Je sais ce que tu ressens... (ft.Geai Moqueur / Flammy)
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 50
Mentor / apprenti :
Je sais ce que tu ressens...
ft. Geai Moqueur
La nuit avait été fraîche et le vent avait soufflé sur la forêt dans un vacarme infini jusqu'au petit matin, rare devaient être les matous du Clan qui avaient passé une bonne nuit. La guerrière à la fourrure brun doré ne faisait pas exception, sa nuit avait été écourté lorsque son compagnon était parti en patrouille de nuit. La chaleur de sa fourrure disparu avait réveillé la féline dans un sursaut alors qu'un coup de tonnerre venait brisé le ciel en un éclat de lumière fulgurant. Avec un réveil pareil, impossible de se rendormir, la guerrière se leva non sans peine de son nid avant de quitté la tanière des guerriers le plus doucement possible pour ne réveiller personne. Une fois à l'extérieur, la brise vint secouer sa fourrure soyeuse. Il ne pleuvait pas et l'air était lourd, cet orage serait sec.
La faim creusait l'estomac de la chasseuse dorée, le tas de proie lui donnait pourtant mal au cœur tant il avait diminué. La mauvaise saison serait bientôt là et les proies se faisaient déjà rares. La famine toucherait-elle le Clan au pire moment ? L'idée de perdre des membres du Clan à cause de la faim glaça le sang dans les veines de la dorée. Son ventre cessa de gargouiller alors qu'elle se dirigeait vers l'extérieur du camp, attraper quelques proies de bon matin allait la réchauffer. La féline chassa donc pendant quelques temps, jusqu'à ce que le soleil se lève, avant de rentrer, ses trois malheureuses proies dans la gueule. Une souris maigrichonne, un mulot à peine plus gros qu'une patte de chaton et un petit poisson aux écailles grisâtres. Lorsqu'elle passa le tunnel d'ajonc, Epine d'Or entendait déjà l'animation du camp. Plusieurs matous s'étaient réveillés avec le levé du soleil, la plupart avaient mauvaise mine, certainement à cause de la nuit atroce qu'ils avaient passé, ou encore à cause de la maladie qui semblait toucher de nombreux chats.
La patrouille de nuit était rentré, le compagnon à la fourrure grise de la chasseuse était roulé en boule dans son nid. Après avoir déposer ses proies sur la réserve, la dorée s'accorda un court instant durant lequel elle salua le jeune guerrier gris d'un coup de langue sur la tête avant de le laisser se reposer. La patrouille du matin partirait bientôt, la dorée serait sûrement invitée à y participer. Elle se dirigea donc vers le centre de la clairière avant qu'on l'assigne à un groupe. Ce jour-là, il fallait patrouiller près des frontières avec le Clan du Vent et du Clan du Tonnerre, il y aurait donc deux groupes de deux guerriers pour couvrir toutes les frontières. Epine d'Or ferait équipe avec Geai Moqueur. Ce guerrier blanc tâché de beige semblait toujours un peu à l'ouest, aller savoir pourquoi.
Lorsque celui-ci montra le bout de ses moustaches, la dorée entreprit le chemin qui les mènerait jusqu'aux chutes. Ce lieu était la frontière que le Clan de la Rivière avait en commun avec le Clan du Vent, mais également un endroit qui donnait une vue presque d'ensemble sur la forêt. Sur la route, la féline dorée bailla plusieurs fois, parfois à s'en décrocher la mâchoire. vivement que la journée soit terminée, qu'elle puisse retrouver son compagnon et son nid. En attendant, son compagnon de patrouille semblait des plus discret, presque comme si il était déprimé. Peut être était-il simplement fatigué ? Où bien malade ? Epine d'Or se décida à engager la conversation, quitte à patrouiller ensemble, autant discuter.
« Eh bien, on dirait que tu as passé une mauvaise nuit toi aussi »
La chasseuse laissa un rire léger lui échapper, histoire de détendre un peu l'atmosphère, en attendant la réponse de son acolyte.
Je sais ce que tu ressens...
Feat Marsh'
Un nouveau jour se lève. Le bruissement de l'orage fit légèrement grogner Geai Moqueur mais l'odeur de la pluie n'était nullement présente dans les environs. Bon, au moins, il n'y aurait pas de pluie... Pourtant, Geai Moqueur semblait résigné à sortir de son nid. Ce genre de matin où l'envie de sortir et voir l'extérieur n'est pas présent. Non, là, le matou beige ne voulait qu'une chose : le Calme et le Repos. Ces deux mots résumaient facilement le déroulement de sa journée. Certains le considéreraient comme flemmard, dormeur, ou qu'importe. Mais, il ne comprennent pas la souffrance que Geai Moqueur endure pour simplement sortir de son nid. Pourtant, il était fort. Il n'abandonnait jamais.
