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Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumPartir en héros, le rêve d'un Don Juan
Jeune recrue
Puf/Surnom : Nono
Messages : 44Souffle de Flammes
Mer 25 Mar 2020 - 21:06
Une lassitude qui commençait à le souler. Chaque soir, il n'arrivait pas à s'endormir, sans doute à cause du spectacle de Miel Givré et de son petit mec. Il lui avait volé la place, et ça le rendait dingue. Dingue. Dingue. Pourquoi ce n'était pas lui qu'elle avait aimée ?
Douce ironie du sort, tout le monde le voulait mais il ne voulait qu'elle. Et elle ne le voulait pas. Un beau retournement de situation qui l'avait amené à se remettre en question, à ne plus croire en lui ni en ce jeu d'acteur dans lequel il s'était pourtant senti si bien. Fini, tout ça. Ces sourires enjôleurs, ces roulements d'épaule très virils. Il avait arrêté, s'était résigné. Ca n'avait plus de sens puisqu'elle ne le regardait pas, alors bon. Il en avait sûrement déçu certaines, mais qu'importait
C'était peut-être le début d'une dépression. Il n'en savait rien, mais même les discussions avec les seuls êtres qu'il chérissait, Douceur de l'Hirondelle, et Perle, ne parvenaient pas à lui trouver le goût en la vie. Puisque Miel n'en faisait plus partie. Oh, il s'était voilé la face, comme un abruti, à s'imaginer qu'elle l'attirait parce qu'elle était dure à draguer. Que son sourire niais quand il la faisait rire n'était qu'un automatisme de Don Juan né.
Plus que jamais, il regrettait de ne jamais s'être lié d'amitié avec les autres, ne croyant qu'au jeu de l'amour. Cette leçon lui avait au moins permis de reprendre conscience, d'ouvrir les yeux sur les vraies valeurs de la vie.
Mélancolie. Alors que le soleil brillait en cette douce matinée de printemps, propice à une patrouille de chasse en solitaire, il n'en avait pas la moindre envie. Mais ses devoirs le rappelaient. Et il ne voulait pas qu'on le voit avachi, seul, à se morfondre. Même si c'était bien évidemment le cas. C'était un secret d'état.
Le rouquin mit une patte dehors, et s'étira mollement. La boule de feu avait au moins la qualité de roussir davantage son pelage lustré, et de mettre en valeur ses muscles. C'était le seul et unique avantage. Ca lui donnait envie de gerber, tous ces rires, ces sourires.
Perle s'avança vers lui, l'assaillant. Ils parlèrent un instant, puis elle lui intima, en son pouvoir de lieutenante, d'aller patrouiller vers les gorges pour une surveillance ardue des territoires environnants. Un prédateur rôdait, d'après ce qu'il avait compris. Ce n'était nullement un problème, mais simplement qu'il devait y aller avec Miel.
Sans vraiment savoir quoi répliquer, il lui ria au museau.
"Jamais au grand jamais je n'irai avec elle, t'es folle ou quoi ?"
Ce à quoi, sans grande patience, elle lui répondit qu'il n'avait pas le choix. Soit. Le regard furibond, il la foudroya du regard. Elle qui savait ce qui s'était passé. Le matou n'en revenait pas. Il lui avait déposé ses sentiments sur la table, et voilà que maintenant elle mettait son grain de sel dans cette histoire qui se voulait terminée.
Très agacé, il chercha la féline dans la clairière, et dès qu'il l'eut trouvé, il se dirigea vers elle d'un pas raide, peu enclin à lui parler. Il s'était promis de ne jamais faire le premier pas. Elle non plus ne l'avait pas fait, signifiant donc pour lui qu'elle s'en contrefichait royalement et qu'il avait été un simple collègue rigolo. Pas même un ami.
Il osa à peine la regarder, et marmonna à son égard, sans un salut :
"Perle nous a envoyé patrouiller tous les deux. Près des gorges. Je suppose que tu connais la route, je ne t'attends pas."
Sans l'attendre, il partit au petit trot, après avoir une fois de plus mal regardé Perle Cendrée.
Douce ironie du sort, tout le monde le voulait mais il ne voulait qu'elle. Et elle ne le voulait pas. Un beau retournement de situation qui l'avait amené à se remettre en question, à ne plus croire en lui ni en ce jeu d'acteur dans lequel il s'était pourtant senti si bien. Fini, tout ça. Ces sourires enjôleurs, ces roulements d'épaule très virils. Il avait arrêté, s'était résigné. Ca n'avait plus de sens puisqu'elle ne le regardait pas, alors bon. Il en avait sûrement déçu certaines, mais qu'importait
C'était peut-être le début d'une dépression. Il n'en savait rien, mais même les discussions avec les seuls êtres qu'il chérissait, Douceur de l'Hirondelle, et Perle, ne parvenaient pas à lui trouver le goût en la vie. Puisque Miel n'en faisait plus partie. Oh, il s'était voilé la face, comme un abruti, à s'imaginer qu'elle l'attirait parce qu'elle était dure à draguer. Que son sourire niais quand il la faisait rire n'était qu'un automatisme de Don Juan né.
Plus que jamais, il regrettait de ne jamais s'être lié d'amitié avec les autres, ne croyant qu'au jeu de l'amour. Cette leçon lui avait au moins permis de reprendre conscience, d'ouvrir les yeux sur les vraies valeurs de la vie.
Mélancolie. Alors que le soleil brillait en cette douce matinée de printemps, propice à une patrouille de chasse en solitaire, il n'en avait pas la moindre envie. Mais ses devoirs le rappelaient. Et il ne voulait pas qu'on le voit avachi, seul, à se morfondre. Même si c'était bien évidemment le cas. C'était un secret d'état.
Le rouquin mit une patte dehors, et s'étira mollement. La boule de feu avait au moins la qualité de roussir davantage son pelage lustré, et de mettre en valeur ses muscles. C'était le seul et unique avantage. Ca lui donnait envie de gerber, tous ces rires, ces sourires.
