Animation de Noël : Dehors ! // TERRY

Ce matin, il faisait hyper froid. Mais vraiment super-hyper froid, même quand j’étais contre maman. C’était trop bizarre : normalement, il y a juste des courants d’air qui passent à travers les ronces mais ça va, je me cache derrière ma mère puis je sens plus rien. Là, c’était comme si le froid venait de partout dehors, surtout du sol. Du coup, j’ai été voir, car j’aime pas quand il fait trop frisquet, ça mordille la peau. Et puis j’ai vu que dehors, c’était tout blanc ! J’ai cru pendant quelques minutes que le monde avait disparu : mais non, il y avait encore des chats qui marchaient et qui laissaient des petites traces de patte, trop bizarre.

Bref, avec Petite Plage on s’est regardé ensemble et on a tout de suite compris. On peut pas trop sortir de la pouponnière normalement, parce que nos, mamans aiment pas trop trop qu’on aille traîner dehors. Mais là, c’était urgence ! Il fallait que je touche ce machin avec mes propres griffes. J’ai décidé par moi-même que j’irais demander derrière. Maman n’est pas encore réveillée mais je crois que celle de Petite Plage si, je demanderais en même temps pour elle.

J’étais sûre qu’elles diraient pas non. D’abord, parce qu’on est des gentilles filles, et puis parce que Petite Loutre et Petit Coquillage ils sont déjà partis. Et puis j’allais pas oublier le s’il te plaît. Je crois que je l’ai bien charmée, Encre Marine, car elle a tout de suite accepté, « car toi tu es responsable et que tant que vous restez ensemble il vous arrivera rien de mal mais ça veut pas dire qu’il faut faire des bêtises ». J’ai pas trop compris mais je pense que ça veut dire que je suis hyper grande et mature. J’ai souri avec un grand « super ! » et je me suis dépêchée de rejoindre petite Plage avec mon air grande-et-mature.

« C’est bon, c’est fait, on peut sortir ! » j’ai exclamé avec ma grande voix.

Puis je me suis mise à sautiller en dehors de la tanière. Je voulais trop savoir ce que la « neige » faisait aux coussinets.
Eh ben, c’est froid, mais vraiment comme des glaçons qui fondent juste sous les pieds. Ça m’en a fait frissonner. Mais en même temps, c’était tellement nouveau que j’avais pas encore envie de rentrer. C’était tout cotonneux, aussi.

« Eh, viens, Petite Plage, c’est hyper bizarre ! » je l’appelai.

Je lui lançai un regard joueur. Je me demandais si on pouvait faire la course, dans la neige. J’espère qu’on va pas tomber, sinon on va geler !

Partout, c’est partout tout blanc. On voit quelques chats autour mais c’est tout, y’a trop beaucoup de blanc. Mes pattes sont trop foncées pour la neige, je crois que la couleur laisse des traces derrière moi après que j’ai marché. Mais voilà que je me suis déconcentrée : je vois Petite Plage filer devant moi, en rigolant avec sa voix toute aigue comme le froid de la neige. On peut courir sans glisser sur ce truc ? C’est d’accord, je teste : je me suis mise à la poursuivre sans trop y penser. Les flocons se soulèvent à mon passage et se collent au blanc de mon poitrail. Je ne les vois pas, mais je sens bientôt de l’eau qui me dégouline sur la peau sous les poils. Ça me fait frissonner comme une folle, donc je ralentis pour que le vent sèche pas trop vite.

Petite Plage a dépassé la sortie du camp ! Et moi aussi, je vais bientôt le faire, si je ne fais pas attention. J’hésite. Est-ce que Maman serait contente que je sorte dans la nature alors que j’ai même pas encore l’âge d’apprendre à manger des lapins ? … Puis je me rappelle les paroles de celle de ma copine : je suis trop grande et je fais pas de bêtises. Enfin, je crois qu’elle a dit ça, je sais plus trop, au pire c’est pas grave, elle nous a autorisé de sortir aujourd’hui, du coup on va où on veut. Je suis sûre que la fratrie de Petite Plage l’ont fait aussi. S’ils l’ont pas fait, ben ils ont pas profité.

Après avoir hésité pendant quelques secondes je me remet à suivre mon amie. Elle s’enfonce à tout vitesse dans le territoire : moi, je regarde autour de moi, même si je vois pas grand-chose à cause de tout le blanc autour de nous. D’ailleurs, je manque plusieurs fois de tomber la tête la première, mais tant pis.

