Invité

Mer 28 Fév 2018 - 0:55

Petit Secret

Cyla & Jhaoli priant ses Ancêtres

Aujourd'hui, il n'avait pas d'inspiration. La neige lui aggressait le museau et l'humeur de la Troupe était morose. Jhaoli priant ses ancêtres faisait des tours sans s'arrêter, le regard dans le vide, dessinant un cercle de neige derrière lui. Son collier de liane était mal enroulé autour de lui, la moitié traînait dans la neige et l'autre était suspendu à ses oreilles et autour de son encolure. Le guérisseur continuait à faire les cent pas. Même si il tentait de méditer, il serait interrompu par Zarroc, voire pire, son demi-frère avec qui il vient juste de se disputer. Et aller dehors... aller dehors pour songer lui paraissait insurmontable.

A moins que...

En moins de deux, il s'engouffra dans son Antre, avant d'y ressortir, quelques bouts de verdures dans la gueule. En véritée, c'était des tiges d'Absinthe, dont il avait juré de s'en débarasser. Quand il avait besoin de plus que de la Cyrane pour apaiser son esprit, il lui arrivait parfois de machouiller une de ces tiges. Il savait qu'en ingurgiter trop n'était pas une bonne idée, il l'apprit en ses dépends. Encore, l'Absinthe était plutôt agréable pour les effets. Jhaoli se souvint en grimaçant du jour où il avait essayé la Belladone. Malgré le fait qu'il ai eu la plus impressionnante hallucination de sa vie, cela aurait pu lui être fatal. Mais il reste convaincu, qu'avec un peu plus de prudence et en diminuant la concentration de Belladone avec de l'eau, il pourrait avoir de jolies visions sans risquer sa seule et unique vie.
Parfois, il se demandait si ces visions que lui procurait les plantes étaient comme des souvenirs de la Terre et l'Eau. Peut être des messages que Jhaoli était le seul à percevoir.

C'est ce qui l'inspirait.

Et en cette journée, similaire aux autres, ennuyeuse, il voulait faire quelque chose de différent comme aller méditer en dehors du camp, sous la neige. Avec un peu d'absinthe, il en avait la foi. Et puis, peut être qu'en rentrant, il pourrait trouver en chemin quelques remèdes ou de quoi nourrir la Troupe.

Satisfait, il se mit à mordiller les tiges, la tête penchée sur le côté et gueule ouverte.

Cyla se tenait juste là, devant lui, les yeux écarquillés.

"..."

La gueule encore ouverte, il resta fixe pendant un long moment. Les yeux grands rivés sur la petite.

"..."

Le reste de tige tomba à terre.

"Je dois bien t'avouer que la situation m’embarrasse un peu." miaula-t-il très distinctement.

Tout en continuant de parler, il recouvre de neige le reste d'Absinthe de la patte.

"Tu sais, cela n'a rien de mal de vouloir se détendre un peu." continua-t-il, incertain.

Après un long silence et un soupir, il finit par repousser de la même patte le tas de neige qui recouvrait les tiges. Les laissant visibles, devant lui.

"De toute façon, qui ne sait pas que le guérisseur de la Troupe Inondée se provoque des hallucinations avec des plantes ?" pensa-t-il tout haut, les yeux rivés sur son méfait.

Jeune aventurier

Puf/Surnom : Ray

Messages : 101

Le personnage
Sexe du perso:
Âge du perso:
Mentor / apprenti :

Cyla

Dim 22 Avr 2018 - 19:06

Petit Secret

ft. Jhaoli

Il fait froid. J’ai froid. C’est chiant. Il neige, en plus, comme si ça suffisait pas. J’aime bien la neige, d’habitude. Le problème, c’est que je suis pas très grande. J’atteins même pas la cheville des chasseurs en sautant. C’est pathétique. La neige, ça colle, et dès que y’en a un peu trop, j’peux même plus me déplacer tranquillement. J’peux rien faire, en fait. C’est hyper chiant. Je peux que pester contre cette neige et ce temps de merde. J’contrôle pas la météo. J’aimerais bien, cela dit. J’lancerais des éclairs sur les chats qui me saoulent un peu trop. Bim ! Foudroyé ! Comme par magie. Ce serait marrant. Mais non, faut croire que les chats n’ont pas de super-pouvoirs. Ça existe que dans les contes pour chatons, les super-pouvoirs. Zarroc y croit un peu trop. Le pauvre, quand il va se rendre compte comme moi que c’est pas la vérité, il va péter un câble. Il est trop fragile, mon frère. Ce serait pas gentil de révéler la vérité comme ça. Il a rien demandé à personne. Bref. Il neige, et ça a pas l’air de s’arrêter. J’vais encore être forcée de rester à l'intérieur de la tanière des Familles parce que je suis pas assez grande pour sortir dehors. Quelle ironie. Avec un peu de chance, je pourrais toujours me faufiler dans les traces des autres chasseurs qui se baladent dans la clairière. En espérant qu’il y en ait.

