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[EVENT] hello there - Patrouille aux Troupes

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 Dim 3 Fév 2019 - 20:47
il fallait seulement qu’elle respire

Ara est malade. Tout le monde est malade. Son Clan s’enfonce dans la maladie de plus en plus, les poumons se serrent, crachent avec force et finissent même par cracher du sang. Le pelage est négligé, les yeux injectés de sang, l’inquiétude se répand bien plus rapidement qu’une tempête de sable. Et elle, elle se trouvait au milieu de tout ça, le coeur battant bien trop rapidement, la maladie courant dans ses veines, ses yeux perdus dans le vide quand elle se retrouvait seule, l’esprit empli d’un manque que personne ne pourra jamais régler. Son compagnon avait rejoint depuis bien trop longtemps le Clan des Étoiles et elle ne savait plus comment vivre en son absence. Peut-être même jamais elle ne saurait comment réapprendre à vivre sans lui parce qu’on l’avait amputé de la meilleure partie d’elle lorsque son compagnon est mort. Il avait été tout et elle ne peut pas le remplacer, l’oublier, l’effacer. Elle ne peut pas s’en sortir sans lui. Elle peut seulement sortir dehors avec un visage froid, fermé, un visage sérieux et prétendre être de retour. Alors qu’au fond, elle continue de se noyer. Sans eau, bien sûr. Comme s’il fallait forcément de l’eau pour se noyer. Les sentiments suffisent.

Elle s’étire longuement dans sa tanière. Nuage d’Ouragan avait raison. Le Clan du Vent avait raison. Leur ancien meneur avait bien dirigé ce Clan, le poussant à certains retranchements, le faisant grandir. Leur donnant des esprits vifs qui n’attendent pas les miracles, mais vont les chercher. Elle ne connaît pas tous les détails, mais elle sait très bien qu’aujourd’hui, elle ne pourrait pas rester bien au chaud - chaud est un grand mot - dans sa tanière, à remuer tous les souvenirs qu’elle remue depuis tellement de lunes, à s’en tuer, à s’en étouffer. Des souvenirs qui ne l’aident strictement pas à avancer, mais des souvenirs dont elle ne parvient pas à se débarrasser. Une forme de poison qu’elle chérit. Parce que si elle souffre présentement, c’est parce qu’elle a aimé et que cet amour est bien trop précieux pour qu’elle puisse désirer de le perdre. Assise dans son lit de mousse, elle se sent traversée par un courant d’air glacial qui la fait frissonner et une quinte de toux la secoue. Elle est malade. Elle le sait. Elle le sent. Mais elle fera le voyage quand même. Parce que la fille de sa petite-fille est malade. Parce que son Clan est malade. Parce qu’il faut les soigner et que jamais elle ne laisserait Ara tomber.

Aujourd’hui, les membres choisis pour partir en patrouille doivent aller rejoindre les autres dans le territoire le plus reculé du Clan de l’Ombre. C’était l’endroit le plus logique pour une rencontre d’un groupe de chats en direction des territoires des Troupes. Parce que c’était par là qu’ils devaient partir. Un messager du Clan de l’Ombre, une guerrière particulièrement petite et pourtant imposant le respect dans ce qu’elle dégageait. Mais pas le même respect que la meneuse dégage, non, un respect motivé par un comportement bien poli. Elle s’était présentée comme Aurore Lointaine, elle avait dit que tous les chats désirant partir devraient se rejoindre idéalement sur le territoire le plus reculé de son Clan. Ça n’avait pas été dit comme un ordre, mais comme une suggestion et comme de la logique à l’état pur. Alors Étoile Machiavélique n’avait pu qu’accepter. Alors c’était là qu’ils devaient se rendre. Elle est sortie en soupirant légèrement, les yeux plissant. Depuis quelques temps, elle supporte très mal la lumière. Elle sait très bien que c’est sûrement dû au virus qui progresse dans son corps, qui se multiplie et qui finira par frapper. Ce qui va bien la pousser à rester éloignée des autres. Ils la prendront peut-être pour une meneuse hautaine qui refuse de se mêler à des êtres vus comme inférieurs, mais ça lui est égal. Elle fera ça pour ne pas les contaminer et elle le sait.

Elle avertit Nuage d’Ouragan, Nuage Rouge et Harfang des Neiges. Nuage Rouge, son fils adoptif. Oh, la meneuse du Clan du Tonnerre en était fier, de son fils, de son adorable fils et elle ne regrettait absolument pas de l’avoir pris sous son aile, d’en avoir fait son protégé, son amour. Il s’entendait merveilleusement bien avec Nuage de Radis qui est son fils de sang. Le dernier vestige de temps passés. Elle les aimait tellement, tout comme elle chérissait sa fille Harfang des Neiges. Elle aimait tous ses enfants bien qu’elle n’était strictement pas la mère la plus présente du monde. Elle leur adressa un léger sourire, l’esquisse même d’un sourire, un fantôme. Mais c’était la première trace d’un quelconque sourire sur son visage depuis des lunes, alors c’était déjà beaucoup. Comment auraient-ils pu se douter que ce sourire même fugace cachait un désespoir plus sombre que la nuit même ? Elle se noyait dans les souvenirs, dans la souffrance, dans ce manque qui la prenait de toute part et dans ses propres sécrétions. Mais elle survivait et elle tenait fièrement, la posture droite et majestueuse, donnant toujours cette impression de force. Elle reprenait son Clan en main tout en se laissant tomber dans les méandres de cette détresse vibrante et puissante.

