I need your help || Ft Dusky
Le personnage
Sexe du perso:
Âge du perso:
Mentor / apprenti :
Je me réveille en sursaut, la sueur perlant à mon front et dégoulinant sur mon visage, trempant mes poils. Je regarde autour de moi ; tous dorment encore, exceptés ceux qui sont partis pour la patrouille de l'aube, j'imagine. Je tente de refermer les paupières, pour une fois que je ne dois pas me lever tôt pour l'entraînement, mais impossible : dès que l'obscurité se referme sur moi, je vois de nouveau l'ombre gigantesque lever sa patte aux griffes acérées, j'entends encore les cris, je sens l'odeur du sang et je ressens une fois encore cette douleur et cette terreur qui m'ont tétanisée pendant ce rêve. Je ne veux pas refermer revoir tout ça, je préfère encore aller dehors.
Lorsque je sors de la tanière des apprentis, je peux voir qu'au dessus de moi s'étend une couverture laiteuse et dégagée. Au loin, je peux apercevoir l'astre de la nuit s'éclaircir au fur et à mesure, et son homologue du jour pointer le bout de son nez dans son manteau d'or. Une brise légère soulève mon pelage et me caresse le bout du museau. Je pourrais dire que c'est agréable, mais aujourd'hui je n'ai pas vraiment la tête à profiter du beau temps. Mon regard est automatiquement attiré par la tanière des guérisseurs. C'est là qu'est Citron Vert. J'ai besoin de lui, je crois. Besoin de ses conseils, plus que de ses remèdes. C'est certes le guérisseur, mai c'est aussi quelqu'un de très sage et c'est de ça dont j'ai besoin. Il a dû en voir défiler, des malades, et entre autres des gens avec des problèmes similaires au mien. Je suis certaine qu'il pourra m'aider.
Je rentre à pas de loups dans sa tanière. Je ne sais pas trop s'il est déjà réveillé, mais je pense que oui. Après tout, il doit se lever tôt, pour s'occuper des malades. Enfin, je ne sais pas s'il a des malades ; peut-être quelques uns qui ne se sentent pas très bien à cause de la chaleur écrasante qui règne ces derniers temps. Et puis, il va m'avoir moi. Moi, on peut me trouver dans la tanière du guérisseur quelle que soit la saison, quel que soit le temps qu'il fait, de toute façon ça ne change rien. Peut-être que dans quelques lunes on ne me trouvera plus ici trop souvent, avec un peu de chance. C'est certainement possible. Je hèle alors le guérisseur :
« Citron Vert, je me suis rendue à ta tanière
Pour une raison qui, je puis le deviner,
Ne t'est très vraisemblablement pas étrangère,
Puisque tu es depuis bien longtemps habitué.
En effet, cela risque de ne pas te plaire,
Mais à oublier cette nuit tu dois m'aider.
Pour que, quand il me faudra parcourir ces terres
Par ces sombres rêves je ne sois point troublée.
Ainsi, Citron Vert, je viens m'adresser à toi
Afin que je ne sois plus jamais aux abois
Quand la nuit de nouveau tombera sur le camp.
Je veux que tu m'aides, voilà pour quoi je viens,
Que finalement, je parvienne à aller bien,
Et qu'enfin je sois en mesure d'aider le Clan. »
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 34
Mentor / apprenti : --
La solitude qu’avait laissé le départ de Paon du Jour s’était désormais envolée. Il n’était plus constamment seul. Il y avait cette petite présence, ce petit enfant, qui dormait là-bas, plus loin. Une petite vie précieuse. Plus si petite qu’il l’avait connue il y avait déjà six lunes de cela, mais toujours petite à ses yeux. Petite en savoir. Elle avait beaucoup à apprendre. Nuage des Sables ferait une bonne guérisseuse. Après tout, elle faisait partie de la famille. Elle avait la sagesse de leur grand-mère dans le sang. Certains pourraient penser qu’Étoile Orangée tendait à favoriser les membres de sa famille en leur offrant des postes importants au sein du clan : lieutenante pour Cauchemar de Minuit, guérisseurs pour ses petits-enfants. Enfin, pour Citron Vert, ça n’avait pas été un choix. Le clan des étoiles l’avait destiné à être soigneur en lui donnant cette foutue maladie. Foutue fragilité.
Mais pour sa cousine, il ne savait pas vraiment. Il savait qu’elle n’aimait pas vraiment la guerre, alors oui, peut-être que devenir guérisseuse était la meilleure solution pour ne pas être un poids pour le clan. Qui voudrait d’un guerrier qui ne voulait pas se battre, sérieusement ?
