On va toucher le ciel. || Bikeet ♥
Le personnage
Sexe du perso:
Âge du perso:
Mentor / apprenti :
ON VA TOUCHER LE CIEL
Ft Nuage de Chèvre
Il a une apprenti.
Il devrait en être heureux, il devrait fêter la nouvelle. En réalité, il s'en sentirait presque fier, même s'il ne l'avouerait pas. Cependant, cela change beaucoup pour lui. Cela change trop, même.
Il faudra qu'il se lève tous les matins.
Il faudra qu'il parle sans trop de méchanceté avec la petite.
Il faudra qu'il réfléchisse à des entraînements.
Il faudra qu'il s'implique, plus que jamais. Alors que la seule envie qu'il a en ce moment, c'est se blottir de son nid et n'en sortir à aucun moment, peut-être à part pour manger, et encore.
Nuage de Chèvre. C'est un nom... Particulier. Il a été surpris lorsqu'on lui a annoncé qu'il aurait une apprentie en charge. Parce qu'il ne fait plus grand chose ces derniers temps, allant jusqu'à braver l'autorité en ne participant plus aux patrouilles dans lesquels il est appelé.
Et puis il a compris peu après. Elle aussi, elle est aveugle. Les dirigeants doivent d'être dit qu'il serait plus facile pour la femelle d'apprendre avec quelqu'un qui possède le même handicap. Soit. De toute façon, il est l'aveugle de service, il faut bien qu'il serve à quelque chose.
Il a du mal à se lever, ce matin. Pourtant, il sait qu'il le faudra, à un moment. Alors il prend son courage à deux pattes, se lève doucement. Autour de lui, il entend des soupirs, des bâillements, des os qui craquent. Il est dans les premiers à se bouger, cela ne lui arrive pas tous les jours. Dehors, il saisit une proie, s'installe dans un coin. Il va attendre un peu et laisser la petite dormir quelques minutes de plus. Hier, la journée a été longue, avec la découverte du territoire. Ça a été drôle aussi. Enfin drôle, ironique. Il a tenté de se remémorer un peu de l'ordre des différents lieux, a frôlé les arbres, les pierres pour se repérer et rendre compte à Nuage de Chèvre. Lui décrivant les reliefs, les différences de hauteur, afin qu'elle puisse se repérer rapidement. Cependant il faudra du temps. Il n'est pas particulièrement bien placé étant donné qu'il a vécu quelques temps sans sa cécité, mais il sait que c'est compliqué au départ. Le fait de rester confiné au camp n'aide pas à développer ses sens et se retrouver perdu au milieu de plein de nouvelles sensations pour la première fois, cela bouleverse tout.
Il a entendu que la petit avait déjà quitté le camp et disparu pendant quelques temps, ce qui représente un atout non négligeable. Elle a connu le vrai monde avant son entraînement.
Il finit par se lever après avoir soigneusement dépecé sa souris, l'une des plus petites sur le tas.
Il a décidé de faire des efforts. De ne pas se montrer trop dur, d'essayer de se contrôler. Il a du mal avec les petits qui viennent l'emmerder, avec les petits tout court, mais il va se débrouiller. Il n'a pas envie de se retrouver avec tout le monde sur le dos, et il n'a pas envie que Nuage de Chèvre aie un traumatisme lié à son entraînement. Ce sera dur, il y aura sans doute des moments compliqués, mais il aura essayé.
« Nuage de Chèvre. Lève-toi, mange un petit bout et on va y aller. » Sa voix n'est pas des plus avenantes, cependant il aurait quand même plus faire plus sec. Il se redirigea vers le tas de gibier et sentit la petit arriver. « Aujourd'hui, on va escalader. » Et il étire sa bouche en ce qui semble être un sourire qu'elle ne verra pas.
