Un grand rêve pour un petit chat Feat Feuille de Clémentine

En ce moment, on a une drôle de météo.
En me levant ce matin, il y avait un grand soleil dehors alors qu’on a eu une nuit terrible. La pluie martelait le sol avec férocité et ce, pendant une bonne partie de mon sommeil. J’aime le bruit des gouttes qui s’écrasent sur le sol mais à cause du vent tourné en direction de la tanière des guerriers, la moitié des chats étaient au fond. Bref, on était tous collés, entassés. Je me suis réveillée avec une patte inconnue sur le flanc, bref, un carnage. C’est donc pour cela que ce beau ciel ensoleillé m’étonne un peu. Sûrement qu’elle vient de là, l’expression “Le calme avant la tempête”. Je réfléchis au sens de l’expression, quelques secondes. Ah, bah non, du coup. C’est l’inverse ! Quelle idiote, je dis n’importe quoi. C’est la patte dans la figure qui m’a perturbée, j’ai pas l’habitude de me réveiller dans une position pareille.
Est-ce que c’est la faute de tous ses déchets humains que la météo change radicalement ces derniers temps ? Je sais que je n’ai pas beaucoup connu la vie, que je n’ai qu’une vingtaine de lunes mais pour en avoir discuter avec les anciens, je pense qu’il faut sérieusement s’inquiéter. A leur époque, les étés étaient brûlants et les hivers, glaciales. Depuis cette année, voir l’année de ma naissance, j’ai l’impression que tout stagne. Assise dans le camp, j’observe aux alentours. A vrai dire, je m’ennuie et c’est pour cela que cette question trotte autant dans mon esprit. Les anciens doivent en avoir marre de moi, ça fait plusieurs jours que je leur rend visite pour en discuter avec eux alors qu’ils s’en foutent. Bon, ils aiment la compagnie, donc ils me racontent leurs jeunesses. Ils s’étalent un peu trop là-dessus d’ailleurs, mais ça, c’est un détail. Est-ce que notre lieu de vie est en danger ? Si oui, comment je peux l’aider ? Parce que ramasser les ordures, c’est bien beau mais je ne peux me servir que de ma gueule pour les déplacer jusqu'à la ville. Donc, déjà, c’est long et en plus, c’est immonde comme goût ! Il faut que je trouve une solution. Et ce n’est pas en restant assise que je vais la trouver.

Je me lève, rapidement. Je ne vois plus rien pendant un court instant, donc je m’arrête, attendant que ma vue revienne. J’ai l’habitude, il faut que j’arrête de me lever comme une folle à chaque fois. Et pourtant, je continue de le faire alors que je me répète constamment qu’il faut que j’aille plus doucement. Au moment où je commence à apercevoir la lumière du jour, une petite masse vient s'écraser contre moi. Je n’étais pas prête à ce que quelqu’un me percute, je manque de peu de me prendre le sol mais la force dans mes pattes arrière me retiennent. Mon regard s’abaisse vers le chaton. Je me doutais que c’était un petit qui m’avait bousculé, ce dernier semble terrifié. Croit-il que je vais le punir ? Il s’excuse en balbutiant. Je souris tendrement, avant d’avoir un petit rire. Il est mignon. D’un signe de la tête, je lui assure qu’il n’y a pas de mal et que je n’ai rien de cassé. Je me couche, afin d’être à la même hauteur que lui puis l’examine discrètement et rapidement, afin de reprendre la parole. Son duvet blanc et roux me dit quelque chose.

- Tu es le fils de Tempête de Rosée, non ? Nos mamans étaient ensemble lors de leur apprentissage. Ta maman rendait souvent visite aux miennes quand j’étais encore à la pouponnière.

Penser à Fragrance des Roses me fait mal mais je continue de sourire au chaton tout de même. Je ne peux pas me plaindre, certains chats n’ont plus de parents, moi, il m’en reste un. Enfin, en parents adoptifs. Incroyable tout de même, j’ai eu 4 parents dans ma courte vie, un est mort tandis que deux ont disparus. Mon regard divague légèrement puis se focus sur Petit Givre. J’avais oublié son nom mais il m’est revenu en pensant à tout ça. Va savoir pourquoi. Je regarde le papillon s’éloigner de nous lentement. Il s’envole, de plus en plus haut et de plus en plus loin. Je le regarde s’en aller, pensive.

- T’as failli l’avoir ! Tu seras un chasseur hors-pair, comme ton papa, j’en ai aucun doute. Tu crois qu’il s’envole où comme ça, ce petit papillon ?

Mon regard se redirige vers le petit mâle. Un petit sourire au coin des babines, j’essaye de penser à du positif.

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