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Allumer le feu | Ft. Garance

Hestia
Jeune recrue
Puf/Surnom Puf/Surnom : on m'appelle communément l'Espé, de l'espèce des Espés, une espèce qui a tendance à shiper tout ce qui bouge, et à netflixer très souvent, au détriment du rp.
Messages Messages : 31
Hestia
 Mer 14 Aoû 2019 - 12:10

Allumer le feu


Son corps était en feu. Le phénix volait tout autour des flammes, et se sentait revivre en les effleurant. Elle ne sentait jamais la douleur, pas vraiment. Jamais pendant qu’elle virevoltait autour du feu réparateur qui s’emparait d’elle tout entière. Peut-être qu’après, elle ressentira des brûlures. Mais en attendant, elle ne pensait à rien. Juste au feu. Sa raison de vivre. Elle se sentait bien, ici. En paix. Elle était dans son coin habituel, comme chaque fois, avec un feu, assez grand pour lui arriver jusqu’au portail, mais contrôlable. Elle ne souhaitait pas non plus brûler toute la forêt, même si il est vrai qu’il était pratiquement impossible de brûler quoi que ce soit dans ce territoire humide et inondé. Elle avait réussi, miraculeusement, à trouver un lieu sec dans tout le territoire, et elle le protégeait. C’était son petit coin à elle, celui dans lequel elle pouvait s’isoler et s’adonner à sa plus grande passion : le feu. Les flammes. Hestia se battant pour préserver les Flammes du Foyer avait une fascination tout à fait particulière avec cet élément, tournant pratiquement jusqu’à l’obsession pure et simple. Elle pensait feu. Elle rêvait feu. Elle mangeait feu. Elle vivait pour le feu, pour cet élément imprévisible et destructeur lorsqu’il était mal contrôlé. Le petit phénix avait trouvé sa vocation pour cet élément bien assez tôt, lors d’un feu bénin qui s’était déclaré lors de la saison où le soleil tapait plus fort que quoique ce soit et qui avait réussi à brûler quelques brindilles miraculeusement sèches. Hestia, à l’époque jeune novice, s'apprêtait à sauter sur une proie qui la narguait lorsqu’elle aperçut une petite lueur, caractéristique des flammes naissantes. Elle s’était approchée et cela avait été le coup de foudre. Littéralement. Elle avait tellement aimé voir les flammes se mouvoir au gré des mouvements du vent, et leur splendide couleur rougeâtre et orangée qui changeait chaque seconde la fascinait. Elle aurait pu rester des heures là, à observer les flammes bouger. Elle avait même essayé de toucher le feu, avant d’écarter précipitamment sa patte en poussant un couinement de douleur. C’était sa première brûlure d’une série de plusieurs dizaines.

Elle était rentrée au camp, les yeux allumés d’une lueur nouvelle, avant d’aller voir son frère, le botaniste Pan, qui lui avait donné quelque chose pour l’apaiser. Et depuis ce jour, elle s’était consacré à cet élément avec toute son âme, au risque de brûlures qui, parfois, étaient importantes et dangereuses. Mais Hestia n’avait pas peur. Elle continuait, peu importe les brûlures, parce qu’elle ne pouvait plus vivre sans cela. C’était sa drogue, ce qui la raccrochait à la réalité et lui faisait perdre toute raison à la fois. C’était ce qui la rendait joyeuse, ce qui faisait naître un sourire sur son visage et une étincelle dans son regard. C’était l’amour de sa vie, c’était tout ce qui lui plaisait. Si vous demandiez à la joyeuse chasseuse ce qui la rendait si heureuse, elle vous répondra sans hésiter une seconde, avec une confiance incroyable “le feu”.

Allumer le feu
Allumer le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu
Allumer le feu
Et voir grandir la flamme dans vos yeux
Allumer le feu


Et elle s’adonnait à sa danse autour du feu qui crépitait, encore et encore. Jusqu’à en perdre la tête, jusqu’en avoir les poumons remplis de fumée et les yeux qui pleuraient, jusqu’à en perdre le souffle. Elle dansait, virevoltait et sautait autour, toujours plus haut, avec toujours plus de passion. Ses yeux reflétaient le mouvement des flammes, et son pelage se nimbait d’une douce lueur dorée. Elle vivait, là, maintenant, en dansant. Elle était plus que jamais vivante. Elle était heureuse, et elle sentait l’adrénaline se répandre dans ses veines à une vitesse folle, lui faisant encore plus perdre la tête. Le phénix était libre, il s’enflammait, et personne ne pouvait l’en empêcher. Il s’envolait, toujours plus haut, tandis que la chasseresse continuait ses envoûtants mouvements. On ne pouvait détacher le regard d’une telle silhouette, en telle symbiose avec un élément. Ils ne faisaient qu’un; on ne voyait plus où était Hestia, où étaient les flammes, elles ne formaient qu’une seule entité, plus forte et plus résistante que jamais. Et la chatte se déléctait de ce sentiment qui envahissait ses papilles à chaque fois qu’elle vivait cet instant.
Et elle continuait, avec plus de puissance. Elle pouvait rester des heures ici, elle était endurante. Et surtout, elle ne ressentait aucune fatigue ni aucune douleur lorsqu’elle se mettait à faire son étrange ballet. C’était comme si elle était dans une sorte de transe, une pause temporelle où tout était possible, où elle régnait. C’était elle qui choisissait, elle qui décidait, elle qui dansait à s’en écrouler d’épuisement. Et comme elle adorait ça.

