Votez !
Aller en haut Aller en bas
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

WHEN COUSINS BECOME FRIENDS - ft. Kayl

avatar
Invité
Invité
 Dim 18 Oct 2015 - 22:31
WHEN COUSINS BECOME FRIENDS
Mbugi réfléchissant la Lumière & Aïdi attendant la Pluie

Née lors de l'exil, Aïdi n'a jamais pu voir à quoi ressemblait les terres de sa propre troupe. Ce grand lac, où se sont réfugiées les troupes pendant quelques temps, a été le seul endroit où elle a dormit. Les chats, rassemblés en si grand nombre, miaulaient en tout temps et embrouillait l'esprit de la petite femelle beige. Leurs propos parfois contradictoires ne l'aidait aucunement à comprendre la situation.

Aïdi Attendant la Pluie était assise près d'un grand érable. Elle observait la foule d'un oeil intrigué. Tous parlaient des misères et des épreuves qu'ils devraient surmonter. Mais dans quel but ? La chatonne ne le savait pas. Bien sûr, elle savait que cette terre n'était pas leur, mais pourquoi avait-on quitté celle qu'ils semblent tant regretter ? Pourquoi la plupart n'aimaient pas cet endroit ? Aïdi était bien ici ; les feuilles tombaient magnifiquement au rythme des petites bourrasques, craquant sous les pas et teintant le sol de pigments orangés. Le grand lac avait une surface si lisse et paisible. Quand on s'y regardait le soir on appercevait les étoiles derrière soi. Au loins, on pouvait voir une immense forêt colorée par la saison.

Jusqu'à maintenant, Aïdi n'avait pas parlé à beaucoup de gens, ceux-ci avait mieux à faire que discuter ou de jouer avec les petits. La jeune chatonne avait pourtant envie de socialiser et de s'intégrer plus à sa troupe. À sa famille. Sa solitude pesait plus lourd sur ses frêles épaules que l'inquiétude et nervosité générales.

En observant un peu plus à sa droite, elle remarqua un jeune chat qui ne semblait pas trop occupé. Elle l'avait vu plusieurs fois ; il était novice de la Troupe Embrumée. En faite, Ancre s'accrochant pour l'Éternité lui avait déjà parlé de ce novice. C'était son cousin. La chatonne avait pourtant du mal à ce rappeler de son nom. Mouli ? Gundi ? Elle ne prendrait pas de risque et ne mentionnerait pas son nom. Elle remuait ses petites pattes tachetées, hésitante. Puis, elle s'avança vers le jeune mâle. Il pourrait peut-être lui expliquer ce qui se passe ?

« Est-ce que... Est-ce que tu sais pourquoi sommes-nous ici ? »
demanda-t-elle au novice à la fourrure blanche immaculée. Évidemment elle souhaitait une réponse, mais elle espérait aussi trouver en lui un ami, quelqu'un avec qui jouer.


 

avatar
Invité
Invité
 Lun 19 Oct 2015 - 9:10
Je dors. Je le sais parce que j’ai les yeux fermés et que je suis bien au chaud blotti contre mon frère. Tout est calme. Je ne sais pas quand nous pourrons regagner nos terres, et j’espère bientôt, parce que ça me manque. Tous mes petits rituels, toutes mes escapades nocturnes et mes nuits à la belle étoile, je ne peux plus le faire à présent. C’est vraiment dommage, ici c’est agréable comme vie, le lac, tout, le gibier, la forêt. Moi j’aime bien. Alors pourquoi est-ce que mes anciennes terres me manquent autant ? Je ne sais pas. Je n’ai pas pu retourner visiter depuis que je suis allé voir le Clan du Tonnerre. C’est pas grave. J’irai plus tard, mais c’est comme si quelque chose m’attirait.

