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Admin Orenji
Puf/Surnom : Orenji
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Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 100 lunes
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Pétale Orangé
Mer 11 Sep 2024 - 23:56
a mom should never know this pain
Elle s’endort en pleurant, elle se réveille en pleurant. Ses yeux ne portent plus cet éclat brillant d’autre fois, ils sont devenus ternes et sans saveur. Il n’est presque plus possible d’apercevoir le bleu de ses iris, tant les larmes ont rougis ses yeux. Elle ne pensait pas qu’elle était capable de pleurer autant, pourtant Étoile Orangée a énormément pleuré au cours de son existence. Premièrement, car la vie lui en a fait baver et avait visiblement une dent contre elle. Deuxièmement, car même sans toutes ces épreuves, Étoile Orangée est dotée d’une énorme sensibilité. La fatigue la fait pleurer, les hormones la font pleurer, les bonnes nouvelles la font pleurer.
Elle a l’impression de s’éteindre à petit feu. Une partie de son âme s’est envolée avec la mort de sa fille, sa petite dernière. Elle aurait tant aimé la protéger, la chérir le plus possible. Elle est morte tellement jeune, Étoile Orangée n’arrive pas à l’accepter. Le Clan des Etoiles lui a enlevé tous ceux qu’elle aimait, que ce soit ses amis ou sa famille. Il lui enlève tout le monde mais elle, elle ne part pas. Elle reste en vie, avec l’impression d’être morte tant elle a perdu ses proches. De ceux qui étaient là au début de sa vie, qui sont encore à ses côtés ? Des enfants qu’elle a mis au monde, lesquels sont encore vivants ? Divinité de la Chouette vient lui rendre visite, de temps en temps mais elles n’ont jamais eu la complicité mère/fille qu’Etoile Orangée espérait. Elle est la seule qu’il lui reste.
Ce n’est pas dans l’ordre des choses, pour une mère, de voir ses petits s’éteindre avant elle.
Comme tous les matins, elle se réveille, les yeux rouges, le regard fatigué. Néanmoins, elle reconnaît directement qu’elle ne se trouve pas dans sa tanière. Elle connaît trop bien cet endroit, scintillant et brillant de mille étoiles. Elle se redresse, avec l’espoir d’apercevoir sa fille, Pétale d’Edelweiss. Un espoir naît en elle. Elle est la seule à qui elle aimerait parler actuellement. Mais au fond, elle sait que si elle la voit, qu’elle lui parle, elle ne voudra plus jamais quitter cet endroit et elle s’efforcera à se laisser mourir. Elle se bat pour ne pas laisser la tristesse la submerger, elle le fait principalement pour son compagnon. Elle n’est pas la seule à avoir perdue une enfant, ce jour-là. Lui aussi, il a perdu sa fille unique, celle qu’il chérit depuis qu’il est au courant de son existence. Avant même qu’il ne la rencontre, elle savait qu’il l’aimait plus que sa propre vie. Pétale d’Edelweiss aussi le savait.
A son grand étonnement, ce n’est pas sa fille adorée qui pointe le bout de son museau mais une femelle au pelage noir éclatant malgré la mort, elle n’est plus de ce monde depuis plusieurs lunes déjà. Étoile Orangée connaît tous les membres de son Clan, qu’ils ne soient plus de ce monde depuis des lustres ou qu’ils viennent de naître. Réminiscence de la Rose s’avance vers elle. Étoile Orangée se redresse tant bien que mal. Elle n’a plus vraiment la prestance d’une meneuse, encore moins le charisme et l’élégance. Là, vu comme ça, elle ressemble à un rat. Son poil n’a pas été léché depuis quelques jours et elle est maigre comme une brindille. Elle fait peine à voir, même peur à voir.
