En vrai, tu ressembles po à un cygne | Nuage du Cygne

Le dehors, c'était quelque chose. Dans le dehors, il y avait le vent. C'était comme si quelqu'un s'amusait à vous souffler dessus. Mais pas tout le temps. Des fois, ça s'arrêtait. Des fois, c'était très froid. En ce moment, ça devenait de plus en plus froid. Et puis, il y avait aussi les odeurs. Les fragrances douces, les parfums qui embaumaient l'atmosphère. Mais aussi, parfois, la puanteur, la poussière. Sans compter les passages, les empreintes de pattes, les interactions, la camaraderie ou la rivalité, la compétition. Les sons, aussi, avaient leur place. Les rires, les feulements, les reniflements, les grattements, les frottements, les miaulements, les bruissements. Tout ceci était très nouveau, et très riche.

La première fois que Petite Tendresse était sortie, elle avait éternué. Ça avait inquiété Aube Silencieuse, surtout avec ce qu'elle appelait le "mal rouge". Petite Tendresse n'y connaissait pas grand-chose, mais elle ne voulait pas que sa maman s'inquiète.

Aujourd'hui, il y avait des nuages dans le ciel, mais on voyait aussi des parcelles de ciel bleu. Des nuées d'oiseaux parcouraient le vaste espace infini et bicolore, et Petite Tendresse, après avoir joué avec d'autres chatons, fatiguée, s'était assise près de la pouponnière pour observer le vent emmener les nuages. Toute son attention était focalisée sur ce lent déplacement, qui lui inspirait un calme intérieur. Puis elle remarqua que quelqu'un approchait, et elle l'observa avec curiosité, en penchant la tête de côté.

« J'aimerais bien être un oiseau, pas toi ? »