mais je connais l’histoire, il est déjà trop tard, dans son regard on peut apercevoir qu’elle se prépare au long voyage

Elle leur enjoignit de manger avant de partir parce que le chemin sera long, très long. Peut-être trop long même. Trop long alors que ceux qui se trouvent ici continuent de mourir à petits feux. Alors qu’Ara se dégrade, alors que les propres poumons de la meneuse chauffent. Alors que la maladie a pris d’assaut le camp et continue de faire tomber le Clan. Des ravages. Voici ce que le virus faisait. Des ravages. La meneuse se posa dans un coin sans prendre la peine de prendre une proie pour se nourrir. La seule idée de prendre une bouchée lui refilait la nausée. Elle ferma les yeux. Elle se souvenait de ce moment où elle était encore lieutenante, qu'Étoile Sanglante assumait les tâches de meneur. Torture Machiavélique. Elle se souvenait de ce moment, de cette époque, où rien d'autre que le pouvoir comptait à ses yeux. Où son coeur était froid et dur, fermé et détestable. Comme les choses avaient changé. Elle se souvenait, oui, de cette époque où c’était Abandon des Étoiles qui était présente, qui était la guérisseuse, ce moment où Agate Étoilée n’était rien de plus qu’une apprentie qui prenait le temps de comprendre la vie, qui pensait encore que la vie pouvait être merveilleuse. En fermant les yeux, en se souvenant, son esprit la menait à des moments encore plus lointains, quand sa soeur et son frère étaient encore présents, quand elle leur parlait encore. Son esprit la ramena à cet apprenti-guérisseur du Clan de la Rivière, à ce premier meurtre, la première fois que ses pattes se sont tâchéecs de sang, la première fois qu’elle y a goûté et elle ne pourra jamais oublier cette adrénaline qui fait battre le coeur. Sauf qu’elle ne s’y laissera plus prendre, elle ne s’y abandonnera plus. Elle ne laissera plus ce sentiment la tourmenter et la tirer dans la boue, non. Soupir. Les souvenirs n’étaient jamais bons, jamais efficaces, jamais agréables. Ils venaient apporter un goût amer dans la gueule, ne laissaient pas de répit. Étoile Machiavélique ouvrit de nouveau les yeux sur ce monde qui avait changé en tellement de lunes. Elle n’était plus une apprentie, elle n’était plus une guerrière ni même une lieutenante. Elle était la meneuse. Elle n’était plus une amoureuse transie, elle n’était plus une compagne qui cherchait le réconfort de son compagnon, elle était une meneuse. Elle devait mettre de côté chaque détail de sa vie pour assumer les responsabilités et si elle avait laissé tomber son Clan pendant quelques lunes, c’était passé et elle ne le referait plus.

Elle se leva et s’ébroua avant de faire une rapide toilette histoire d’être présentable, histoire d’être aussi digne qu’elle pouvait l’être. Digne féline, fière féline, avec cette stature imposante qui est la sienne et dont elle ne peut se départir même lorsqu’elle est au plus bas. Maintenant, elle allait donner le sentiment aux autres que tout allait mieux alors que son coeur était en milles miettes, que son coeur allait plus que mal. Son coeur n’était pas réparé, bien au contraire, et ne le sera jamais. Mais elle allait prétendre, allait faire semblant que tout allait mieux pour ne pas les inquiéter. Pour ne pas laisser voir une quelconque faiblesse. Elle s’approcha des chats qui devaient partir avec elle. « C’est l’heure. » Simple phrase bien claire. Personne ne devait la contredire. Ils avaient eu le temps et maintenant ils devaient partir, c’était aussi simple que ça. La meneuse se dirigea vers l’entrée du camp en s’assurant que les autres la suivaient. Parce que c’était une patrouille tout simplement. Elle avertit d’un signe de la queue Rayon de Soleil pour qu’elle sache qu’ils partaient. La féline du désert n’était pas totalement sécure à laisser le Clan entier aux pattes de la lieutenante, mais elle n’avait pas le choix si elle voulait partir. Disons qu’elle savait très bien que cette féline la détestait, alors elle ne pouvait pas être totalement sécure à l’idée qu’une féline la haïssant prenne soin de son Clan. Mais Rayon de Soleil ne pouvait pas vraiment faire de la merde dans ce Clan sachant que de toute façon, Étoile Machiavélique reviendrait et qu’elle pourrait la bannir si nécessaire. C’était encore elle qui avait les pouvoirs réels.