La seule chose qui le résigna à sortir de son nid fut le gargouillement assourdissant que fit son ventre, signe de sa faim. Au contraire de certains gros matous du Clan, Geai Moqueur n'aimait pas manger. Il vous dirait que c'est inutile de manger. A quoi bon essayer de tergiverser ! A pas lents, le mâle s'approcha de la Réserve de Gibier. Il vit la maigre quantité de la Réserve. La Saison des Neiges allait être rude, cette année ! Mais, il était plutôt égoïste. Il n'eut aucun remord à prendre un gros piaf sur le côté du Tas. Des remarques houleuses se firent entendre derrière lui. Des femelles l'insultant d'être un pantouflard, de manger pour 10. Mais soit, il n'écoutait pas ce genre de commentaire. Les seuls commentaires qu'il écoutait venait de ses rêves.
Il était en train de déguster son oiseau quand on l'informa qu'il participait à la Patrouille Frontalière avec Epine d'Or. Sa première remarque fut "Quoi ?" Il n'aimait pas aller aux patrouilles. En réalité, il n'aimait pas faire grand chose, à part dormir et, à la limite pêcher. Pourtant, même en étant le guerrier le plus flemmard de la tanière, il semblait toujours être exténué, à bout de souffles. Le mystère reste entier.
Il s'approcha de la fameuse Epine d'Or. En réalité, il ne la connaissait pas beaucoup et ne lui avait jamais réellement adressé la parole. En même temps, il ne parlait pas avec beaucoup de monde ! Le duo finit par prendre la route vers les Chutes, un endroit bruyant que Geai Moqueur ne fréquentait pas beaucoup. Il l'évitait même. Mais soit, à quoi bon se plaindre. La vie n'est que plaintive, de toute façon... Il sentait qu'Epine d'Or voulait entreprendre une conversation. Plusieurs bâillements lui firent comprendre que la guerrière était une couche tard ou qu'elle était fatiguée. Ou alors, était ce des signes de débuts de discussions ? Il n'en savait rien.
Geai Moqueur, lui, restait totalement silencieux. Il ne voulait point parler à cette guerrière. Il n'avait rien à lui dire. Tout ce qu'il souhaitait, à cet instant même, c'est retrouver son nid de fortune et s'y blottir, pour dormir et se réveiller, pour une autre journée. Un cercle infini jusqu'à la mort... Une mort, une délivrance car le mal qui le rongeait était bien pire que la mort. Essayant d'éviter toutes ces choses morbides, Geai Moqueur se secoua la tête, comme pour se réveiller d'un cauchemar sans fin. Epine d'Or finit par prendre la parole.
« Eh bien, on dirait que tu as passé une mauvaise nuit toi aussi »
Répondit-elle, en laissant échapper un rire.
Geai Moqueur ne prit même pas la peine de jeter un coup d'oeil sur la guerrière. Certains diraient qu'il est malpoli. Ils n'auraient pas tort. Le matou observa le chemin qui semblait ne pas finir. Il soupira. Il faut dire qu'il ne pourra pas rester silencieux jusqu'à la fin du voyage, même s'il en rêvait. D'un haussement de sourcil singulier, le matou beige finit par répondre d'une voix sans vie, monotone et vierge de toutes émotions.
"- Toutes mes nuits sont un cauchemar dont j'essaye d'en revenir vivant."
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Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 50
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ft. Geai Moqueur
Le guerrier beige semblait être dans un autre monde, sa tête ne se leva même pas vers la dorée alors qu'il répondait à sa questions d'une voix qui sembla vide de sens à la chasseuse.
« Toutes mes nuits sont un cauchemar dont j'essaye d'en revenir vivant. »
Eh bien. La féline avait croisé des chats déprimés dans sa vie, mais celui-ci était à un stade supérieur. Il lui rappelait presque son "ancienne elle". La nuit avait-elle été si dure que cela ? Ou bien avait-il une réelle raison d'être si abattu ? Chaque chat avait le droit d'avoir des jours moins bien que d'autres, les choses de la vie pouvait en déprimé plus d'un. Mais au point d'être si démoralisé ? Ce mâle avait dû vivre une expérience plus ou moins désagréable. A moins qu'il ne soit déprimé de base ? Chez certains matous, c'était presque un trait de caractère. Mais la dorée ne pouvait trop rien dire, elle aussi avait été ainsi, bien des lunes auparavant certes. Ses oreilles avaient toujours été de bonne écoute pour les malheurs des autres, peut être ce guerrier avait-il simplement besoin de parler un peu ? Enfin, s'il dédaignait le faire.