Le matou blanc ne savait pas s’il était vraiment prêt à entraîner quelqu’un, par contre. Il était… jeune, quand même. Et un guérisseur, ça mourrait beaucoup moins vite qu’un guerrier. Fin, techniquement, il avait quasi aucune chance de mourir au combat, pas comme un guerrier. Mais bref. Était-il prêt à transmettre son savoir ? Oh, il connaissait beaucoup de choses, il avait fait face à l’épidémie du mal rouge, il connaissait même certains remèdes des troupes. C’était La, l’amie de Trïco, un bon chasseur, qui les lui avait appris. C’était une bonne guérisseuse, d’ailleurs. C’était tout de même elle qui les avait tous sauvés ! Troupes, clans, tous ! Il avait même confié ce remède à quelques solitaires croisés sur le chemin du retour, comme Koch, par exemple. Il savait très bien qu’ils ne faisaient pas partie d’un groupe quelconque, qu’ils étaient simplement seuls et désespérés. Il avait eu pitié d’eux et puis, ce n’était pas comme si la composition du remède était un secret classé défense. Et puis, voir ce sourire, entendre ces remerciements avaient réchauffé son coeur brisé et glacé depuis la mort de Nuage du Titan.
S’occuper des gens, les aider, c’était ce qui l’avait fait tenir.
La solitude tentait néanmoins de l’achever à chaque instant.
Il espérait que tous les chats avec qui il avait parlé un jour étaient guéris et toujours vivant. Il espérait que Petit Castor allait bien, lui qui était si malade, à l’époque, même s’il a probablement changé de nom, depuis le temps. Au tonnerre, il y avait des femelles qui avaient mis bas il y avait peu, du temps où ils étaient partis vers les Troupes. L’une d’entre elles était morte. Il y avait eu beaucoup de chatons, mais il ne se souvenait pas du nom de tous. Il y avait une Petit Pigeon, Petite Foudre, Petit Caillou, Petit Soleil… Il n’avait pas retenu le nom des autres.
Il se souvenait aussi d’un félin qui avait à peu près le même âge que lui, à l’ombre cette fois-ci. Il lui était fort amical, il se souvenait avoir échangé avec lui lors d’une assemblée, quand il avait environ sept lunes. Comment s’appelait-il ? Nuage du Temps. Citron Vert ne connaissait pas son nouveau nom.
Il n’arrivait pas à dormir. Peut-être que le clan des étoiles savait qu’il y aurait un problème cette nuit. Pas un très gros problème, sinon, il aurait été prévenu. Mais un petit problème. Il ne savait pas exactement de quoi il s’agirait. Mais il avait préféré se réfugier dans la foi, depuis quelques lunes. Et s’il ne trouvait pas sommeil, c’était parce qu’il ne devait pas dormir, tout simplement.
Le guérisseur était en train de réfléchir à qui confier sa cousine pour qu’elle apprît les bases du combat quand une brunette entra dans la tanière. Il tourna la tête vers elle, lui qui était dos à l’entrée. Nuage de Lotus. Elle avait encore fait un de ces cauchemars qui étaient en fait des souvenirs refoulés. Il connaissait ce cas, le fait d’oublier des événements traumatisants et de s’en souvenir petit à petit plus tard. Bien évidemment, il connaissait la vérité. Il savait que ses cauchemars étaient dus à son père, Reflet du Soir, qui les avait battus, jusqu’à ce que Petit Nuage, son frère, en mourut. Il fut banni depuis ce jour-là, pour le plus grand soulagement du clan. Elle n’avait pas eu une enfance facile. Et c’était son rôle d’aider ceux dans le besoin. C’était lui le guérisseur. De blessures, de maladies et de problèmes.
« Entre donc, très chère apprentie
Avance et assieds-toi sur la mousse de ce nid.
Prends patience, sois sans soucis
Et tes problèmes, peut-être, seront bientôt partis. »
Il lui indiqua le nid de mousse qu’il réservait aux consultations. C’était probablement plus agréable d’être assis là-dessus que par terre, sur la terre dure et froide. Il l’abandonna un instant, partant chercher de la camomille. Il vérifia également que son apprentie dormait toujours. Elle avait besoin d’être en forme demain, et puis, le sommeil aidait à retenir les informations de la journée. Elle semblait être partie très loin dans ses rêves. Tant mieux. Il revint avec la précieuse plante entre ses crocs et la donna à l’enfant.