Perle s'avança vers lui, l'assaillant. Ils parlèrent un instant, puis elle lui intima, en son pouvoir de lieutenante, d'aller patrouiller vers les gorges pour une surveillance ardue des territoires environnants. Un prédateur rôdait, d'après ce qu'il avait compris. Ce n'était nullement un problème, mais simplement qu'il devait y aller avec Miel.
Sans vraiment savoir quoi répliquer, il lui ria au museau.
"Jamais au grand jamais je n'irai avec elle, t'es folle ou quoi ?"
Ce à quoi, sans grande patience, elle lui répondit qu'il n'avait pas le choix. Soit. Le regard furibond, il la foudroya du regard. Elle qui savait ce qui s'était passé. Le matou n'en revenait pas. Il lui avait déposé ses sentiments sur la table, et voilà que maintenant elle mettait son grain de sel dans cette histoire qui se voulait terminée.
Très agacé, il chercha la féline dans la clairière, et dès qu'il l'eut trouvé, il se dirigea vers elle d'un pas raide, peu enclin à lui parler. Il s'était promis de ne jamais faire le premier pas. Elle non plus ne l'avait pas fait, signifiant donc pour lui qu'elle s'en contrefichait royalement et qu'il avait été un simple collègue rigolo. Pas même un ami.
Il osa à peine la regarder, et marmonna à son égard, sans un salut :
"Perle nous a envoyé patrouiller tous les deux. Près des gorges. Je suppose que tu connais la route, je ne t'attends pas."
Sans l'attendre, il partit au petit trot, après avoir une fois de plus mal regardé Perle Cendrée.
Guerrier expérimenté
Puf/Surnom : Marsh Messages : 165Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 47
Mentor / apprenti :
Miel Givré
Jeu 26 Mar 2020 - 11:41
Et tu auras été mon héros
ft. Souffle de Flammes
Miel Givré était un peu tendue. Cette jeune guerrière qui était à l'origine la féline la moins stressée de ce cher Clan du Vent se retrouvait là, la boule au ventre, à patienter de le voir débarquer. Elle avait parler de ses intentions à Echo Silencieux et comme toujours il avait compris sa démarche. La jeune chatte avait alors rendu visite à la lieutenante pour lui demander une faveur, l'envoyer en patrouille avec Souffle de Flammes. Elle voulait lui parler, s'excuser, lui expliquer, mais chaque fois qu'elle tentait quelque chose elle croisait son regard emplit de haine et de froideur. Lui qui avait toujours été si chaleureux avec elle, voilà qu'elle se trouvait face à un mur de glace lorsqu'ils se croisaient dans le camp. Et cette situation était tout simplement intenable pour la chasseuse. Elle ne savait pas pourquoi ou comment, mais elle l'avait blessé. Elle avait blessé son ami et elle voulait s'excuser et comprendre pourquoi.
Miel Givré avait alors quitté son nid très tôt, elle avait lavé sa fourrure plus qu'à son habitude par angoisse et n'avait pas été capable de manger plus d'une bouchée de son lapin. Plusieurs matous avaient tenté de la dissuader d'avoir cette conversation avec Souffle de Flammes, à commencer par son compagnon qui s'était battu avec lui. Plusieurs lui avaient dis qu'il pourrait s'énerver et l'attaquer, mais la féline rayée leur avait ris au visage. Ce matou à la fourrure de feu avait vraiment une mauvaise réputation, pourtant il était capable d'être attentionné et amusant lorsque l'on perçait cette carapace de dragueur compulsif qu'il s'était forgé au fil des lunes. Elle savait que de lui parler serait difficile et qu'il refuserait sans doute de l'écouter, mais il ne lui ferait jamais de mal, la rayée le savait. En parlant de sa fourrure couleur feu, elle rayonnait sous le soleil de plomb qui réchauffait la clairière alors qu'il s'approchait d'elle, ce regard froid sur le visage.
« Perle nous a envoyé patrouiller tous les deux. Près des gorges. Je suppose que tu connais la route, je ne t'attends pas »
La féline n'eut pas le temps de prendre une inspiration que le guerrière avait déjà quitté le camp d'un pas vif. Aller Miel Givré, un peu de courage ! Elle le suivit alors, partant au petit trot pour essayer de le rattraper avant de comprendre qu'il lui faudrait aller bien pus vite pour le rejoindre et lui parler. La forêt était bien changeante ces derniers temps, la saison des feuilles nouvelles faisait doucement son apparition. Les arbres retrouvaient leur feuillage verdoyant, les fleurs semblaient renaître après cette saison des neiges glaciale et l'herbe repoussait enfin, chatouillant les coussinets de la jeune guerrière alors qu'elle courait en suivant la piste du rouquin. Sa fourrure fit enfin son apparition dans le champ de vision de la féline qui tenta malgré elle de ralentir avant de comprendre qu'elle allait le percuter de plein fouet sans rien pouvoir y faire.
« Attention Souffle de Flammes ! »
Sa voix eut à peine le temps de résonner dans la petite clairière ouverte aux rayons du soleil que son corps percuta celui du mâle. Les deux matous roulèrent ainsi sur plusieurs mètres avant qu'ils ne parviennent à s'arrêter. La rayée se redressa en vitesse, sa tête tournait alors qu'elle ne se prenne la patte dans quelque chose et retombe à terre. Bien évidemment ce quelque chose ne pouvait être que le corps de ce pauvre Souffle de Flammes qui n'avait rien demandé avant de se faire envoyer dans les roses par un boulet de canon sur pattes. Et bien sûr, cette situation ne pouvait que faire exploser de rire cette jeune guerrière insouciante.
