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ghosts are all we are and see - nuage de l'aigle

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Invité
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 Mer 26 Juin 2019 - 4:18

ghosts are all we are and see - nuage de l'aigle  X4qj

ghosts are all we are and see

w/ nuage de l'aigle alias espé



and i remember everything, everything that i loved
i gave it away like it wasn't enough

Ce corps reflétait l'état de l'esprit de celui qui le contrôlait, qui le commandait. Ce corps décharné et détruit, au pelage hérissé et mal entretenu, cette masse qui n'était rien de plus que de la peau et des os qui se tenait sur ses pattes frêles, presque tremblantes. Elle s'était levée dans sa tanière, sur ce lit de mousse totalement défait et souillé, et s'était éloignée légèrement, le regard perdu, le regard fou. Ses poumons cherchaient l'air, noyé dans l'océan cherchant sa gorgée d'oxygène, après une longue maladie qui lui avait pris une vie. Elle entreprit doucement, sans trop se presser, la tête ailleurs, perdue dans un monde qui n'existait plus, entreprit de se faire une toilette rapide, sans la moindre application pour enlever les poussières qui s'étaient incrustées, les saletés qui avaient colmatés les poils. Elle s'était traînée dans une petite traînée d'eau dans le sol de sa tanière pour utiliser l'eau et se rendre un minimum plus présentable. Comme si ça importait. Comme si ça importait pour qui que ce soit, comme si on s'attendait à quelque chose d'elle maintenant, comme si ça servait à quoi que ce soit. De toute façon, on lui reprochait le monde, on lui reprochait ce qui ne fonctionnait pas, et elle était détestée. Alors qu'est-ce que ça changeait qu'elle soit bien lavée et fière ou dans l'état déplorable que la maladie avait imposé ? Ça ne changerait rien. Il n'y avait plus personne pour qu'elle se colle dessus et se réchauffe. Pour qu'elle se sente exister et se sente importante.

Oh, plus rien n'importait. Il n'y avait rien qui n'avait de sens. Son regard perdu était resté fixé dans le vide quelques instants avant qu'elle secoue sa tête et se lève de nouveau. Bouger était presque douloureux pour son corps depuis les lunes d'immobilité dans laquelle elle s'était plongée. Dans laquelle elle s'était enfoncée en revenant de cette expédition pour trouver le remède du mal rouge. On avait, en apparence, retrouvée la meneuse d'avant quelques instants, de façon si peu stable, puisque le voyage était venu détruire encore un peu plus l'esprit en miettes de cette féline qui était à la tête du Clan du Tonnerre. Et cette douleur qui restait. Qui brûlait son être. Qui brûlait son âme. On l'avait reperdu dans la maladie qui avait pris son corps, on avait reperdu, mais encore plus et maintenant, il fallait croire qu'il était impossible de la retrouver. Son cerveau semblait avoir perdu le peu de lucidité auquel il avait été, au départ, en mesure de se raccrocher. Il semblait avoir perdu les quelques détails auxquels il avait été en mesure de s'attacher et ne laissait plus rien maintenant. Il ne restait que la déchéance la plus totale, la noirceur la plus profonde, il ne restait qu'une nuit éternelle autour de la chatte du désert. Elle n'existait plus. Et elle n'existerait plus et pourtant, pourtant, il lui restait encore sept vies de douleur, sept vies d'une mort mentale. Et d"un corps en vie.

all the words i said and all you forgive
how could i hurt you again ? What if i let you win ? What if i make it right ?

Elle avait pris quelques pas et elle manqua de tomber, de s'effondrer, avant de se rattraper et de s'avancer en dehors de sa tête pour s'arrêter brusquement lorsqu'elle fut enfin sortie. La lumière du soleil la fit cligner violemment des yeux et elle grogna même. Elle n'y était plus habituée. C'était une lumière si brutale qui lui brûlait presque les prunelles. Mais elle finit par s'y acclimater et put enfin s'avancer dans le camp qui semblait en tellement meilleur état que la femelle. Tellement meilleur état que la meneuse qui n'était plus qu'un fantôme. Un cadavre ambulant même. Elle se dirigea d'un pas vacillant et pourtant tout de même décider vers la tanière des apprentis. Parce que dans le brouillard de son esprit, un souffle lui avait rappelé qu'elle avait un apprenti dont elle devait s'assurer de l'apprentissage maintenant qu'elle était de retour. Elle devait assumer son rôle de mentor. Elle devait lui apprendre ce qu'on lui avait appris et ce qu'elle avait appris aussi aux autres apprentis qu'elle avait déjà eu. Un souffle le lui avait rappelé et elle avait déjà abandonné Ara, elle avait abandonné Radis et Jaspe, Pomme. Elle avait abandonné les enfants de sa petite fille et sa petite fille, elle avait abandonné ses propres enfants. Elle ne pouvait pas, en plus de ça, abandonner l'apprenti qu'elle s'était elle-même décernée avant de partir chercher le remède du mal rouge.

Comment se pardonner ? Comment se pardonner cet abandon qu'elle avait fait subir à tous ? Et elle, on l'avait également abandonné. Elle était seule et n'avait plus personne. Elle était seule, entièrement seule et la solitude la tuait. Elle voulait que son amour, son amant, son coeur revienne sur terre pour diriger le Clan du Vent aux côtés du Clan du Tonnerre et elle s'excusait mentalement auprès d'Étoile Orangée qui avait également été amoureuse de ce mâle flamboyant. Mais elle ne pouvait pas changer les sentiments qui s'étaient imposés dans son coeur, elle ne pouvait pas changer les sentiments qu'elle ressentait. Elle l'avait tellement aimé, elle s'était miraculeusement tellement attachée à ce mâle alors même qu'elle s'était enfermée dans une bulle pour ne pas laisser qui que ce soit franchir les barrières de son coeur. Et Jaspe était parvenu à les franchir sans même qu'elle ne sache comment il eut fait. Elle ne pouvait pas changer les faits et elle ne pouvait pas changer le cours des événements. Et au final, elle ne voulait même pas, parce que l'aimer avait été le moment le plus beau de sa vie, l'aimer avait été ce qu'elle avait fait de mieux, l'une des seules erreurs commises qu'elle chérissait aujourd'hui encore.

Étoile Machiavélique franchit l'entrée de la tanière des apprentis de sa tête et cibla rapidement le pelage recherché, le souffle court. Elle respira doucement.

« Nuage de l'Aigle, j'aimerais que tu me rejoignes à la comble sablonneuse. » 

Et sa voix qui était étrangement rauque et désagréablement effacée. Quelque chose avait changé, quelque chose s'était perdu, un morceau d'elle, plusieurs morceaux de son esprit qui paraissaient. Elle n'avait plus fière allure. Elle n'aurait plus jamais fière allure sans doute. Elle se dirigea sans attendre vers la comble sablonneuse, la mort qui la suivait toujours, qui ne la lâchait pas. La mort qui demeurait. Elle n'était plus celle qu'elle avait autrefois été.

what if you take a chance ? what if i learn to love ?
what if, what if we start again ? on this time, i can make it right

Faucheuse de Rp's
Vétéran
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Faucheuse de Rp's
 Dim 22 Sep 2019 - 22:40
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