« Tiens, mange, ça ira un peu mieux après. C’est de la camomille, c’est ce que je te donne à chaque fois. » Il attendit qu’elle eût avalé l’anti-stress avant de lui demander doucement : « Que s’est-il passé dans ton rêve, cette fois-ci ? »
Le personnage
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Mentor / apprenti :
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Comme je le pensais, Citron Vert est réveillé. Je me demande s’il a bien dormi, lui. Ça me fait un peu étrange de me dire ça. De me dire qu’il y en a qui n’ont pas ces cauchemars, mais qui au contraire, font de beaux rêves. Je me souviens que quand nous étions petites – enfin, que nous n’étions pas encore apprenties du moins – Nuage d’Acacia me racontait parfois les rêves qu’elle faisait. On s’en amusait, parce qu’ils étaient assez drôles et absurdes. Mais ces derniers temps, je ne me souviens pas qu’elle l’ait fait. Peut-être qu’elle n’a plus rêvé récemment. Ou peut-être qu’elle a pitié de moi, qu’elle ne veut pas que j’en sois jalouse. J’aimerais dire que c’est idiot, que jamais je ne pourrais être jalouse de ma propre sœur, mais… au fond de moi, je sais bien que c’est faux. Pas au point de lui en vouloir, bien sûr, mais il y aurait quand même une légère amertume au fond de mon cœur, je crois. Comme un peu tout le monde, j’imagine. Je ne sais pas si c’est possible de ne jamais ressentir ne serait-ce qu’un fond de jalousie. Après tout, c’est dans notre nature, on veut toujours ce qu’on n’a pas, surtout quand on voit que quelqu’un d’autre est parvenu à l’avoir… La différence, à mon avis, c’est qu’il y a des gens qui en veulent aux autres d’avoir ce qu’eux n’ont pas, et d’autres qui s’en veulent de ne pas être capable d’avoir ce que les autres ont. Moi, je pense que je fais plutôt partie de cette seconde catégorie.
Je suis Citron Vert, qui m’invite à pénétrer dans sa tanière et à m’installer sur le nid de mousse qui est habituellement destiné aux malades, mais qui, souvent, est occupé par moi. Enfin, non, quand il y a déjà quelqu’un, je vais ailleurs, et quand quelqu’un en a besoin alors que j’y suis déjà, je me trouve bien une autre place. Je culpabilise bien assez de toujours requérir l’aide et le temps de notre guérisseur alors qu’au fond, mes problèmes ne sont pas très importants. Ils ne m’empêchent pas de sortir, de bouger, de faire ce que j’ai à faire. Enfin si, un peu, même beaucoup en fait, mais pas directement, c’est pour ça que ça me donne l’impression de profiter de son temps sans en avoir réellement besoin. Enfin, de toute façon il n’y a que moi pour venir si tôt le matin, généralement. A moins que quelqu’un soit malade pendant la nuit, mais ça n’arrive pas tous les jours. Et puis, moi, je ne viens pas tous les jours non plus. La plupart du temps, je viens le soir, pour prendre de la camomille, qui parfois m’aide un peu, d’autres fois pas du tout. Aujourd’hui, elle n’a pas vraiment aidé.