Peu importe. Ils sortirent du camp. Enfin. Ils étaient maintenant partis. Plus de retour en arrière possible. Ce n’était pas comme si la meneuse prévoyait de retourner au camp. Fallait qu’elle le sauve, son Clan, justement et le seul espoir était les Troupes. Ces fameuses Troupes qu’elle avait déjà croisé et dont la meneuse - si ça n’avait pas changé - d’une était son ennemie jurée, une ennemie qu’elle avait toujours voulu détruire. Oh, Volcan Ardent, ennemie qui était à son niveau lorsque celle-ci était encore dans le Clan de l’Ombre. Maintenant, elle ne savait plus trop. Elle avait changé et les Troupes avaient largement eu le temps de changer de meneurs à plusieurs reprises entre temps. La preuve : les Clans avaient vu opérer un grand nombre de changements. Surtout l’Ombre. Étoile de la Mélopée s’était vue succédée par Étoile de Lave. Ce dernier fut remplacé par Étoile de la Mort et enfin, Étoile Fragmentée a pris la place. Elle avait connu le nom du nouveau meneur grâce à la messagère qui s’était permise de lui apprendre. Ce n’était pas une information qui pouvait porter préjudice au Clan de l’Ombre, après tout.

La meneuse ne parlait pas vraiment pendant le court trajet jusqu’au Clan de l’Ombre. Elle était perdue dans ses pensées et dans la crainte que la maladie prenne trop de place, que la maladie raye les chats de la Forêt de Cerfblanc. Ça devait sans doute traverser l’esprit de beaucoup ces derniers temps. En tout cas, ça traversait son esprit à elle. Surtout quand l’enfant de sa petite fille était clairement malade. Soupir léger. Ils finirent par arriver au lieu de rendez-vous et elle salua respectueusement les chats présents. Il y avait, du Clan de l’Ombre, Irréalité de l’Eucalyptus, Pluie d’Étincelles ainsi que Trèfle d’Or. Le Clan de la Rivière avait envoyé Pluie Torrentielle, Esprit des Songes, Épine d’Or, Nuage du Typhon ainsi que Masque de Jais. Pour le Clan du Vent, c’était Citron Vert, Cerf Volant ainsi que Mistral Lointain. La meneuse du Clan du Tonnerre ne connaissait que les deux guérisseurs, Citron Vert ainsi que Masque de Jais. Et c’était bien mieux de savoir que des guérisseurs les accompagnaient, c’était même rassurant.

« Partons. Nous allons essentiellement voyager de jour, parfois un peu de nuit si nous ne trouvons pas d’endroit sûr pour dormir. Si quelqu’un ne va pas bien, dites-le rapidement. La santé avant tout.»

Sur ces mots, Étoile Machiavélique se mit à marcher. C’était l’heure. Ils devaient se rendre aux Troupes, découvrir si ceux-ci avaient vraiment ce dit remède. Elle lança un regard inquiet à Citron Vert. Ce n’était pas un secret, la fragilité du félin. En tout cas, pas pour la meneuse qui connaissait tout de même bien le Clan du Vent sachant qu’elle était l’amante de l’ancien meneur. Elle espérait que tout se passe bien et que le guérisseur ne se blesse point pendant le trajet. Ce serait déplorable.
Le trajet en soi se passa sans trop d’accrocs. Il fut long. Lent. Très lent. C’était long se rendre aux Troupes et elle avait eu le sentiment très souvent que jamais ils seraient rendus, ce qui la faisait légèrement paniquer. Mais bien entendu, elle n’en montrait rien. Elle restait très professionnelle. C’était une meneuse, une figure d’autorité, un roc. Elle ne devait pas s’effriter. De même qu’elle s’assurait de s’éloigner si moindrement elle devait tousser et jamais elle ne montrait le moindre signe d’une quelconque faiblesse et pourtant ses poumons semblaient lui hurler que ce trajet était une très mauvaise idée. Elle étouffait régulièrement et elle avait souvent envie de faire halte, de s’arrêter, de prendre une pause pour pouvoir respirer. Sauf que ce n’était pas permis. Le temps comptait. Le temps défilait bien trop rapidement pour qu’elle puisse prendre une pause, qu’ils puissent en prendre une. Parfois, elle lançait des regards rassurants aux membres de l’expédition bien qu’elle n’était pas du tout la plus bavarde. Elle espérait seulement que les guérisseurs ne seraient pas en mesure de voir derrière l’image de force qu’elle impose, qu’ils ne voient pas la maladie qui s’infiltre dans les veines de la meneuse. Elle restait en avant, assez éloignée des autres, ne dormait pas collée contre eux pour ne pas les infecter. Oui, elle gardait une certaine distance qui pouvait être vue comme une forme de dédain. Mais ce n’était pas le cas. Elle n’était pas hautaine. Elle voulait juste les épargner. Enfin, ils finirent par arriver. Elle le sut aux odeurs qui changèrent, qui commençaient à prendre une toute différente forme, et elle pouvait sentir le marquage fort de plusieurs chats, une odeur semblable à celle que l’on pouvait trouver aux frontières de chaque Clan. Ils étaient arrivés.

