Theraphosa ~ L'araignée tisse sa toile

La Theraphosa n’est pas née d’amour, mais du meurtre et de la souffrance. Elle est née au sein d’une portée étrange, aux parents étranges. Peut-être que la Veuve Noire a aimé Liberté Éphémère un jour, on ne sait pas. Sûrement pas. Pourtant, ils ont enfanté des chatons. Quatre chatons-araignées : il y avait le Hogna, le plus grand et le plus fort, le Nemesis, le plus gentil et joueur, la Phoneutria, la plus hautaine, et la Theraphosa, la minuscule réplique de sa mère. Quatre chatons très différents, et pourtants frères. Quatre chatons aux destins aussi différents qu’eux-mêmes, mais ils l’ignorent encore. Ils sont à peine nés. Ils découvrent ce que c’est que de vivre, de respirer, de sentir son coeur battre dans sa poitrine, de ressentir la caresse du vent sur sa fourrure et la douceur de l’herbe sous ses pattes, de goûter la chaleur du lait maternel et bientôt, de voir la lumière du monde. Mais ils grandiront, ils grandiront et se renforceront. La Theraphosa deviendra forte et puissante, comme ses deux parents. Une vraie guerrière.

Mais la Theraphosa dort. Son ventre se soulève doucement, ses pattes sont serrées sous elle. Elle ne sait rien, ne pense rien, n’imagine rien. Elle est à peine née. Elle commence seulement à exister. Toute son histoire reste à construire. Personne ne sait encore à quoi elle ressemblera. Ce qu’elle en fera. Si sa silhouette fera sa personnalité, ou non. La Theraphosa n’est qu’un bébé innocent. Mais la Theraphosa est une araignée, et les araignées ne restent pas bien longtemps innocentes.