Sa fille, Eclair Filant, a tué Etoile de Jaspe. Néanmoins, sa mère a toujours clamé son innocence. Elle était persuadée que son enfant n’avait pas commis une telle atrocité. Même le père de la guerrière, Flèche de Ronce, qui a quitté ce monde le même soir que sa compagne, n’a pas cru à la version d'Éclair Filant. C’est beau, ce qu’une mère peut faire pour son enfant. C’est fascinant de voir la dévotion avec laquelle elle s’est battue pour prouver que sa fille n’était pas coupable d’un tel crime. L’amour qu’une maman porte pour sa fille est très spécial, il est particulier, il est différent. Il est fort, très fort. Étoile Orangée la comprend, elle aurait tout fait pour défendre ses enfants d’un mal qu’ils n’ont pas fait. Réminiscence de la Rose trouve cette situation injuste, alors comment lui en vouloir de se rebeller contre cette dernière ? En tant que mère, Étoile Orangée aurait sans doute agi de la même façon que son aînée. Oui, certainement même.
Puis les larmes coulent, sans qu’Etoile Orangée ne puisse les contrôler. Elle passe ses pattes blanches sur son visage pour essayer d’essuyer ses joues, en vain. Réminiscence de la Rose a perdu sa fille ce jour-là, à cause d’elle, à cause de sa décision. Elle ne faisait que son devoir, Étoile Orangée avait des règles à suivre, elle était coupable de ce crime, les preuves disaient qu’elle était coupable. Étoile Orangée n’avait pas d’autres choix que de la bannir pour que cela ne se reproduise plus. Mais par cet acte, elle lui a tout de même retiré sa fille. Tout comme le Clan des Etoiles lui a retiré Pétale d’Edelweiss. Elle comprend la douleur, elle connait la douleur, elle ressent cette douleur. Elle a fait subir cette souffrance à une autre mère.
Si elle pouvait crier sa tristesse, elle le ferait. Mais elle n’a plus la force, elle se laisse guider par les sanglots et les reniflements. Elle aimerait s’allonger sur le sol, ne faire qu’un avec ce dernier, tout son corps est attiré par ce dernier. Elle se bat pour tenir debout mais son dos est voûté, sa tête plongée vers le sol. Une partie d’elle ne veut pas se battre. Elle murmure des mots, elle essaye de formuler une phrase mais c’est inaudible. Étoile Orangée peine à articuler : « Je n’ai jamais cherché à te blesser, ou à te séparer d'Éclair Filant. Je suis sincèrement désolé, je sais… ça a dû te faire tellement de mal. Pardon d’en avoir été la cause. » Il est difficile de s'en rendre compte mais cette phrase a mis facilement 8 minutes (très précisément) avant d’être complète. Étoile Orangée a mis du temps pour s’exprimer mais elle y a mis tout son cœur, toute sa sincérité. Elle n’essaye pas de se justifier, elle sait que Réminiscence de la Rose n’en a que faire. Elle doit se douter qu’elle le faisait que par devoir, que n’importe quel chef l’aurait fait. Par ailleurs, peu importe l’excuse donnée, le résultat reste le même : sa fille a été bannie. Sa fille lui a été retirée. Elle sait que cette action n’a rien à voir avec la disparition de Pétale d’Edelweiss. La meneuse du Clan du Vent ne croit pas au karma. Néanmoins, ces tragédies qu’elles ont toutes les deux vécues les ont détruites. La voix d'Étoile Orangée se brise : « Où est Pétale d’Edelweiss ? Elle va bien ? Je veux voir mon enfant, s’il vous plaît, rendez moi mon enfant. » Qui implore-t-elle ? Elle ne parle même plus à l’ancienne en face d’elle. Elle veut simplement revenir en arrière, à l’époque où Pétale d’Edelweiss était encore en vie.
Elle n’arrive plus à tenir sur ses pattes. Elle se laisse doucement glisser sur le sol, se roule en boule et se laisse engloutir par ses propres larmes. Il est probable qu’elle s’étouffe avec. Les seuls mots qui lui viennent en tête sont des excuses, encore et encore. Pardon, pardon, encore désolé. Elle veut juste voir sa fille.
Elle a l’impression de s’éteindre à petit feu. Une partie de son âme s’est envolée avec la mort de sa fille, sa petite dernière. Elle aurait tant aimé la protéger, la chérir le plus possible. Elle est morte tellement jeune, Étoile Orangée n’arrive pas à l’accepter. Le Clan des Etoiles lui a enlevé tous ceux qu’elle aimait, que ce soit ses amis ou sa famille. Il lui enlève tout le monde mais elle, elle ne part pas. Elle reste en vie, avec l’impression d’être morte tant elle a perdu ses proches. De ceux qui étaient là au début de sa vie, qui sont encore à ses côtés ? Des enfants qu’elle a mis au monde, lesquels sont encore vivants ? Divinité de la Chouette vient lui rendre visite, de temps en temps mais elles n’ont jamais eu la complicité mère/fille qu’Etoile Orangée espérait. Elle est la seule qu’il lui reste.
