Une existence.

Vous connaissez ce moment où tout semble mal aller? Que même lorsque vous voulez aider, la souffrance de la personne vous frappe de plein fouet et vous tire malgré tout un peu plus vers le bas? J'ai rêvé. Tant. À un point inimaginable. J'ai tant espere, voyez-vous, à un point où je n'ai plus goutte d'espoir. Et a cette heurre tardive, alors que la panique menace de m'engloutir, je ne vois pas d'autres solutions que de vous écrire ça.  Si le racontage de vie ne vous intéresse pas, ne lisez pas ce qui suit.

J'étais une petite fille prometteuse. Joyeuse, qui sautait partout et se fichait de tout aussi. J'ai vecu en campagne durant les trois premières années de ma vie, les seules dont je souhaite me souvenir. Et puis boum, démenagement obligatoire, imposé par l'homme ayant le culot de se pretendre père. Et alors, nous sommes venus à Montréal. Dans un quartier perdu. Et lorsque la nouvelle blonde vint nous chercher pour la fin de semaine chez mon père, tout bascula de nouveau. Mais cette fois-ci, c'était pire. Destructeur. Vous savez ce que ça fait de se faire retirer l'innoncence par la figure parternelle? Il m'a retiré mon enfance. Vous êtes capables de comprendre comment. Mais je n'étais pas la seule victime.

Et cela durant deux ans. Deux ans de souffrance. Je n'étais pas la seule victime, seulement, j'etais et demeure la seule qui garda sa langue. Par loyaute et maintenant par obligation. Un secret qui tent a etre révelé, mais qui est confiné au fond d'un cœur meurtri.

Et j'avais 6 ans. Enfin l'école. Ou de retour l'enfer. Intimidation. Remarques, insultes. Vols. Humilitations. Rejets. Tout est confus et si clair a la fois dans mon pauvre esprit torturé. Mais je me souviens bien du rejet presque géneral de ma personne. Durant quatre ans, personne ou presque ne me parlait pour autre chose que me faire du mal. 10 ans. J'ai eu des "amies". Relation instable. J'étais contente de ne plus être seule, mais elles étaient sûrement toutes contres moi quand je n'étais pas là. À bavarder dans mon dos, me voler, et comploter contre la personne que j'étais. Voilà ce que je me disais. Et 6 ans, février, ma maie decède. La seule personne que je considérais comme confidente.

10 ans. Le début du véritable enfer. Si à 6 ans je songeai à disparaître, voir mourir. À 10 ans, tout empira. Pour commencer, les délires. Parlons-en. J'etais convaincu dure comme fer que je contrôlais les éléments et que des esprits habitaient mes poupées jusqu'à même entraîner mon frère là-dedans. Convaincu jusqu-à écrire à propos de ça et des mondes élementaires auxquels je croyais. 4 mois de croyances avant que tout s'efface. D'un coup. Et maintenant, l'enfer réel. Un jour, dans la salle de bain, je suis là, et un vide est immense en moi. Il ne demande qu'à être comblé. Dure journée. Il me semblait même qu'une voix m'incitait à prendre cette lame et à appuyer. Et je le fis. Sans plus y retoucher. Mais ça, c'était le début de tout. D'absolument tout. Instable, ce comportement s'amplifia. Bien sûr, les adultes parlaient de préadolescence.

Et maintenant 12 ans, aout, rencontrer une fille sur internet. Identique à moi. Ayant fait des choses aussi...horribles que moi. Parler chaque jour, se connaitre, devenir dependante delle. 12 ans, septembre, école secondaire. Les critiques du primaire dans la tête, devant le miroir de la salle de bain, après le souper et puis, un geste. Un vomissement. Le début d'un nouvel engrenage. Et a l'ecole, un jour suivant, une pulsion trop forte, se précipiter hors de la vue, prsndre les ciseaux et s'acharner sur sa cheville, son mollet. Et recommencer. Et prendre une lame. Et sauter des repas. Et tomber bas. Mais avoir cette fille. Et laimer. Etrangement. Trop fort. Mais elle aussi, elle avait des problemes. Et puis parler à un etudiant en psychologie par internet. Parce que je mexprimais que par ca. Se faire dire deux termes. Paranoia et borderline.

Lui dire tout. Mes craintes, tout. Et ensuite, novembre, la fille minvita a devenir sa copine. Accepter. Etre la, mais dechanter. Des vents. Toujours des vents. Et ne rien pouvoir refuser delle. Avoir son mdp. Lui donner le mien. Lire dans ses archives une discussion recente avec son ex. Discussion frappante. Qui me fit paniquer. Et tout revint. Impression de complot, dissociation de la realite et des idees preconcues. Novembre, arriver de lecole, se connecter sur facebook, trop de choses. Le seul groupe ou jetais accepte men donnait pleins la gueule. Reveler des actions passees. Etre detestee. Bannie. Certains membres menacaient dappeler et ma mere et la police. Avoir le coeur qui battait la chamade a chaque telephone que ma mere recevait. Ma copine a rompu aussi. Difficulté a laccepter, obsession envers elle developpe.

Et tomber plus profond dans la mutilation. Pour combler le vide, et faire taire cette impression de voix. Et puis, un coup de fil a lecole. Ma mutilation, decouverte. Ma mere, au courante. Pretendre que ce nest que pour transplanter le mal des actions de mon pere de place. Promettre darreter, realiser que le poids a chuter de 8 kg en une année. Reprendre au fil des jours. 40 kg, 42 kg. Recommencer la mutilation, devenir plus instable encore quavant. Tout est rejete sur la crise dadolescence. Penser encore a son ex. Compter les jours. Se sentir observee, ne faire confiance a limite personne.

Et le temps passa. Rien de tres differente, se remttre en couple avec quelquun dautre. Fumer. Faire des surdoses. Ronpre. Se remettre em couple. Rompre. Mais toujours penser a elle, la premiere venue. Le manque destructeur, le vide ravageur. Se sengjr observé, ecouter, pister, piege. Avoir limpression de complot. Tenter darreterla mutilation, la cigarette, les medocs. 45 kg, 47 kg. 46 maintenant.

Et puis vous.
Vous qui etes la desormais.
Mine de rien, vius etes beaucoup.
Equi, Kinder, Orange, Passy, Foudry, etc.
Meme Myrtille etait beaucoup.
Et mon rat aussi, mais ca pas rapport la.
Vous ne le remarquez pas, mais vous maidez.
A tenir le coup.
A lutter. Contre tout.

Et mon rat aussi. Mon confident, mon meilleur ami. Il devient vieux et nen a plus longtemps a vivre, il me manquera tant.

Mais bref. Merci a chacun et chacune de vous.
Et retenez que je vous aime. Fort. Tres fort.
Mais surtout, un gros merci.

~ Luny.

Pssst : Pardonnez mes nombreuses erreurs.
et je sais que je n'ai pas la pire des vies. Je le sais.

Luny, Luny.... Tu es une personne fantastique, vraiment, je suis heureux de te connaître Sache qu'on est avec toi, et que je suis absolument nul pour ce genre de message, et que, si te soutenir/réconforter est la seule chose que l'on puisse faire, alors on continuera. On t'aime