« Nous voilà. »
Ouragan Dévastateur
Jeune aventurier
Puf/Surnom Puf/Surnom : Kayl
Messages Messages : 107
Ouragan Dévastateur
 Lun 4 Fév 2019 - 16:37

Hello there

Nous partons. Enfin. Il a fallu s’organiser, et j’ai pris mon mal en patience, mais nous y voilà enfin. Étoile Machiavélique a donné le départ, ce matin. C’est donc avec la meneuse et deux de ses enfants que je pars désormais pour rencontrer les Troupes. Nuage Rouge et Harfang des Neiges. Je ne pensais pas qu’ils viendraient, eux, mais ils sont en forme et ils restent de bons… Guerriers. Même si Nuage Rouge et moi, nous ne sommes pas encore guerriers, nous faisons de notre mieux. Et notre chef l’a vu, puisqu’elle a accepté qu’on parte avec elle. Elle pense que nous sommes assez forts pour parvenir à sauver les Clans.
Je sens qu’une grande destinée nous attend. Alors une dernière fois, avant de partir, je dis au revoir à ceux que je connais, ceux que j’aime.

Nuage de Radis, mon meilleur ami, le frère de Nuage Rouge. Celui qui a été un compagnon de jeu, un frère presque pour moi. Petit Castor, et Nuage de l’Aigle, qui comptent sur moi eux aussi. Parce que Petit Castor est malade. Ara, aussi. C’est la dernière que je vais voir, pour rester un peu plus longtemps avec elle. Parce que c’est pour elle seule que je pars. Pour elle, pour mon Clan aussi, pour tout le monde, avec un peu d’espoir.
Je mange les plantes fortifiantes dans la tanière des guérisseurs. Tiens bon Ara, je reviendrai avec le remède, je reviendrai pour toi, je te le promets.
Je ne sais pas ce que valent les promesses.

Je jette un dernier regard. Croise celui de Rayon de Soleil. Puisse-t-elle ne pas se trouver avide de pouvoir, à présent que la meneuse ne sera pas là. Puisse le Clan des Étoiles veiller sur notre Clan en notre absence.
Je pars, j’accompagne la patrouille, pour rejoindre notre lieu de rendez-vous. Le territoire du Clan de l’Ombre, là où le véritable voyage débutera. J’ai peur, peur de ne pas arriver jusqu’aux Troupes, peur de ne jamais en revenir, mais surtout…
Peur parce que j’ignore qui sera encore là à mon retour.

Nous prenons déjà du temps à parvenir jusqu’au lieu de rendez-vous. Mais nous y parvenons, et dès que tout le monde est là, nous partons.

« Partons. Nous allons essentiellement voyager de jour, parfois un peu de nuit si nous ne trouvons pas d’endroit sûr pour dormir. Si quelqu’un ne va pas bien, dites-le rapidement. La santé avant tout.»

Les quatre Clans, marchant ensemble, sans guerre, dans un même combat. Des jours et des jours. Je fais la connaissance de ces autres membres, ces guerriers qui risquent leur vie pour leur Clan. Citron Vert est sympa, jeune guérisseur du Clan du Vent. Il dit qu’il a vu une des membres de la Troupe Inondée. Il a de la chance d’avoir ce lien. Je pense que c’est rare, et que c’est un peu grâce à lui que tous les Clans sont ici réunis.
Et Harfang des Neiges, aussi, si courageuse. Si déterminée. Elle est loin d’être débile comme j’ai pu le penser. Elle fera tout pour son Clan, elle aussi.

Je suis flatté d’être le plus jeune. Je marche au même rythme que les autres, ignorant mes coussinets en feu, ignorant la soif qui me brûle la gorge, l’épuisement qui tétanise mes muscles. Et chaque fois que je sens le regret d’être parti, chaque fois que je sens l’espoir me quitter, le visage d’Ara revient, son regard à la fois si bon, qui me couve de bienveillance, et toutes les promesses qui résonnent.
Et je n’abandonne pas. Jamais. Je n’abandonne pas mon but, je serre les mâchoires et nous avançons encore.

Et parfois les larmes coulent en silence, dans la nuit. Parfois ça semble bien trop long et je me dis que c’est terminé, qu’ils sont peut-être tous déjà morts. J’ignore qui l’est, qui est toujours vivant. Nuage de Radis mourra, et je l’apprendrai en rentrant, et pourtant ce n’était pas pour lui que j’ai peur tout ce temps. C’est pour Ara, pour Petit Castor, pour les guerriers et les anciens si faibles. Et surtout les reines. Audace des Cieux, qui a rejoint la Pouponnière juste avant qu’on parte. Il y a aussi Valse du Papillon qui est déjà malade. Et… Et je crois qu’il y a aussi Elégance Florale. Peut-être que leurs chatons ne survivront pas.
Mais je n’ai aucune réponse et ça me terrifie, de me retrouver dans cet endroit où les étoiles qui brillent ne sont pas le Clan des Étoiles. Seul.
Nous sommes seuls.

Un matin pourtant, Étoile Machiavélique s’arrête. Je sens l’odeur puissante de félins, une odeur parfaitement inconnue. Mon regard brille intensément, et pour la première fois, je reprends des forces, de l’espoir, je reprends vie.

« Nous voilà. »

Je souris à Nuage Rouge, à Harfang des Neiges. Nous sommes parvenus à destination et ce n’est plus qu’une question de temps, un tout petit peu de temps, avant que nous ayons connaissance du remède tant attendu. Nous attendons une patrouille, n’importe qui. Il ne faudrait pas qu’on nous voie comme des intrus. Je m’assois, discute un peu avec Nuage Rouge. Et une silhouette au loin apparaît, s’approche.
Je me lève pour observer. Qui est-elle ? Notre sauveuse, sans aucun doute. Celle qui a le pouvoir de nous guérir tous. Ou de nous anéantir.