Ce n’est pas dans l’ordre des choses, pour une mère, de voir ses petits s’éteindre avant elle.
Comme tous les matins, elle se réveille, les yeux rouges, le regard fatigué. Néanmoins, elle reconnaît directement qu’elle ne se trouve pas dans sa tanière. Elle connaît trop bien cet endroit, scintillant et brillant de mille étoiles. Elle se redresse, avec l’espoir d’apercevoir sa fille, Pétale d’Edelweiss. Un espoir naît en elle. Elle est la seule à qui elle aimerait parler actuellement. Mais au fond, elle sait que si elle la voit, qu’elle lui parle, elle ne voudra plus jamais quitter cet endroit et elle s’efforcera à se laisser mourir. Elle se bat pour ne pas laisser la tristesse la submerger, elle le fait principalement pour son compagnon. Elle n’est pas la seule à avoir perdue une enfant, ce jour-là. Lui aussi, il a perdu sa fille unique, celle qu’il chérit depuis qu’il est au courant de son existence. Avant même qu’il ne la rencontre, elle savait qu’il l’aimait plus que sa propre vie. Pétale d’Edelweiss aussi le savait.
A son grand étonnement, ce n’est pas sa fille adorée qui pointe le bout de son museau mais une femelle au pelage noir éclatant malgré la mort, elle n’est plus de ce monde depuis plusieurs lunes déjà. Étoile Orangée connaît tous les membres de son Clan, qu’ils ne soient plus de ce monde depuis des lustres ou qu’ils viennent de naître. Réminiscence de la Rose s’avance vers elle. Étoile Orangée se redresse tant bien que mal. Elle n’a plus vraiment la prestance d’une meneuse, encore moins le charisme et l’élégance. Là, vu comme ça, elle ressemble à un rat. Son poil n’a pas été léché depuis quelques jours et elle est maigre comme une brindille. Elle fait peine à voir, même peur à voir.
Sa fille, Eclair Filant, a tué Etoile de Jaspe. Néanmoins, sa mère a toujours clamé son innocence. Elle était persuadée que son enfant n’avait pas commis une telle atrocité. Même le père de la guerrière, Flèche de Ronce, qui a quitté ce monde le même soir que sa compagne, n’a pas cru à la version d'Éclair Filant. C’est beau, ce qu’une mère peut faire pour son enfant. C’est fascinant de voir la dévotion avec laquelle elle s’est battue pour prouver que sa fille n’était pas coupable d’un tel crime. L’amour qu’une maman porte pour sa fille est très spécial, il est particulier, il est différent. Il est fort, très fort. Étoile Orangée la comprend, elle aurait tout fait pour défendre ses enfants d’un mal qu’ils n’ont pas fait. Réminiscence de la Rose trouve cette situation injuste, alors comment lui en vouloir de se rebeller contre cette dernière ? En tant que mère, Étoile Orangée aurait sans doute agi de la même façon que son aînée. Oui, certainement même.
Puis les larmes coulent, sans qu’Etoile Orangée ne puisse les contrôler. Elle passe ses pattes blanches sur son visage pour essayer d’essuyer ses joues, en vain. Réminiscence de la Rose a perdu sa fille ce jour-là, à cause d’elle, à cause de sa décision. Elle ne faisait que son devoir, Étoile Orangée avait des règles à suivre, elle était coupable de ce crime, les preuves disaient qu’elle était coupable. Étoile Orangée n’avait pas d’autres choix que de la bannir pour que cela ne se reproduise plus. Mais par cet acte, elle lui a tout de même retiré sa fille. Tout comme le Clan des Etoiles lui a retiré Pétale d’Edelweiss. Elle comprend la douleur, elle connait la douleur, elle ressent cette douleur. Elle a fait subir cette souffrance à une autre mère.
