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Jeu 2 Mar 2017 - 14:05
Bon, mes textes sont pas principalement joyeux. Pour ceux aux cœurs sensibles je conseille pas de lire. Mais bon, sinon les autres, bonne lecture.
- La semaine des enfers:
- À lire en ordre. Ceux avec les ★ indiquent qu'ils sont postés.
- Jour 1 ★:
- Le premier jour de l’année. Un nouveau départ. Tout recommence à zéro. Tu angoisses un peu mais tu t’amuses à dire que tu pourras te faire des nouveaux amis, que ça changera du primaire, que tout ira bien. Le collège c’est grand. Tu prétends que tu t’y habitueras, que tout sera correct, que les gens t’accepteront facilement. Tu crois que personne ne se connaît, que les groupes ne sont pas déjà formés, que tout ira bien pour toi, que tout sera parfait. Que personne ne fera comme au primaire, que personne ne sera aussi bête que ces cons, que ces connes. Que personne n’aura la même tête aussi, sinon tu les tirerais par leurs cheveux puis tu frapperais leur tête sur le mur, tu les étranglerais jusqu’à ce que leur corps ne soit recouvert que d’ecchymoses. Que ça puisse te procurer un certain bien, que ça te soulage de ce qu’ils t’ont fait subir. Tu te lèves. Le réveil est toujours dur après tout l’été. Tu as évolué, ton visage s’est endurci et des boutons sont apparus sur ta peau, visage ou corps. Tu te prépares, tu allumes la radio et tu chantes quelques bribes des chansons même si tu sais que ce ne sont pas les bonnes paroles. Tu fais mine de te déhancher après avoir enfilé ton uniforme, tu fais une petite danse avant d’éteindre la radio. Tu prends ton téléphone et tu descends en bas. Tu ramènes tes cheveux en queue de cheval, même si elle n’est pas vraiment belle, tu t’en fous de toute façon. Tu vas te mettre deux tranches de pain dans le toaster et tu vas t’asseoir sur le divan. Tu allumes ton téléphone, aucun message. Tu ne sais même pas pourquoi tu espérais en recevoir un, plus personne ne te parle. Plus personne ne t’insulte même. Ce n’était pas comme au primaire, tu te sentais bien pour une fois, mais tu ne savais pas si ça allait durer.
Tes tranches de pains sautent, tu te relèves d’un bond pour aller les chercher. Tu les prends dans tes mains, elles sont chaudes. Ça te fait mal aux mains mais pas grave. Tu restes un moment avec les tranches de pains brûlantes dans les mains. Ça te fait du bien. Tu ne sais pas pourquoi. Elles refroidissent. Tu les mets dans une assiette que tu sors rapidement et tu les beurres d’une mince couche de confiture. Tu les engloutis rapidement, et tu vas t’allonger sur le divan. Tes parents ne sont pas réveillés. Tu es probablement la seule réveillée. Ta mère ne travaille plus, elle n’est plus apte à le faire. Elle a été paralysée après un accident il y a de cela peut-être deux ans. Ton père a dû quitter son travail pour aider ta mère à se déplacer, parce que toi tu devais toujours aller à l'école les jours de semaine, il a abandonné son travail pour aider ta mère. C’est normal quand même, c’est sa conjointe. Tes notes avaient descendues vers la fin de ton primaire, tu avais un peu lâché le morceau, de toute façon, à quoi bon quand la fin de l’année arrivait à grands pas. Tu t’en foutais pas mal. Tu allais dans un collège, tu avais déjà été acceptée de toute façon. Il n’y avait pas de raison qu’ils te renvoient à ton école primaire, tu avais toujours eu de bonnes notes, tu pouvais très bien faire ça paraître comme une mauvaise passe, ou quelque chose du genre.
