Again ~ || ft. Fourmi Noire

Again ~ avec Grain de Sel & Fourmi Noire +
La silhouette s'élançant à travers les buissons semblait traquer une proie. Plongeant ses longues pattes en avant, l'ombre effectuait de rapides mouvements, slalomant avec agilité entre les arbres, sautant gracieusement par dessus les obstacles. Les griffes sorties, il ne lui restait plus qu'une queue de renard à parcourir pour pouvoir les planter dans la chair de l'animal. La féline bondit avec force, retombant juste devant le campagnol. Pris d'un instinct sauvage, la blême retroussa les babines et, en une fraction de seconde, elle planta ses longs crocs dans le rongeur, l'exécutant sans le faire souffrir. Il n'eut pas le temps d'alerter ses camarades qu'un prédateur rôdait, en l'occurrence une prédatrice redoutable. Cette chasseresse blanchâtre n'était autre que Grain de Sel, la jolie guerrière souriante. Son quotidien se résumait à aller chasser pour le Clan une fois le soleil éteint et aujourd'hui se fut le cas. Encore une fois, elle observait l'astre lunaire, se délectant de ce paysage de rêve, elle le voyait tout comme elle l'entendait. Car, même si tous pensaient que, lorsque la nuit venait, le monde était silencieux et sordide, la guerrière se tuait à répéter continuellement que, non, la Terre était bien plus rayonnante et bruyante lorsque la Toison Argentée était visible. En effet, contrairement à la journée où le bruit est constant et désagréable, la nuit, les picotements sonores sont doux et mélodieux. Que ce sois des branches se pliant sous le poids des oiseaux, les brindilles craquants après le passage du gibier ou encore sa propre respiration, tout semblait merveilleux ! Dans un élan de courage, la xénophobe fini par se décider à aller déterrer les trois proies qu'elle avait chassé auparavant pour retourner les déposer au campement.

Traversant le territoire lentement, le gibier dans la gueule, elle bavait d'avance rien qu'en sentant l'odeur de la nourriture. En rentrant, elle eu une nausée affreuse en passant près de la ligne imaginaire qui les séparait des autres clans. Bon sang, qu'est-ce-qu'ils peuvent puer ces autres chats... Le regard plein de mépris, elle en oublia sa faim et accéléra le pas pour arriver plus rapidement au Clan de la Rivière. Elle se mit à trottiner, ses pattes foulaient à peine le sol tandis que la belle commençait à ressentir la douce effluve du fleuve. Pue à peu, elle entendit les clapotis de l'eau qui, en à peine quelques secondes, lui firent afficher un radieux sourire. Celle aux yeux d'azures se pencha vers le rideau de lichen qui séparait les terres du clan à l'entrée du camp, pénétrant dans ce-dernier en hochant respectueusement la tête aux gardes. La minette débarqua dans la clairière et déposa les quelques proies qu'elle avait gardé dans sa gueule. Elle allait y retourner, mais elle avait d'abord besoin de manger un peu. Seulement, un poisson entier lui semblait bien trop gros... Pinçant du bout des crocs l'animal marin, elle scruta rapidement les alentours et aperçu une guerrière encore réveillée. Un long rictus se coutura au bas de son visage triangulaire tandis qu'elle s'approchait d'elle presque en sautillant, arrivant à sa hauteur, elle s'exclama :

« Coucou, Couche-Tard, toujours pas endormie, hein ? Ça te dirait une petite partie de chasse ? » L'albinos fixa un instant la femelle dans les yeux.

Elle se rappelait de son nom, Fourmi Noire ! Une féline qui, d'après les autres, semblaient bizarres et de laquelle il ne fallait pas s'approcher. Mais, la candide de voyait en cette personne que de la bonté et aucune bizarrerie ! Quand bien même son interlocutrice serait vraiment la pire des garces, l'enfant n'y verrait rien, trop pure et naïve pour voir l'obscurité d'un esprit, comme celui de Folie des Nuits par exemple. Prenant une longue respiration, elle fixa le gibier à ses pattes et continua :

« On mange un bout avant de s'y mettre ? Tiens ! Fourmi Noire, c'est ça ? J'a-do-re ton pelage ! Il brille comme une étoile c'est juste spleeendide ! » Poussant l'animal du bout de la patte en ayant croqué un petit morceau, elle affichait une mine joyeuse et enfantine.

Elle gardait son côté excessif, car, en y regardant de plus près, le pelage de la dite Fourmi Noire n'était pas si brillant, mais il en fallait peu à la femelle pour s'extasier, à croire que tout lui semblait incroyable ! La blême ne savait pas si l'autre connaissait son opinion sur les chats étrangers, mais elle n'en avait que faire, après tout la xénophobe ne se cachait pas mais ce n'était pas une raison pour hurler son mécontentement à la forêt entière ! Priant le Clan des Étoiles pour que sa camarade accepte la partie de chasse, elle resta muette, la queue enroulée autour de ses pattes, les moustaches frétillantes, la teinte de l'oeil pétillante.

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