Si elle pouvait crier sa tristesse, elle le ferait. Mais elle n’a plus la force, elle se laisse guider par les sanglots et les reniflements. Elle aimerait s’allonger sur le sol, ne faire qu’un avec ce dernier, tout son corps est attiré par ce dernier. Elle se bat pour tenir debout mais son dos est voûté, sa tête plongée vers le sol. Une partie d’elle ne veut pas se battre. Elle murmure des mots, elle essaye de formuler une phrase mais c’est inaudible. Étoile Orangée peine à articuler : « Je n’ai jamais cherché à te blesser, ou à te séparer d'Éclair Filant. Je suis sincèrement désolé, je sais… ça a dû te faire tellement de mal. Pardon d’en avoir été la cause. » Il est difficile de s'en rendre compte mais cette phrase a mis facilement 8 minutes (très précisément) avant d’être complète. Étoile Orangée a mis du temps pour s’exprimer mais elle y a mis tout son cœur, toute sa sincérité. Elle n’essaye pas de se justifier, elle sait que Réminiscence de la Rose n’en a que faire. Elle doit se douter qu’elle le faisait que par devoir, que n’importe quel chef l’aurait fait. Par ailleurs, peu importe l’excuse donnée, le résultat reste le même : sa fille a été bannie. Sa fille lui a été retirée. Elle sait que cette action n’a rien à voir avec la disparition de Pétale d’Edelweiss. La meneuse du Clan du Vent ne croit pas au karma. Néanmoins, ces tragédies qu’elles ont toutes les deux vécues les ont détruites. La voix d'Étoile Orangée se brise : « Où est Pétale d’Edelweiss ? Elle va bien ? Je veux voir mon enfant, s’il vous plaît, rendez moi mon enfant. » Qui implore-t-elle ? Elle ne parle même plus à l’ancienne en face d’elle. Elle veut simplement revenir en arrière, à l’époque où Pétale d’Edelweiss était encore en vie.
Elle n’arrive plus à tenir sur ses pattes. Elle se laisse doucement glisser sur le sol, se roule en boule et se laisse engloutir par ses propres larmes. Il est probable qu’elle s’étouffe avec. Les seuls mots qui lui viennent en tête sont des excuses, encore et encore. Pardon, pardon, encore désolé. Elle veut juste voir sa fille.
ft. rosie
lightning power 018
Jeune aventurier
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Le personnage
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Réminiscence de la Rose
Lun 11 Nov 2024 - 2:52
we were actually quite gorgeous in our twenties
Etoile Orangée
we were actually quite gorgeous in our twenties, though we never really realized it at the time.
Réminiscence de la Rose avait enfin connu la paix au Clan des Etoiles. La douleur, lancinante, qui ne l’avait jamais quitté depuis le mal rouge, l’avait enfin laissée en paix. Elle se sentait tellement jeune, son corps était redevenu léger et véloce, et elle prenait plaisir à courir sur les plaines toujours vertes du Clan des Etoiles, chassant des proies toujours aussi nombreuses.
Elle avait enfin connu la paix, ici, aux Étoiles, accompagnée de son amour de toujours, son âme soeur pour l’éternité, le propriétaire de son coeur et la meilleure chose qui lui était arrivée; Flèche de Ronce, car qui pouvait prétendre lui faire ressentir des papillons dans son ventre et les joues s’échauffer après un compliment, même 120 lunes après leur première rencontre ?
Il l’avait toujours aimé, depuis leur première rencontre enneigée, encore chatons, si ignorants du monde qui les entouraient, jusqu’au moment de leur mort. Il s’était éteint peu après Réminiscence de la Rose, comme s’il avait contemplé pendant quelques minutes ce qu’était la vie sans la personne qu’il avait toujours aimé et avait jugé préférable de la rejoindre dans l’au-delà plutôt que de vivre avec son absence sur le coeur.
i did
Réminiscence de la Rose ne fut jamais aussi heureuse que lorsqu’elle vit la silhouette élancée et désormais argentée de sa fille apparaître dans les étoiles. Lorsqu’elle s’était collée à elle et qu’elle avait fermé les yeux, les larmes couler sans pouvoir s’en empêcher, elle avait l’impression que la blessure qu’elle portait durant tout ce temps, cette douleur incommensurable qu’elle avait ressenti depuis des lunes sans aucun répit, si bien qu’elle avait commencé à faire partie d’elle-même et que la guerrière étoilée avait oublié ce que cela faisait que de vivre sans, s’était enfin refermée.