Tu enfiles une veste en vitesse, l’autobus arrivera dans moins de deux minutes, tu balances ton téléphone sur le divan sans vraiment t’en soucier et tu mets tes souliers, les même que l’année passée. Tes parents n’avaient pas les moyens de t’en acheter de nouveaux, et puis ils disent toujours que ça sert à rien, que si tu en as en quoi ça pourrait t’aider dans avoir des nouveaux, ils prétendent que tu leur coûtes cher, que tu devrais peut-être travailler et gagner ta propre argent pour en acheter des nouveaux si tu en voulais. Des fois tu te dis que si tu leur coûtes trop cher, pourquoi ils te foutent pas dehors, pourquoi ils t’abandonnent pas sur un coin de rue. Des fois tu te demandes pourquoi ils t’ont eu s’ils ne sont même pas capables de te donner des choses que tu aimerais avoir. Des fois les questions s’emmêlent, et ça se mélange en idées.
Ça y est, l’autobus attend devant la maison. Tu penses maintenant avec qui tu vas t’asseoir si tu ne connais personne, qu’est-ce que tu vas faire. Pas le temps de penser à tout ça, tu ouvres la porte, tu prends ton sac et tu files dehors. Les portes sont déjà ouvertures quand tu arrives, une odeur de poisson mélangée à celle des collations que les élèves mangent dans le dos du chauffeur envahit l’air. C’est dégoûtant, tu en as un haut le cœur, plus vite tu es entrée, plus vite que vous arriverez à l’école, que tu te dis. Moins de temps à endurer cette odeur dégueulasse. Tu entres rapidement dans l’autobus, t’enfargeant dans une marche dans ta course précipitée. Tu tombes à plat ventre sur le plancher mal entretenu de l’automobile. Les autres élèves pouffent de rire derrière leur banc, tu ne lèves pas la tête, tu as honte. Tu entends le chauffeur râler quelques mots, tu te mets debout. Tu essuies tes vêtements, ton chandail est plein de taches brunes/noires. Ils vont penser que tu es crade, ils vont rire de toi. Tu regardes les élèves déjà dans leur banc, il y en a juste un, assis seul dans son banc qui regarde par la fenêtre sans jeter un regard aux autres. Tu t’assoies sur son banc, il ne semble pas s’en préoccuper. Tu soupires de soulagement silencieusement et tu scrutes le garçon qui est assis à côté de toi. Il n’a pas mis les shorts que tous les garçons portent à la rentrée, il a mis les pantalons, il doit crever là-dedans. Toi, tu t’es habillée normalement. Tu as mis la jupe carottée du collège, avec un chandail blanc portant l’emblème du collège. Tu regardes le sol le reste du trajet, tu penses à ce qui t’attends, aux nouveaux visages que tu devras associer à un nom, à un caractère. Tu commences à angoisser, qu’est-ce qui t’a pris de croire que les gens seraient plus gentils au collège, tu avais probablement tout faux, tu t’en doutais.
Le bruit des freins de l’autobus te sort de tes pensées. Tu es arrivée au collège, tu te lèves pour sortir, tu laisses les autres passer, le garçon reste assis sur son siège, il regarde le bâtiment comme si c’était la prison. Tu te faufiles entre deux personnes pour sortir de l’autobus, les gens forment un brouhaha bruyant, on en entend des cris de filles qui se retrouvent, plein de paroles se mélangeant dans ta tête. Ça te donne un mal de tête, tu la secoues vigoureusement pour te remettre les idées en place. L’attente terminée, tu pénètres dans l’édifice. Les murs sont blancs, sans couleur, comme une prison. Banal. Déprimant. Tu pénètres dans un endroit où tous les casiers sont placés en ligne. Tu cherches ton numéro… 116… 103… 98… Voilà ! Le casier 93 se dresse devant toi, ça semble intimidant. Le cadenas est installé, tu déposes ton sac au sol pour en sortir le petit bloc-notes où tu avais noté la combinaison du cadenas. Tu cherches, encore et encore. Des trucs d’écoles, du matériel, des cahiers d’exercices. Tu commences à angoisser, ton corps commence à se réchauffer, tu stresses. Tes sourcils se froncent. Ta main se pose sur un petit cahier, le voilà ! Tu extirpes un petit calepin rose de ton sac d’école. Tu tournes les pages, voyons voir. 15 39 26. 