Everyone you meet is fighting a battle you know nothing about. Be kind. Always. ~ Keyla bondissant au milieu des prairies en Fleurs

Ah, oui, ça c'est sûr, vous êtes vraiment lourds. Y a intérêt que ça soit la dernière question de votre petite interview à la con parce que j'ai pas que ça à faire hein.
Bon, alors déjà, je suis née. Naaan, sérieux ? Ouais, je suis née un soir d'orage, la première, l'aînée en gros. C'est un peu pour ça que je me considère comme leur grande soeur, à Kaseï et Kori. Même si techniquement on est de la même portée. M'enfin bref.
Donc je suis née, un soir d'orage, génial, ma mère a souffert, il faisait moche, c'était absolument fantastique. Et on est nés, tous les trois. Trois petites boules de poils fragiles et innocente. Okay je vais arrêter la poésie ici avant que ce ne soit un carnage.

On a grandi, tous les trois. Bon, en même temps, c'est logique, j'allais pas être la seule à grandir hein. Je vais arrêter de m'interrompre moi-même oui ? Bref. Moi, j'étais plus proche de Kori, parce que bah, c'était une femelle alors forcément, on était plus proches. Et puis Kaseï n'aimait pas se battre, alors que moi, ça a toujours été mon jeu préféré, et ça l'est toujours, même si maintenant je sais que ce n'est pas un jeu.
Ma mère a toujours été gentille avec moi, même si elle n'avait pas vraiment l'air d'aimer Kaseï. Par contre, mon père, pas trop. A certains moments, j'oubliais que j'avais jamais eu un père tant il était peu présent.

Peu à peu, on s'est éloignées, Kori et moi. Au fil du temps, je la considérais plus comme une de ces pétasses qui critiquent sans cesse les autres dans leur dos, comme si elles faisaient mieux, alors que c'est pas le cas. Moi je m'entendais mieux avec les autres mâles.
Et puis un jour, durant mon apprentissage, le secret de Kaseï s'est révélé au grand jour. Il aimait son mentor. Un mâle.
Il aimait les mâles.

Je vais être honnête : au début, ça m'a un peu perturbée. Enfin, disons que c'est pas courant. Mais ça ne m'a pas dérangée plus que ça. Je m'en fichais, en fait, de qui il aimait, tant que ce quelqu'un le rendait heureux. Et puis le sexe, ce n'est pas important, c'est tellement subjectif. Je l'ai mis en garde qu'il ne pourrait jamais avoir de chatons mais à priori ça ne le dérangeait pas. Et moi non plus, alors comme ça c'était parfait.
Sauf que du côté de ma mère et de Kori, ce fut différent. Elles l'ont renié, il m'a semblé qu'elles le haïssaient. Kori nous avait trahis, elle et sa langue de vipère adoptaient le point de vue étroit d’esprit de ma mère. Alors moi je pris la défense de Kaseï et je leur expliquai qu'on s'en fichait, que ça ne changeait rien et que de toute façon, ce n'était pas à elles d'en décider. Et ça les a calmées. Au final je crois qu'on s'en est bien tirés, Kaseï et moi, vu qu'elles ont arrêté. Evidemment, je ne pouvais pas détruire le regard de dégoût qui hantait leurs prunelles, mais j'avais fait de mon mieux.