Pour la première fois depuis des lunes, Réminiscence de la Rose respirait librement à nouveau.
Sa mort avait été sa renaissance, les retrouvailles avec sa fille, puis son fils qui avait suivi peu de temps après, avait réparé son cœur meurtri par l’absence et leur famille décomposée. Ils étaient tous réunis, désormais.
Alors, Réminiscence de la Rose savait ce qu’elle avait à faire désormais, car malgré son arrivée au Clan des Étoiles, son regard bienveillant restait toujours posé sur son ancien Clan, sa maison, ce Clan qui l’avait vu naître et donner naissance, tomber amoureuse et se battre pour sa vie et celle de ces camarades, partager des repas avec ses amis, faire sa toilette avec Flèche de Ronce, renoncer aux avances des mâles et courir dans les pattes de Lune Filante, assister aux baptêmes de ses enfants et s’écrouler de douleur suite à l’exil d’Eclair Filant et se faire consoler par Ombre Filante.
Peu importe les lunes passées ici, le Clan du Vent serait toujours sa maison, le lieu dont elle cherchait le confort après une longue journée, et lorsqu’on lui demandait à quoi ressemblait son foyer, elle voyait toujours les immenses plaines venteuses caractéristiques, l’odeur de la lande qui caressait son museau et l’immensité de la Toison Argentée dès que la nuit tombait.
Le Clan du Vent était sa maison en dépit de tout, et son cœur se fissurait à chaque fois qu’elle voyait l’état de leur meneuse. Etoile d’Orangée n’était plus que l’ombre d'elle-même, les yeux rouges, son apparence autrefois si soignée et son pelage si somptueux étaient désormais négligés et elle ne pouvait à peine tenir debout. Elle avait perdu l’envie de vivre lorsque sa fille était morte, et Réminiscence de la Rose ne connaissait que trop bien l’affliction qui lui prenait le cœur.
sometimes you did, sometimes you didn’t
Parce qu’avant d’être la meneuse du Clan du Vent, avant d’être la chatte qui avait banni sa fille, avant d’être celle qui avait détruit sa vie, avant d’être celle qui s’était retrouvée soudainement face à des responsabilités beaucoup trop grandes pour une seule chatte, avant d’être Étoile Orangée, elle était avant tout une reine.
Elle était avant tout une mère, et Réminiscence de la Rose connaissait mieux que personne la douleur qui lui transperçait le coeur, la boule qui lui bloquait la gorge, la bile amère qui remontait dans son estomac, les yeux brûlés par les larmes et les muscles atrophiés par le manque.
it won’t always be like this
Elle savait que c'était à elle d'aller voir Étoile Orangée et de lui accorder le pardon qu'elle méritait. Ce pardon la libérerait également de son rôle de chef, qui la consumait intérieurement depuis la mort de Pétale d'Edelweiss.
Pas pour sauver le Clan du Vent, même si cela était évidemment non-négligeable. Non, sa première raison, cette voix qui poussait Réminiscence de la Rose à aller voir la chatte qui avait bannie sa fille injustement était la douleur qui l'entourait et refusait de la laisser tranquille, son rôle de chef agissant comme un acide lui rappelant constamment la responsabilité qu’elle était incapable de prendre vis-à-vis de son Clan, empirant son état.
Parce que le temps n'allait pas arranger le chagrin de la vieille chatte qui avait déjà dirigé leur Clan depuis bien longtemps, avec brio pour quelqu’un qui n'était jamais passée par le poste de lieutenant et qui avait vu ce fardeau tomber sur ses épaules en même temps que la mort de son ancien compagnon.
Il était temps de laisser place à la nouvelle génération, et surtout, il était temps d’accorder à Étoile d’Orangée ce repos qu’elle avait dûment mérité.
why wouldn’t it ?
what’s going to change it ?
Alors, ce petit matin là, juste avant que le ciel se colore d’un beau rose signifiant l’approche de l’aurore, Réminiscence de la Rose alla à la rencontre de son ancienne meneuse. Si fatiguée alors qu’elle venait de se réveiller, les yeux rouges globuleux, comme si elle n’avait pas connu un vrai repos depuis des lunes.