« Excuse-moi mais tu vas beaucoup trop vite pour moi, j'ai pas des pattes aussi grandes que les tiennes tu le sais pourtant » , la féline gloussa un peu avant de plonger son regard le plus sérieux dans celui du mâle, « Je sais que tu veux pas me parler, tu veux pas m'écouter non plus ? J'ai des tas de choses à te dire » , la rayée le sentait venir, ce grognement qu'il allait lui lâché en lui disant de dégager et qu'il ne voulait pas entendre quoi que ce soit venant d'elle, elle prit alors les devant et se jeta sur le guerrier, tentant malgré son gabarit inférieur de le garder au sol le temps qu'elle parle, « Pardonne-moi. » , elle sentait déjà son visage se déchirer entrer larmes et colères, mais elle s'était promis de ne pas pleurer, sa voix reprit alors, légèrement plus tremblante, « Je sais que je t'ai blessé. Que je t'ai fais du mal. Mais je sais pas comment j'ai fait. Je comprends pas ce que j'ai fais pour te faire du mal et je m'en rends malade. Est-ce que c'est parce que j'ai pris le parti d'Echo Silencieux plutôt que le tient quand vous vous êtes battus ? Si c'est ça je suis désolée, mais j'ai agis instinctivement, tu sais à quel point je peux suivre mon instinct sans réfléchir plus loin. Est-ce que c'est parce que je ne suis pas venue te voir après tout ça ? Parce qu'il faut que tu saches que toute cette histoire m'a complètement retourné et je savais plus où j'en étais. Ou alors... » , son regard se fit plus fuyard, plus timide, presque trop gênée pour le regarder dans les yeux, « Est-ce que c'est parce que tu me voyais comme plus qu'une amie ? » , un blanc s'imposa alors, seul le chant des oisillons perçait le calme ambiant, « Si je me trompe complètement je suis désolée, je me suis peut être juste fais des films, euh pardon attends je te laisse te relever, excuse moi... »
La féline à la fourrure claire rayée recula de quelques pas, ne sachant plus trop quoi dire ou faire après ce qu'elle venait de lui annoncer.
Kayl pour Marshmallow only
Jeune recrue
Puf/Surnom : Nono Messages : 44Souffle de Flammes
Ven 3 Avr 2020 - 20:30
Il se sentait si mal. Comme oppressé par cette présence qui l'avait tant réconforté. Il ne voulait plus avoir affaire à elle, Perle le savait et malgré tout elle l'envoyait près de son bourreau, son bourreau du cœur. Ca le mettait presque hors de lui, et rien ne semblait pouvoir l'apaiser. Dans cet étau qui se refermait autour de lui, ni la nature environnante, pourtant magnifique, ni aucune solution ne se trouvait là, à portée de pattes. Il devrait rester avec elle un certain nombre d'heures. Les gorges restaient assez loin, et il ne pouvait pas faillir à son devoir de guerrier, il n'avait pas le droit de raccourcir à son gré cette inspection des lieux.
Triste vie qu'il menait. Il l'entendait accourir derrière lui, et regrettait plus que tout que ce n'était pas lui qu'elle avait choisi. Comme si les personnes nous paraissaient davantage attirantes quand on savait qu'on ne les aurait jamais. Il avait pourtant tout eu pour lui plaire, Mais elle s'était détournée, et quand son petit couple s'était formé avec l'autre Echo Silencieux, elle n'avait même pas donné la peine de prendre des nouvelles. Et c'était ça qui le rendait dingue. Dingue, dingue. Lui qui avait pensé être quelqu'un pour elle s'était trompé totalement, et ça lui faisait si mal. Ca lui détruisait le cœur à une puissance qu'il n'aurait jamais, au grand jamais, imaginé.
« Attention Souffle de Flammes ! »
La douce voix mélodieuse de Miel Givré résonna dans les oreilles du rouquin, qui était bien décidé à ne pas écouter un seul mot de ce qu'elle dirait. Même son ton angoissé ne l'intrigua pas.
C'est donc avec grande surprise qu'il sentit son corps se percuter dans le sien, l'entraînant dans une longue dégringolade entre les fleurs qui venaient à peine de s'ouvrir. Ils se frayèrent, l'un contre l'autre, un chemin dans l'herbe verdoyante, écrasant les fougères.
Après quelques mètres de chute libre, ils s'arrêtèrent enfin. Souffle de Flammes avait le souffle coupé, et n'eut pas le temps de pousser un grognement agacé envers la guerrière. Qui s'amusait énormément de la situation, et qui se mit à lui rire au nez. Le matou aussi, quelques lunes avant, se serait mis à rire aux éclats avec elle, dans l'espoir de la séduire encore et toujours. Mais aujourd'hui, il en avait ras le bol de son manque constant de sérieux, de cette aptitude à toujours voir le positif dans le négatif.
« Excuse-moi mais tu vas beaucoup trop vite pour moi, j'ai pas des pattes aussi grandes que les tiennes tu le sais pourtant »
Ah oui, il le savait. Et c'était bien pour ça qu'il l'avait distancé si rapidement, pour espérer être tranquille un instant. Il planta son regard dans le sien, tentant tant bien que mal d'être insensible à cette lueur toujours autant chaleureuse qui l'avait fait fondre. C'était dur de devoir lui résister, mais pour toute la douleur qu'elle lui avait infligée, il ne pouvait que la faire souffrir aussi. Au moins un peu.
« Je sais que tu veux pas me parler, tu veux pas m'écouter non plus ? J'ai des tas de choses à te dire », elle se jeta sur lui, pour le bloquer, si bien qu'il retomba à terre. Il n'avait pas le choix de la regarder, elle l'envoûtait comme elle avait toujours su le faire. Son beau visage était déchiré par des émotions contradictoires, colère puis tristesse. « Pardonne-moi. Je sais que je t'ai blessé. Que je t'ai fais du mal. Mais je sais pas comment j'ai fait. Je comprends pas ce que j'ai fais pour te faire du mal et je m'en rends malade. Est-ce que c'est parce que j'ai pris le parti d'Echo Silencieux plutôt que le tient quand vous vous êtes battus ? Si c'est ça je suis désolée, mais j'ai agis instinctivement, tu sais à quel point je peux suivre mon instinct sans réfléchir plus loin. Est-ce que c'est parce que je ne suis pas venue te voir après tout ça ? Parce qu'il faut que tu saches que toute cette histoire m'a complètement retourné et je savais plus où j'en étais. Ou alors... »
La colère commençait à prendre, à gonfler en lui, malgré la peine qu'il éprouvait à rester insensible. Il n'arrivait pas. Il n'arrivait pas. Et pourtant son regard se fit plus noir encore, presque foudroyant, alors qu'elle peinait à ne pas s'effondrer en larmes.