Je sais, en fait. C’est les yeux. La chatonne que j’ai croisée, elle a les mêmes yeux que Koï, mon frère qui a toujours vécu dans la Troupe Embrumée. Et ça, c’est quelque chose de pas normal qu’il faut que je découvre. Je dois trouver la vérité. Ça m’a obsédé toute la nuit mais voilà, je n’ai pas encore trouvé les mots pour en parler à Koï. Ou trouver des mots pour parler. Je ne sais pas parler, moi. Enfin, je sais parler, mais pas discuter. Mettre des phrases à la suite les unes les autres, j’en suis bien incapable. Alors je me contente de garder le silence, de rester en retrait, et les autres se demandent pourquoi je ne parle jamais. Je ne sais pas, en fait. Je ne sais rien.

Je n’ai pas pu voir les étoiles depuis longtemps. Je ne les ai qu’aperçues. Il y a constamment des nuages, et puis on a du boulot pour garnir les litières alors après une journée sans répit, on va se coucher directement. Enfin moi je fous jamais rien, je reste ici, et personne ne me dit rien parce que je suis fou à leurs yeux. Totalement inutile. Peut-être que je suis inutile, mais simplement parce qu’ils ont décidé que je l’étais. Moi, j’aurais pu aider, j’aurais pu faire quelque chose. Bien sûr, mes problèmes de coordination me gênent un peu, mais ça ne m’empêche pas de chasser ou d’accompagner une guérisseuse ou une botaniste pour chercher des plantes, ou aller avec des autres novices pour ramener de la mousse.

Mais comme on me laisse seul ici, j’en ai profité pour me tirer hier, mais aujourd’hui il y a de la garde. Donc, je fixe le ciel en me demandant pourquoi on me laisse pas redevenir une étoile, comme avant. J’étais si bien quand j’étais une étoile, moi… J’ai revu mon père Éléa, et puis après Nieza a dit que les étoiles étaient méchantes et moi je pense que mon père est pas méchant, et que moi non plus. Mais je suis revenu sur terre et j’ai commencé à douter des étoiles, mes fidèles amies qui m’ont toujours accompagné, même quand il n’y avait plus d’espoir. Et cette nuit-là elles n’étaient pas là et depuis j’avance à nouveau seul. Pourquoi ? Pourquoi m’avoir guider pour me laisser seul ensuite ?

Le ciel est encore nuageux et il va pleuvoir. Et puis un mouvement à ma gauche, et mes yeux croisent ceux, étranges, de la dernière née des Troupes. Les yeux ne veulent peut-être rien dire. Sa mère a les yeux verts et elle, elle a les yeux ambré et bleu. Mais cette lueur identique, ce n’est pas possible… Koï et Petite me… C’est à peine si je l’entends parler mais mes oreilles retiennent quand même ce qu’elle dit. Donc je l’écoute, enfin je crois. Parce que je pense à autre chose en même temps, mais ce n’est pas grave. Ça ne m’empêche pas de comprendre ce qu’elle me dit, même si moi, pour répondre, ça risque d’être un peu plus compliqué. Pas ma faute.

— Est-ce que... Est-ce que tu sais pourquoi sommes-nous ici ?

C’est vrai ça, pourquoi ? En fait, je sais très bien pourquoi. Mais elle, elle ne peut pas le savoir. Limite elle ne sait pas que c’est pas chez nous, elle qui n’a vu que ça. Mais certains l’ont dit, ou simplement évoqué. Alors, je ne réponds qu’une seule phrase, et je sais pas trop si ça correspond vraiment à ce qui s’est passé et en plus je sais très bien qu’elle va enchaîner avec d’autres questions, c’est ce que les chatons font tout le temps et c’est aussi pour ça que je déteste les chatons. Ils sont trop bavard pour moi qui ne peut pas parler. Quelques phrases, c’est déjà un effort considérable pour ma langue qui a pris l’habitude de se taire. Une seule phrase suffit généralement.

— On nous a chassé.
avatar
Invité
Invité
 Mar 20 Oct 2015 - 1:14
WHEN COUSINS BECOME FRIENDS
Mbugi réfléchissant la Lumière & Aïdi attendant la Pluie

Les yeux de l'interloqué croisèrent ceux de la Petite. Il la dévisagea un moment augmentant l'inconfort que ressentait Aïdi. Après quelques secondes d'attente qui lui parurent une éternité, le novice finit part répondre.