La guerrière étoilée savait ne serait-ce que trop bien ce que Étoile Orangée vivait.
Elle vit le regard de la meneuse s’illuminer, reconnaissant du premier coup d’oeil le territoire étoilée, en toute bonne cheffe qu’elle était. Ses yeux cherchaient avidement, désespérément quelque chose, ou quelqu’un.
Qu’elle ne trouva pas.
- time.
- time ?
Tout le poids du monde semblait être tombé sur ses épaules, et la belle chatte ne put retenir ses larmes, des sanglots déchirants, ceux d’une mère en détresse, ceux d’une chatte en peine.
Peut-être que dans son ancienne vie, Réminiscence de la Rose aurait eu encore du ressentiment pour la chef qui semblait bien loin de son rang désormais, écroulée sur le sol, portant le deuil de sa fille comme si elle avait le poids du monde sur son dos frêle. Peut-être, mais pas dans ce monde.
La douleur d’une mère traversait les vivants et les morts, traversait la haine et le ressentiment, traversait le temps et l’espace, et Réminiscence de la Rose savait ce qu’elle ressentait, le désespoir qu’elle éprouvait, le bouleversement qu’elle ressentait.
Réminiscence de la Rose savait qu’Etoile d’Orangée aurait sacrifié ses propres vies pour revoir sa fille ne serait-ce qu’une seconde, car c’est ce qu’une mère aurait fait, plus qu’une évidence, c’était un instinct vital.
Réminiscence de la Rose ne pouvait pas lui redonner sa fille, tout comme Etoile Orangée n’avait pas pu ignorer tous les signes qui semblaient accabler Eclair Filant à l’époque - mais elle pouvait apaiser sa peine désormais, elle qui était libérée de sa douleur, elle qui savait des choses qui pouvaient aider son ancienne meneuse, cette femme qui semblait être si frêle, si faible, qu’on aurait dit une enfant perdue.
no - no that’s, that’s
i can really feel the clouds parting ill
La guerrière étoilée s’approchait de Etoile Orangée, doucement, s’asseyant à ses côtés, léchant le pelage de la femelle dans un acte de douceur, de compréhension, de calme. Elle remettait de l’ordre dans son pelage en essayant d’en remettre dans sa tête, comme elle l’avait fait des centaines de fois durant l’enfance de ses enfants, comme elle l’avait fait des centaines de fois pour les chatons du Clan.
Certaines choses ne changeaient jamais. Peu importe combien de temps pouvait passer, on avait tous besoin au fond d’une maman qui nettoyait notre pelage lorsque nos pattes se dérobaient sous le poids du monde.
❝ - Chhh, Chhh, tout va bien. Tout va bien.❞
Elle murmurait à Etoile d’Orangée une phrase comme une comptine, qu’elle n’avait jamais entendu auparavant et qui pourtant lui semblait sortir sans aucune difficulté, comme si elle avait eu besoin de sortir ces mots, comme si des mots lui étaient destinés sans qu’elle ne puisse en faire quoique ce soit.
❝Je suis l'étoile-d'argent, tu me manques maman, mais nous nous retrouverons à la belle étoile. Après tout, je suis née sous une bonne étoile."
you’re funny
Réminiscence de la Rose avait enfin connu la paix au Clan des Etoiles. La douleur, lancinante, qui ne l’avait jamais quitté depuis le mal rouge, l’avait enfin laissée en paix. Elle se sentait tellement jeune, son corps était redevenu léger et véloce, et elle prenait plaisir à courir sur les plaines toujours vertes du Clan des Etoiles, chassant des proies toujours aussi nombreuses.
Elle avait enfin connu la paix, ici, aux Étoiles, accompagnée de son amour de toujours, son âme soeur pour l’éternité, le propriétaire de son coeur et la meilleure chose qui lui était arrivée; Flèche de Ronce, car qui pouvait prétendre lui faire ressentir des papillons dans son ventre et les joues s’échauffer après un compliment, même 120 lunes après leur première rencontre ?
