ANARCISS POUR EPICODE

Deux nouvelles têtes venaient de faire leur apparition sur le territoire. Je n'ai pas eu le temps de les voir. L’une d’entre elles se trouve chez Aètos, le guérisseur. L’autre un mâle qui semblait chercher sa place restait près de la sortie près à bondir dehors si on venait lui parler. Je suis ce qu’on appelle une chasseuse. Je chasse et je me bats pour ma tribu. Étant un chat sauvage, il doit savoir chasser également. Je trouve qu’il est toujours plus agréable de chasser en compagnie de quelqu’un d’autre. J’aime connaitre de nouvelles personnes également. Je vais donc aller lui demander s’il veut bien m’accompagner pour aller chasser. Je pourrais apprendre à le connaître et il pourrait se décoincer également. Il a l’air de ne pas se sentir à sa place. Rendre les autres à l'aise, c'est l’une de mes spécialités. Je me dirige d’un pas élégant vers le dit chat dont je parle depuis tout à l’heure. La journée est parfaite pour une partie de chasse. Tout ceci sera très amusant. Rendue devant lui, je le regarde. Il ne semble pas vouloir fuir, alors j’ouvre ma mâchoire et lui demande:

«Bonjour, je suis Hanaé fuyant les Nuages, je suis chasseuse pour la troupe. Tu as envie de venir chasser en ma compagnie? »

Cela n’était pas vraiment une question puisque j’avais déjà pris la décision que nous irions chasser. Elle était aimable, mais elle savait ce qu’elle voulait. Elle poussa donc le jeune mâle vers la sortie du camp et lui montra le chemin jusqu’à la forêt. Il était maintenant l’heure de chasser. Avant, elle voulait en savoir un peu plus sur le mâle qui l’accompagnait. Elle s’assit et lui demanda de décliner son identité.

ANARCISS POUR EPICODE

Je n’avais pas fait attention à mon environnement, trop concentrée sur l’inconnue que j’essaie d’apprendre à connaître. Il était vrai que les sons si particuliers de la forêt ne se faisaient pas entendre. J'aurais dû être plus prudente. Il m’arrivait quelquefois d’oublier de faire attention aux ennemies qui étaient souvent dans la forêt. Cependant, il était vraiment rare de les retrouver aussi près du camp. Je devais absolument trouver si c’était un solitaire qui était dans les barrages et qui serait probablement fort facile à faire fuir ou un escogriffe qui serait plus compliqué. Je ne connais aucunement les talents du mâle qui m’accompagne. Je vais devoir me débrouiller seul. Il ne sait sûrement pas comment se battre. Même s’il est capable de se battre, les combats contre un chat qui ne craignait pas la mort et qui ne faisait cela que pour voir le sang couler étaient fort différents de ceux pour protéger son territoire. L’odeur du chat sauvage fut facile à trouver. Il n’était pas difficile d’oublier l’odeur des chats de la troupe pour se consacrer sur celle que l’on cherchait. Je n’avais pas très envie d’être obligé de protéger quelqu’un en même temps de me battre surtout que le combat n’était pas l’une de mes spécialités. J’aurais tant aimé que Topazu soit présent. Il était plus fort que moi au combat. Je me tournai vers mon compagnon de chasse et lui lança:

« Si tu ne sais pas te battre, reste ici, je ne pourrais pas te protéger en même temps que me battre. »

Alors que j’allais partir à la recherche de notre compagnon indésirable, l’odeur de celui-ci ce fut plus forte. Il nous avait retrouvés. Au sourire qu’il faisait, il n’était pas seulement de passage. Il était présent pour nous tuer. Il ne semblait par contre pas très en forme. Plusieurs de ses blessures semblaient infectées. Il n’avait pas dû savoir comment les soigner. Cela semblait plus facile que je ne le croyais au complet. Je me mis donc en position de combat et attendit son attaque. Malgré, ses blessures, il était facile et réussit à s'aplatir au sol près à m’arracher la gorge. J'essayais en vain de le faire tomber de mon dos. Je fermai les yeux, priant pour ne pas mourir aujourd’hui.