« On nous a chassé. »
, ce contenta-t-il de dire.

Ses mots, même peu nombreux, signifiaient beaucoup. Plusieurs pensées s'entassaient dans le crâne de la jeune femelle. Les chasseurs qui lui paraissaient si robustes auraient été vaincus ? Si oui, par qui ?  Avaient-ils été chassé par une autre troupe plus puissante ? Pourquoi aurait-on voulu nous chasser de toute façon ? Peut-être une bête à qui son instinct disait d'attaquer sans raison précise, mais il en faudrait plus qu'une pour faire fuir ces troupes. À vrai dire, ses paroles amenaient plus de questions que de réponses. Comment cela était-il supposé lui éclaircir les idées ?

Aïdi remua les oreilles, sentant une goutte de pluie tomber directement entre ses yeux. Elle releva ceux-ci vers son cousin.

« Qui a bien pu faire ça ? Qui pourrait avoir assez de méchanceté pour cela ? »


Ça lui paraissait insensé. Qui voudrait faire tant de mal aux autres ? Qui que ce soit, la chatonne espérait qu'il paie pour ça, personne ne méritait un exil comme celui-ci. Les deux tribus semblaient réellement avoir passé des aventures éprouvantes ses derniers temps. La plupart des félins que pouvait observer Aïdi avaient l'air épuisés.

Elle enroula sa queue autour de ses pattes pour se réchauffer. La pluie, refroidie par la température de la saison des feuilles mortes, augmentait considérablement et le sol terreux commençait lentement à devenir glissant. Malgré la froidure de l'averse, Aïdi savait l'apprécier. Pour elle, les gouttelettes balayaient une par une l'inquiétude et ne laissait que des bonnes choses. Comme un renouveau.
avatar
Invité
Invité
 Mar 20 Oct 2015 - 11:21
Je reste assis là, sans bouger, en pensant aux étoiles. Parce que je ne sais pas comment je me sens. Bien, j’ai l’impression. Mais en même temps, je sais que les étoiles m’ont abandonné. Elles ne m’aimaient pas tant que ça, sinon elles ne m’auraient pas laissé en plan. Pourquoi me font-elles la gueule ? J’ai rien fait moi. Si ? D’accord, j’ai douté. Ça m’est arrivé de douter d’elles plus d’une fois, à cause de Nieza surtout. Quand elle a dit que les étoiles sont méchantes. Elle avait raison finalement. Un ami ça ne t’abandonne pas. Même quand on se fait la gueule. C’est comme la famille. Moi, je n’ai pas d’amis, seulement Koï. Comme ça, je ne me ferai pas trahir.

Je pense aussi à Petite me. Parce que si ma seule famille, Koï, n’est plus ma famille, je vais me retrouver seul. Je ne veux pas. Mais il y a autre chose. Je pense que les chatons ne sont pas tous aussi chiants. Petite me était différente. Et puis j’aimais bien Thanatos, et peut-être que j’aimerai bien AÏdi aussi. Je ne suis pas sans coeur, quoi qu’ils disent. Les autres ne me connaissent pas. Ils ne jugent que ce qu’ils voient de moi. Je suis un ice-berg, moi. Je ne montre qu’une petite partie de moi. Le reste est caché dessous. Enfoui, et c’est la plus grosse partie de moi, que personne ne peut connaître. Je ne mens pas. Je leur cache juste.

Bien sûr, AÏdi n’est encore qu’une petite chatonne qui ne connaît rien à la vie. Faut dire, moi qui suis ici depuis des lunes entières, je n’en sais pas beaucoup plus qu’elle. La vie, c’est plus compliqué que la mort. Ou peut-être pas. Mais au moins la mort, c’est tranquille, on sait qu’après, y a plus rien. La vie, c’est juste pour nous faire chier. On galère bien pendant quelques lunes seulement, et puis après y a plus rien donc on a fait tout ça pour rien finalement. Enfin si, après on devient une étoile, mais je sais toujours pas si c’est les bonnes âmes qui sont récompensées, ou alors si c’est les mauvaises personnes qui sont punies. Je saurai sans doute jamais.

