Onde de la rivière, qui se promène, et qui galère, dans ce monde de paix, à trouver la guerre. [Bragi]

Naissance. Ô, naissance, naissance, que m'as-tu fait ? Tu m'as fait naître, je ne pourrai jamais te rendre ce privilège, puisqu'un jour, tu finiras par mourir.

Je suis né de l'arbre, mais tu sais, certain croient que je suis macabre. Je suis le frère de la Mort, le frère du Froid, le frère de la peur, le frère de la Folie. Pourtant, moi, je ne suis pas comme eux. Me trouvent-ils différent ? Ont-ils honte de moi ? Honte de voir que je me cache, chez ces humains. Pourtant, je les aime, ils sont sympa, croyez moi.

Ils ont honte de mes choix ? Soit. Je suis peut-être faible, au fond. Certains disent que je suis con. Mais jamais, ô grand jamais, je ne laisserai les autres m’influencer. Je sais que je peux penser. Je sais que je peux avancer. Je sais que mon corps n'est pas immobile. Je sais que ma vie ne tient qu'à un fil. Mais j'en suis conscient. N’était-ce pas l'important ?

Je ne connais pas toute ma famille. Après tout, j'ai de grandes racines. Mes ces racines, puisqu'il sont grandes, me seront utiles. Elles servent à rester bien ancré au sol. Elles m'aident à ne pas rendre ma patte molle.

J’ai rencontré une douce demoiselle, si belle. Si merveilleuse. Si généreuse. Mais sa beauté n’a d’égale que son coeur. Les défis ne me font guère peur.

Je rampe légèrement, je vois la lune apparaître. Je l’aime tant, cet astre, qui dans la nuit, fait chanter ma vie. Ces paroles que toute mon enfance, j’ai récité, espérant seulement qu’un jour, oui, un jour, je pourrais enfin les exprimer, et sur la nature qui est ma toile, les imprimer, pour ne pas les perdre, ne pas les oublier.

Pour l’instant, je ne fais que profiter. Laisser ma gueule s’ouvrir, autant de fois qu’elle le veut, je ne suis certainement pas celui qui l’empêchera, croyez-moi. Je ne suis pas ainsi. Je vis de la poésie. N’était-ce pas une jolie catastrophe ? Et mon coeur se meurt, dans ce monde amorphe. Et alors, les rimes deviennent vers, et les vers deviennent strophes.