« Moi qui détestais la neige ! » lance Petite Plage après avoir glissé sur l’épaule ;

J’éclate de rire à mon tour à la voir ainsi enfouie sous la glace. Comment est-ce qu’elle fait pour pas avoir froid ? Elle doit être une bouillotte vivante !
Une couleur rouge m’attire les yeux. Je tourne la tête. Qu’est-ce que c’est que ces gros carrés rouges ? Est-ce que c’est pas les camps bizarres des autres clans, ou est-ce que c’est les trucs où vivent les bipèdes ? Il faut les attaquer sur le champ ! Tant pis pour le cadeau du papa feuilles mortes, c’est une mission importante.

« Viens, il faut casser la tête aux ennemis ! » je crie à ma copine encore en plein dans la neige.

Je m’active vers ces énormes machins aussi rouges que ma langue et je lève la tête aussi haut que je peux. Je fais ma marche de guerrier, comme une grande. On va les casser comme des brindilles ! Elles se rapprochent de plus en plus, et je me prépare à sauter sur n’importe qui … Mais les flocons qui me tombent sur le museau me déconcentrent un peu.

Je me lèche la truffe. Berk, j’ai le nez qui coule … Oui ! Les ennemis. On les attaquera en venant par l’avant, ils pensent toujours qu’on va y aller par l’arrière, ben là ils seront bien surpris. On leur sautera dessus avec nos gros muscles et on les fera s’écrouler comme quand j’ai tapé dans la pile de gibier sans faire exprès. Et puis on plantera nos dents dans leur peau et il y aura plein de sang partout, paf ! J’entends Petite Plage avancer derrière moi. Parfait, à deux, on va les anéantir !

<< Attends ! C'est du poison ! Maman a dit le rouge c'est du poison ! >>

Du poison ? Attends, il mettent du poison plein à leurs ronces ? Ils sont fous ou quoi ?! Ils ont dû se faire mal tellement de fois ! Le pauvre guérisseur, il doit donner tellement de plantes pour faire vomir les gens … Bien fait pour eux, comme ça on pourra encore mieux les battre ! Mais faudrait les faire sortir, je veux pas devoir recracher mon midi moi …

« T’as raison … Ils sont pas bêtes, mais un peu pas trop intelligent non plus… On va les provoquer de dehors. Viens, on va marquer leur territoire, faut juste pas qu’on touche leurs camps. »

Je sais pas trop comment on marque un territoire. Maman m’a jamais expliqué. En fait, elle a pas trop eu le temps de le faire, je suis trop jeune je crois. Mais c’est toujours ce que j’entends du lieutenant quand il dit les ordres aux vrais guerriers.
Je ne m’arrête pas. J’attends pas. Le courage n’attend pas lui. Le froid me donne une énergie nouvelle pour l’aventure qu’on va bientôt vivre. On va rentrer dans l’histoire. Enfin je crois, parce qu’on est trop fortes.
Je suis maintenant près des premières barrières de leur camp. Ils ont choisi d’en construire deux et je comprends pas trop pourquoi, car c’est dur de prendre soin de deux barrières à la fois. Je me suis approchée d’une barrière sans du rouge dessus comme ça je n’aurais pas du poison plein au pattes. Et comme ça la maman de Petite plage ne la criera pas dessus.

Je commence à essayer de sauter au dessus du tas de pierres devant moi, mais mes griffes n’arrivent pas à se planter dans la matière. Elles crissent lentement et elles me font retomber dans la neige glaciale. J’ai froid partout, mais je n’abandonnerai pas ! Je réessaye de m’accrocher au mur. Rebelote, je retombe par terre. Je m’ébroue et je m’assois devant ce truc infranchissable.
On va en essayer un autre, je pense, contrariée. Je rend vers la nouvelle barrière à gauche, qui entoure une autre tanière ; c’est vraiment un hyper grand clan, ils ont l’air d’en avoir plein ! Que c’est inutile ! Je saute une nouvelle fois sur le mur avant de glisser complètement dessus … En emportant une sorte de fil avec des gemmes dessus.

« Attends, c’est quoi, ça ? »

C’est hyper long et les pierres tendue dessus semblent comme des cristaux. Tout avait été caché par la neige. Je donne un coup de patte à une des gemmes, puis deux, avant de le prendre dans ma bouche et de le secouer.

« Ça bouge pas, c’est pas un « serpent » ! »