(c) Sun for Kayu ♥️ ~ Joyeux Noël ♥️
Étoile des Songes
Guerrier expérimenté
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Étoile des Songes
 Lun 4 Fév 2019 - 21:50

Feat Les Patrouilles et les Troupes

It's time to go.

C'était le grand jour. Nous étions sur le point de partir pour un long voyage vers les Troupes. J'avais espoir. Je le savais, c'est tout. Non seulement nous allons trouvés de l'aide tous ensembles mais peut-être mon frère, mes soeurs et moi allons trouvés l'origine de notre mère. Peut-être était-elle toujours vivante? J'avais les yeux fermés et j'appréciais la fine brise qui soufflait dans mes moustaches. J'avais l'impression que mon père était là, juste ici, avec moi. J'avais l'impression de sentir sa queue se déposer sur mon épaule droite. Il était là. Je pouvais le sentir au plus profond de mon âme. Ce sera un long voyage mais mon père sera la pour nous protégez et nous soutenir Pluie Torrentielle et moi. Je pensais à mon jeune apprenti, Nuage du Typhon. Ce sera une grande journée pour lui. Il va devoir se montrer fort, endurant et patient lors de ce voyage mais j'ai pleinement confiance en lui et son potentiel. Malgré ses difficultés, son apprentissage va très bien. Il fera un très bon guerrier, j'en étais persuadé. Peu d'individus étaient debout. Sauf moi évidemment. J'ai toujours été un lève-tôt. Un vent souffla dans mon dos et une odeur vint chatouiller mes narines.

''Esprit des Songes?'' La femelle fit une pause et reprit. ''Il est temps de partir.''

J'ouvrais grand les yeux et me tourna légèrement la tête pour apercevoir ma sœur. Sa fourrure grise tigré plus foncé que la mienne contrastait énormément avec ses yeux bleu-argentées. Mis à part sa fourrure légèrement plus longue et ses tons plus foncés, on ne pourrait pas dire qu'elle ne ressemblait pas. Je lui décrochais un tendre sourire et m'approcha d'elle.

''Partons.''  

J'avançais un plus dans le campement. Épine d'Or était déjà debout et Masque Ébreché également. Je leur fis signe et me dirigeais vers la tanière des apprentis. Nuage du Typhon dormait. Il avait l'air d'un petit ange. J'avais cet étrange instinct paternel qui se réveillait en moi. J'espérais un jour avoir mes propres enfants. Je m'approchais davantage de mon apprenti et frotta ma queue touffu sur le dos de mon apprenti.

''Debout Nuage du Typhon, il faut y aller.''
Miaulais-je de ma voix grave

Je lui laissais le temps de se réveiller et nous nous dirigeons vers les 3 femelles qui nous attendaient patiemment. Je leur décrochais un sourire et un simple signe de tête.

''Nous sommes prêts''

Et nous voilà partis en direction du territoire du Clan de l'Ombre. Je marchais entre ma soeur et mon apprenti Nuage du Typhon. J'aimais l'avoir toujours prêt de moi. Ça me permettait de surveiller ses moindres faits et gestes, ainsi voir comment il va et pouvoir être en mesure de le protéger s'il arrivait quelque chose de grave.

''Ce sera un long voyage Nuage du Typhon. Probablement très excitant pour un jeune apprenti mais c'est important de toujours rester prudent malgré les circonstances. Tu le sais. Nous ne savons jamais quel genre d'obstacle le Clan des Étoiles peut nous réservez mais si Étoile d'Équinoxe t'a permis de venir avec nous, c'est qu'il a estimé que tu en es capable.'' Miaulais-je d'un ton sérieux mais confiant.

Je le considérais étrangement comme mon fils cet apprenti. J'étais heureux de l'amener avec nous et j'espérais qu'il se montrerait prudent et digne de notre Clan mais j'en étais déjà assuré et aucunement inquiet. À peine quelques minutes plus tard, un son lourd faisait vibrer le sol. J'aperçu Épine d'Or faire une sacré chute. Toujours avec un calme, je me dirigeais vers elle.

''Tout va bien? Est-ce que tu es blessé?''
Miaulais-je avec un ton calme.

Aussitôt que la poussière fut tombé, nous reprenons la route afin de retrouver les trois autres Clans. Lorsque nous étions arrivés, je fis la rencontre des patrouilles. Elles étaient composées de 3 guerriers ainsi que de leur guérisseur pour le Clan du Vent, trois guerrières du Clan de l'Ombre ainsi qu'une guerrière avec deux apprentis, incluant leur chef Étoile Machiavélique. Je leur fis un simple signe de tête et un léger regard bienveillant.

« Partons. Nous allons essentiellement voyager de jour, parfois un peu de nuit si nous ne trouvons pas d’endroit sûr pour dormir. Si quelqu’un ne va pas bien, dites-le rapidement. La santé avant tout.»