Je sors de la tanière. Maman ne m’a pas vu. De toute façon, même si elle m’avait empêchée de sortir, je l’aurais fait. J’ai pas besoin qu’on me donne des ordres. On ne me donne pas d’ordres, à moi. C’est comme ça. Je ne donne pas d’ordres, alors on ne m’en donne pas en retour. Je demande pas grand, juste qu’on me laisse en paix. Je regarde en arrière avant de sortir, mais Zarroc dort. Il ne va pas venir avec moi. Dommage. Mais j’ai envie de sortir, alors je sors. Dehors, c’est comme je l’ai imaginé. Il y a de la neige. Une petite couche. Mais assez conséquente pour que je ne puisse pas aller bien loin. Il y a un passage, là. Il mène facilement jusqu’à la tanière des Guérisseurs. Super. C’était pas trop ce que j’espèrais, mais c’est toujours mieux que rien. Ça doit être un signe du destin, voilà, sinon il y aurait pas un passage aussi bien tracé qui s’offrirait à moi sans rien me demander en retour. Du coup je me mets à marcher vers cette tanière. Que je ne connais pas. J’ai pas encore été malade - et tant mieux - pour avoir la chance de m’y rendre. Je connais pas trop les guérisseurs. Je sais qu’il y a Lyn. Elle est gentille. Je ne la connais que très peu. Je l’ai vu, deux trois fois, rien de plus, mais elle n’avait pas l’air d’être une mauvaise personne. Et puis il y a Jhaoli, aussi. Lui, je le connais pas trop. Et c’est sur lui que je tombe, évidemment.

Il est en train de s’agiter. Je sais pas ce qu’il fait. Je comprends pas, je veux dire. Il doit être en train de faire un truc important, ou un truc qui a du sens, mais moi, je saisis pas. Pas parce que je suis bête, non, juste parce que je connais pas. On peut pas me blâmer sur ce point. C’est pas ma faute. J’aimerais bien m’y intéresser, mais c’est long, et c’est pas sûr que Jhaoli veuille bien m’apprendre. Il a sûrement pas le temps. Et je veux pas me prendre de vent, ça ferait trop mal à mon petit égo. Je dis rien. Qu’est-ce que je pourrais dire ? Et puis, il risque de me dire de taire parce qu’il est occupé, ou je sais pas trop. Et moi, je veux pas. J’aime pas qu’on me réponde comme ça. Personne ne m’a encore répondu comme ça, et je veux pas qu’aujourd’hui soit la première fois. Non merci. Moi, par contre, j’ai déjà répondu comme ça. Je suis une petite impertinente, comme dirait Koras. Lui, aussi, il me cherche trop. Ça lui a bien appris. Pff. Je sais que c’est pas poli de dévisager les chats comme ça, mais je vois pas trop ce que je peux faire d’autre pour attirer son attention. J’aimerais bien lui parler, mais j’assume pas. Alors je continue de me taire. Dommage. Je dois sûrement être en train de l’agacer. Je le connais pas trop. Peut-être qu’il est grognon, comme beaucoup trop des adultes ici.

Zarroc ne l’aime pas. Il m’en a parlé, rapidement, et il ne l’aime pas. Je sais pas pourquoi. C’est dommage, un peu. Je devrais m’en méfier, si Zarroc l’aime pas. Mais il arrive parfois à Zarroc d’être un peu idiot, et ce serait bête de se fixer sur des préjugés venus de lui. Mais j’aimerais bien comprendre ce qu’il fabrique, tout de même. Il ne m’a pas encore remarqué. Ça ne serait tardé. Ah, voilà. Nos regards se sont croisés. C’est pas trop tôt. Il mâchouille un truc. Peut-être qu’il est malade. C’est bête d’être Guérisseur et malade. Il est censé s’y connaître un peu, et il tombe malade. Mauvaise pioche. Il me regarde, et il dit rien. Peut-être qu’il s’attend à ce que je parle. Dommage pour lui, je risque pas trop. Peut-être qu’on va se regarder comme ça encore longtemps. Ça finira par être gênant, mais pour l’instant ça va encore. Il s’arrête de mâchouiller son truc, qui tombe à terre. Je lui lance un regard plein d’interrogations. Peut-être qu’il comprendra, comme ça. “Je dois bien t'avouer que la situation m’embarrasse un peu” il finit par me lâcher. Alors c’était ça. Évidemment, que je le dérange. Mais je sais pas trop quoi y répondre à part un stupide “désolée”. Et j’ai pas envie de répondre ça. Par chance, il a pas fini de parler. C’est un bavard, je crois. Tant mieux.

Il cache ce qu’il vient de faire tomber sous la neige. Je tends le cou pour voir, puis je me ravise. Ça sert à rien, je sais même pas ce que c’est, ce qu’il mâchouille. “Tu sais, cela n'a rien de mal de vouloir se détendre un peu.” je ne comprends toujours pas. Je devrais comprendre. J’ai l’impression d’être bête et j’aime pas ça du tout. Il change d’avis. Ah ? Il enlève la neige des trucs qu’il mâchouille. Je sais pas trop pourquoi. Il est étrange, mais il m’intrigue. “De toute façon, qui ne sait pas que le guérisseur de la Troupe Inondée se provoque des hallucinations avec des plantes ?” il a l’air de me demander, à moi, mais sans vraiment m’interroger directement. Son regard est absent. Des hallucinations ? Alors c’est ça ? Ah. Je suis pas sûre qu’il ait beaucoup le droit. Mais bon, je vais rien dire. À quoi je pourrais le dire, de toute façon ? Zarroc ? Il irait le rapporter à Maman ou Denaï. Personne n’a besoin de savoir. Mais moi, je veux savoir. Ça m’intrigue. Je veux essayer. Je m’approche du tas, un petit peu juste, pour pas l’effrayer. Moi effrayer un adulte ? On aura tout vu. Mais bref. Je veux goûter, maintenant. Je veux voir ce que ça fait. Je sais pas si c’est bien. S’il l’a caché, c’est que c’est pas hyper réglo, je crois. Mais on s’en fiche. Personne ne le saura. “Je peux goûter ? Promis je dirais à personne”.