« Quelle joie de vivre ! » , lança-t-elle avec douceur et ironie, « Quelque chose ne va pas ? »
Un sourire amical s'afficha sur le visage de la guerrière tandis qu'elle ralentissait un peu le pas, ils n'étaient pas pressé. Son expression était là simplement pour montrer à Geai Moqueur qu'elle ne voulait pas le déranger ou le forcer à parler, mais qu'elle était simplement à l'écoute s'il souhaitait confesser ce qui l'attristait. Il y avait trois réactions possibles. Soit, il allait parler, la plus improbable. Soit, il allait lui dire que tout allait bien et qu'il n'avait pas besoin de parler. Soit il allait carrément l'envoyer dans les pâquerettes. La guerrière savait qu'ils ne se connaissaient pas plus que ça, peut être même qu'il ne s'étaient jamais vraiment parlé. Mais parfois, il est plus simple de parler de ses soucis avec un inconnu car il ne portera pas de jugement hâtif. De plus, Epine d'Or était souvent or du camp en ce moment, il était possible qu'elle ait rater un événement important.
La féline commença à imaginer des hypothèses. Il semblait avoir son âge, ou peut être un peu plus, peut être un problème avec sa compagne ou son compagnon ? Mais elle ne l'avait jamais vu vraiment d'un autre chat du Clan... Une réprimande sur ses techniques ? Mais quel chat irait réprimander un guerrier expérimenté ? Un chat dont il était proche avait un problème ? Maintenant qu'elle y pensait, la dorée l'avait déjà vu traîner avec un autre guerrier. Et ce fameux guerrier ne semblait plus être dans le Clan... Oh... Alors le problème venait peut être de là... Avait-il perdu un être cher ? La dorée baissa la tête. Elle ne pouvait que comprendre sa réaction s'il s'agissait de cela... Son honnêteté habituelle et sa curiosité refirent surface alors qu'elle s'adressait au guerrier beige d'une voix à la fois douce et respectueuse.
« Est-ce que... tu as perdu un chat proche de toi ? De ta famille peut être ? » , la femelle marqua une pose avant de déglutir, « Si c'est pour ça que tu es déprimé, je comprends mieux »
Aucun matou ne pouvait comprendre aussi bien que la dorée ce que cela représentait de perdre un membre de sa famille ou un matou très proche. Alors qu'elle était encore apprentie, ses deux parents avaient péris pour la protéger d'un blaireau. Elle s'en était voulu pendant des lunes et des lunes avant d'accepter la réalité et de faire son deuil. Depuis, elle avait bien grandit et mûrit, son compagnon avait vécu une chose similaire alors ils se comprenaient parfaitement et savaient se soutenir dans les moments où la douleur revenait. Si ce guerrier avait vécu une chose similaire, il était sans aucun doute en plein deuil et semblait avoir du mal à l'accepter. La dorée espérait ne pas s'être trompée dans son hypothèse, seule la réponse du mâle beige validerait ou réfuterait ses pensées.
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Feat Marsh'
« Quelle joie de vivre ! »
L'ironie. Geai Moqueur détestait ça. Comment osait-elle blaguer sur le malheur des autres ? Il n'y avait rien de plus écœurant, à ses yeux. Il avait entendu tellement de cette phrase. Les autres ne comprenaient pas. Et, quand on ne comprend pas, c'est plus facile de se moquer. Les autres n'étaient que des pantins, des fourbes de la société qui se jouent du malheur des autres pour trouver leur vie plus attractive. Geai Moqueur, lui, était le pied d'estrade, leur trampoline. Bref, une personne inutile, aussi utile qu'un objet, qu'un cadavre.
Geai Moqueur ne préféra pas s'attarder sur cette phrase. Elle était purement et simplement inutile à ses yeux. Il écouta plus amplement sa seconde question.
« Quelque chose ne va pas ? »
Le matou beige ne répondit pas mais fit claquer férocement sa queue, signe de sa colère. Elle commençait à prendre ses aises, bien trop pour le Geai. "Quelque chose ne va pas..." C'était une question normale. Chaque chat pourrait se demander ça en voyant Geai Moqueur. Mais la réponse était tellement évidente que ça en devenait stupide. "Oui, je vais bien ! CA SE VOIT PAS?!" Il était plutôt du genre sang chaud, oui. Mais ce genre de question stupide était... Stupide. Au lieu de répondre bêtement, il ne fit que lâcher une onomatopée vide de sens mais qui résonnait comme un grognement, un avertissement.