« Est-ce que c'est parce que tu me voyais comme plus qu'une amie ? Si je me trompe complètement je suis désolée, je me suis peut être juste fais des films, euh pardon attends je te laisse te relever, excuse moi... »
Elle eut à peine le temps de se décaler qu'il se releva, comme si le sol était brûlant. Face à elle, droit, ravagé et pourtant stable sur ses appuis, il inspira profondément. Le rouquin tentait de se calmer, pour ne pas lui cracher des mots qu'il regretterait ensuite. Mais c'était dur de ne rien dire, d'essayer de gouverner la haine envers Echo Silencieux, envers la simplicité d'esprit de Miel Givré. Et envers ce semblant d'amour qu'il éprouvait pour elle.
"Mais c'est un tout, bordel ! T'as pas compris ou quoi ? On devient comme les meilleurs amis du monde, tu me fais de faux espoirs, et quand le tien ressurgit, comme un stupide jaloux, tu cours à son secours alors que c'est LUI qui a commencé !"
La colère enflait dans sa gorge, rendant sa voix rauque et saccadée. Il n'avait jamais pensé lui dire ses mots, cette discussion n'ayant même pas eu lieu dans sa tête. Il avait voulu la barrer de sa vie, pour éviter cette souffrance, et voilà qu'elle ressurgissait comme une fleur, pensant qu'il l'excuserait pour tout le mal qu'elle lui avait fait.
"Mais le pire dans tout ça, c'est que tu ne reviens même pas me voir. Félicitations, tu es en couple ! Bravo, Miel Givré, bravo ! Mais purée, j'étais si invisible pour toi, un bouche-trou, une issue de secours pour ne pas être seule. Tu me faisais de la peine, quand tu t'était disputé avec, j'étais venu te voir. Mais que dalle pour Souffle de Flammes. On s'en fout, de lui."
Il planta son regard dans le sien, une dernière fois, puis se détourna, toujours en direction des gorges. Il reprit une nouvelle fois la parole, sans même prendre la peine de la regarder :
"Merci de m'avoir fait ouvrir les yeux sur notre amitié, ça fait plaisir."
Triste vie qu'il menait. Il l'entendait accourir derrière lui, et regrettait plus que tout que ce n'était pas lui qu'elle avait choisi. Comme si les personnes nous paraissaient davantage attirantes quand on savait qu'on ne les aurait jamais. Il avait pourtant tout eu pour lui plaire, Mais elle s'était détournée, et quand son petit couple s'était formé avec l'autre Echo Silencieux, elle n'avait même pas donné la peine de prendre des nouvelles. Et c'était ça qui le rendait dingue. Dingue, dingue. Lui qui avait pensé être quelqu'un pour elle s'était trompé totalement, et ça lui faisait si mal. Ca lui détruisait le cœur à une puissance qu'il n'aurait jamais, au grand jamais, imaginé.
« Attention Souffle de Flammes ! »
La douce voix mélodieuse de Miel Givré résonna dans les oreilles du rouquin, qui était bien décidé à ne pas écouter un seul mot de ce qu'elle dirait. Même son ton angoissé ne l'intrigua pas.
C'est donc avec grande surprise qu'il sentit son corps se percuter dans le sien, l'entraînant dans une longue dégringolade entre les fleurs qui venaient à peine de s'ouvrir. Ils se frayèrent, l'un contre l'autre, un chemin dans l'herbe verdoyante, écrasant les fougères.
Après quelques mètres de chute libre, ils s'arrêtèrent enfin. Souffle de Flammes avait le souffle coupé, et n'eut pas le temps de pousser un grognement agacé envers la guerrière. Qui s'amusait énormément de la situation, et qui se mit à lui rire au nez. Le matou aussi, quelques lunes avant, se serait mis à rire aux éclats avec elle, dans l'espoir de la séduire encore et toujours. Mais aujourd'hui, il en avait ras le bol de son manque constant de sérieux, de cette aptitude à toujours voir le positif dans le négatif.
« Excuse-moi mais tu vas beaucoup trop vite pour moi, j'ai pas des pattes aussi grandes que les tiennes tu le sais pourtant »
Ah oui, il le savait. Et c'était bien pour ça qu'il l'avait distancé si rapidement, pour espérer être tranquille un instant. Il planta son regard dans le sien, tentant tant bien que mal d'être insensible à cette lueur toujours autant chaleureuse qui l'avait fait fondre. C'était dur de devoir lui résister, mais pour toute la douleur qu'elle lui avait infligée, il ne pouvait que la faire souffrir aussi. Au moins un peu.
« Je sais que tu veux pas me parler, tu veux pas m'écouter non plus ? J'ai des tas de choses à te dire », elle se jeta sur lui, pour le bloquer, si bien qu'il retomba à terre. Il n'avait pas le choix de la regarder, elle l'envoûtait comme elle avait toujours su le faire. Son beau visage était déchiré par des émotions contradictoires, colère puis tristesse. « Pardonne-moi. Je sais que je t'ai blessé. Que je t'ai fais du mal. Mais je sais pas comment j'ai fait. Je comprends pas ce que j'ai fais pour te faire du mal et je m'en rends malade. Est-ce que c'est parce que j'ai pris le parti d'Echo Silencieux plutôt que le tient quand vous vous êtes battus ? Si c'est ça je suis désolée, mais j'ai agis instinctivement, tu sais à quel point je peux suivre mon instinct sans réfléchir plus loin. Est-ce que c'est parce que je ne suis pas venue te voir après tout ça ? Parce qu'il faut que tu saches que toute cette histoire m'a complètement retourné et je savais plus où j'en étais. Ou alors... »
La colère commençait à prendre, à gonfler en lui, malgré la peine qu'il éprouvait à rester insensible. Il n'arrivait pas. Il n'arrivait pas. Et pourtant son regard se fit plus noir encore, presque foudroyant, alors qu'elle peinait à ne pas s'effondrer en larmes.
