Je ne t'ai rien demandé ! || Ange Brisé

Casse-toi

Dans ma tête, c'était le désordre. Mes pensées s'enchaînaient sans la moindre cohérence entre elles, me donnant la migraine et me faisant ainsi regretter ce jour. J'aurais dû rester dans ma tanière pour dormir. Je détestais les chaudes journée d'été. J'avais toujours trois mille choses différentes en tête en plus de la chaleur qui envahissait petit à petit mon corps, les rayons du soleil se reflétant sur mon pelage noir et épais. Il faisait chaud, extrêmement chaud. C'était sans doute une canicule. Je n'avais jamais eu aussi chaud de toute ma vie et ce n'était sûrement pas parce que nous étions en fin de printemps début d'été, saison des amours. Je t'en ficherais moi des saisons des amours. SI ça les amuse à toutes ces femelles que de faire les belles devant leurs mâles, grand bien leur fasse ! Elles étaient alors liées à la pouponnière comme les racines à la terre. Ça n'étaient pas des chattes mais des poules cherchant à se faire engrosser le plus possible. Quant à moi, lorsqu'un mâle me mettra enceinte, il pleuvra du feu. Non mais. Enfin bref. Nous nous égarons du sujet.
Le camp avait l'air bien morne aujourd'hui. Certains apprentis étaient encore dans leurs tanières, aucun chaton ni aucune reine ne quittait la pouponnière et on n'avait pas aperçu Étoile de la Mélopée de toute la matinée. Tant mieux ! Qu'elle ne fasse rien, les plans de Pelage de Lave auront leur effet et je pourrais partir bien plus vite.
Quelques guerriers étaient allongés, à l'ombre, profitant de quelques degrés de fraîcheur tout en voulant conserver leur chaleur corporelle. La chaleur changeait les habitudes.
Bizarrement, je me demandais où pouvais bien se trouver mon allié provisoire, Pelage de Lave. Était-il en train de comploter dans l'ombre ? Ou alors profitait =-il d'une patrouille de chasse ou frontalière pour se faire bien voir ? Je levais les yeux au ciel à cette pensée. C'était tout bonnement ridicule. Le regard des autres, on s'en fichaient éperdument ! Si l'on s'en souciait, on se priverait de bien des plaisirs et on s'infligerait de nombreux calvaires ! Lassée et plus perdue dans mes pensées qu'autre chose, je m'avançais vers la tanière des guerriers avant de m'arrêter net.


Je haussais un sourcil, une moue méprisante peinte sur le visage. Le soleil. Moi ? Devant ? Quel idiot. Il n'y a rien devant le soleil à part notre monde. Peut-être y en a-t-il d'autre également, qu'en sais-t-on, nous les soi disant si sages chats ? Nous n'en savons rien, tout n'est que calomnie sur notre prétendue intelligence.


Puis, pour bien l'agacer, je m'assis tranquillement devant lui, prenant bien soin de lui faire de l'ombre. Je sortis mes griffes et feignis de m'intéresser à leur nettoyage alors qu'en réalité, cela m'importait peu. Je voulais juste pouvoir un peu m'amuser, une fois de temps en temps. Le pauvre.

© Codage de Sun' pour Alice <3