"- Meh."
Epine d'Or finit par demander.
« Est-ce que... tu as perdu un chat proche de toi ? De ta famille peut être ? »
Geai Moqueur arrêta soudain sa marche, la regardant avec éperdument. Comment avait-elle deviné ? Etait-ce si évident ? Il finit par baisser les oreilles, sans le vouloir. Un chat proche de toi... Soufre Immortel était bien plus qu'un chat proche de lui, bien plus qu'un frère. Ils étaient unis par un lien indestructible. Et, même dans la mort, Geai Moqueur ressentait l'âme de son frère. Folie ou réalité ? Il n'en savait rien. Il échappait peut-être à la réalité. La réalité que son frère est mort... Par sa propre faute. Il n'était qu'un raté, de toute façon.
Le Clan des Etoiles avait choisi son sort. Son frère a pris sa punition... Depuis, Geai Moqueur se dit que la mort était en fait une bénédiction. C'est la vie qui est sa punition. Le Clan des Etoiles n'est qu'un Clan de fourbe, de malsain !
« Si c'est pour ça que tu es déprimé, je comprends mieux »
Soudain, une colère indescriptible prit possession de son âme. Il sentait chaque goutte de son sang faire battre le coeur ardent qui l'animait. La colère, la colère de quelqu'un qui ose comprendre ce qu'il ressentait. Tu comprends mieux ? Mais bien sûr ! Geai Moqueur sentit ses yeux bleus s'embraser. Il s'approcha de la guerrière et planta ses griffes dans la terre meuble près des Chutes. Ses yeux lançaient des éclairs et il feula, le poil hérissé.
"- Personne ne me comprend ! Personne ! Souffre Immortel était bien plus qu'un membre proche, bien plus qu'une famille !"
Il tenta de se calmer et d'une voix qui laissait entrevoir sa tristesse, il miaula d'une voix presque inaudible.
"- C'est mon âme qui est morte, cette nuit là..."
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Âge du perso: 50
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ft. Geai Moqueur
La guerrière dorée avait continué d'avancer alors que son partenaire de patrouille s'était arrêté, visiblement agacé. Epine d'Or ne bougea pas d'un poil et resta droite lorsqu'il vint se planter devant elle, la fourrure hérissé, le regard brûlant de colère. Eh bien, il était de ceux qui n’appréciaient pas l'honnêteté et la curiosité de la féline aux yeux d'Or. Après tout, il était rare qu'un chat accepte de recevoir la réalité en pleine face, mais parfois, il fallait l'accepté, pour continuer d'avancer. Geai Moqueur finit par prendre la parole, sa voiox résonnait la colère déjà visible dans sa gestuelle.
« Personne ne me comprend ! Personne ! Souffre Immortel était bien plus qu'un membre proche, bien plus qu'une famille ! » , sa voix diminua, comme pour dissimuler la tristesse qui al voilait, « C'est mon âme qui est morte, cette nuit là... »
Cela avait été violent, mais au moins, le guerrier beige avait vidé son sac. La femelle était d'une nature impulsive, son sang pulsait dans la gorge. Mais elle était également d'une grande sagesse pour son âge. Elle comprenait ce qu'il disait et pourquoi il le pensait. Lorsque l'on perd un proche, le monde semble cesser de tourner, puis la vie reprend son cours. tous les autres bougent, rient, vivent, tandis que l'on reste bloqué incapable du moindre mouvement. On a beau appelé au secours, hurlant pour que la douleur cesse, pour que les larmes arrêtent de couler, rien n'y fait. Face à un décès, il n'y a qu'une solution, vivre. Faire son deuil et vivre.
Geai Moqueur n'était pas le premier chat en deuil que la féline rencontrait. Elle ne savait pas exactement comment il ressentait et vivait son deuil, chaque matou avait sa façon de le faire. La tristesse, la colère, la déprime, la tentative de suicide, l'abandon et bien d'autre encore. Ce guerrier semblait piéger entre sa douleur et sa colère. Peut être avait-il tenté de sauver cet être cher sans y parvenir ? Ou bien avait-il appris sa mort ainsi, impuissant face à la réalité de la situation ? Dans tous les cas, son cœur semblait être emprunt à la haine et aux larmes. La guerrière dorée s'installa en face du mâle, enroulant sa queue autour de ses pattes, sa voix ne portait aucune chaleur.