« Est-ce que c'est parce que tu me voyais comme plus qu'une amie ? Si je me trompe complètement je suis désolée, je me suis peut être juste fais des films, euh pardon attends je te laisse te relever, excuse moi... »
Elle eut à peine le temps de se décaler qu'il se releva, comme si le sol était brûlant. Face à elle, droit, ravagé et pourtant stable sur ses appuis, il inspira profondément. Le rouquin tentait de se calmer, pour ne pas lui cracher des mots qu'il regretterait ensuite. Mais c'était dur de ne rien dire, d'essayer de gouverner la haine envers Echo Silencieux, envers la simplicité d'esprit de Miel Givré. Et envers ce semblant d'amour qu'il éprouvait pour elle.
"Mais c'est un tout, bordel ! T'as pas compris ou quoi ? On devient comme les meilleurs amis du monde, tu me fais de faux espoirs, et quand le tien ressurgit, comme un stupide jaloux, tu cours à son secours alors que c'est LUI qui a commencé !"
La colère enflait dans sa gorge, rendant sa voix rauque et saccadée. Il n'avait jamais pensé lui dire ses mots, cette discussion n'ayant même pas eu lieu dans sa tête. Il avait voulu la barrer de sa vie, pour éviter cette souffrance, et voilà qu'elle ressurgissait comme une fleur, pensant qu'il l'excuserait pour tout le mal qu'elle lui avait fait.
"Mais le pire dans tout ça, c'est que tu ne reviens même pas me voir. Félicitations, tu es en couple ! Bravo, Miel Givré, bravo ! Mais purée, j'étais si invisible pour toi, un bouche-trou, une issue de secours pour ne pas être seule. Tu me faisais de la peine, quand tu t'était disputé avec, j'étais venu te voir. Mais que dalle pour Souffle de Flammes. On s'en fout, de lui."
Il planta son regard dans le sien, une dernière fois, puis se détourna, toujours en direction des gorges. Il reprit une nouvelle fois la parole, sans même prendre la peine de la regarder :
"Merci de m'avoir fait ouvrir les yeux sur notre amitié, ça fait plaisir."
Guerrier expérimenté
Puf/Surnom : Marsh Messages : 165Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 47
Mentor / apprenti :
Miel Givré
Sam 4 Avr 2020 - 11:46
Et tu auras été mon héros
ft. Souffle de Flammes
Un silence pesant s'installa un cours instant avant que le rouquin en sorte de ses gongs. La féline s'y attendait, rien de p=bien surprenant à ça, il avait toujours était assez impulsif alors elle s'attendait bien à en prendre plein pour son grade. "Comme les meilleurs amis du monde" ? "tu cours à son secours alors que c'est LUI qui a commencé" ? La rayée voyait Souffle de Flammes comme son ami, un ami proche qui savait lui remonter le moral. Mais elle n'avait jamais eut qu'un seul meilleur ami, et ce depuis le tout début. Elle avait couru à son secours ? Oh vraiment ? La féline s'était interposée pour éviter que cela n'aille plus loin, aussi bien pour en protéger un, que l'autre. Un combat aurait provoquer un scandale et tout deux auraient été sévèrement punis. Déjà au moment de l'incident Miel Givré avait dû supplier sa grand-mère de la laisser gérer cet incident sans qu'ils ne subissent de châtiment, les combats entre guerriers d'un même Clan étaient sévèrement punis car ils brisaient la cohésion de groupe. La rayée peinait à comprendre tout ça.
« Mais le pire dans tout ça, c'est que tu ne reviens même pas me voir. Félicitations, tu es en couple ! Bravo, Miel Givré, bravo ! Mais purée, j'étais si invisible pour toi, un bouche-trou, une issue de secours pour ne pas être seule. Tu me faisais de la peine, quand tu t'était disputé avec, j'étais venu te voir. Mais que dalle pour Souffle de Flammes. On s'en fout, de lui »
La jeune féline sentait monter en elle un sentiment bien étrange pour elle, une sensation qu'elle n'avait ressenti que rarement dans sa vie si bien qu'elle eut du mal à comprendre ce qui lui faisait voir noir. Elle était en colère. Une colère violente, ardente qui lui brûlait les coussinets. Oh pas ce genre de sensation qui donne envie de tuer et d'écorcher absolument tout sur son passage, elle n'était pas suffisamment sanguine pour avoir ce genre de pulsion. Ce genre de pulsation au sein de son cœur qui lui donnait envie d'hurler, d'insulter, qui lui faisait voir la vie d'une autre façon. Le monde tournait-il donc autour du rouquin ? Oh mais oui il était le seul à avoir souffert. Miel Givré n'avait pas passé des nuits entières à angoisser en cherchant comme faire et quoi dire, à l'un comme à l'autre. Et lorsqu'elle avait compris ses sentiments, elle avait simplement été voir celui qui était le plus important pour elle.
Bien sûr qu'Echo Silencieux avait été sa priorité, comment aurait-il pu ne pas l'être ? Ils se connaissaient depuis tant de lunes maintenant, ils étaient meilleurs amis depuis tout ce temps, comment aurait-il pu être moins important que Souffle de Flammes ? Mais pour autant, la rayée aimait beaucoup Souffle de Flammes. Sous ses airs de dragueurs invétéré, le rouquin était un chat très attachant. Il était gentil, drôle et savait être présent dans les mauvais moments.