J’essaye de m’installer confortablement compte tenu de mon état encore agité, tandis que Citron Vert me tend une plante, de la camomille, comme d’habitude. Je le remercie, et l’avale. Puis, il me demande de lui raconter mon rêve. J’hésite un moment. Je cherche mes mots, mais ils ne viennent pas, du moins pas ceux que je voudrais. C’est toujours difficile, de raconter ce genre de rêve, surtout que mes cauchemars sont généralement très abstraits. Finalement, je commence à parler, pour débiter tout un tas d’absurdités :
« Oh… Horriblement triste. Enfin, non… C’est terrible, et t’imagines, super rapidement tout t’enveloppe, et tu… C’est ténèbres, simplement... ténèbres sinueuses, serpentant, tarentules sifflantes... » Oulah. Je ne sais plus ce que je dis. Bon, reprenons. « Euh, désolée, j’ai l’esprit encore un peu ensommeillé... » Je me racle la gorge. « Bon, alors… D’abord, il y avait l’obscurité, partout, tout autour de moi. Et puis soudain, une présence. J’entends des cris, je sens des coups de griffes, l’odeur de sang… et l’odeur de mort. Une tristesse foudroyante m’a accablée, tout à coup. C’était… Je… » Et ça y est, ma voix se brise, je recommence à ne plus trouver mes mots. C’est difficile, trop pour moi, je crois. Je sais que c’est une part du traitement mais j’ai le sentiment que c’est encore pire, quand on remue ces souvenirs-là, malgré la camomille. Pourtant ce ne sont que des cauchemars, tout le monde en fait. Alors pourquoi moi, ils me font cet effet-là ? Pourquoi ne me quittent-ils jamais, malgré tous mes efforts pour tenter de les oublier ? Pourquoi n’ai-je jamais de répit ? Je crois que la seule chose qui m’empêche de fondre en larmes, c’est la camomille. Mais je tremble légèrement, et je pense que je suis blême, sous mon pelage. D’une voix blanche, je déclare :
« Je suis désolée, Citron Vert, mais… je… je ne crois pas que je vais y arriver encore longtemps. Ces cauchemars, ils me détruisent, miette par miette, chaque nuit… Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai pu avoir une vraie nuit de sommeil. Je ne comprends pas. Pourquoi moi, et pas un autre ? Pourquoi moi ? »
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 34
Mentor / apprenti : --
Elle n’avait pas réagi directement, comme muette, perdue dans les méandres de ses pensées. Mais Citron Vert ne dit rien face à ce silence temporaire. Il fallait qu’elle se remémorât son cauchemar et qu’elle trouvât les mots pour le lui expliquer. Et, si elle prenait trop de temps, il l’aiderait. En posant des questions. Parce qu’excepté le fait d’être là, de lui parler, d’être une soutien et de lui donner des plantes pour qu’elle allât mieux, il ne pouvait pas vraiment faire grand-chose. C’était à elle de combattre ses démons, tout comme lui devait le faire avec le fantôme de Nuage du Titan qu’il croyait voir partout. Sauf que non, il n’était jamais là, au final. Seulement enterré à six pied sous terre. Donc pas là.
Nuage de Lotus commença par balbutier quelque chose d’incompréhensible. L’émotion devait y être pour beaucoup, la camomille n’avait pas encore eu le temps de faire effet. Il fallait qu’elle se calmât, qu’elle prît le temps de souffler, deux minutes. De faire le point. Même si elle avait été silencieuse durant plusieurs minutes, elle aurait dû prendre plus de temps pour le faire. Du temps, ça, il en avait. Personne ne venait le voir, de toute manière, sauf s’il y avait un problème. Donc bon. Elle pouvait rester autant qu’elle le voulait, à réfléchir, à parler, à dormir ici, tout ce qu’elle voulait. Lui demandait seulement un peu de compagnie en échange. C’était pas trop demandé, si ?
Elle se racla la gorge et puis, elle reprit la parole, formant des phrases compréhensibles, cette fois-ci. Du noir, des cris, des griffes, du sang, de la tristesse. Elle refaisait sans cesse le même rêve. Enfin, pas exactement, mais tous revenaient à un seul et même événement : la mort de Petit Nuage. Dès qu’il posait les yeux sur elle, il revoyait le bain de sang dans lequel il avait retrouvé le chaton . Il se souvenait de la sentence irrévocable prononcée par sa grand-mère lorsqu’elle avait tout appris. Lui, il avait su, bien avant, qu’il se tramait quelque chose de pas net dans cette famille. Parfois, il avait dû panser les blessures graves de leur mère, parfois, elle demandait simplement des graines de pavot. Il les lui avait données sans se poser plus de questions. Si elle ne lui expliquait pas directement le problème, cela voulait simple dire qu’il n’avait pas à le savoir. Enfin, toute cette période était assez confuse, pour lui. Il faisait ce qu’on lui demandait, trop triste pour réfléchir directement. Maintenant c’était terminé. Il avait une apprentie, il devait se reprendre en main.
« Je suis désolée, Citron Vert, mais… je… je ne crois pas que je vais y arriver encore longtemps. Ces cauchemars, ils me détruisent, miette par miette, chaque nuit… Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai pu avoir une vraie nuit de sommeil. Je ne comprends pas. Pourquoi moi, et pas un autre ? Pourquoi moi ? »
Il secoua négativement sa tête. Non, non. Elle allait encore tenir. Elle était forte. Plus forte que ce qu’elle croyait. Un jour, elle allait comprendre ce qu’il lui était arrivé. Mais si elle faisait une amnésie, c’était pour une raison. La même raison pour laquelle il ne pouvait lui révéler ce qu’il s’était passé ce jour-là, même s’il aurait bien voulu.
