Histoire

Hm… Je n’ai pas eu une vie particulièrement passionnante vous savez ? Attention ce n’est absolument pas une mauvaise chose, j’aime beaucoup ma vie telle qu’elle est ! Mais je n’ai jamais eu d’événement marquant changeant pour toujours la personne que j’étais. La seule chose qui s’y apparenterait, c’est la mort de ma maman, mais je ne l’ai vraiment jamais connu donc cela ne me peine pas plus que ça. J’aurais surement aimé avoir un lien avec elle, mais je vis très bien sans aussi ! Après tout je ne manque pas du tout de compagnie. Mon père est toujours assez proche de moi, tout comme mon frère et ma sœur ! Kaira et Aysia, s’ils savaient à quel point je tiens à eux tous, je ferais tout pour eux. Je ne le dis pas souvent car on me trouve un peu trop extrême dans mon amour pour mes proches, mais je n’en pense pas moins. Ma famille sera toujours ma priorité. J’ai appris depuis quelque lune que j’avais une autre sœur d’ailleurs.

Avec Aysia on allait souvent dans la tanière des aînés, elle m’y traînait toujours pour écouter les histoires des anciens. J’avais donc remarqué depuis longtemps cette chatte qui restait dans son coin et qui n’avait pourtant pas l’air si vieille. Dès notre première rencontre j’avais ressenti quelque chose de spécial, que je n’avais jamais ressenti, une peine infinie et beaucoup de compassion, mais surtout un lien invisible. Je n’y avais pas vraiment fait attention, mais depuis que j’ai appris qu’elle avait un lien de parenté avec moi… tout semble plus clair. Je ne sais pas si je me fais des idées, si ce lien si puissant existe vraiment ou si je suis la seule à le ressentir, mais depuis que je sais je ne peux pas faire autrement, je dois veiller sur elle. C’est ridicule, je n’ai que 6 lunes, je le sais, mais même si elle ne le montre pas, j’ai quand même l’impression que ma présence l’aide. Je me contiens le plus possible pour ne pas l’étouffer non plus, même si j’ai du mal à fixer mes limites. J’ai vraiment peur qu’un jour elle me repousse et ne veuille plus de moi. On m’a déjà fais la remarque, qu’à sa place ils en auraient marre de moi. Mais Assalys n’est pas comme ça, elle ne ressent et ne perçoit pas les choses de la même façon. Personne ne peut se mettre à sa place. Si un jour elle me dit de la laisser tranquille, je le ferais, je ne veux que l’aider, donc je n’écouterais qu’elle.

Par contre n’imaginez pas que je suis avec elle du matin au soir, non. Je sais que pour vraiment l’aider je ne dois pas vivre qu’à travers elle, j’ai fini par me faire à l’idée. Donc non, je passe encore du temps avec Aysia à l’écouter raconter ses rêveries, à planifier toutes les escapades que nous pourrions faire. Je prends aussi très sérieusement mon entraînement. Mais je ne peux pas m’empêcher à penser que quand il m’arrive quelque chose je pourrais lui raconter, que si je trouve quelque chose je pourrais lui montrer, que si j’attrape une proie elle sera pour elle… Je ne pense pas que ce soit une obsession comme on me le répète. Je veux seulement l’aider. Personne n’a l’air de se rendre compte à quel point elle souffre, à quel point elle est loin de nous tous… Si seulement un jour je pouvais la voir sourire...