Le soleil se lève, alors c'est l'heure de se réveiller et de jouer ! |Petit Champignon x Petit Soleil|

Le soleil se lève, alors, il est temps de se réveiller ! Je sors en trombe de la pouponnière et respire l’air pure de la forêt. Qu’est-ce que l’on peut étouffer dans cette tanière ! En même temps, on est si nombreux que c’est normal que nous sommes à l’étroit. Mais enfin bon, depuis la mort d’Élégance Florale et le départ de maman, nous avons quand même beaucoup plus de place. Je ne dis pas que c’est une bonne chose, enfin ça l’est mais d’un autre côtés pas du tout. J’aurais préféré être à l’étroit plutôt que de devoir dire au revoir à deux personnes qui m’ont chéris et allaité. Je suis le premier réveillé ce matin, enfin entre les petits, le camp grouille déjà de guerriers et d’apprentis qui attendent les instructions pour partir en patrouille. Et moi, je sais ce que je vais faire ! Je vais aller voir Petit Soleil chez la guérisseuse. Petit Soleil est tombé malade, c’est pour ça qu’il est allé là-bas. Enfin, je pense qu’il n’y a pas que ça, il était tout le temps triste, plus triste que certains de nos guerriers. Alors que d’habitude ce sont les moins âgés les plus heureux et les plus âgés les plus tristes, non ? Je sais pas, mais c’est pas grave, tout ce qui compte c’est que un jour il ira mieux et il sortira de la tanière de la guérisseuse pour nous rejoindre dans la pouponnière avec les autres. Je traverse le camp au trot pour me dégourdir un peu les pattes et sens le doux vent du matin ébouriffer mon pelage et venir réveiller mes yeux encore embués par le sommeil.

J’entre prudemment dans la grotte du guérisseur, je ne sais pas vraiment si j’ai le droit d’être là. Parfait, Agate Étoilée n’est pas là, j’ai champs libre pour aller voir mon ami et frère de lait. J’avance doucement, à patte de velour à la litière de Petit Soleil.

« Eh, Petit Soleil, c’est Petit Champignon, t’es réveillée ?

Je m’assois et enroule ma queue autour de mes pattes. Je ne sais pas vraiment s’il dort, s’il fait semblant, s’il ne veut pas me parler. Enfin, je vois pas pourquoi il ne voudrait pas me parler après tout, je suis son frère de lait. Mais bon, moi j’ai plutôt l’impression que lorsque qu’on fait une dépression, ouais on va appeler ça comme ça, on a pas trop envie de parler aux autres. Je me rappelle qu’il parlait pas beaucoup avant d’aller chez la guérisseuse, même presque pas, ça doit être un des symptômes. Je le pousse délicatement de la patte, sans trop non plus de peur de lui faire du mal.

« Youhouuu ?! C’est moi, réveils-toi ! Ça te dit de jouer à un jeu ? je suis sûr que tu en meurs d’envie ! Ça doit être ennuyeux d’être tout le temps ici… Allez, réveils-toi je fais un monologue là ! »

Je tourne la tête sur le côtés, incrédule. Est-ce qu’il va se réveiller ?