Sa gorge commençait à s’irriter, signe que la fumée qu’elle ingérait commençait à devenir trop présente. Des larmes s'échappaient de ses yeux, avant de voir le ciel gronder et une pluie fine mais puissante s’abattre sur la terre. Et Hestia ne put qu’assister à la mort des flammes, qui s’éteignaient en crachotant avant de libérer une épaisse fumée autour d’eux. Il serait faux de dire qu’elle n’aimait pas la pluie, elle était quand même un membre de la Troupe Inondée. Disons que si la pluie décidait que c’était la fin de la danse, Hestia l’acceptait. Elle savait de toute manière qu’il fallait bien arrêter, et la pluie s’en chargeait bien, puisqu’elle doutait de savoir le faire toute seule. De plus, la fraîcheur de l’eau qui dégoulinait sur son pelage lui faisait du bien. La femelle toussota avant de partir maladroitement hors de l’acre et noire fumée. Elle se secouait légèrement, regardant avec vitesse les symboles dessinés au charbon sur son pelage, bien qu’ils commençaient lentement à couler sous l’effet de l’eau. Elle adorait faire cela avant d’allumer le feu. Elle avait l’impression de prendre une nouvelle identité, qui la rapprochait plus du feu. Qui la permettait d’en faire qu’un avec. Elle en mettait sur pratiquement tout le corps, et cela lui donnait un air mystérieux qui lui allait à ravir.

Elle commençait à marcher maladroitement, avant de s’écrouler par terre. Elle regardait son flanc et vit son pelage - ou du moins, ce qu’il en restait - noirci, et sa peau rouge, qui enflait et s'enflammait. Une nouvelle brûlure. Et celle-ci avait l’air particulièrement importante. Elle prit le chemin du camp péniblement, en grimaçant à chaque pas qu’elle faisait, à l’aveuglette à cause des larmes qui coulaient, causées par le surplus de fumée. Cela lui faisait terriblement mal, mais comme d’habitude, elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle s’était brûlée jusqu’au sang. Elle n’avait ressenti aucune douleur, vraiment. Elle pouvait en mourir dans le feu qu’elle ne se serait même pas rendue compte. Toutefois, elle était un minimum prudente. Elle n’allait pas se jeter dans le feu, et veillait toujours à l’avoir sous contrôle. C’est vrai, parfois, elle faisait des folies, mais dans l’ensemble, ses brûlures étaient bénignes, et elle cicatrisait vite. Son corps avait finit par encaisser les brûlures à répétition, et maintenant, cela lui picotait juste désagréablement, au lieu de sentir l’abominable sensation de chair brûlée qu’elle n’arrêtait pas de se coltiner lors de son apprentissage. Mais celle-là… Elle était grave. Elle grimaçait. Là, la douleur qu’elle ressentait était réelle, pour sûr. Les soins de son frère allaient bien sûr arranger la chose, mais elle aurait mal toute la journée, voire même celle de demain. Et après, elle ira mieux et pourra s’adonner à ses activités de chasseresse, avant de rallumer un feu encore une fois et de revenir au camp avec des blessures. Hestia n’apprenait pas de ses erreurs concernant le feu. Elle avait beau avoir mal, et en hurler de douleur parfois, elle ne parvenait pas a arrêter cela. Elle en était désespérément dépendante, et cela lui plaisait. Elle aimait ça.

Elle rentrait dans le camp en grimaçant, sous les regards mi-blasés mi-habitués de ses camarades. C’était loin d’être la première fois qu’Hestia se faisait remarquer pour ses entrées impressionnantes au camp, avec ses brûlures et ses tatouages au charbon, que les chats s’étaient habitués. Tout le monde connaissait son nom, mais ils se plaisaient à l’appeler ‘la fille du feu’. Elle croisait le regard de ses camarades en souriant et grimaçant. Ils avaient l’habitude, et malgré tout, la majorité portait Hestia dans leur coeur. Elle était joyeuse et donnait de la bonne humeur aux autres, et elle était toujours là si quelqu’un avait besoin d’un service. C’était quelqu’un de facile à vivre, qui ne grognait jamais et ne s’attirait jamais de problèmes avec personne.