Je fis un simple hochement de tête à Étoile Machiavélique et nous reprenons aussitôt la route. Le voyage fut extrêmement long mais voir les Quatre Clans soudés me faisait extrêmement du bien. J'étais heureux de voir que pour une fois, après des lunes, les Clans pouvaient se supporter. Je rêvais un jour d'une paix entre les Clans. Oui le Mal Rouge c'est un vrai Fléau mais peut-être que le Clan des Étoiles nous l'a envoyé afin qu'on se serrent les coudes? J'étais épuisé, comme tous le monde mais j'avais espoir. Il fallait gardé espoir. Ce n'était pas une option. Pas maintenant.

Un matin, les odeurs commencèrent à changer totalement. Nous étions proches du but. Nous arrivons bientôt. Je me tournais légèrement vers mon apprenti en m'adressant à lui.

''Tu sens ça Nuage du Typhon?''

Au même moment, la voix d'Étoile Machiavélique s'éleva, nous étions finalement arrivés à la destination. Je me tourna vers ma sœur Pluie Torrentielle, qui était à ma droite et lui décrocha un sourire exprimant l'espoir et le bonheur que je ressentais. Peut-être allons-nous découvrir quelque chose sur nos origines? Je passa ma queue touffu alentour des fines épaules de ma sœur et la serra fort contre moi. Je l'espérais. D'un coup, je cru remarquer une silhouette au loin. La silhouette se dirigeait vers nous. J'ignorais si c'était un membre d'une Troupe ou un étranger. Mon visage changea aussitôt. J'ignorais tout sur elle mais mon réflexe fut de tasser légèrement Nuage du Typhon derrière moi à l'aide de ma queue touffu. Je m'en voudrais pour le restant de ma vie s'il arrivait quelque chose à mon apprenti. Sachant à quel point il était curieux, je lui laissais un peu d'espace pour qu'il puisse voir mais ce fut mon instinct qui avait pris légèrement le dessus. Est-ce qu'elle était seule, je l'ignorais mais s'il devait arriver quelque chose de grave, nous étions prêts. Je restais méfiant mais j'espérais qu'on puisse obtenir de l'aide que nous avons terriblement de besoin.

(c) Sun for Spirit only


Spoiler:
Mistral Lointain
Vétéran
Puf/Surnom Puf/Surnom : light.
Messages Messages : 690

Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 103
Mentor / apprenti : actuellement, Nuage de Lotus | anciennement, Perle Cendrée, Brise de Tendresse
Mistral Lointain
 Mar 5 Fév 2019 - 22:29


« i do it for you »

Un long soupir échappa de la gueule de Mistral Lointain et un petit nuage s’échappa dans l’air frais. Un petit frisson fit trembler tout le corps du guerrier lorsqu’une douce brise vint secouer ses poils en bataille. Ses yeux avaient fixé pendant trop longtemps les cieux, attendant avec impatience l’éveil de l’astre flamboyant, contemplant les points lumineux qui représentaient les combattants du passé. La lune terminera bientôt sa course alors qu’elle avait brillé toute une nuit. Le regard du grand mâle noir balaya le camp, mais personne n’avait encore quitté aucune tanière.
Le sommeil n’avait pas ouvert ses pattes au félin qui devrait bientôt partir faire un long voyage jusqu’aux troupes afin de trouver un remède pour ses camarades malades. Dans son cas, il sentait parfois un peu de fièvre, une petite toux peu gênante, même si parfois il toussait à s’en arracher la gorge, il savait que ça irait. Le sommeil aurait été bon pour lui s’il avait réussi à penser à autre chose qu’à cette histoire avec Grâce du Cygne. Ce regret ne s’effaçait pas de sa mémoire. Il n’avait encore rien avoué de son acte à Étoile Orangé, la culpabilité ne cessait de le ronger, surtout depuis qu’il savait qu’il partirait pour les troupes. Il ne savait pas combien de temps le voyage allait durer, ni même s’il en reviendrait vivant. Il ne savait même pas si en revenant, celle dont il était en train de tomber amoureux ne serait pas déjà aux pattes des étoiles qu’il avait tant fixé cette nuit.

D’un pas nonchalant, Mistral Lointain se rendit dans la tanière de sa meneuse, une souris maigrelette entre les dents, histoire d’aider la demoiselle blanche à reprendre des forces avant son départ. Il savait qu’en son absence, elle se priverait pour les autres. Il avait peur de la laisser seule aux pattes du Clan et même si Cauchemar de Minuit assurait, même si Paon du Jour avait tout sur ses épaules. Même si tout semblait aller.
De plus, Étoile Orangée avait récemment perdu l’une de ses vies et chaque fois qu’il pensait à elle, son coeur battait dans ses tempes et son palpitant se serrait un instant, de peur de perdre celle qui comptait énormément à ses yeux. En entrant de la tanière, il vit sa respiration lente et encore rauque. La peur rongeait son coeur alors qu’il approchait pas à pas d’elle. Il déposa la petite souris et lui lécha le crâne.
« — Nous allons bientôt partir pour les troupes, Étoile Orangée. Je voulais te prévenir avant de partir. Pense à bien te nourrir pendant mon absence et à te reposer, d’accord ? » Doucement, le guerrier aux yeux bleus recula en gardant un oeil sur la féline avant s’éloigner pour aller réveiller les concernés.