« tu crois peut être être le seul chat de cette forêt à avoir jamais perdu un membre de sa famille ? » , sa voix se fit plus mauvaise alors que son regard devenait sombre, « Le monde ne tourne pas autour de toi, agit en guerrier et fait ton deuil, te morfondre sur un être perdu de t'avanceras à rien »
Ses paroles c'étaient faites plus froides qu'elle ne l'avait souhaité. Non. Elle devait être compatissante. La dorée s'était relevée et éloignée de plusieurs pas du guerrier, dos à lui. Elle imaginait comme le sang devait bouillir dans les veines du beige après ce qu'elle venait de lui dire. Peut être était-il temps d'agir avec sagesse et calme. La guerrière dorée poussa un long soupir en baissant la tête avant de la redresser afin de retourner s'asseoir en face de Geai Moqueur.
« Tu sais, mon père a perdu sa sœur quand ils étaient apprentis, il aurait pu être de bon conseil pour toi » , un sourire illumina son visage alors que des souvenirs lui revenaient, « Et ma mère avait toujours un moyen pour remonter le moral des autres, je me suis toujours demandée comme elle faisait » , ses iris vinrent se planter dans les yeux de Geai Moqueur, aucune tristesse ne les voilaient, seule une force certaine créait une lueur vive qui animait son regard doré, « Mes parents sont morts alors que je venais de devenir apprentie, mes frères et sœurs sont morts nés, ce qui fait de moi la dernière de ma famille. Quand ils sont morts, j'ai eut l'impression que le monde s'était arrêté, que la vie ne valait plus rien, alors j'ai arrêter de manger, de rire, de vivre. Et puis, j'ai réussi à trouver la force de vivre, grâce à eux, pour eux ! J'ai réappris à aimer la vie, et tu le feras aussi, quand tu seras près, tu iras mieux, tu verras »
Epine d'Or lui lécha doucement l'épaule en signe de réconfort avant de se diriger vers le bord des chutes. La vue que cet endroit offrait était l'une des plus belles de la forêt, sans aucun doute.
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« tu crois peut être être le seul chat de cette forêt à avoir jamais perdu un membre de sa famille ? »
Geai Moqueur n'avait pas remué une seule moustache quand la guerrière s'était approchée de lui. Nulle once de chaleur résonnait dans sa voix. Le ton de sa voix était aussi froid que la glace gelant les pattes. Cependant, le matou avait l'habitude de ce ton de phrase. Inutile de dire que ça ne le faisait guère réagir. Mais, quelque chose lui fit tiquer. Personne ne pouvait comprendre sa douleur. Lui, il avait vu son frère mourir devant ses yeux. Osait-elle avouer qu'elle comprenait ce qu'il ressentait ?! C'est faux !
« Le monde ne tourne pas autour de toi, agit en guerrier et fait ton deuil, te morfondre sur un être perdu de t'avanceras à rien »
Etait-elle en train de sous-entendre qu'il était égoïste ? Il voulait hurler sa colère au visage de la femelle. Comment osait-elle lui parler sur ce ton alors qu'ils ne se connaissaient même pas ! "Mais fous-moi la paix !" voulut-il feuler. Mais, il se retint. La guerrière semblait déjà agacée par les dires du chat beige. Mais soit, il n'allait pas se soucier des sentiments d'une stupide femelle !
« Tu sais, mon père a perdu sa sœur quand ils étaient apprentis, il aurait pu être de bon conseil pour toi »
Et alors ?! Geai Moqueur se sentait de plus en plus offensé. Qu'est-ce qu'il en avait à faire que le père de cette guerrière a perdu sa soeur ? Lui, il avait perdu son frère. Il souffrait... Qu'est-ce que ça pouvait lui faire de savoir que quelqu'un d'autre souffrait ? Il souffrait de toute façon...
« Et ma mère avait toujours un moyen pour remonter le moral des autres, je me suis toujours demandée comme elle faisait. Mes parents sont morts alors que je venais de devenir apprentie, mes frères et sœurs sont morts nés, ce qui fait de moi la dernière de ma famille. Quand ils sont morts, j'ai eut l'impression que le monde s'était arrêté, que la vie ne valait plus rien, alors j'ai arrêter de manger, de rire, de vivre. Et puis, j'ai réussi à trouver la force de vivre, grâce à eux, pour eux ! J'ai réappris à aimer la vie, et tu le feras aussi, quand tu seras près, tu iras mieux, tu verras »
Ses parents étaient morts... Geai Moqueur, lui, avait perdu son frère et sa mère. Il ne lui restait que son père. Mais, il ne voulait pas avoir pitié d'Epine d'Or... Non, il n'était pas un faible ! Son regard brûlait de plus belle mais il avait remis son pelage en ordre grâce à de vigoureux coups de langues. Epine d'Or s'approcha et lécha l'épaule du guerrier. Effrayé par ce subit mouvement de tendresse, il cracha de peur et bondit en arrière. Il n'avait pas l'habitude d'avoir beaucoup de tendresses. Voilà pourquoi il réagissait aussi étrangement. On pourrait le considérer comme ermite à ce niveau.