« Sais-tu pourquoi je suis devenu guérisseur ? » lui demanda-t-il, soudainement. Peut-être que lui raconter sa vie lui permettra de comprendre qu’il ne pouvait répondre à ces questions-là. « Parce que j’ai une maladie qui me rend fragile. Le moindre choc a des conséquences terribles. Donc tu imagines bien que je ne pouvais pas devenir guerrier… Mais pendant de longues lunes, je me suis demandé pourquoi moi ? Pourquoi m’infliger cette maladie ? Moi qui projetais de devenir lieutenant, puis chef ?... J’en voulais au monde entier. Et je m’en voulais à moi même. Parce qu’un chaton, de trois lunes de moins que moi, aurait tellement voulu avoir cette place que je détestais. Lui, il tombait tout le temps malade. C’était… c’était mon meilleur ami. Et.. Et il est mort, pendant l’épidémie du mal rouge… Puis, peu après, Paon du Jour, mon mentor, est décédé. Peut-être que j’ai cette maladie parce que le clan des étoiles l’a voulu. Si je n’étais pas devenu guérisseur, le clan n’en aurait plus à l’heure actuelle.
Tout ça pour dire que… Que.. Que parfois, il nous arrive des choses qu’on ne comprend pas, qu’on ne souhaite, mais pourtant qui sont bénéfiques, à nous ou pour le clan. » Il s’était un peu perdu dans ses explications… Il espérait néanmoins que cela restait compréhensible pour elle.
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Je le regarde. J'attends. Il doit m'expliquer pourquoi, pourquoi. Pourquoi je suis comme ça, pourquoi je n'arrive pas à être autrement. Pourquoi tous les autres s'en sortent dans la vie, et pas moi. Je ne comprends pas. C'est injuste ! Pourquoi fallait-il qu'il y ait quelqu'un dans ma situation ? On ne pouvait pas s'en sortir autrement ? Ça n'aurait pas été mieux pour tout le monde ? Je n'en peux plus de cette situation, elle est bien trop désagréable.
Citron Vert me demande si je sais pourquoi il est devenu guérisseur, et je secoue la tête en digne de dénégation. C'est chelou, il ne m'a jamais parlé de son passé avant. Généralement, il me pose des questions sur moi, plutôt que de me parler de lui. Ce qui est logique, après tout. Je ne vois pas très bien en quoi me raconter sa vie va bien pouvoir m'aider, mais bon, je m'assois quand même, et j'écoute.
Et c'est tipar, il me raconte son histoire. Au départ, il me parle de sa maladie. Apparemment, il voulait être guerrier, même chef, mais il ne pouvait pas, parce qu'il était trop fragile. Et son meilleur ami voulait être guérisseur aussi, parce qu'il tombait tout le temps malade. Bon. Et il est mort du mal rouge, ainsi que le mentor de Citron Vert, le laissant sans guérisseur. OK.
Puis c'est après qu'il vient me déblatérer du non sens à propos de destin et de Clan des Étoiles. Non mais il me prend pour une teubé ou quoi ? Le destin ? Mon destin c'est d'être un gros boulet et de devoir souffrir toute ma vie d'un passé dont je ne me souviens même pas ? C'est quoi encore ces conneries ?
« Quoi ? C'est une blague ? explosé-je. Non mais t'es vraiment nul ! T'es le guérisseur le plus inutile que j'ai jamais vu de ma vie ! Comme si c'était ça, mon destin ! Si le Clan des Étoiles a prévu ça pour moi, alors c'est vraiment des gros cons ! Et si c'est pas le cas, c'est toi qu'es vraiment débile, pour me raconter ce genre de conneries ! »
Je lui en veux terriblement, mais je m'en veux aussi, de lui avoir parlé comme ça. Je lui dois plus de respect, que ça, c'est le guérisseur, tout de même. Et puis, il essaye de m'aider, il a toujours été gentil avec moi. Je ne suis qu'une ingrate. Finalement, je mérite tout ce qui m'arrive.