« Tu connaissais ma relation avec Echo Silencieux avant même qu'on soit amis, tu ne peux pas faire comme si tu ignorais tout ça. Comme tous les autres t'as dû le savoir avant moi ce qu'il ressentait pour moi. Tu peux pas dire que j'ai couru à son secours alors que j'ai mis des lunes à lui parler à nouveau », et puis la rayée en eut tout simplement marre, d'un seul coup, d'un coup de sang, « Et puis merde j'ai pas à me justifier ! J'étais perdue, d'accord ? Alors oui j'ai mis du temps à venir te voir, parce que j'avais la moindre idée de ce que je devais te dire, je savais même pas pourquoi vous vous étiez battu et tu t'es pas démené non plus pour venir t'expliquer donc mon amitié t'importait pas tant que ça non plus hein ? Tu me parles d'amitié, mais est-ce que tu m'as vu au moins une fois comme une amie ? Je te parle comme une vraie amie, à qui on peut se confier, à qui on peut parler ? Parce que pour moi c'était le cas. Moi je te voyais comme mon ami, un matou dragueur sur les bords mais avec un gros cœur et beaucoup d'humour caché derrière tout ça. Mais apparemment je suis pas si importante que ça pour toi », Miel Givré était en colère, ses poumons sifflaient un grognement mince et aigu alors que ses pupilles étaient devenues rondes comme des billes, « Tu as déjà eu des amis avant moi ? De vrais amis je veux dire, pas des conquêtes qui te couraient après ou des mâles jaloux qui voulaient savoir tes techniques. Parce que quand on est ami avec quelqu'un on doit apprendre des choses. On apprend des choses sur l'autre, mais on en apprend beaucoup sur soi. La première chose à apprendre, c'est le pardon. Tu as provoqué le chat que j'aime le plus en ce bas monde et il t'a attaqué. Je vais pas m'excuser de ça vu que tu l'as provoqué, même si il n'aurait pas dû agir ainsi je suis d'accord. Mais met toi à ma place deux secondes. Je n'avais pas conscience de ce que je ressentais, j'étais perdue entre Echo Silencieux qui m'ignorait et toi qui étais si gentil avec moi, tu crois peut être que c'était facile ? Tu crois peut être que je n'ai pas souffert de tout ça moi ? Tu crois juste que c'est le bonheur en rose juste parce que je suis en couple ? », la féline lâcha un dernier grognement avant de tourner les talons, « Finalement c'est toi qui m'ouvre les yeux, tu n'as jamais voulu être ami avec moi visiblement. C'est moi qui t'ai fais du tort ? Et bien le monde ne tourne pas autour de toi, réfléchis un peu au mal que tu as pu faire toi aussi et ce jour là vient me voir si tu es près à accepter mes excuses. Je ne peux rien faire de plus que de m'excuser. Si tu ne me pardonnes pas, c'est que tu n'as tout simplement jamais tenu à notre amitié, auquel cas je vais souffrir de la perte d'un ami à sens unique pour le restant de ma vie. Je ne suis plus à ça près après tout »
Puis la rayée s'installa, calmant son rythme cardiaque comme elle le pouvait. Sa queue vint enrouler ses fines pattes et son regard se plongea dans celui du rouquin. On aurait pu penser y lire de la colère envers le mâle. Et pourtant derrière ses pupilles arrondit, tout ce que l'on voyait était de la tristesse dissimulée sous une tonne d'empathie et de nervosité. Miel Givré pensait qu'ils étaient tous fautif dans cette histoire. Elle n'aurait pas dû mettre si longtemps à aller leur parler, à l'un comme à l'autre. Echo Silencieux n'aurait jamais dû s'en prendre à Souffle de Flammes. Et le rouquin n'aurait pas dû provoquer le blanc alors qu'il connaissait pertinemment ses sentiments pour la féline rayée. La chasseuse reconnaissait ses torts. Mais lui ne semblait pas près à reconnaître les siens. Jamais elle n'aurait pensé qu'il agisse ainsi, de façon égoïste. Tout le monde avait souffert dans cette histoire, pourquoi croire que lui seul avait été blessé par tout ça ?
« Tu vas avoir des choses à dire, j'en suis sûre, alors vas-y je t'écoute. De toute manière tu vas encore me dire des choses agressives et tout simplement méchantes. Tu vas encore me dire que tout est de ma faute, et que tu as souffert par ma faute. Et c'est pas un scoop. Alors vas-y je t'en pries, si ça peut au moins soulager ta conscience fais toi plaisir. J'aurais au moins fais de mon mieux jusqu'à la fin de notre amitié et je n'aurais pas de regret. J'aurais tout fait pour que tu me pardonnes. »
Kayl pour Marshmallow only
Jeune recrue
Puf/Surnom : Nono Messages : 44Souffle de Flammes
Mer 6 Mai 2020 - 20:08
Devant ses yeux ronds de colère, Miel Givré s'emporta. Pour la première fois de sa vie, il découvrait derrière cette apparence qui lui avait tant plu, derrière ces yeux bleus qu'il avait tant regardés, la colère. Depuis le début, de leur rencontre à aujourd'hui, c'était la première qu'elle s'en prenait à lui. Et contrairement à ce qu'il aurait pu pensé, il ne lui en voulait pas. Non, elle crachait tout son venin sur lui, parce qu'il avait toujours été le plus misérable des deux. C'était de sa faute à lui si tout cela arrivait, il le savait. Ca le faisait souffrir de la voir si mal, et pourtant les mots qu'elle balbutiait par peine à cause de la haine l'effleuraient à peine. Même les compliments cachés sous ses défauts n'arrivaient pas à le faire souffrir.
Tenaillé par ce désir de lui dire de se taire, de la frapper jusqu'à ce que silence s'ensuive, et de ce besoin si soudain de vouloir la réconforter, il ne bougeait pas. Seul ses prunelles de jais la fixaient, passant de son œil droit à son œil gauche, sentant la douleur dans son regard. Souffle de Flammes était embrasé. Il se consumait doucement, regrettant ces faits et gestes, et surtout l'importance qu'il lui avait donnée. Elle ne valait pas cet amour qu'il ressentait pour elle. Elle était ingrate et en avait tiré profit. Pour une fois, c'était lui le blessé et pas les autres. Sa fierté en avait pris un sacré coup, mais plus que ça, c'était son cœur qui partait en miettes. Il voulait qu'elle disparaisse. Tout du moins qu'elle se taise. Que son discours qui lui paraissait infini se termine par un point final et qu'elle lui tourne le dos une bonne fois pour toutes.
Il vivrait dans le regret, mais non dans la souffrance. La vie lui serait moins rose, quand il ne la verrait plus sourire pour lui. Mais il ne broierait plus du noir comme il avait si souvent l'habitude de le faire ces journées à cause d’elle et d’Echo Silencieux. Il se contenterait de poser une patte devant l’autre, de tourner la page. C’était tout ce qu’il pourrait faire. Même si ça lui arrachait le cœur.