D'un regard noir, il observa la guerrière s'approcher des Chutes. Soudain, il se souvint que c'était sa partenaire de Patrouille. Il était obligé de la garder en vue. A contrecoeur, il trottina vers les chutes. Le bruit tonitruant des chutes blessaient les tympans de Geai Moqueur, ce qui le rendait encore plus irritant. D'une voix brisée mais néanmoins moins en colère qu'avant.
"- Je n'ai pas besoin que tu me dises ce genre de chose. Je n'ai nullement besoin de te prendre en pitié ! J'ai aussi perdu ma mère et je n'en fait pas tout un plat ! Le problème..."
Il baissa les yeux vers ses pattes, les yeux humides de larmes. Il finit par plisser les yeux et répondit d'une voix faible.
"- C'est moi qui ai causé sa mort."
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 50
Mentor / apprenti :
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ft. Geai Moqueur
« Je n'ai pas besoin que tu me dises ce genre de chose. Je n'ai nullement besoin de te prendre en pitié ! J'ai aussi perdu ma mère et je n'en fait pas tout un plat ! Le problème... » , le guerrier baissa la tête, « C'est moi qui ai causé sa mort »
Une sorte de déclic eut lieu dans la tête de la dorée et elle planta ses griffes dans le sol. De la pitié ? Qui voudrait de la pitié !? Encore moins venant de ce matou ! Il était le faible, elle avait fais son deuil bien des lunes auparavant, seule, dans son coin, sans aucune famille, alors qu'elle était encore une apprentie ! La colère fit monter la bile à sa gueule alors qu'elle se retenait de devenir violente. "Pas tout un plat" ? Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle avait vu, ce jour-là. Cependant, il était trop tard pour faire machine arrière. La haine et la colère montait dans sa gorge alors que son regard ne devint qu'une fente sombre perdu dans un éclat doré brûlait de violence, comme si la scène de ce jour se rejouait en boucle dans sa tête alors qu'elle parlait.
« Et alors ?! Que veux-tu que ça me fasse ?! Mon père a été éventré et s'est vidé de son sang, quant à ma mère, ce monstre s'est contenté de lui brisé la nuque d'un coup de mâchoire ! Je suis rentrée au camp couverte du sang de mon père avec simplement deux côtes cassées et des égratignures ! Je suis celle qui a causé leur mort, ils m'ont protéger de ce blaireau ! Mais je n'ai jamais délaissé mon Clan pour mes êtres chers perdus ! Moi j'ai fais mon deuil il y a bien des lunes ! Ne vient pas me parler de pitié alors que tu joues le lâche devant ta propre souffrance. »
La guerrière préféra s'éloigner, elle avait peur de céder à la colère et à la souffrance. Même lorsque le deuil était fait, l'amour ne disparaissait pas et la femelle ne permettrait pas que leur mémoire soit bâclée ainsi, mieux valait imposer une distance entre elle et le mâle, au moins le temps que son sang ne pulse plus dans sa gorge et ses oreilles. La féline avait beau avoir acquis énormément de sagesse, ses parents restaient un sujet très, très sensible. Et si ce mâle ne le comprenait pas, mieux valait qu'ils arrêtent de communiquer, cela pourrait mal se terminer et les combats dans un même Clan était généralement sévèrement punis.
La dorée pensa à Pelage de Lune. L'image du gris en train de lui sourire et d'appeler son nom la soulagea grandement. Lui aussi avait perdu ses parents dans des conditions plus que catastrophiques, il savait comment en parler, avec douceur et respect. Voilà pourquoi elle ne s'était jamais énervée contre lui lorsqu'ils en avaient parlé, bien des lunes plut tôt. La dorée se souvenait de la façon dont elle avait parlé à son compagnon la première fois qu'ils s'étaient rencontrés et qu'il lui avait parlé de ses parents. Mais serais-ce suffisant face à ce matou retissant ? Après tout, s'il ne voulait pas d'aide, elle n'avait pas ni à se forcer, ni à le forcer. Elle n'avait qu'à le laisser dans son coin, à pleurnicher comme un chaton incapable de grandir. Mais l'image de sa mère lui vint en tête avant qu'elle ne soupire, à nouveau. Elle lui avait promis d'aider les autres, peu importe les difficultés, comment briser une promesse faite à sa mère ? Cela lui était impossible.
La féline rechigna et grogna un moment avant de retourner s'asseoir aux côté de Geai Moqueur. Il se moquait sans aucun doute de ce qu'elle pouvait lui dire, mais même s'il s'en fichait, il ne pouvait faire le sourd indéfiniment. La dorée ne voulait pas faire ça, mais elle ne voulait pas non plus le laisser seul dans sa souffrance, surtout lorsqu'elle savait ce que la solitude et le deuil pouvaient faire ensembles. Elle prit une voix ni douce ni froide, neutre, mais s'adressa au guerrier avec patience.
« Ça fait mal, n'est-ce pas ? Tu as l'impression d'être vide, comme s'il te manquait une partie de ton corps ? Que tu le veuilles ou non, je sais ce que ça fait. Alors je sais qu'on ne se connait pas plus que ça, mais si jamais tu souhaites en parler, ou même simplement pleurer sans être juger, je veux bien t'écouter. Je ne parlerais que si tu en as besoin et je te soutiendrais si tu veux déverser ta haine sur le monde entier. Mais arrête de te faire du mal tout seul, tu n'es pas seul »
Le silence s'installa un moment. A présent, la balle était dans le camp de Geai Moqueur, à lui de voir s'il préférait rester seul ou s'il acceptait l'aide qui lui était offerte.
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La guerrière planta ses griffes dans le sol. Geai Moqueur n'était pas devin mais la sensation de sa rage était palpable. Et alors ?! Cela ne lui faisait rien. Quand bien même, elle s'énerve ! Geai Moqueur aura toujours la dernière réponse, de toute façon. Et, si elle essaye de l'attaquer ne serait-ce qu'une fois, il pourrait vite s'enflammer ! Elle n'était qu'une cervelle de souris, celle-là !
« Et alors ?! Que veux-tu que ça me fasse ?! Mon père a été éventré et s'est vidé de son sang, quant à ma mère, ce monstre s'est contenté de lui brisé la nuque d'un coup de mâchoire ! Je suis rentrée au camp couverte du sang de mon père avec simplement deux côtes cassées et des égratignures ! Je suis celle qui a causé leur mort, ils m'ont protéger de ce blaireau ! Mais je n'ai jamais délaissé mon Clan pour mes êtres chers perdus ! Moi j'ai fais mon deuil il y a bien des lunes ! Ne vient pas me parler de pitié alors que tu joues le lâche devant ta propre souffrance. »
Lâche ?! Tel était le mot ! Elle n'avait aucun droit de le traiter de lâche ! Elle avait causé la mort de ses parents ? Lui aussi. Qu'il le veuille ou non, les deux semblaient avoir beaucoup de points communs, beaucoup trop pour qu'il s'en dégage. Il soupira en la voyant partir et se poser un peu plus loin. Les yeux du matou tigré semblaient vides, comme des orbites. Il était fatigué, fatigué de tout cela. Epine d'Or ne semblait pas comprendre sa douleur... Non, en fait, personne ne comprendrait jamais sa douleur. Il était buté, certes, mais il ne voulait pas oublier son frère si facilement. Il méritait sa punition, sa punition divine qu'est de souffrir indéfiniment. Il l'avait mérité. Il avait tué son frère, son frère adoré. Le Clan des Etoiles n'y avait pas été de pattes fortes.
Quelques minutes plus tard, il la vit revenir. Sa queue tremblotait tandis qu'elle s'asseyait à ses côtés. Il ne comprenait pas pourquoi elle semblait tant vouloir l'aider. Pourquoi ne voulait-elle pas le laisser souffrir, le laisser pleurer, comme tous les imbéciles de son Clan ? Pourquoi était-elle... Gentille ? Même avec la colère la plus forte du monde, il ne pouvait la haïr. Elle faisait son possible pour l'aider et, ça, il ne pouvait que l'accepter.