Cerf Volant ne fut pas le plus difficile à faire sortir de son nid. Il avait suffit à Mistral Lointain de poser sa patte sur le flanc de l’aventurier et celui-ci avait ouvert les yeux. Un petit air heureux semblait planer sur son visage. Le chat noir ne savait pas bien pourquoi il était si content de partir si loin des siens, mais il pouvait comprendre l’excitation qui devait fourmiller dans ses pattes. Bien qu’il ne souhaitait pas vraiment partir, ne souhaitant pas laisser Étoile Orangée, le grand matou avait hâte de découvrir de nouvelles terres. À force, la lande dans laquelle il courait, dans laquelle il connaissait tous les recoins finissait par l’ennuyer. Il aura de quoi raconter des histoires, lorsqu’il deviendra ancien.
Contrairement à Cerf Volant, Citron Vert fut plus difficile au réveil. Il était allongé près du corps de Nuage du Titan, son meilleur ami décédé de cette maladie encore incurable à ce jour. Mistral Lointain l’avait observé cette nuit, à dormir près de lui et il se demandait si Citron Vert allait bien vouloir lâcher docilement l’âme envolée de l’apprenti ; le guerrier noir s’imaginait bien à sa place, fou de chagrin si c’était Étoile Orangée qui avait été au milieu du camp, son corps sans vie étendue là. S’approchant doucement, le félin fit comme pour Cerf Volant, il posa une patte sur son flanc et le secoua un peu. Malheureusement, le nouveau guérisseur ne fut pas aussi coopératif que le jeune guerrier. Il était pourtant temps de partir.
« — Citron Vert, il faut que tu te lèves. On doit y aller. » Au début, le ton du chat noir était calme, doux. Mais à mesure que le soigneur rechignait, le combattant perdait patience. « — Citron Vert ! Debout ! » Rien à faire, le félin semblait avoir des membres atrophiés tant il avait cessé de bouger ; il était comme le corps sans vie de son meilleur ami mais seulement lui, pouvait encore se relever et se battre. « — Bien. Et bah puisque tu veux pas le faire seul, va falloir employer la méthode forte. » À ces mots, Mistral Lointain attrapa le jeune chat par la peau du cou et l’extirpa de sa veillée. « — Il est temps que tu te reprennes. On doit y aller là. Les guerriers du clan prendront soin de l’enterrer mais il est l’heure pour nous d’aller chercher le remède qui pourrait sauver le reste du Clan. Fais ton devoir, Citron Vert, soigne ces félins mourants. »

Citron Vert finit tout de même par se lever. La patrouille se mit en route vers le point de rendez-vous, là où les quatre clans devaient se rejoindre pour partir en direction des troupes. Lorsqu’ils y parvinrent, Mistral Lointain ne reconnut que très peu de chats. Il connaissait la plupart des félins de nom mais il n’en connaissait aucun vraiment. Ce n’était pas plus mal. Il savait néanmoins que Masque de Jais était un guérisseur et qu’Étoile Machiavélique était une meneuse, ce qui lui suffisait bien, ils formaient à eux tous un bon groupe.

« Partons. Nous allons essentiellement voyager de jour, parfois un peu de nuit si nous ne trouvons pas d’endroit sûr pour dormir. Si quelqu’un ne va pas bien, dites-le rapidement. La santé avant tout.»

Mistral Lointain acquiesça et se mit en marche. Pendant tout le long de ce rude voyage, le guerrier noir ne cessa de penser à son bien-aimée. Chaque pas était une avancée pour elle vers le remède et chaque souffle qu’il prenait était un nouvel espoir de la revoir saine et sauve lorsqu’il reviendrait. Ou au moins sauve. Il espérait rapporter le « saine » avec lui.
Ces nuits passées furent peut-être bien les seules de sa vie où il dormait d’un véritable sommeil profond sans avoir à se réveiller en plein milieu de la nuit. Il dormait comme un doux chaton rêveur, épuisé de chacune des journées à vaquer. Durant ce long voyage, Mistral Lointain était souvent tombé museau à museau avec une étrange fleur blanche qu'il n'avait encore jamais eu l'occasion de voir dans sa vie de guerrier du vent. Elle était d'une pureté étonnante et captivante qui prenait toutes les pensées du félin, à la recherche du nom de cette fleur. Sa blancheur lui rappelait étrangement le pelage doux d'Étoile Orangée avait qu'il ne la quitte. Il fut longuement sans réponse, mais un beau jour, l'un des chats du groupe passa près de lui pour lui annoncer qu'il s'agissait d'une edelweiss. Il remercia cette âme charitable et divagua encore dans ses pensées : le nom de Petite Edelweiss serait magnifique pour un chaton comme celui d'Étoile Orangée. Mais il repensait à l'accident survenu avant son départ. À cette demoiselle blanche comme la neige avec laquelle il avait eu une relation. Une terrible erreur. Et s'il avait des chatons avec elle et que Étoile Orangée le rejetait ? Il préférait ne pas penser à la suite.