Elle attendait une réponse. Vibrante d’émotion, Miel Givré le fixait, encore furieuse et pleurnicharde. La colère en lui aussi enflait doucement, annonçant qu’il risquait de dire ce qu’il ne n’aurait pas voulu. L’œil vif, haineux, il lui tourna le dos et prit la route pour les gorges. Ses pattes le portaient plus que son esprit ne l’emmenait : c’était un simple automatisme, de suivre cette route qu’il n’avait pourtant pas tant que ça emprunté. Le bruit sourd du silence résonnait au fond de ses oreilles, alors qu’il essayait de taire et de ne pas entendre les mots qu’elle avait dit qui tourbillonnaient dans son esprit. Il l’avait vue comme une amie. Certes, c’était par défaut, et pourtant elle avait été pour lui une réelle source de bonheur, même s’il n’avait pas pu accomplir avec elle ce qu’il aurait voulu.
Elle lui avait rebalancé avec violence tout ce qu’il lui avait dit alors qu’ils n’étaient que tous les deux. Elle avait été une oreille attentive pour lui, et voilà qu’elle lui crachait au visage tout ce qu’il avait osé lui confier. Qu’il n’avait pas eu énormément, pour ne pas dire qu’il n’en avait pas eu, d’amis. Il était trop différent, trop dragueur, trop sûr de lui. Il était trop. De trop. Il n’avait pas sa place ici. Il ne l’avait jamais eue.
Alors que le ravin était non loin d’eux, si dangereux et si proche. Le vide les entourait, et il ne se préoccupait nullement de leur patrouille. Ils étaient allés, tous les deux, sans s’entretuer, là-bas, et ils auraient pu revenir. Mais bien sûr, leur discussion n’était pas terminée. C’était à lui de renvoyer la balle, de blesser cette féline comme elle l’avait blessé. Souffle de Flammes s’avança vers elle, et, par un mouvement de recul qui lui brisa le cœur (ainsi elle avait peur de lui), Miel Givré dérapa et ses pattes arrière tombèrent dans le vide.
Malgré la rancune, le rouquin n’hésita pas une seule seconde, et l’attrapa par la nuque, comme un chaton. Arc-bouté sur lui-même pour ne pas flancher et tirer ce poids qui l’entraînait vers la mort, il tira d’un coup sec. Les lunes avaient forgé sa silhouette, si bien que ramener la belle ne lui fut d’aucun effort. Il n’avait pas prévu cette facilité, et ce fut lui qui chuta. A cause du sol qui s’effondrait sous ses pattes. Il s’était cru plus loin de ça de la gorge, et même quand ses griffes effleurèrent le sol rocailleux, il ne put se rattraper.
Il allait mourir.
Il s’était préparé au choc, et pourtant, après de longs mètres de chutes, le bruit sourd de ses os qui se brisaient comme ceux des souris qu’il chassait lui arracha un hurlement de douleur. Sa tête lui faisait affreusement mal, et il ne parvenait plus à respirer. Son poitrail, compressé par la chute et la douleur, ne parvenait plus à récupérer l’air, si bien que le hurlement laissa place à un râle haletant.
Le sang coulait de part et d’autre, et ses pattes formaient des angles étranges. Un roulement de tambour résonnait dans son crâne. Il était presque mort. Après un temps qu’il ne put compter, il sentit la présence de Miel Givré. Il lui restait quoi ? Quelques minutes à vivre. Malgré la souffrance qu’elle et la chute lui avaient infligées, il lâcha un pauvre sourire désabusé. Il voulait à tout prix finir cette conversation, plus doucement, maintenant que sa gorge ne lui permettait plus de crier. La voix haletante, il chuchotait :
« Je t’ai toujours vue comme une amie. J’aurai … aimé plus, oui, mais c’était tout ce que tu m’avais offert. C’était déjà trop pour moi. J’ai … J’ai toujours été à côté de la plaque tout le temps. Je crois que je n’ai jamais choisi les bonnes personnes. Ni à aimer, ni à apprécier, ni contre qui me battre. »
Il s’arrêta, une grimace déformant son visage habituellement rieur. Après quelques instants de pur silence, il reprit :
« J’ai toujours été de trop. Je sais bien que je n’ai jamais été à la hauteur de tout le monde. Je me suis pris un air, parce que, tu sais, c’était la seule manière de me faire remarquer. Et ça me faisait un bien fou. De ne pas être celui que je suis. J’ai toujours été sincère avec toi, Miel, et je suis très déçu que tu me vois comme quelqu’un de malhonnête. Peut-être et même sûrement que t’avoir rencontrée a été malsain pour moi. Je ne suis même pas désolé si je te blesse, parce que je vais mourir malheureux. Ni l’un ni l’autre était dans mes projets. Et tu sais quoi ? D’après toi je suis méchant. Et ça me fait encore plus mal que tout le reste. Parce qu’on me trouver tous les défauts du monde, mais pas ça. Je fais tout pour ne pas faire de mal. Je suis resté loin de toi, pour ne faire du mal à personne : ni à toi, ni à Echo Silencieux. Et si j’ai le malheur de dire que je ne voulais sûrement pas me faire de mal à moi-même, tu vas sûrement me traiter d’égoïste. »
Son regard était dur. Il était blessé, ça se voyait, se ressentait dans ce corps tout mutilé. Il finit par quelques mots, sachant bien qu’il résisterait encore un peu. La douleur devenait plus forte encore, mais il tiendrait le coup.
« Mais est-ce que les méchants sauvent ceux qui les rendent malheureux pour atterrir au Clan des Etoiles à leur place ? ».
Tenaillé par ce désir de lui dire de se taire, de la frapper jusqu'à ce que silence s'ensuive, et de ce besoin si soudain de vouloir la réconforter, il ne bougeait pas. Seul ses prunelles de jais la fixaient, passant de son œil droit à son œil gauche, sentant la douleur dans son regard. Souffle de Flammes était embrasé. Il se consumait doucement, regrettant ces faits et gestes, et surtout l'importance qu'il lui avait donnée. Elle ne valait pas cet amour qu'il ressentait pour elle. Elle était ingrate et en avait tiré profit. Pour une fois, c'était lui le blessé et pas les autres. Sa fierté en avait pris un sacré coup, mais plus que ça, c'était son cœur qui partait en miettes. Il voulait qu'elle disparaisse. Tout du moins qu'elle se taise. Que son discours qui lui paraissait infini se termine par un point final et qu'elle lui tourne le dos une bonne fois pour toutes.