— Qui a bien pu faire ça ? Qui pourrait avoir assez de méchanceté pour cela ?

Toujours des questions. Bon c’est pas étonnant, mais si elle voulait des réponses, c’est pas vers moi qu’il fallait se tourner. Moi, je suis un tas de neige. Immaculé, je suis là, dans le camp, je suis inutile, je ne bouge pas et ne parle pas. C’est bien, d’être un tas de neige. Mais y a toujours quelqu’un pour venir essayer de me parler quand même. C’est dingue. Qui parle aux tas de neige ? Bon, les chatons, d’accord, et les vieux qui veulent que je me bouge. Ils ne voient donc pas que je ne suis qu’un tas de neige ? Aucune imagination ces Chasseurs. Ils se fichent bien que je sois un tas de neige ou une étoile, je dois toujours aller chasser.

Ce sont les Bipèdes la cause de tous nos malheurs. Depuis toujours. Nous, on fait rien, on est des chats, et il y a les Bipèdes, qui viennent et qui nous chassent, et ils ne font même pas exprès, ils ne savent pas que nous existons. Ils ne font pas attention à ce qui les entoure. Ils ne sont pas complètement cons, ils sont juste différents de nous. Moi, je suis différent, et finalement tout le monde est différent. Et puis il y a les Escogriffes, aussi. Eux, ce sont des chats comme nous, et pourtant ils tuent. Ils ont appris à tuer, c’est tout. Ils ne sont pas forcément méchants. Bon, peut-être que si en fait. Peu importe.

— Les Bipèdes. Ils ont empoisonné l’eau.

Maintenant, c’était l’heure du pourquoi. Et ça, tout le monde se demandait, pourquoi ils ont fait ça. Certains répondent que les Bipèdes sont idiots, et moi je ne pense pas. Ils ne savent peut-être même pas qu’ils ont empoisonné l’eau. Et les proies avec. Et tout le monde finalement, parce que les plantes buvaient l’eau, les proies buvaient l’eau et mangeaient les plantes, et nous on mangeait les proies, et on buvait l’eau. Et on récoltait aussi les plantes, mais bon. Les Bipèdes, sans s’en rendre compte, ont complètement détruit le territoire où nous vivions et nous ont contraint à tout abandonner.
avatar
Invité
Invité
 Mer 21 Oct 2015 - 19:45
WHEN COUSINS BECOME FRIENDS
Mbugi réfléchissant la Lumière & Aïdi attendant la Pluie


Mugbi ne semblait pas surpris des questions de la petite Aïdi. La jeune femelle se sentait plutôt a l'aise avec lui, même si leur rencontre ne remontait qu'à quelques minutes. Ses moustaches frémirent. Elle avait trouvé un ami, quelqu'un avec qui parler sans se faire juger. Peut-être qu'il la jugeait au fond de lui, mais il n'en laissait paraitre rien.

Elle scruta de plus près son cousin. Sa fourrure blanche immaculée était fabuleuse. Elle rappellait à Aïdi les étoiles brillantes qui restaient éveillées la nuit et qui chassait la noirceur de minuit. Lui, il brillait parmi les autres chats aux couleurs plus ternes. Il avait un regard bleu glacial qui obsédait la chatonne. Un bleu si clair, si lumineux. Il semblait scintillé malgré le décor pluvieux.

Le vent qui ébouriffait son pelage immaculé guidait la pluie et faisait doucement chanceler les arbres frêles. Le bruissement des feuilles, les cliquetis incessants de la pluie et les miaulements des autres effritaient lentement la concentration d'Aïdï qui luttait pour bien entendre son cousin.

« Les bipèdes. Ils ont empoisonné l'eau. »

Les bipèdes. On lui avait parlé d'eux, la Petite s'en souvenait. Des personnages cruels et méchants, qui ne font même pas exprès de faire du tort aux autres. Elle savait bien pourquoi ils l'avaient empoisonnée, les bipèdes sont idiots. Tout le monde le dit. Comment ils avaient fait cela n'intéressait aucunement Aïdi, ce qu'elle voulait savoir c'était quand les troupes allaient retourner à leurs territoires originels. Était-ce loin?