Il l’avait toujours aimé, depuis leur première rencontre enneigée, encore chatons, si ignorants du monde qui les entouraient, jusqu’au moment de leur mort. Il s’était éteint peu après Réminiscence de la Rose, comme s’il avait contemplé pendant quelques minutes ce qu’était la vie sans la personne qu’il avait toujours aimé et avait jugé préférable de la rejoindre dans l’au-delà plutôt que de vivre avec son absence sur le coeur.
i did
Réminiscence de la Rose ne fut jamais aussi heureuse que lorsqu’elle vit la silhouette élancée et désormais argentée de sa fille apparaître dans les étoiles. Lorsqu’elle s’était collée à elle et qu’elle avait fermé les yeux, les larmes couler sans pouvoir s’en empêcher, elle avait l’impression que la blessure qu’elle portait durant tout ce temps, cette douleur incommensurable qu’elle avait ressenti depuis des lunes sans aucun répit, si bien qu’elle avait commencé à faire partie d’elle-même et que la guerrière étoilée avait oublié ce que cela faisait que de vivre sans, s’était enfin refermée.
Pour la première fois depuis des lunes, Réminiscence de la Rose respirait librement à nouveau.
Sa mort avait été sa renaissance, les retrouvailles avec sa fille, puis son fils qui avait suivi peu de temps après, avait réparé son cœur meurtri par l’absence et leur famille décomposée. Ils étaient tous réunis, désormais.
Alors, Réminiscence de la Rose savait ce qu’elle avait à faire désormais, car malgré son arrivée au Clan des Étoiles, son regard bienveillant restait toujours posé sur son ancien Clan, sa maison, ce Clan qui l’avait vu naître et donner naissance, tomber amoureuse et se battre pour sa vie et celle de ces camarades, partager des repas avec ses amis, faire sa toilette avec Flèche de Ronce, renoncer aux avances des mâles et courir dans les pattes de Lune Filante, assister aux baptêmes de ses enfants et s’écrouler de douleur suite à l’exil d’Eclair Filant et se faire consoler par Ombre Filante.
Peu importe les lunes passées ici, le Clan du Vent serait toujours sa maison, le lieu dont elle cherchait le confort après une longue journée, et lorsqu’on lui demandait à quoi ressemblait son foyer, elle voyait toujours les immenses plaines venteuses caractéristiques, l’odeur de la lande qui caressait son museau et l’immensité de la Toison Argentée dès que la nuit tombait.
Le Clan du Vent était sa maison en dépit de tout, et son cœur se fissurait à chaque fois qu’elle voyait l’état de leur meneuse. Etoile d’Orangée n’était plus que l’ombre d'elle-même, les yeux rouges, son apparence autrefois si soignée et son pelage si somptueux étaient désormais négligés et elle ne pouvait à peine tenir debout. Elle avait perdu l’envie de vivre lorsque sa fille était morte, et Réminiscence de la Rose ne connaissait que trop bien l’affliction qui lui prenait le cœur.
sometimes you did, sometimes you didn’t
Parce qu’avant d’être la meneuse du Clan du Vent, avant d’être la chatte qui avait banni sa fille, avant d’être celle qui avait détruit sa vie, avant d’être celle qui s’était retrouvée soudainement face à des responsabilités beaucoup trop grandes pour une seule chatte, avant d’être Étoile Orangée, elle était avant tout une reine.
Elle était avant tout une mère, et Réminiscence de la Rose connaissait mieux que personne la douleur qui lui transperçait le coeur, la boule qui lui bloquait la gorge, la bile amère qui remontait dans son estomac, les yeux brûlés par les larmes et les muscles atrophiés par le manque.
it won’t always be like this
Elle savait que c'était à elle d'aller voir Étoile Orangée et de lui accorder le pardon qu'elle méritait. Ce pardon la libérerait également de son rôle de chef, qui la consumait intérieurement depuis la mort de Pétale d'Edelweiss.
Pas pour sauver le Clan du Vent, même si cela était évidemment non-négligeable. Non, sa première raison, cette voix qui poussait Réminiscence de la Rose à aller voir la chatte qui avait bannie sa fille injustement était la douleur qui l'entourait et refusait de la laisser tranquille, son rôle de chef agissant comme un acide lui rappelant constamment la responsabilité qu’elle était incapable de prendre vis-à-vis de son Clan, empirant son état.
