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» we all gonna end up in flames, and i threw your love away. unforgiven son trying to deal with pain. i take your life away at the same thing i destroyed mine and i can never be forgiven for this sin - ft. Colombe du Soir

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Invité
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 Sam 23 Fév 2019 - 4:53
Le monde perdait de son sens. Il se levait, se couchait, dans une routine éternelle qui s'effritait. Et il sortait, avec son père, dans une supposée patrouille de chasse, et il se faisait attaquer, détruire, rabaisser. Son père était toujours là pour lui rappeler à quel point sa vie est inutile, à quel point il ne vaut rien, et que tout ce qu’il fait est voué à l’échec, toujours là pour lui faire comprendre que ça ne sert à rien, que jamais il ne parviendra à être quelqu’un. Toujours là, oui, pour lui rappeler tout ce qu’il pouvait venir à oublier. Cri de l’Agonie pouvait toujours compter sur son paternel pour ça. Pour lui laisser des traces qui brûlent, qui détruisent, qui s’infiltrent jusqu’au plus profond de son être. Mais la pire trace reste sans doute celle qui vrille dans son crâne et le réveille la nuit. Cette trace dans son coeur qui hurle, qui saigne abondamment sans jamais qu’on ne puisse la voir, la guérir, sans qu’on ne puisse la remarquer. Hémorragie interne perpétuelle qui rythme sa vie, qui rythme ses journées et ses nuits, chacune de ses activités. La trace de tout ce qu’il a perdu au profit d’un être qui lui fait perdre chaque jour encore plus. Encore plus d’assurance, encore plus de confiance en soi, encore plus de confiance en la vie et d’espoir. Un être qui lui fait oublier la chaleur du soleil, la douceur d’une voix aimante, le ronronnement d’un être à qui on tient, un félin qui lui fait oublier que la vie peut valoir la peine d’être vécue. Oui, ce guerrier n’est même plus apte à penser que cette vie peut avoir une raison d’être, d’exister, de continuer. Pour lui, ça n’en vaut même plus la peine.

Et pendant tellement de temps, il s’est accroché à l’amour porté envers cette femelle, pendant tellement de temps, il n’a pas cessé de s’y accrocher de toutes ses forces pour continuer de se lever, de respirer, d’exister, pour sentir son coeur battre encore et encore sans en souffrir trop. Il s’est accroché comme si elle pouvait être sa bouée, il s’y est accroché avec le désespoir d’un naufragé. Elle était ce rayon de soleil dans sa vie, dans sa journée, la douceur qui pouvait le faire tenir encore un peu, il s’est accroché à un espoir mort depuis le départ, il s’est accroché tellement fort qu’il y a laissé des parties de lui-même. Pour finir par s’épuiser. Parce que même la plus forte des obsessions peut s’essouffler, peut se perdre, peut s’épuiser. Il ne peut pas attendre sans cesse, indéfiniment, il ne peut pas attendre une éternité encore. Il avait eu besoin d’elle plus que tout depuis tellement de temps et jamais elle n’avait su se montrer à la hauteur. Il l’avait idéalisé, monté sur un piédestal, vu comme l’ange de sa vie, la perfection autour de lui, défendu contre tous au péril de sa propre vie et aujourd’hui, il n’en avait plus la force. Il se laissait aller contre le courant, il laissait l’eau prendre le dessus, sa bouée était effritée. Il ne pouvait plus s’y accrocher. Ça n’avait même plus de sens, elle ne l’avait jamais véritablement regardé. Elle ne l’avait jamais vraiment vu comme il aurait aimé, elle s’était toujours tournée vers cet amour défunt, elle ne l’avait jamais vu non. Et il ne pouvait pas continuer ainsi. Il n’avait plus la force d’attendre quelqu’un qui ne viendrait jamais. Il ne pouvait plus le faire, non. Il devait avancer, continuer, essayer de se relever et retomber encore une fois sur le sol, retomber sans jamais pouvoir continuer. Épuisé. Ce félin était tellement épuisé, délaissé. Le temps le délaissait, même. Plus rien n’avait de sens.