Encore jeune et futile, Aïdi ne pouvait se douter à quel point le voyage avait dû être éprouvant. Elle s'imaginait une route sans embûche, sans problème, pleine de gibier frais et ne se souciait même pas des escogriffes. On ne pouvait lui en vouloir pour ça, elle ne l'avait pas vécu. Elle avait hâte de voir à quoi ressemblait ses terres, si c'était encore mieux qu'ici. Y avait-il des lacs, des arbres, des montagnes ? Les plantes sentaient-elles aussi bon?

« Alors, quand allons-nous pouvoir rentrer ? » , miaula-t-elle.

Pourquoi posait-elle cette question ? Au fond d'elle, Aïdi savait bien que ce n'était pas un novice qui pourrait lui répondre si même les chasseurs s'en inquiétaient. Peut-être pour ne pas que la conversation se finisse alors qu'elle  venait à peine de débuter.
avatar
Invité
Invité
 Ven 23 Oct 2015 - 21:46
Je vois alors les yeux de la petite s’écarquiller. Non, elle ne doit pas avoir peur, car nous, on est à l’abri maintenant. Et puis elle a une mère protectrice et toute la Troupe pour la protéger. C’était la dernière née, et la première née sur ce territoire, mais maintenant j’ai entendu dire qu’il y a aussi des jeunes chatons nés ici appartenant à la Troupe adverse. Tant mieux, au moins c’est la preuve qu’on n’est pas totalement détruit et qu’on peut survivre même ailleurs. Ce n’est que provisoire de toute façon. Je ne sais pas où est mon frère. Koï a pourtant dormi avec moi cette nuit, mais je ne l’ai pas vu partir. Il a dû partir pendant la nuit, pour faire d’autres trucs.

J’aime aussi sortir la nuit. Mais bon. Je me lèche une patte, mais elle a un peu de mal à passer sur mon oreille. Mes membres sont engourdis, mais c’est l’inconvénient à être un tas de neige. Ça ne bouge pas les tas de neige. Enfin, peu importe. J’aurais préféré être autre chose. Une pierre. C’est sympa une pierre. C’est silencieux, et c’est tout petit. Un petit caillou sur un chemin, auquel personne ne fait jamais attention. Un truc qui n’a pas d’intérêt mais qui est là quand même. Je sais que je rêve. Mes pattes sont comme du lichen, toutes molles. Un morceau de lichen ? Je ferme mes yeux bleus un instant avant d’entendre la voix indignée de Aïdi.

— Alors, quand allons-nous pouvoir rentrer ?

Je crois que je m’y attendais, à cette question. Faut dire, un chaton reste assez prévisible. Sauf quelques uns que j’ai connus, et moi, plus jeune, j’étais encore plus imprévisible. Mais là ça va. J’arrive à être normal. Juste un peu trop silencieux, je recherche la tranquillité et le calme de la forêt, mais ça les autres ne le comprennent pas. Ils ont besoin de faire toujours du bruit, de hurler pour parler, pour s’exprimer. Moi, on ne me comprend pas parce que je ne passe pas ma vie à crier. Les seules fois où je crie sont les nuits où je suis en prise à des cauchemars sans queue ni tête. Mais c’est seulement dans ma tête. Je n’aime pas être seul, comme en ce moment.

Parce que mon frère doit faire des patrouilles et moi aussi, on m’envoie pas avec lui. Et les étoiles ont disparu sous un voile nuageux grisâtre, et même le silence qui m’accompagne d’habitude se rompt si facilement… La solitude, tout ce que j’aimais a disparu. Un jour je retrouverai tout cela, mais pour l’heure je ne peux qu’endurer. Ma solitude, étrangement, faisait me sentir moins seul. Maintenant que tout le monde a des choses à dire, et même des fois à moi, je ne suis plus tranquille. Et je ne suis plus seul. Et cette impression que les félins me passent à côté en me lâchant un mot, ce n’en est que plus dur pour moi, qui suis un solitaire. Pour moi qui ne veux ni écouter, ni parler.