15 39 26. Tu fermes le calepin, tu te répètes la combinaison dans ta tête.15… 39… 24 ? Non ! 15… 39… 26 ? Tu tentes la combinaison, le cadenas s’ouvre après maintes tentatives. Le casier est vide, quelques mots y sont gravés : « Merde », « Pute ». Des choses du genre. Tu fronces tes sourcils, tes yeux se plissent. Tu enlèves ta veste, tu la balances dans le fond de ta case, tu changes tes souliers pour les ballerines typiques du collège. Elles ne te font pas bien, elles te font mal aux pieds. Tu endures. La cloche sonne, tous les élèves se précipitent vers les escaliers, tu les suis. Tu ne sais pas trop où aller. Tu te rappelles du numéro de ta classe, la classe 103, c’est ça. Tes jambes te font mal, tu te demandes combien il y a d’étages dans cette école. Tu remarques des gens qui semblent de ton âge tourner à gauche, et des plus vieux à droite. Tu tournes à gauche en supposant que c’est par là que tu dois aller. Un couloir mène à 8 portes ouvertes. D’un côté les secondaires deux, de l’autre les un. 101… 102… 103 ! Tu franchis la porte, ta titulaire ne te jette même pas un regard, elle a les yeux braqué sur son ordinateur, tu te dis qu’elle a l’air sévère. Elle porte des lunettes, descendant sur le bout de son nez, ses sourcils sont constamment froncé et ses yeux plissés. Tu cherches ta place des yeux. Tu la distingues bien facilement. Première rangée, tu as l’habitude maintenant. Tes parents demandent que tu sois à la première rangée, ils prétendent que tu seras plus attentive, que ça t’aidera. Tu secoues la tête malgré toi. Tu remarques deux filles, quand même assez grandes, qui ricanent au fond de la classe. Elles semblent se connaître, et par chance, leurs bureaux sont à côté. Tu leur jettes un bref regard avant de descendre ta chaise. Tu ne parles à personne, tout le monde a l’air de se connaître. Tu sors les choses de ton sac, tu les mets dans ton bureau n’importe comment. Tu fous tout ce qu’il y a dans ton sac n’importe comment, tu sais que tu vas t’y retrouver de toute façon. Tu peux chercher, rater quelques explications tu comprendras quand même. Tu sens des regards sur toi, tu ne veux pas qu’ils te regardent, tu ne veux pas qu’ils te remarquent, tu ressens un poids sur tes épaules, ton corps s’enflamme, tu as chaud. Tu es angoissée, tu as la trouille. Tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas comment ça marche, c’est ton premier jour après tout. À eux aussi, mais ils semblent déjà en confiance.
Un garçon assis à côté de toi, il semble différent des autres. Il ne parle pas vraiment aux gens, il est un peu à l’écart comme toi. Il a des cheveux noirs en pagaille, des yeux verts, tu crois, enfin, d’après ce que tu as vu. Il est à ta droite. À gauche, il y a une fille, blonde aux yeux bleus. Elle est plutôt belle. Elle parlait à d’autres filles lorsque tu es arrivée au collège, plus belles les unes que les autres. Elle est proche de ton casier, peut-être à quatre ou cinq d’écart. Tu n’as pas vraiment tout examiné autour de toi. La classe est pas mal vide, les murs sont d’un beige déprimant et l’ensemble reste dans les teintes brunâtres. Pour un tout complètement dégueulasse. Tu hais déjà ta classe, tu sais que ce sera les cours les plus ennuyants, tu aurais peut-être pu regarder à la fenêtre comme au primaire, mais maintenant elles étaient à l’arrière, dos à toi. Tu ne pouvais même pas y jeter un œil. Quatre petites fenêtres. Même si tu pouvais te retourner et regarder, tu n’y verrais presque rien. Le premier cours se compose de français, une matière que tu contrôles plutôt bien. Tu dessines des croquis dans ton cahier d’exercices, tu comptes le nombre de mots dans ton cahier, tu chantonnes des chansons dans ta tête, tu tapotes ton bureau avec ton crayon. La professeure te pose des questions quelques fois, comme elle le fait avec tous les élèves qui ne lèvent pas leur main. Tu réponds correctement. La cloche sonne, enfin c’est fini. Tu te dis que le prochain cours sera bien plus intéressant. Ce sera de la science.
