Patrouille nocturne [Ft Snowy]
Néanmoins, malgré cette apparente bienveillance, il y avait un problème. Fragment de Neige cherchait une ou deux personnes pour accompagner Irréalité d’Eucalyptus en patrouille de nuit. Visiblement, personne n’était véritablement emballé et cela pouvait se comprendre : la journée avait été bien remplie pour tout le monde sauf pour cette guerrière qui était dans l’incapacité de se montrer au soleil, à se demander ce qu’elle faisait de ses journées. Il était donc compréhensible que peu soient désireux de faire l’effort de s’adapter à ses habitudes. Enfin, ça ne dérangeait pas Pluie d’Étincelles qui s’approcha du petit groupe en jouant un peu des épaules pour se frayer un passage jusqu’au lieutenant du Clan.
« Je peux y aller, Fragment de Neige, ça ne me pose pas de problème. » dit-elle en s’avançant, un sourire aux lèvres.
Son interlocuteur lui adressa un bref sourire reconnaissant avant de faire signe aux deux guerrières d’y aller. Pluie d’Étincelles offrit un sourire resplendissant à sa camarade avant de se retourner pour sortir du camp et commencer à déambuler sur le territoire en prenant garde à tout de même rester plutôt proche de sa comparse. Elle était là pour patrouiller après tout et une patrouille ne se faisait pas en solitaire, c’était là tout son intérêt. De plus, il faisait nuit et, par cette saison, elles étaient froides et plus sombres qu’à l’accoutumée. Mieux valait ne pas se perdre de vue. La jeune femme ralentit le pas au fur et à mesure qu’elles se rapprochaient de la frontière, passant à côté d’Irréalité d’Eucalyptus qu’elle allait finir par simplement appeler Eucalyptus étant donné la longueur sans queue ni tête de son nom de guerrière.
« Ça arrive souvent ? Que les autres rechignent à t’accompagner à cause de ton problème ? » demanda-t-elle, réellement curieuse.
Elle ne comprenait pas l’attitude qu’avaient eu ses camarades un peu plus tôt. Elle qui avait toujours été élevée dans l’amour et dans l’optique du respect d’autrui ne parvenait pas à comprendre qu’on ne puisse pas faire d’efforts pour aider une personne en difficulté ou un peu spéciale. La guerrière ne pouvait sortir au soleil sans en ressentir de terribles douleurs à ce qui se disait, elle avait même dû avoir un entraînement spécial pour pouvoir devenir une guerrière, un apprentissage nocturne. Ils n’allaient tout de même pas la forcer à passer sa vie au soleil quand même ! Lorsque l’un d’eux se prenait une épine dans la patte, ça braillait dans tous les sens et tout devait s’arrêter pour la journée alors pour une douleur bien réelle, ils pouvaient bien faire des efforts. Mais tout le monde n’a pas la même mentalité et, encore une fois, Pluie d’Étincelles a bien pu le remarquer. Au fond, elle s’en fiche un peu d’aller patrouiller de nuit ou non. Elle aurait dû le faire un jour ou l’autre alors autant rendre service en même temps, cela ferait d’une pierre deux coups comme on disait.
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 52
Mentor / apprenti : Nuage du Tilleul
Je me souviens de tous ces regards sur moi tandis que ma peau devient de plus en plus rouge tandis que le temps passe sous ce soleil. Les autres connaissent ma maladie, ou je ne sais pas quoi, elle a tellement fait parler d'elle. Personne ne sait quoi en faire, et finisse par me regarder avec la plus grande pitié qui soit. Ils ne savent pas que je vis avec ça depuis ma naissance et que j'ai l'habitude, ou quoi ? Je vis la nuit depuis que je suis toute petite, soulant au passage mon mentor, mais jamais je ne m'en suis plainte. J'aime cette vie, mais les autres la trouvent impensable. Je ne remercierai jamais assez Etoile Mortelle pour sa patience, même si je sais qu'elle ne me porte pas dans son coeur. Elle préfèrerait que je meurs plutôt que d'être la faible de son Clan. Je le sais, je le vois si facilement dans ses yeux. En même temps, n'allez pas me dire qu'elle me le cache. Peut être que Maman ne le sait pas, mais c'est parce qu'elle ne veut pas lui montrer. Ce petit jeu tourne depuis si longtemps. Enfin, c'était avant que ma mère disparaisse dans la nature. Je ne sais plus rien d'elle. Elle n'est plus là, elle nous a abandonné. Est-elle seulement en vie ? Même ça, je ne le sais pas. Pourtant j'aimerai le savoir. j'aimerai qu'elle me dise combien elle est fière de moi, ce que mon père ne fait pas assez. Mes parents m'abandonnent. Je suis certaine qu'ils préfèrent ceux qui posent le moins de problème. Mais bon, je peux compter sur mon frère, ça j'en suis juste certaine.
Je me lèche doucement la patte avant de sortir de la tanière. Je vais bientôt devoir aller patrouiller, mon père m'a demandée d'y aller. Comme c'est la nuit, il sait que ça ne me posera pas de problème. Je m'assoie dans l'herbe en attendant que les autres me rejoignent. Je sais qu'à chaque fois je finis par partir toute seule, les autres ne voulant sortir de nuit après une journée de froid. J'ai l'habitude, mais j'attends toujours, peut être par espoir, je ne saurai trop dire. C'est là que je vois une femelle s'approcher de moi. Je crois que c'est une guerrière, je ne l'ai pas vu très souvent, mais je sais qu'elle est gentile. Enfin, je crois, disons que j'évite les chats de mon Clan, jugeant qu'il est préférable d'éviter leurs regards noirs.
