Quand deux être assez...spéciaux se rencontrent || Feat Kayl

Mon mentor est jamais libre. C’est un peu comme si mon mentor, c’était tous les guerriers du Clan, et même les mentors des autres. Du coup ils me font faire des choses différentes, comme Cascade de la Liberté qui m’entraîne à chasser et d’autres avec qui je fais des patrouilles. Ils pensent que c’est bénéfique pour moi de voir plusieurs approches, comme ça si je comprends pas ce que l’un raconte, bah un autre l’expliquera d’une autre façon que je comprendrai. Enfin pour l’instant je vois pas ce qu’il y a à comprendre, si on me colle un mentor, c’est pour que ce soit lui qui m’entraîne. Enfin c’est mon père, et le lieutenant qui plus est.

Je peux pas me rater, surtout si je veux devenir lieutenant à mon tour. Je m’entraîne seul, je répète mes mouvements de combat et je pars à la rivière quand personne ne me surveille, juste pour tuer des poissons. Je commence à m’y faire et à y prendre goût. Je crois que mon frère est jaloux parce que je suis mieux entraîné que lui, grâce à mes mentors qui mettent la barre assez haut. Je soupire dans mon nid. L’aube va se lever, et je vais devoir faire quelque chose de ma journée. Parfois j’aimerais être malade, pour avoir un peu de repos mais je ne le fais pas. Je suis un guerrier, et un guerrier ne tombe pas malade.

Je me lève pour être le premier à voir le camp. C’est joli l’aube. Je me demande bien si Petit Torrent devine la beauté d’un lever de soleil. Peu importe. Son monde à lui est beau aussi. C’est noir, si obscur. Si mystérieux aussi. Des fois j’aimerais voir ce qu’il voit. Ou plutôt, ne rien voir. Fermer les yeux et avancer, sans savoir où. Je dis pas que je l’envie, à la longue je pourrai pas. Surtout que moi j’ai déjà vu, donc ne plus voir d’un coup, c’est trop dur. Et tandis que j’observe le ciel, on vient me tirer pour que je me bouge.

“Bon on s'bouge j'ai pas que ça à foutre.”

Je retiens une réponse cinglante. Je dois juste rester calme comme mon père l’est en toutes circonstances. Ce sera moi le prochain lieutenant, donc autant que je ne me brouille pas avec les autres guerriers plus âgés que moi. Ils seront vétérans quand moi je serai au pouvoir, donc bon. Je le suis et rapidement, on se retrouve à la rivière. J’ai huit lunes, pas quatre. Il me prend pour qui ? Je suis le fils du lieutenant, et quelqu’un m’entraîne dans mes rêves. Enfin, quelqu’un… C’est un ancien très bon ami de mon père. Et puis je m’entraîne souvent seul aussi. Il a pas besoin de me montrer comment on fait un truc que je savais faire avant même d’être apprenti.

“T'as compris ? Parfait.”

Si j’ai compris ? Bien sûr que j’ai compris. Je suis pas con moi. Pas comme mon frère et les autres crétins. Oh, je m’imagine chef, quand personne n’aura plus rien à m’ordonner, avec Petit Torrent en guérisseur. Bon, c’est pas le moment de rêvasser. Je ramasse quelques poissons, et on rentre. Ensuite je fais une petite “sieste” où en réalité je m’entraînerai, puis le soir quand il fera moins chaud, j’irai en patrouille ou je m’entraînerai avec un guerrier selon ce qu’on a prévu pour moi. Bon, je me penche un peu. C’est bon, le soleil ne fait pas d’ombres sur l’eau, je vais pouvoir pêcher tranquille. C’est trop facile de pêcher. Un, deux, et…

Plouf. Premier poisson. L’attitude de ce chat me donne envie de le… Oh j’y suis. Il menace ma prise de pouvoir. C’est donc pour ça que je ne l’aime pas. C’est un guerrier puissant et il semble avoir assez d’ambition pour être lieutenant. Je ne dois pas le laisser faire, je suis meilleur que lui. Je suis meilleur que le monde entier et personne ne m’empêchera d’être le prochain. Personne.

“Tu sais, t’as pas besoin de me traiter comme un gosse. Je sais ce que j’ai à faire.”

Et j’ai certainement pas besoin d’être accompagné comme un chaton. Mais bon, puisqu’ils le veulent, je vais leur prouver.