Elle rentrait dans l’antre des guérisseurs, bien décidée à trouver son frère dans la pénombre. Elle criait doucement le nom de son frère, pour l’inciter à venir. Lui aussi était trempé, signe qu’il revenait d’une cueillette de plantes quelconques. Une fois qu’il était devant elle; elle le regardait. Elle s’entendait bien avec lui, mieux qu’avec Nola ou Némésis. Ils se ressemblaient, dans leur manière d’être à fond sur certaines choses. Hestia avec le feu et ses peintures charbonneuses, Pan avec la Terre et l’Eau et son pelage recouvert de boue. Elle regardait son frère, puis baissait les yeux, ceux-ci étant mi-gênés mi-amusés. Elle savait déjà comment son frère allait réagir. Comme les autres. Blasé par ses manies, mais en lui demandant des nouvelles et en la soignant. Elle l’aimait, son frère. Elle l’aimait. Ses yeux pétillaient toujours, souvenir de sa danse haletante, mais elle essayait de faire profil bas pour que sa faute passe mieux. Elle savait que c’était pas bien, mais c’était ce qui la rendait heureuse, et elle ne pouvait pas retenir le sourire qui s’étalait sur son visage.

Comme elle aimait cette vie. Comme elle aimait Pan. Comme elle aimait le feu. Hestia se battant pour préserver les flammes du Foyer était probablement l’une des personnes les plus heureuses des Troupes, voir même des territoires au dela. Et cela lui plaisait plus que tout.

Feat Espé

(c) Biket
Pan
Jeune recrue
Puf/Surnom Puf/Surnom : Ocyy
Messages Messages : 44
Pan
 Ven 16 Aoû 2019 - 15:14




Feat Hestia
Allumer le feu
La chaleur t'étouffe, de plus en plus forte tous les jours. Les gestes de tout le monde sont altérés, plus lents qu'habituellement, les tiens aussi. Tu laisses tes membres à la chaleur, la nature en a décidé ainsi, il faut en profiter, profiter du moment présent, car d'ici peu, le froid sera de retour, et avec lui le Temps de l'Ivoire. Tu es plus qu'excité à l'idée de la neige qui tombera bientôt, déposant sur la Terre un manteau qui lui permet de se régénérer. On pourrait penser qu'elle ne fait que refroidir le sol mais tu sais, toi, qu'elle apprécie cela. Après les Temps de Jade où la Terre ne fait que fournir des proies, des plantes, des fruits même, elle a besoin de se reposer un peu, d'hiberner même. On se plaint souvent de ce dur moment de l'année où les proies se font plus que rares et où la survie est difficile, et tu es sans doute l'un des seuls à l'apprécier.
Comment ne pas se sentir comblé de sentir la Terre à son aise, libérée de toutes ses obligations ?

Tu ne saurais expliquer d'où te vient cet amour pour les Éléments. Tu ne te rappelles même plus à quelle époque cela a commencé, s'il y a eu un seul moment dans ta vie où tu n'as pas été guidé par ces derniers. Ton aptitude à détecter les signes s'est révélée très tôt, si tu te souviens bien. En tout cas, Olosis est venue rapidement te voir, ou alors tu es allée la voir après que l'on t'ai parlé du rôle de botaniste.

Tu es heureux. Heureux de faire partie des félins les plus importants de la Troupe, de faire ce qui te plaît au quotidien, et d'être en communication avec les Éléments qui te bercent depuis que tu es né. Heureux de ne pas être un chasseur, car tu n'as aucune habilité au combat et à la chasse, préférant largement la cueillette. Heureux de soigner ceux qui sont dans le besoin, de guérir les plus malades, et de te sentir utile. Tu a trouvé ta voie, il n'y a aucun doute là dessus, et tu sais qu'un grand nombre de félins ne sont pas dans ton cas, alors tu ne fais que profiter, jour et nuit. On pourrait se moquer de toi, Pan, parce que tu es un félin simple qui est heureux de choses simples, et que rien ne semble réellement assombrir. On pourrait penser que tu es innocent, que rien ne t'atteint. Et rien de tout cela ne te vexerait, car tout est vrai, et il n'y a rien de moins blessant que de se faire moquer pour des choses positives.
Pourquoi tout le monde n'est-il pas heureux ? Pourquoi tout le monde ne profite pas sans cesse de ce qui leur ait donné, au lieu de toujours chercher à avoir plus, à changer tout ? La simplicité, se contenter de ce que l'on a déjà est la source du bonheur le plus pur, il n'y a qu'à te voir. De nombreuses choses t'échappent, Pan, mais elles ne t'empêchent pas de dormir, elles ne t'empêchent pas d'être heureux. Rien ne pourrait t'empêcher d'être heureux et de sourire à la vie.