Je lui souris tristement. Si seulement elle savait. C'est tous les jours la même chose, mais qui n'en a pas l'habitude au bout de plusieurs longues lunes d'existence ? Les seuls qui me tiennent compagnie, enfin qui me tenaient, sont partis pour la plupart. Je peux citer là ma mère par exemple. On ne va pas citer mon père, cela ne servirait à rien.
Je me reprends rapidement, me disant que ce n'est pas le moment de se lamenter, puis je me mets à suivre la femelle qui se dirige en dehors du camp. Je reste silencieuse, suivant la guerrière à quelques longueurs de queue d'elle, voulant la laisser choisir son chemin. J'espère qu'il ne se passera pas grand chose.
« Tous les jours, si bien que je finis par partir seule… »
Pluie d’Étincelles grimaça brièvement mais se retint de tout commentaire, pour le moment. Elle trouvait cela parfaitement aberrant. Le code du guerrier ne prônait-il donc pas l’entraide avant tout ? Le partage, la camaraderie, la solidarité ? Pourquoi avait-elle donc cette impression que tout le monde ne vivait que pour soi-même sans jamais se préoccuper des autres ? Pourquoi tant de monde semblait manquer de tant d’humanité ? Ce n’était pas normal, elle ne voulait pas d’un monde comme ça. Elle ne voulait pas voir les autres exister sans jamais se croiser, sans jamais se sourire, s’aider. C’était peut-être beaucoup trop optimiste pour le monde dans lequel ils vivaient tous mais elle ne voulait pas d’un univers sombre où personne ne faisait aucun effort pour s’intéresser aux autres et ne se préoccupait que de ses propres intérêts. Elle voulait une existence haute en couleurs, qui donne envie aux autres de se donner un petit coup de fouet pour repartir, être d’attaque et réussir dans la vie. Elle voulait d’un monde où chacun pourrait se sentir en sécurité et à sa place. Un monde où l’on n’aurait même pas besoin de craindre la solitude.
« Tu n’es plus seule maintenant, » lâcha doucement la guerrière rousse et blanche.
Plus seule non. Ni cette nuit ni aucune autre nuit si elle le pouvait. Cela ne la dérangeait pas, de sortir la nuit, c’était comme découvrir une nouvelle dimension du territoire, une dimension calme et sereine que le jour et son soleil ne savaient pas offrir au commun des mortels. La nuit, tout était différent et Pluie d’Étincelles appréciait cela. De plus, si sa camarade venait à se retrouver seule à nouveau pour exécuter les tâches habituelles d’un guerrier, elle voulait bien l’accompagner pour que, justement, elle ne soit plus seule et ne souffre plus de cette solitude hypocrite.
« Si une situation comme celle-ci se reproduit, viens me chercher. Je viendrais avec toi, ça ne me pose aucun problème. »
Pluie d’Étincelles esquissa un sourire amical à l’adresse d’Irréalité d’Eucalyptus avant de se concentrer à nouveau sur sa marche rapide. Elles avaient tout de même une patrouille à effectuer, il ne fallait pas perdre ce fait de vue !
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 52
Mentor / apprenti : Nuage du Tilleul
— J'ai envie de savoir—
— BIKET —
Je laisse ma griffe se planter dans le sol alors que j'entends la femelle esquisser une réponse. Je la trouve gentille, elle est l'une des seules à bien vouloir prendre son temps pour moi. Elle ne fait pas comme si elle était forcée. Je sais très bien que Spectre de Lumière se montrait désagréable parce qu'il ne supportait pas devoir bouger pour une chatte comme moi. Il en avait marre de me voir me plaindre sous les coups de soleil. Sous cette peau brulée qui me caractérisait bien à ce moment. Maintenant, cette peau commence à s'épaissir, bientôt, je devrais pouvoir faire comme tout le monde, même si je pense que je ne pourrais jamais sortir en plein soleil lors des temps très chaud. La chaleur est bien assez insoutenable, jamais je ne le supporterai. Le soleil est moins puissant dans la saison des neiges, je pourrais peut être sortir normalement à la prochaine. Enfin, j'espère, ce serait si bien. Enfin, je n'aurai plus le regard des autres qui pèsent sur mon pelage, à se demander à quel moment je vais prendre feu. J'en ai marre de tout cela, je n'ai jamais rien demandé. Pourtant, le Clan des Etoiles s'acharne sur moi, ne me laissant aucun répit dans mon existence.
Du coin de l'œil, je la vois grimacer alors que ses mots finissent de sortir de sa gueule. Je crois qu'elle grimace face à ma condition de vie, mais rien n'est aussi sur. Les autres aiment bien me faire croire qu'ils veulent m'aider, pour ensuite me faire du mal. De temps en temps j'ai eu le droit à ça, mais c'est surtout à cause de mon frère. Je n'aime pas me faire trahir par ma famille. Déjà que ma mère n'est plus présente, que c'est à peine si je vois mon père… Fin, je n'ai pas la vie idéale et les autres chats ne m'aident pas.
- Si une situation comme celle-ci se reproduit, viens me chercher. Je viendrais avec toi, ça ne me pose aucun problème.
Je lui souris avant qu'on reprenne notre marche rapide. Je pense que ses paroles sont sincères, et que cette louve peut devenir mon amie. Je la suis alors sans un bruit avant de décider qu'il faudrait mieux prendre la parole pour mieux la connaitre. Je n'aime pas trop les patrouilles silencieuses.
- Dis-moi... Pourquoi vouloir me prendre sous ton aile ? Et quel âge as-tu ? Je veux tout savoir de toi ! Tu dois sûrement savoir que je suis la fille d'une solitaire et de notre lieutenant, mais pour toi, je ne sais pas.