Il vivrait dans le regret, mais non dans la souffrance. La vie lui serait moins rose, quand il ne la verrait plus sourire pour lui. Mais il ne broierait plus du noir comme il avait si souvent l'habitude de le faire ces journées à cause d’elle et d’Echo Silencieux. Il se contenterait de poser une patte devant l’autre, de tourner la page. C’était tout ce qu’il pourrait faire. Même si ça lui arrachait le cœur.
Elle attendait une réponse. Vibrante d’émotion, Miel Givré le fixait, encore furieuse et pleurnicharde. La colère en lui aussi enflait doucement, annonçant qu’il risquait de dire ce qu’il ne n’aurait pas voulu. L’œil vif, haineux, il lui tourna le dos et prit la route pour les gorges. Ses pattes le portaient plus que son esprit ne l’emmenait : c’était un simple automatisme, de suivre cette route qu’il n’avait pourtant pas tant que ça emprunté. Le bruit sourd du silence résonnait au fond de ses oreilles, alors qu’il essayait de taire et de ne pas entendre les mots qu’elle avait dit qui tourbillonnaient dans son esprit. Il l’avait vue comme une amie. Certes, c’était par défaut, et pourtant elle avait été pour lui une réelle source de bonheur, même s’il n’avait pas pu accomplir avec elle ce qu’il aurait voulu.
Elle lui avait rebalancé avec violence tout ce qu’il lui avait dit alors qu’ils n’étaient que tous les deux. Elle avait été une oreille attentive pour lui, et voilà qu’elle lui crachait au visage tout ce qu’il avait osé lui confier. Qu’il n’avait pas eu énormément, pour ne pas dire qu’il n’en avait pas eu, d’amis. Il était trop différent, trop dragueur, trop sûr de lui. Il était trop. De trop. Il n’avait pas sa place ici. Il ne l’avait jamais eue.
Alors que le ravin était non loin d’eux, si dangereux et si proche. Le vide les entourait, et il ne se préoccupait nullement de leur patrouille. Ils étaient allés, tous les deux, sans s’entretuer, là-bas, et ils auraient pu revenir. Mais bien sûr, leur discussion n’était pas terminée. C’était à lui de renvoyer la balle, de blesser cette féline comme elle l’avait blessé. Souffle de Flammes s’avança vers elle, et, par un mouvement de recul qui lui brisa le cœur (ainsi elle avait peur de lui), Miel Givré dérapa et ses pattes arrière tombèrent dans le vide.
Malgré la rancune, le rouquin n’hésita pas une seule seconde, et l’attrapa par la nuque, comme un chaton. Arc-bouté sur lui-même pour ne pas flancher et tirer ce poids qui l’entraînait vers la mort, il tira d’un coup sec. Les lunes avaient forgé sa silhouette, si bien que ramener la belle ne lui fut d’aucun effort. Il n’avait pas prévu cette facilité, et ce fut lui qui chuta. A cause du sol qui s’effondrait sous ses pattes. Il s’était cru plus loin de ça de la gorge, et même quand ses griffes effleurèrent le sol rocailleux, il ne put se rattraper.
Il allait mourir.
Il s’était préparé au choc, et pourtant, après de longs mètres de chutes, le bruit sourd de ses os qui se brisaient comme ceux des souris qu’il chassait lui arracha un hurlement de douleur. Sa tête lui faisait affreusement mal, et il ne parvenait plus à respirer. Son poitrail, compressé par la chute et la douleur, ne parvenait plus à récupérer l’air, si bien que le hurlement laissa place à un râle haletant.
Le sang coulait de part et d’autre, et ses pattes formaient des angles étranges. Un roulement de tambour résonnait dans son crâne. Il était presque mort. Après un temps qu’il ne put compter, il sentit la présence de Miel Givré. Il lui restait quoi ? Quelques minutes à vivre. Malgré la souffrance qu’elle et la chute lui avaient infligées, il lâcha un pauvre sourire désabusé. Il voulait à tout prix finir cette conversation, plus doucement, maintenant que sa gorge ne lui permettait plus de crier. La voix haletante, il chuchotait :
« Je t’ai toujours vue comme une amie. J’aurai … aimé plus, oui, mais c’était tout ce que tu m’avais offert. C’était déjà trop pour moi. J’ai … J’ai toujours été à côté de la plaque tout le temps. Je crois que je n’ai jamais choisi les bonnes personnes. Ni à aimer, ni à apprécier, ni contre qui me battre. »
Il s’arrêta, une grimace déformant son visage habituellement rieur. Après quelques instants de pur silence, il reprit :
« J’ai toujours été de trop. Je sais bien que je n’ai jamais été à la hauteur de tout le monde. Je me suis pris un air, parce que, tu sais, c’était la seule manière de me faire remarquer. Et ça me faisait un bien fou. De ne pas être celui que je suis. J’ai toujours été sincère avec toi, Miel, et je suis très déçu que tu me vois comme quelqu’un de malhonnête. Peut-être et même sûrement que t’avoir rencontrée a été malsain pour moi. Je ne suis même pas désolé si je te blesse, parce que je vais mourir malheureux. Ni l’un ni l’autre était dans mes projets. Et tu sais quoi ? D’après toi je suis méchant. Et ça me fait encore plus mal que tout le reste. Parce qu’on me trouver tous les défauts du monde, mais pas ça. Je fais tout pour ne pas faire de mal. Je suis resté loin de toi, pour ne faire du mal à personne : ni à toi, ni à Echo Silencieux. Et si j’ai le malheur de dire que je ne voulais sûrement pas me faire de mal à moi-même, tu vas sûrement me traiter d’égoïste. »
Son regard était dur. Il était blessé, ça se voyait, se ressentait dans ce corps tout mutilé. Il finit par quelques mots, sachant bien qu’il résisterait encore un peu. La douleur devenait plus forte encore, mais il tiendrait le coup.
« Mais est-ce que les méchants sauvent ceux qui les rendent malheureux pour atterrir au Clan des Etoiles à leur place ? ».
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