Tu te rends à ton cours de science, le professeur voulait vous emmener dans le laboratoire pour visiter, mais ça se finit en discussion vers la fin de la période. Les gens posent des questions, une des deux grandes lève la main, elle te lance un regard sombre et fronce les sourcils. Qu’est-ce qu’elle va encore foutre cette conne ? Tu fronces les sourcils à ton tour, le professeur donne le droit de parole à la fille aux cheveux noirs. Elle lance un sourire angélique au professeur, et puis elle pose sa question :
- Il parait que vous savez bien reconnaître les espèces de singes, alors vous pouvez bien me dire c’est quoi ça ?
Elle pointe dans ta direction. Ton corps te brûle. Tes joues s’enflamment. Tu as envie de prendre sa tête et de la briser sur la table pour ensuite observer le filet de sang qui s’en écoulera pour qu’elle s’y noie comme une conne. C’est tout ce qu’elle mérite. Tu baisses la tête. Le professeur évite la question, tout le monde pouffe de rire, les regards sont braqués sur toi. Tu sens un fardeau sur tes épaules. Tu ignores les paroles de cette connasse. Tu n’en as rien à foutre. Ils te l’ont fait ce coup au primaire, pas les même paroles mais dans le genre. Tu devrais être habituée, non ? Tu as subi ça autrefois, est-ce que ça va recommencer ? Qu’ils aillent tous chier. La sonnerie retentit à nouveau, c’est la fin du cours. Tu descends tout de suite par les escaliers, tu veux être la première dans la cafétéria, les gens se pressent déjà pour passer devant toi. Tu dévales les marches à vive allure, tu fonces sur ton casier. Tu penses un moment, tu essaies de te souvenir de la combinaison. 39 15 26, oui voilà ! Le cadenas ne flanche pas. Tu essaies encore, et encore. Les gens sont déjà partis manger. Tu te dis que tu ne mangeras pas, que ce n’est pas si grave que ça. Tu fais demi-tour. Tu te demandes qu’est-ce que tu pourrais faire. Une idée t’apparaît. Quelques minutes plus tard tu es dehors. Tu respires l’air de la cour de l’école, des barrières t’empêchent d’aller plus loin. Tu t’accotes contre la barrière, tu te laisses tomber au sol dans un soupir. Le secondaire c’est de la merde. Tu prends ta tête entre tes mains, tu la secoues de gauche à droite. Non. Tu ne vas pas pleurer. Tu as envie de t’arracher les cheveux, de crier comme une cinglée, de tout briser dans ce foutu endroit. Ce sera comme le primaire, c’est sûr. Ils sont tous cons. Ils sont tous les mêmes, tous cons. Tu entends des pas, une fille avance vers toi. Elle a les cheveux noirs, la peau excessivement pâle. Elle est maigre comme un clou, tu as l’impression que ses os menacent de casser à tout moment, mais tu ne fais pas de commentaire. Tu restes là à la regarder un instant, puis elle va à côté de toi. Elle s’assoit dos à la barrière. Elle marmonne quelques mots. « École de merde ». Vous restez en silence, mais après quelques minutes vous commencez à parler, tu découvres plein de point en commun avec elle. Elle s’appelle Marie. Oui, Marie. Elle est gentille, elle porte toujours des vestes, des pantalons. Elle n’aime pas montrer son corps, un peu comme toi sauf que les jupes tu aimes ça. La cloche avait sonnée, vous aviez rentré, elle était allée dans sa classe et tu l’avais saluée d’un signe de la main.
