiance, et c'est plus qu'agréable. J'observe la féline qui va bientôt me prendre en chasse, et j'attends qu'elle bouge, je ne sais pas trop quoi faire. Bon. Si elle s'approche, je m'éloigne, et je n'oublie pas qu'il faut aller vite, je n'oublie pas que je suis une souris. C'est bizarre, quand même, de se dire ça.
Je suppose, en entendant le son de sa voix, qu'elle est de bonne humeur et qu'elle sourit, ce qui me ravit. Elle doit avoir un magnifique sourire, ça me déçoit un peu de ne pas pouvoir le voir. Je l'entends s'éloigner de ma position, comme elle me l'a annoncé quelques instants avant. Un long silence suit son déplacement, seuls les oiseaux continuent de chanter, ce qui me prouve que je ne pas devenue sourde. La terre s'écrase sous les pattes de la femelle, les feuilles frémissent après son passage. Elle se prépare et je devrais faire de même, je dois être prête mentalement à chasser "une souris". Mes yeux se ferment et mes paupières se froncent, afin de mieux me concentrer. J'ai l'impression de ne faire qu'un avec le sol, avec la nature en général. Je n'ai plus qu'à attendre son signal, ce n'est qu'une question de minutes, voir de secondes.
- Je suis prête. Quand tu veux !
Je le suis aussi. Je laisse échapper un petit soupir, afin de faire partir toutes les mauvaises ondes. Ça va aller, Aube Silencieuse ne me jugera pas. Ce n'est pas son genre, ce n'est pas comme ça qu'elle est et je le sais. Je vais y arriver. J'ouvre doucement les yeux et je me mets en position de chasse, sans aucune hésitation. Je place mes pattes comme il le faut, je fais de même pour ma queue. Mon corps n'est qu'à quelques centimètres du sol. Je ferme les yeux pour vérifier que tout est parfait et lorsque je les ouvre à nouveau, je suis sûre. C'est parti.
Je m'avance doucement, afin de repérer ma mentor et je remarque un petit poids sur le sol. C'est elle, c'est la petite souris. Je souris en imaginant Aube Silencieuse dans un costume de rongeur. Ça doit être très amusant à observer… Non, non. Concentre-toi Nuage d'Hermine. C'est très sérieux. Je souffle encore une fois et m'avance encore un peu, tandis qu'elle s'écarte toujours plus. Il faut que je la prenne par surprise pour pouvoir lui sauter dessus et la neutraliser. Comment faire cela ? Je réfléchis, tout en faisant des petits pas. Pour la surprendre, il faut que ce soit soudain, qu'elle ne s'y attende pas. Si je saute d'un seul coup, cela devrait fonctionner. Je continue d'avancer un peu puis soudainement, sans prévenir, je fais un saut digne des plus grands guerriers de mon Clan et atterris sur l'une de ses pattes avant. Mince, ça ne s'est pas passé comme prévu. Aube Silencieuse, enfin, ma proie, prend la fuite. Ses pas sont plus violents, elle ne ressemble plus vraiment à une souris mais ça m'arrange, c'est plus simple à repérer. Je m'élance à sa suite, en évitant de justesse les obstacles, comme les buissons ou les arbres. Lorsqu'on est en ligne droite, je retente le coup et je saute. Cette fois-ci, je parviens à retomber sur elle. Je dépose ma gueule sur sa nuque, pour faire comme si je l'achevais. Après quelques secondes sans bouger, je m'écarte d'elle et lui souris.
- Je ne sais pas ce que tu en as pensé mais j'ai trouvé que pour un premier exercice, c'était vraiment pas mal ! Lors de la course-poursuite, tu ressemblais plus à un très gros rat plutôt qu'à une petite souris mais c'est un détail.
Un rire s'échappe de ma gorge pour montrer à ma mentor que je plaisante. C'est un peu vrai mais je ne lui en veux pas, ce doit être très compliqué d'être une souris. Moi-même, je pense que je n’y arriverais pas.
C'est fou combien j'ai évolué en l'espace de quelques lunes. Avant, je n'aurais jamais osé faire une telle blague car je ne connaissais pas assez cet humour. Il m'était même carrément inconnu. Depuis la naissance de Nuage de Sel, je me sens beaucoup mieux dans ma tête et dans ma peau, aussi. En intégrant la pouponnière, j'ai pu m'éloigner de ma sœur. C'était elle, la source de tous mes malheurs. Moins je la vois et mieux je me porte.