ANARCISS POUR EPICODE

Le poids sur mes épaules disparut d’un coup. Le dangereux mâle venait d'atterrir au sol poussé par une force inconnue. Je compris après coup que c’était l’inconnu qui venait d’attaquer l’escogriffe. Il ne semblait pas avoir réussi à lui faire de blessure assez intense pour le faire arrêter et déguerpir. Le mâle qui venait de la sauver partie en ligne droite et disparu suivit de près par l’escogriffe qui semblait être plus en colère depuis qu’il s’était fait plaquer au sol. Je devais les rattraper avant qu’il ne quitte la forêt. De cette façon, il serait plus facile de grimper dans les arbres pour se sauver. La plupart des escogriffes étaient faits de muscle et vivaient pour le sang. Je partis donc à la rescousse de son camarade de chasse. L’odeur de sang de l’ennemi emplissait l’endroit, il n’était pas très compliqué de suivre sa trace. Malgré leur longueur d’avance, je réussis à les rattraper et pu sauter sur le dos de l’ennemi. La surprise eut le dessus sur le mâle au pelage noir qui tomba sous mon poids. Ainsi, je pus l’attaquer à la gorge et réussi à l’achever. Le goût du sang me remplit la bouche. Il était rare pour moi d’avoir du sang d’autre chose que de mammifères ou d'oiseaux dans la bouche. Plus j'essayais de me débarrasser de ce goût de fer, plus elle semblait vouloir rester. Le mâle qui venait de la région des clans m’avait rejoint pendant que j’essayais de me débarrasser de cette saveur. Lorsque j'eus abandonnée l’idée de me mettre autre chose dans la bouche, je me retournai vers lui et lui demandai:

« Maintenant que nous ne sommes plus les proies, tu veux chasser ? »

ANARCISS POUR EPICODE

Le jeune mâle prit les devants et décida qu’il voulait faire la traque. Je compris bien assez vite que mon camarade de chasse voulait s’éloigner le plus possible du corps qui gisait derrière nous, puisqu’il laissa passer plusieurs proies qui passaient près de nous. Je ne fis point de commentaire, la vue d’un cadavre et du sang pouvait parfois être traumatisante surtout les premières fois. Tous les apprentis passaient par cette étape. J’avais même dû aider Topazu à passer par-dessus sa peur de devenir un meurtrier sans scrupule lorsqu’il m’avait sauvé en tuant un escogriffe. Je ne dis pas qu’il est simple de passer par-dessus le fait que l’adversaire que nous devions parfois tuer était un chat, j’avais moi-même eu du mal à m’en remettre la première fois qu’on avait tué un escogriffe devant mes yeux. Je restai donc silencieuse pour laisser le temps au solitaire de reprendre ses esprits. Rendu à une bonne distance, du cadavre de notre ennemi, le chat au pelage noir prit en chasse ce qui semblait être un rongeur assez dodu. Je le laissai s’élancer à la poursuite de sa proie. Il ne servait à rien de courir derrière lui pour le suivre. En l’absence de mes mouvements, il sera plus facile également de ne pas effrayer sa proie. Je lui suivis, donc de loin et lorsque je me fus assuré qu’il l’avait tuée, je sortis d’entre les branches. Le mâle me regarda un sourire aux lèvres en disant:

« Belle prise, non? Entre nous, je m'améliores à ce petit jeu.»

Je lui rendis son sourire et lui répondis:

« Bien joué, c’est en pratiquant qu’on devient bon. Ça n’a pas paru que tu étais encore en train d’apprendre. Tu as su choisir la technique idéale pour le rongeur que tu chassais. C’est une excellente nouvelle. »

Je le regardai retirer les quelques brindilles qui souillaient son pelage. Je levai les yeux au ciel et remarquai que le soleil avait bien entamé sa descente. Il faudrait retourner au camp très bientôt, mais il avait encore le temps. En plus, je connaissais ses bois comme ma poche. Je m’assis devant le mâle noir et lui dits:

« Tu sais, si jamais tu as envie de parler de ce qui s'est passé ce matin, j’ai toujours les oreilles grandes ouvertes. »

Je lui souris, il était parfois difficile de parler de nos peurs et nos craintes.