Et puis seulement, les paroles de la petite chatte monte dans mon cerveau. Il devient de plus en plus lent et bientôt il coupera tout. Les muscles de mes pattes, de ma langue, donc ma capacité à former des phrases, et puis je m’endormirai en espérant qu’il arrête aussi ma respiration. Mais je me réveillerai ensuite. Et puis j’irai retrouver Petite  me du Clan du Tonnerre et je plongerai mon regard dans le sien. Et je resterai jusqu’à ce que Koï nous rejoigne et la reconnaisse et alors je les tuerai. Je me suiciderai ensuite pour ne pas rester seul sur terre et je regretterai d’être né.

— Bientôt. Tu… Devrais aller voir le Meneur… Lyrielle.

Je me couche lentement sur mes pattes avant. Elle va se demander d’où je sors parce que je suis assez étrange comme chat. Mais je suis si fatigué, j’ai besoin de dormir. Tant pis si je m’endors en plein milieu d’une discussion. Les chats dans ma tête miaulent et je sais qu’ils veulent mon sang. Je leur donnerai. Mais pas aujourd’hui. Demain, j’irai leur en donner dans la forêt s’ils le veulent. Ils ont faim. Mes pattes commencent à peine à être cicatrisées, et j’aimerais tellement avoir la force d’arrêter… Mais malheureusement je ne l’ai pas. Je suis faible parce que je suis moi. Je suis juste Mbugi, le chaton fou. Celui qu’on ne laisse pas mourir et que le destin a condamné à vivre.
avatar
Invité
Invité
 Dim 25 Oct 2015 - 19:06
WHEN COUSINS BECOME FRIENDS
Mbugi réfléchissant la Lumière & Aïdi attendant la Pluie
Aïdi remua ses petites moustaches pour en faire tomber les gouttes d'eau qui y étaient accrochées. Elle attendait la réponse du novice et le regardait dans les yeux, espérant quelque chose d'autre de ce à quoi elle s'attendait. Son regard de glace était indescriptible, Aïdi n'arrivait pas à le déchiffrer. Tout ce qu'ils reflétaient c'était de la fatigue, de l'épuisement.

« Bientôt. » , commença-t-il. Ce mot me laissa espérer une brève seconde. «  Tu… Devrais aller voir le Meneur… Lyrielle. »

Il s'étendit au sol et ferma les yeux, finnissant sèchement la conversation. La chatonne le trouva irrespectueux et étrange. Qui s'endormait comme ça, à la pluie battante, au froid et surtout en pleins milieu d'une conversation ? Aïdi ne se força même pas pour lui répondre. De toute façon, elle s'était douter qu'il répondrait quelque chose comme ça. Il était comme les autres, pourquoi prendre le temps de répondre a une petite sans importance ? Lâchant un soupire de déception, elle pivota.

Levant les yeux, Aïdi observa le meneur qui discutait avec d'autres chats sous un arbres. Oserait-elle lui demander ? Elle s'éloigna de l'étrange novice endormit et commença à avancer vers la foule. La pluie continuait de s'abattre abondament sur le lac et la mince fourrure beige tachetée de la petite n'arrivait plus à la garder convenablement au chaud. L'averse était froide et les bourrasques la rendaient glaciale.

Aïdi se résigna donc à retourner à la tanière des familles. Même si elle était fragilement construite, elle la protégerait de la pluie. De plus, sa mère s'y trouvait surement et elle pourrait la réchauffer. Peut-être valait-il mieux demeurer dans l'ignorance pour l'instant. Un jour, elle comprendrait.
Hraun
Staffien à la retraite
Puf/Surnom Puf/Surnom : Ally
Messages Messages : 1573
Hraun
 Mer 28 Oct 2015 - 12:55
Fini ? J'archive :keur:
Contenu sponsorisé
 


Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum