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Une histoire effrayante

Eclat de Saphir
Vétéran
Puf/Surnom Puf/Surnom : Lutti-Saphy-Saphou
Messages Messages : 958
Eclat de Saphir
 Mer 31 Oct 2018 - 20:12
Je poste l'histoire pour Neph, tout le mérite lui revient ;)

L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui, chère populace, vous croyez la connaître. Il s'agit de l'histoire sordide qui opposa un guerrier du Clan du Vent, Salve de Flammes, à une guerrière du Clan de l'Ombre, Araignée Noire. Oh, mais je vous entends, vous vous dites que cette histoire, elle est vue et revue, et que même si a priori, elle semble en effet assez inquiétante, on s'y est habitués. « On n'a plus peur », c'est bien ce que j'entends ? Mais si vous pensez tout savoir, je peux vous assurer que vous vous êtes trompés. Tant de choses vous échappent encore. Aujourd'hui, je vais faire la lumière sur des évènements méconnus.

Tout a effectivement commencé avec l'amour entre ces deux chats. Une idylle qui dura suffisamment longtemps pour qu'Araignée Noire tombe enceinte. Et qu'ensuite, elle mette bas de trois chatons : Petite Tarentule, Petite Lycose et Goliath. Trois chatons parfaits, une compagne parfaite, tout semblait aller pour le mieux, en dehors seulement du problème posé par le Code du Guerrier. Salve de Flammes songeait sérieusement à quitter son Clan pour pouvoir mener une vie en solitaire, heureux, avec sa famille. Cela lui paraissait être la seule solution pour enfin être tranquille.

Un jour, il prit cette décision une bonne fois pour toutes. Il se rendit à la grange abandonnée où Araignée Noire vivait avec ses petits avec la ferme intention de ne plus en repartir. Mais alors qu'il s'approchait du bâtiment, il sentit une odeur qui le prit à la gorge, une odeur de chair fraîche. Pris de panique, il entra précipitamment dans l'édifice. L'inquiétude lui monte à la tête, si bien qu'il voit presque flou. Il croit qu'un renard ou qu'un blaireau a pris sa famille, mais il est loin d'imaginer ce qui s'est réellement passé. À l'intérieur, il vit la femelle en qui il avait confiance. Il vit sa gueule maculée de sang, ainsi que le sol. C'était un vrai carnage. Les deux corps fragiles, minuscule gisaient sur la terre, leurs ventres béants, leurs boyaux sauvagement arrachés et jetés çà et là autour des cadavres dont les yeux étaient restés grand ouverts, comme s'ils étaient restés coincés dans cette grange, comme si leurs âmes étaient encore là, terrorisées, observant leur mère déchirer leur corps, massacrer leur chair, arracher leurs muscles et les dévorer ensuite. Et Salve de Flammes resta là, dévisageant ses deux filles, leurs corps meurtris, avant de finalement croiser le regard de sa compagne. « Regarde comme ils sont beaux. Ils dorment tous bien. Il faut les laver, et on ira se coucher. Tu resteras ? » furent les mots qui sortirent de la bouche de la meurtrière. Salve de Flammes, la regarda, droit dans les yeux. Il sentit son âme se perdre dans le vide de ses prunelles, qui ne suivaient pas son sourire carnassier. Ses yeux d'un noir profond, sans émotion. Incarnation du néant. Salve de Flammes finit par s'en détacher. Il remarqua ensuite que Goliath était absent. C'était sa seule chance. S'il pouvait retrouver son fils ? Il se détourna de la grange, de l'enfer qu'elle était devenue, pour retourner au camp du Vent, là où était sa vraie place. Là où était sa vraie famille.

Le soir même, Salve de Flammes se coucha dans la tanière des guerriers, tentant de faire comme si tout allait bien afin que personne ne se doutât de rien. Il parvint même à s'en convaincre en partie et après avoir tourné et retourné dans sa litière, il s'endormit ; bizarrement, d'un sommeil sans rêve. Et puis soudain, au beau milieu de la nuit, il s'éveilla en sursaut. Il sentit une présence qui s'approchait ; des murmures, inintelligibles, à peine audibles. La présence était de plus en plus près de lui. « Larme de Crocodile, c'est pas drôle », marmonna le jeune mâle, la voix ensommeillée. Il entendit un rire, mais ce n'était pas celui de sa soeur. Il était plus aigu, et semblait lointain. Pris de peur, il commença à s'inquiéter, jusqu'à ce que tout s'arrête. La nuit redevint silencieuse, en un instant, et Salve de Flammes se rendormit. C'était un mauvais rêve, en fait. Rien qu'un cauchemar comme on en fait tout le temps.

Le lendemain, le lieutenant l'envoya chasser. Comme il lui laissa le libre choix de son partenaire, le guerrier préféra partir seul. Il n'avait pas envie d'affronter le regard de quelqu'un d'autre, pas ce jour là. Il voulait simplement être seul un moment. Il se promena un moment sur la lande, attrapa un lapin. Et puis il entendit une voix : « Papa... » Salve de Flammes se figea, interdit. Juste devant lui, il y avait un chaton. Il aurait cru voir reflet. « G... Goliath ? » Sauf que la voix ne pouvait pas être celle du chaton. Elle était différente, irréelle, comme venue d'outre-tombe. Comme celle qu'il avait entendue dans son rêve. Et puis Goliath ne bougeait pas. La voix reprit : « Pourquoi tu nous as abandonnées ? Tu ne nous aimes plus, papa ? » Le chaton commença à se métamorphoser. Son pelage se fonça. Ce n'était plus Goliath. C'était Petite Tarentule ; sauf que Petite Tarentule était morte, non ? Et pourtant elle était là, parfaitement intacte, devant les yeux de son père. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Il commença à trembler lorsque la chair de la chatonne se décrocha, laissant entrevoir sa mâchoire nue. Ses entrailles tombèrent au sol, et la petite femelle se laissa tomber, son corps se détruisant peu à peu. « Petite Tarentule ! hurla Salve de Flammes ! Reviens, je t'en supplie ! Reviens ! » Mais l'image se dissipa. « À qui est-ce que tu parles, Salve de Flammes ? » demanda une voix, derrière lui. Salve de Flammes sursauta, se retourna d'un bond. Renaissance du Phénix le dévisageait, un lapin pendant entre ses crocs. « À... je... tu ne l'as pas vue ?
— Vue qui ? » interrogea la jeune femelle, interloquée. Elle ne l'a pas vue. Je deviens fou, se dit Salve de Flammes. « Eh bien... non, rien. Personne. Je parlais tout seul, c'est tout. » Il jeta un oeil en arrière, mais évidemment, il n'y avait plus rien.

Quelques jours passèrent. Plus de nouvel évènement de genre, cependant. Tout était normal — enfin, aussi normal qu'il soit possible. Salve de Flammes était incapable de faire son deuil. Il chercha Goliath partout, des jours durant. Un jour, il finit par le trouver. Ou plutôt, c'est Goliath qui le trouva. Il avait l'air terrifié. Paniqué. Comme si quelque chose le hanter. Il n'eut pas le temps de parler à son père qu'une force le mit en pièces. Il n'y avait personne, mais l'odeur de sang qui empestait l'air, elle, était bien réelle. Goliath était en train de se faire massacrer par un être inexistant. Et Salve de Flammes entendit la voix à nouveau : « Maintenant, tu ne pourras plus nous préférer Goliath, papa. Maintenant, tu pourras nous aimer tous les trois, équitablement. » Salve de Flammes se jeta au sol et resta ainsi un temps indéterminé. Lorsqu'une voix le héla, une nuit avait passé et le soleil était levé. « Salve de Flammes ? demanda Lune Ambrée. Salve de Flammes, c'est toi ? » L'autre mâle s'approcha de Salve de Flammes. Celui-ci se leva. « Oh... oh non. Salve de Flammes, qu'est-ce que tu as fait ? » Le regard de l'autre passa du cadavre au guerrier, plusieurs fois, avant qu'il ne parte en courant. Salve de Flammes le regarda partir, sans esquisser un geste. Quand il eût disparu, il se mit en marche, comme une machine, sans même savoir où il allait. Il finit par se retrouver devant un lac. Il observa son reflet dans la surface de l'étang.
Ses crocs, ses griffes, tout son corps était maculé de sang.




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