Parce que le temps n'allait pas arranger le chagrin de la vieille chatte qui avait déjà dirigé leur Clan depuis bien longtemps, avec brio pour quelqu’un qui n'était jamais passée par le poste de lieutenant et qui avait vu ce fardeau tomber sur ses épaules en même temps que la mort de son ancien compagnon.
Il était temps de laisser place à la nouvelle génération, et surtout, il était temps d’accorder à Étoile d’Orangée ce repos qu’elle avait dûment mérité.
why wouldn’t it ?
what’s going to change it ?
Alors, ce petit matin là, juste avant que le ciel se colore d’un beau rose signifiant l’approche de l’aurore, Réminiscence de la Rose alla à la rencontre de son ancienne meneuse. Si fatiguée alors qu’elle venait de se réveiller, les yeux rouges globuleux, comme si elle n’avait pas connu un vrai repos depuis des lunes.
La guerrière étoilée savait ne serait-ce que trop bien ce que Étoile Orangée vivait.
Elle vit le regard de la meneuse s’illuminer, reconnaissant du premier coup d’oeil le territoire étoilée, en toute bonne cheffe qu’elle était. Ses yeux cherchaient avidement, désespérément quelque chose, ou quelqu’un.
Qu’elle ne trouva pas.
- time.
- time ?
Tout le poids du monde semblait être tombé sur ses épaules, et la belle chatte ne put retenir ses larmes, des sanglots déchirants, ceux d’une mère en détresse, ceux d’une chatte en peine.
Peut-être que dans son ancienne vie, Réminiscence de la Rose aurait eu encore du ressentiment pour la chef qui semblait bien loin de son rang désormais, écroulée sur le sol, portant le deuil de sa fille comme si elle avait le poids du monde sur son dos frêle. Peut-être, mais pas dans ce monde.
La douleur d’une mère traversait les vivants et les morts, traversait la haine et le ressentiment, traversait le temps et l’espace, et Réminiscence de la Rose savait ce qu’elle ressentait, le désespoir qu’elle éprouvait, le bouleversement qu’elle ressentait.
Réminiscence de la Rose savait qu’Etoile d’Orangée aurait sacrifié ses propres vies pour revoir sa fille ne serait-ce qu’une seconde, car c’est ce qu’une mère aurait fait, plus qu’une évidence, c’était un instinct vital.
Réminiscence de la Rose ne pouvait pas lui redonner sa fille, tout comme Etoile Orangée n’avait pas pu ignorer tous les signes qui semblaient accabler Eclair Filant à l’époque - mais elle pouvait apaiser sa peine désormais, elle qui était libérée de sa douleur, elle qui savait des choses qui pouvaient aider son ancienne meneuse, cette femme qui semblait être si frêle, si faible, qu’on aurait dit une enfant perdue.
no - no that’s, that’s
i can really feel the clouds parting ill
La guerrière étoilée s’approchait de Etoile Orangée, doucement, s’asseyant à ses côtés, léchant le pelage de la femelle dans un acte de douceur, de compréhension, de calme. Elle remettait de l’ordre dans son pelage en essayant d’en remettre dans sa tête, comme elle l’avait fait des centaines de fois durant l’enfance de ses enfants, comme elle l’avait fait des centaines de fois pour les chatons du Clan.
Certaines choses ne changeaient jamais. Peu importe combien de temps pouvait passer, on avait tous besoin au fond d’une maman qui nettoyait notre pelage lorsque nos pattes se dérobaient sous le poids du monde.
❝ - Chhh, Chhh, tout va bien. Tout va bien.❞
Elle murmurait à Etoile d’Orangée une phrase comme une comptine, qu’elle n’avait jamais entendu auparavant et qui pourtant lui semblait sortir sans aucune difficulté, comme si elle avait eu besoin de sortir ces mots, comme si des mots lui étaient destinés sans qu’elle ne puisse en faire quoique ce soit.
❝Je suis l'étoile-d'argent, tu me manques maman, mais nous nous retrouverons à la belle étoile. Après tout, je suis née sous une bonne étoile."
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étoile-d'argent : nom usuel de l'edelweiss.