Comment continuer quand tout semblait s’envoler en fumée autour de lui ? La maladie prenait beaucoup de place autour, lui ne l’était pas. Ça ne venait pas le surprendre, son système immunitaire était fort. Mais ça ne changeait pas les faits. Il travaillait toujours autant, s’épuisait toujours autant, et affrontait encore et encore son père. Enfin, on ne pouvait pas parler d’affrontement, il le laissait toujours le battre sans réagir. Ça restait son père. Ça restait son père.. Temps qui passe. Cri de l’Agonie était aujourd’hui levé, depuis l’aube, insomnie qui revenait. Il ne savait plus quoi faire, il ne savait même plus à quoi sa vie rimait. Il était perdu, sans attaches, il tentait de continuer indéfiniment et se perdait. Qu’on le laisse partir à la dérive. Ce n’est pas comme si quelqu’un allait le remarquer, de toute façon. Il venait de revenir d’une petite partie de chasse solitaire, ramenant une proie seulement, rageant contre la saison froide qui prenait toute la place et qui chassait la nourriture. Alors qu’ils en avaient plus que besoin. Une patrouille était partie, en direction des Troupes, pour chercher un remède pour enrayer cette maladie sournoise prenant toute la place. Et il ne pouvait rien faire sinon donner de sa personne encore et encore, sans cesse, comme toujours. Comme il l’avait toujours fait. Parfois, certains guerriers lui disaient qu’il en faisait trop, mais il avait grandi ainsi. Et pour son père, trop n’était jamais assez. Il ne savait même plus ce qu’il faisait et pourquoi il le faisait, à force. Il s’étira longuement et soupira. Il devait partir en patrouille frontalière, encore. Il le fallait. Et il ne pouvait pas y aller seul. Et son regard se posa.. sur la seule guerrière présente dans le camp qui semblait en état de partir. Il aurait aimé éviter cette patrouille, éviter de s’approcher d’elle, de lui adresser des mots, il aurait voulu s’enfuir en courant, ne pas se retourner, ne jamais y aller. Ça aurait été tellement plus simple, tellement plus lâche en même temps, mais poser son regard sur elle, croiser ses yeux, ne faisait que lui rappeler tout ce qu’il avait perdu.

Tout ce qu’il ne rattrapera jamais. La vie de ses soeurs que tous autour de lui avaient oublié, cet amour maternel qu’il ne pouvait plus se permettre d’accepter, une vie qui aurait pu être plus calme, plus posé, si seulement il n’avait pas été un apprenti stupide, et il ne pouvait que regretter chaque mot, chaque geste qu’il avait dit ou posé depuis la découverte de son père. Il ne pouvait que traîner cette charge de culpabilité qui lui serrait le coeur, poison dans ses veines qui le poussait à continuer, à endurer, à se taire. Parce que toute cette souffrance était méritée. Elle était de sa faute. Et pourtant, il ne pouvait pas se défiler. Il fallait que les frontières soient marquées. Alors, d’un pas lourd, d’un pas condamné, il s’était dirigé vers Colombe du Soir, la gorge tellement nouée que l’air n’y passait presque plus. Depuis combien de temps ne lui avait-il pas adressé la parole ? Il ne pouvait pas supporter ce regard, il ne pouvait pas affronter la déception sûrement ressentie et qui serait totalement légitime. Et il se demandait comment, parfois, elle pouvait encore véritablement l’aimer. Il n’était pas digne d’être son fils. « Eh.. il faut marquer les frontières et tu es la seule disponible.. tu veux bien venir avec moi ? » Où était donc passé cette assurance, ce côté sévère, cette certitude ? Il n’y avait rien de plus qu’une hésitation prononcée, une maladresse immense.
Faucheuse de Rp's
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Faucheuse de Rp's
 Mer 15 Mai 2019 - 18:39
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