« Je… Désolée, je… Je voulais pas te parler comme ça… Je te demande pardon… »
I know I like to preach to always be yourself but my emotions make me feel like I am someone else
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Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 34
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Il espérait que ça avait convaincue l’apprentie. Il ne pouvait répondre à ses questions, ce n’était pas à lui de le faire. Il n’avait pas la capacité ni la réflexion nécessaires pour le faire, tout simplement. Ce n’était pas parce qu’il était le guérisseur que tout à coup il devenait le vieux puit de sagesse du clan, non, ça ne marchait pas comme ça, ça ne marcherait jamais comme ça. Le fait de ne pas pouvoir faire la guerre ne le rendait pas sage, le fait d’être trop fragile pour se battre ne faisait pas de lui un pacifiste. Pas un pacifiste, mais un faible. Il espérait que les autres guérisseurs ne l’étaient pas parce qu’ils étaient faibles. Il espérait que les autres le devenaient par conviction, parce qu’ils préféraient les plantes aux griffes. Il espérait que ses confrères n’étaient pas comme lui, contraint d’être quelqu’un qu’il ne voulait pas devenir, promis à une destinée qui ne l’enchantait pas. Soumis à des règles atroces, comme celle qui l’interdisait d’avoir une compagne. D’avoir des enfants. Ridicule. Pourquoi cette règle existait-elle ? Elle ne servait à rien, mais, de toute manière, qui pourrait-il aimer ? Son seul amour était Nuage du Titan – La, la troupeuse, le lui avait bien fait comprendre que ce n’était pas que de l’attachement fraternel qu’il éprouvait pour ce félin devenu étoiles, mais bien de l’amour, comme un père aimait une mère – et le clan des étoiles le lui avait arraché.
Qui pourrait l’aimer, de toute manière ?
Personne.
Il n’était qu’un guérisseur enfermé dans sa tanière à longueur de journée, ne sortant que pour aller chercher des remèdes ou de la nourriture.
« Quoi ? C'est une blague ? Non mais t'es vraiment nul ! T'es le guérisseur le plus inutile que j'ai jamais vu de ma vie ! Comme si c'était ça, mon destin ! Si le Clan des Étoiles a prévu ça pour moi, alors c'est vraiment des gros cons ! Et si c'est pas le cas, c'est toi qu'es vraiment débile, pour me raconter ce genre de conneries ! »
Il soupira. Il ne comptait pas répondre à cette provocation facile. Il était tard, de toute manière. S’il commençait à élever la voix, il allait réveiller tout le camp. Enfin, tard, ou tôt, n’importe. Il jeta un regard en direction de son apprentie. Elle dormait toujours, Nuage de Lotus ne l’avait pas réveillé. Soulagé, il posa simplement ses yeux sur la petite. Il ne racontait pas de conneries, du moins, pas consciemment. Quand il disait quelque chose, cela signifiait qu’il était persuadé de la véracité de ses propos et si la brunette n’était pas prête à l’accepter, c’était son problème.
Elle faisait ses cauchemars, non pas à cause de leurs ancêtres, mais uniquement à cause d’elle-même. Il ne lui avait jamais dit que c’était à cause des chats anciens qu’elle rêvait de ce genre de choses. C’était uniquement son inconscient qui la poussait à voir cela durant la nuit, pour la réhabituer petit à petit à la vérité, à son passé. Ce n’était pas à lui de lui révéler cela, c’était à elle de retrouver la mémoire toute seule.
Elle seule pouvait s’aider.
Elle était sa propre tortionnaire.
« Je… Désolée, je… Je voulais pas te parler comme ça… Je te demande pardon… »
Il la regarda, un peu surpris. Il ne s’attendait pas à des excuses. Il s’attendait à ce qu’elle lui crachât au visage et qu’elle partît, ça oui. Mais il n’avait pas imaginé ce cas de figure. Il secoua négativement sa tête et lui sourit.
« C’est déjà oublié. » Il soupira, et regarda à nouveau sa cousine, endormie, au fond de l’antre. « Je préfère que tu exploses sur moi que sur quelqu’un d’autre. » Il hésita un instant, avant de continuer. « Tu sais très bien que moi, contrairement à d’autres, je ne m’énerverai jamais contre toi. Ici, tu peux me parler, me gueuler dessus, même me griffer, si ça te chante, jamais il n’y aura de représailles de ma part. » Il s’arrêta un instant, puis la regarda à nouveau, en rigolant. « Et puis, qu’est-ce que je pourrai faire contre toi, sérieusement ? Je suis faible. Au combat, je me fais déchiqueter en moins de deux. Alors imagine si je tente quoi que ce soit contre toi ? Ahah, en trente seconde, même pas, je crois que j’suis déjà mort. » Il avait parlé sur le ton de la rigolade, mais la vérité était plutôt frappante. N’importe qui pourrait le tuer en visant sa colonne vertébrale. Un simple coup un peu violent et il était mort. Dure vie.