Je vais mourir
Elle doit s’entraîner aujourd’hui. Encore. Aucun jour n’échappe à cette nouvelle règle et pour le moment, tout est sous contrôle, elle s’y fait sans un mot alors qu’elle bouillonne de l’intérieur. Les journées se succèdent, le soleil se lève toujours à la même heure et tout se ressemble. Toujours les mêmes activités, les mêmes conversations, les mêmes questions qui passent et repassent en boucle dans son esprit en plein développement. Hier, elle est passée par la découverte du territoire. Une journée aussi intéressante qu’épuisante puisque, n’ayant toujours pas des yeux fonctionnels, elle ne pouvait se repérer qu’à l’odeur, à l’ouïe et au toucher. Une journée durant laquelle elle s’était sentie plus mal que jamais, comme une incompétente qui ne saurait jamais se repérer sur le territoire de son propre Clan. Heureusement, Ciel Déchiré ne lui avait fait aucune remarque particulière ce dont elle lui était vraiment reconnaissante.
Ce matin lorsqu’il vient la réveiller, « Nuage de Chèvre. Lève-toi, mange un petit bout et on va y aller, » de sa voix froide, presque antipathique, elle est déjà en pleine possession de ses moyens. Son esprit semble calme ce qui ne lui fait que redouter d’autant plus la tempête qui se prépare. La routine de son entraînement lui pèse, elle le ressent tous les soirs lorsque vient l’heure de passer du temps à discuter avec ses amis d’enfance et qu’elle n’arrive pas à sourire correctement ou à s’enthousiasmer avec eux de son futur soi-disant prometteur en tant que guerrière. Seulement elle a sa fierté et en veut encore à Nuage de Champignon pour ses mots blessants. Certes, en surface elle lui avait tout pardonné et c’était vrai, en grande partie. Seulement, une infime part d’elle-même ressentait encore ce besoin de se dépasser, de justifier ses rêves et ses aspirations alors même qu’elle remettait tout en doute au moins six fois par jour. Elle se donnait à fond pour montrer aux autres qu’elle pouvait le faire, qu’elle était assez forte, assez tenace et qu’elle avait les tripes pour ça. Alors qu’au fond, tout ce qu’elle voudrait, c’est pouvoir dormir durant des siècles afin d’oublier tous ces doutes qui n’avaient de cesse de la ronger de l’intérieur.
Lorsqu’elle arrive vers le tas de gibier, Ciel Déchiré est là et lui explique ce qu’il compte lui infliger ce matin. « Aujourd'hui, on va escalader. » Elle entend le son de salive caractéristique d’un sourire aussi s’efforce-t-elle d’en esquisser un à son tour, sans grand succès. L’escalade, cela ne lui dit rien qui vaille. Elle tourne la tête vers la pile de gibier et l’odeur qui s’en dégage, une odeur alléchante pour la plupart mais qui ne parvient qu’à lui refiler la nausée. Le stress lui tord l’estomac, comme presque tous les matins, elle sait qu’elle ne mangera qu’au milieu de la journée, encore une fois. Aussi, lorsque son mentor prend les devants et l’embarque elle ne sait où - parce qu’elle n’a pas tout retenu de son activité d’hier, la vue étant tout de même un sens clé pour se repérer - elle ne dit rien. Elle se contente de le suivre en faisant de son mieux pour éviter les racines qui prennent trop de place et pour ne pas être déstabilisée par les changements de relief du terrain sur lequel ils évoluaient. Lorsqu’enfin ils s’arrêtèrent, elle commença à se demander comment elle était supposée grimper dans un arbre alors qu’elle n’y voyait littéralement foutrement rien. Certes, elle avait encore de trop nombreuses marques rougies sur ses pattes, mais elle ne tenait pas à mourir pour autant. Pas maintenant du moins. « Je suis censée faire comment ? » demande-t-elle simplement d’un ton qu’elle espère posé. Mieux vaut qu’il ne perçoive pas le léger tremblement de ses cordes vocales.