Tu gambades dans les champs, sautille tout en recherchant les plantes avec lesquelles tu comptes remplir à nouveau ta réserve qui diminue, doucement mais sûrement. Il y a peu de malades ces derniers temps, mais les petites blessures en tout genre sont omniprésentes. Il pleut, et tu accueilles la pluie avec un sourire encore plus grand, car elle nourrit la Terre, que c'est la communion parfaite entre les deux Éléments qui représentent ta vie entière. Et tu sautilles, encore et encore, allant de buissons en buissons, cueillant de temps à autres une feuille, une baie qui t'intéresse, sans trop y penser. De la menthe, de nombreux fruits comme le citron et la tomate ne manquent pas, et tu retournes gaiement au camp, avec tout ce que tu recherchais. Tu t'arrêtes bien sûr dans une flaque dans laquelle tu te roules afin de te couvrir de boue, de cette boue qui te met directement en communion avec la Terre et l'Eau. Elle ne restera peut-être pas longtemps avec la pluie, mais ce sera toujours ça.

Ta tanière que tu affectionnes tant est vide, et tu en profites pour faire un peu de rangement tout en chantonnant joyeusement. Tout félin qui rentre dans cet endroit est toujours surpris par l'ordre qui y règne. En effet, le félin maître de ces lieux est l'un des plus étranges de la Troupe -tu n'y vois aucun problème, à vrai dire cela te flatterait presque-, et on pourrait penser qu'un désordre fou y règne. À vrai dire, tout est bien entreposé, les remèdes rangés en quadrillage au creux d'une petite roche, les nids pour les malades rembourrés tous les jours au cas où. De çà et de là sont posés de petits objets qui donnent vie à l'endroit, des plumes, des feuilles possédant une forme particulière, des fleurs même. Et puis il y a les dessins, les fameux dessins de Pan que tu dessines à la patte à l'aide de pigment que tu trouves dans certaines fleurs. Des traits que l'on peut regarder des heures sans en trouver la signification, entremêlés, rouges, ôcres, bleus même, que l'on peut parfois retrouver sur ton pelage emmêlé.

Une voix surgit de l'entrée de la tanière, une voix que tu reconnaîtrais entre mille, douce, joyeuse, celle de l'une des personnes que tu aimes le plus au monde. Et ton sourire s'agrandit tandis que tu te diriges vers la jolie femelle répondant au nom d'Hestia.
Entremêlé à l'odeur si particulière de sa propriétaire émane une fumée âcre que tu reconnais aussi bien. Et lorsque tu vois son corps, sa brûlure impressionnante sur le flanc. Tu ne peux t'empêcher de grimacer en imaginant la douleur que cette dernière doit provoquer, mais tu restes amusé, parce que tu sais que la jolie femelle, fille du feu, ne vit que pour cet élément. Et tu ne peux que la comprendre.

Tu retournes vers le coin remède, saisit du bout des pattes un peu de miel afin de commencer à soulager la douleur. Tu rajoutera ensuite un cataplasme afin de faciliter la cicatrisation, mais pour le moment, le miel suffit.
Avec une grande précaution, tu appliques le liquide ambré sur la chair à vif en frissonnant légèrement. Elle n'a pas très belle allure. Tu en as déjà vu de toutes les couleurs, avec Hestia. Sa fascination pour le feu la mène toujours à de nombreuses brûlures dont l'ampleur dépend des jours. Ça te faisait rire, même si à force de soigner ses brûlures, tu commences à en être un peu blasé. Mais ça te permet d'entretenir la conversation avec ta jolie sœur, alors tu en es ravi. « Ça va, c'est pas trop douloureux ? » tu demandes tout en continuant de tapoter. Le miel a des vertus apaisantes et est sans doute l'un de tes remèdes préférés, tu t'en sers à toutes les sauces et fait en sorte d'en avoir tout le temps en réserve, quitte à te faire attaquer par de nombreuses abeilles. Les piqûres qu'elles t'ont prodiguées la dernière fois te font encore mal, mais elles te rappellent le prix à payer. « Ça va sinon ? » Hestia sait que tu n'es pas le félin le plus doué pour engager une conversation, pour parler tout simplement. Les mots te manquent souvent dans les situations les plus basiques, tandis que dans les moments compliqués, comme par exemple lorsque tu dois rassurer ou consoler quelqu'un, ils viennent tout seul, affluent dans ta bouche sans que tu puisses réellement les arrêter ou y réfléchir. Naturellement.
© Biket


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