Tu t’étais ensuite dirigée vers ta classe. Quelle merde, les mathématiques. La professeure de mathématique était plutôt jeune, vingt-cinq ans peut-être, pas vraiment plus. Elle était belle. Cheveux châtains, yeux bruns. Moins belle que la blonde à côté de toi. Toi, tu avais les cheveux bruns, les yeux bruns, tu étais bien banale comme tu aimais le dire. Le reste de l’après-midi avait passé assez vite, il y avait eu quelques remarques désagréables à ton propos. Tu avais fini avec de l’histoire, une matière que tu affectionnes quand même un peu. Le professeur était gentil, il parlait fort, il était clair dans ses explications. Il n’y a pas eu de questions durant son cours. Tout le monde se taisait et écoutait. Tu avais fait ton sac, tu étais prête à retourner chez toi. Tu avais hâte. La cloche avait sonnée depuis un moment, tu te répétais encore la combinaison de ton cadenas, que tu avais vérifié après avoir mis ton bloc-notes dans ton sac. 15 39 26. Tu exécutes la combinaison, les autobus sont sur le point de partir, tu es seule dans la pièce des casiers. Ça semble si calme quand personne n’y rôde. Tu ouvres la porte de ton casier, rien. Ta veste est absente, il n’y a rien. Tu te tournes, tu regardes autour de toi. Tu remarques une veste noire, dans un coin de la salle, la voilà ! Bande de connards. Tu empoignes ta veste, non, tu ne la mettras pas. Tu la laveras en arrivant, c’est tout. Il n’y a personne dans ton casier, donc quelqu’un doit forcément connaître la combinaison, vaut mieux changer de cadenas. Tu sors de l’école, ton sac sur une épaule et ta veste sur l’autre, les autobus sont toujours là. Tu cherches le tien du regard, tu l’aperçois. Tu y entres, tu fais attention aux marches cette fois. Tu t’assois avec le même garçon que ce matin, tu ne l’as pas vu à l’école, tu ne connais pas grand monde non plus, donc tu ne peux pas voir tout le monde forcément. Tu attends que ce soit ton arrêt. C’est enfin ton tour. Tu te lèves, tu sors dans l’allée, tu ne jettes pas un regard derrière toi. Tu as hâte de sortir de là, l’odeur est toujours immonde, tu sors de l’autobus, il part. Tu marches en direction de ta maison, les deux voitures sont garées. Tu sonnes à la porte, tu attends, tu attends. Mais merde quand est-ce qu’ils vont répondre ? Tu patientes encore un peu et finalement, ton père t’ouvre la porte. Tu lui jettes un regard suspicieux, et puis tu entres. Tu enlèves tes souliers, tu les balances sur le tapis qui sert de ramassis à chaussures. Tu descends en trombe en bas, tu prends un bac de linges sales au passage, tu les balances dans la laveuse. Tu y ajoute ta veste. Tu pars tout ça. Tu montes en haut, le souper n’est pas encore prêt. Ça sent le macaroni. Encore du macaroni au fromage, probablement. On mange toujours la même chose dégueulasse, merde. Tu grommelles.
Tu choppes ton téléphone au passage. Tu grimpes en haut, tu enfonces tes écouteurs dans tes oreilles, tu mets la musique à fond. Ton père apparait dans le cadre de porte, tu enlèves un des écouteurs. Il t’annonce que le souper est prêt, tu descends, tu te prends une assiette. Tu montes en haut pour manger, tes parents ne disent rien, tu sens leurs regards te suivre. Tu n’as pas envie de faire le bilan de ta soirée, tu n’es plus un enfant qui a besoin de confier à ses parents ses moindres problèmes, tu es rendue grande, tu sais gérer tes emmerdes. Tu engloutis ton assiette en peu de temps, tu brosses tes dents et tu te laves le visage. Tes boutons sont toujours là. Tu ne te sens pas à ta place. Comme si ton âme avait pris le mauvais corps. Tu te sens laide. Ils te l’ont souvent dit. Ils aiment te donner des petits surnoms, après ils prétendent qu’ils font juste rigoler puis ils recommencent. Qu’ils aillent tous chier, oui. Tu remontes ta couverture jusqu’à ton nez, tu prends ton téléphone, tu mets la musique à fond dans tes oreilles, tu es dans ton monde maintenant. Tu ne peux pas entendre leurs paroles, tu fredonnes les paroles des musiques que tu aimes. Tu t’endors peu à peu. Puis tu sombres dans le sommeil. Ta première journée est passée. Une épreuve difficile. Tu as réussi à t’adapter. Tu es rendue habituée, tu sais quoi faire et quand le faire. Tu as essayé de mémoriser la combinaison de ton cadenas. On verra bien demain si tu t’en souviendras.
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