« Ça fait mal, n'est-ce pas ? Tu as l'impression d'être vide, comme s'il te manquait une partie de ton corps ? Que tu le veuilles ou non, je sais ce que ça fait. Alors je sais qu'on ne se connait pas plus que ça, mais si jamais tu souhaites en parler, ou même simplement pleurer sans être juger, je veux bien t'écouter. Je ne parlerais que si tu en as besoin et je te soutiendrais si tu veux déverser ta haine sur le monde entier. Mais arrête de te faire du mal tout seul, tu n'es pas seul »
Sa gorge se serra devant ces dires si compréhensifs. Il tourna la tête, esquivant le regard de sa camarade. Il avait l'impression d'être mort... Mieux valait mourir dignement que de vivre dans une vie remplie de mélancolie et de tristesse. Si il devait continuer à vivre ainsi, il ne se le permettrai pas. Il devait vivre dignement, comme son frère l'aurait toujours voulu. Lui qui s'est sacrifié pour lui laisser la vie sauve, autant qu'il vive heureux... Le seul moyen de calmer son chagrin, c'est d'avoir une oreille attentive, à l'écoute. Il finit par murmurer.
"- Mon frère aurait voulu ça..."
Il plongea ses yeux bleus étincellent dans ceux de sa camarade et répondit d'une voix brisée.
"- Il était comme toi... Toujours à voir le positif... Toujours à trouver du blanc dans du noir.. Haha..."
Il finit par soupirer, d'une voix étrangement sincère.
"- Il n'est pas mort en vain. Je pense... Qu'il aurait voulu que je sois heureux." Il plissa les yeux quelques instants et les rouvrit. "Merci de me proposer ton aide... Am... Amis ?"
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Je sais ce que tu ressens...
ft. Geai Moqueur
« Mon frère aurait voulu ça... » , le regard du mâle se plongea dans les iris dorée de la guerrière, « Il était comme toi... Toujours à voir le positif... Toujours à trouver du blanc dans du noir.. Haha... »
La guerrière à la fourrure brun dorée baissa doucement la tête par signe de compassion. Son frère semblait avoir été un bon matou, gentil et bienveillant, elle pria en son nom un instant. Tout chat mort pour protéger son Clan ou sa famille méritait le respect de tous, peu importe les raisons ou les causes de sa disparition. La dorée comprenait bien ce qu'il ressentait. Les bon chats mourraient toujours trop tôt alors que les plus mauvais résistaient pendant des lunes face à la mort sans lui céder. Sa mère était douce et son père courageux, de bons guerriers, mais le Clan des Etoiles était venu les chercher bien plus tôt qu'il n'aurait dû. Ainsi était la vie. La jeune guerrier continua de parler, sa voix surpassa le bruit assourdissant des chutes mousseuses.
« Il n'est pas mort en vain. Je pense... Qu'il aurait voulu que je sois heureux, Geai Moqueur marqua une pause puis reprit, Merci de me proposer ton aide... Am... Amis ? »
Un soulagement envahit le cœur de la guerrière. Elle se fichait pas mal de la pitié que certains pouvaient ressentir face aux histoires tel que la sienne ou celle de Geai Moqueur, la pitié n'apaisait pas la douleur et le manque. Alors que le fait d'avoir une présence, même sans dire un mot, libérait un poids sur les épaules de tout matou en deuil. Épine d'Or n'avait pas eut cette chance, alors si elle pouvait être ce chat qui lui aurait tant fallut à l'époque, la dorée en serait ravie. Sa fourrure vint doucement se coller contre celle du guerrier avant que son visage de ne passe du calme à un grand sourire. Sa voix se fit plus calme et sage alors qu'elle s'adressait à Geai Moqueur, un certain entrain retrouvé.
« Oui, amis »
A présent, seul le temps redonnerait du courage à ce jeune mâle. Il lui faudrait passer par les différentes étapes du deuil, plus difficiles les unes que les autres. Les pleurs, la souffrance, le manque, la colère, la haine, tant de sentiments qui envahissaient déjà son petit cœur et qui bientôt deviendraient son combat. Combattre pour réapprendre à vivre, à sourire, à aimer, à s'attacher. Dis ainsi, cela pouvait sembler bien bénin comme chose à faire. Mais le mental était quelque chose de difficile et de complexe, seul son équilibre permettait de maintenir un matou hors de la folie. Mais ce jeune chat n'était pas seul, plus seul. Epine d'Or serait un pilier pour le maintenir loin de ses divagations et de sa rage, ces choses ne l'effrayaient plus. Elle avait connu la folie, l'envie de meurtre, l'envie de sang, l'envie de mourir. Le Clan des Etoiles seul savait si une chose pouvait encore effrayer cette guerrière, cette orpheline, cette enfant qui avait côtoyé la mort sans jamais l'embrasser de ses pattes.
Le personnage
Sexe du perso:
Âge du perso:
Mentor / apprenti :