« Nous voilà. » Il n’avait pas fallu plus de deux mots pour savoir que la grande patrouille était enfin parvenue aux troupes. Lorsqu’une silhouette apparut au loin, Mistral Lointain ressentit une certaine hostilité. Si les troupes avaient le remède, il n’était pas sûr qu’ils viendraient à le partager. Cette peur de se faire empoisonner de rendait pas le guerrier très amical envers un quelconque étranger. Il faisait cela pour son Clan. Mais surtout pour Étoile Orangée, il devait garder espoir et calme pour elle. Son regard se tourna un instant vers Citron Vert et Cerf Volant, dans l’espoir de voir dans leurs yeux une once de bonheur. Il souhaitait plus que tout que les deux jeunes chats soient heureux du voyage. Heureux de ce qu’ils venaient d’accomplir. Et même si cela n’était qu’un petit pas vers le remède, ce pas avait été fait. Il en restait pourtant tant d’autres avant de sauver les siens ...




Spoiler:
Citron Vert
Guerrier expérimenté
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Citron Vert
 Mer 6 Fév 2019 - 21:02


You said you'd grow old with me


Dusky & les volontaires


I'd like to say I'm okay, but I'm not
I try, but I fall
Close my mind, turn it off


Il voulait juste… Il voulait qu’il fût là. Il voulait qu’il fût en vie. Il aurait tant voulu ne pas avoir échoué. Il aurait tellement voulu trouver ce putain de remède dans les temps. Il aurait tant voulu réussir à le sauver. Il aurait tant voulu ne pas merder à ce point. Il aurait simplement voulu ne pas perdre son seul ami.
Son meilleur ami.
Mais il avait merdé, totalement merdé. Il avait perdu l’un des êtres auquel il tenait le plus. Un ami, un frère. Mort. Parti. Envolé. Il avait perdu le combat contre cette maladie de merde. Cette putain de maladie. Putain ! Il avait fait quoi, hein ? Il avait fait quoi pour mériter ça ? Qu’est-ce qu’il avait fait à ce putain de clan des étoiles de merde pour qu’on lui fît cela ?! Rien ! Rien ! Il était heureux, il avait un ami ! Il avait enfin un ami ! Et on le lui avait arraché ! On ne lui avait rien donné, dans la vie ! On lui avait pas donné de père, pas de corps résistant, pas d’amour d’une mère. Et là, il avait un ami et POUF il disparaît ? Mais c’était quoi cette justice de merde ? Qu’ils allassent se faire voir ! Tous ! Qu’ils ne s’approchassent plus de lui ! Il ne voulait voir personne, il ne voulait parler à personne ! Qu’on le laissât tranquille, putain !

But I can't be sober, I cannot sleep
You've got your peace now, but what about me?
Thought we had the time, had our lives
Now you'll never get older, older
Didn't say goodbye, now I'm frozen in time
Getting colder, colder
One last word
One last moment
To ask you why you left me here behind
You said you'd grow old with me


Citron Vert était au centre de la clairière principale, le museau dans un pelage blanc et roux. Il n’avait pas bougé depuis que son ami était mort. Au petit matin, donc. La nuit n’allait pas tarder à tomber, mais il s’en fichait. Autant crever de froid dehors, rien à foutre. Il s’en fichait. Autant mourir. Honnêtement, qui serait triste de le voir partir ? Paon du Jour, Étoile Orangée et Miel Givré. Trois personnes. Waow. Et encore, ils auraient un p’tit pincement au coeur mais ils l’oublieraient bien vite. Il était important simplement parce qu’il était guérisseur. S’il avait été guerrier, personne ne s’occuperait de son cas.
Quelqu’un s’approcha de lui, il entendait ses pas. Mais il ne bougea pas. Il ne releva pas la tête. Il ne fit rien. Il ne savait pas qui était là, il s’en fichait totalement en fait. Il sentit aussi l’effluve d’un petit lapin. Ce con lui apportait à manger. Il avait vraiment cru qu’il allait avaler quelque chose ? Dans ses rêves ! Il ne bougera pas, il ne laissera pas Nuage du Titan une seule seconde. Sa dépouille était froide, d’ailleurs. Depuis longtemps. Le froid mordant du dehors y était probablement pour quelque chose. Mais il s’en fichait. Il s’en fichait. Il voulait rien savoir. Il voulait plus rien ressentir. Il voulait que son ami revînt.
Il lui manquait.
Et la douleur que sa perte engendrait faisait mal.
Très mal.
Trop mal.

Il ne pleurait pas. Il avait pleuré, au début. Mais il n’avait plus d’eau dans son corps. Enfin, techniquement, si, mais il n’avait plus la force de pleurer. Il n’avait plus la force de faire quoi que ce fût, excepté déplorer la mort de l’apprenti. Il était mort trop jeune, beaucoup trop jeune.  Comme Petite Encre, décédé en même temps que sa mère. Il y avait de plus en plus de morts.
Et si il n’y avait pas de remède ? Ils finiraient tous par crever.
À ce moment-là, Citron Vert n’en avait plus rien à foutre.
Qu’ils crèvent.

We had plans, we had visions
Now I can't see ahead
We were one, we were golden
Forever you said


Il se sentait tellement seul. Désemparé. Incompris. Il était en colère contre tout le monde, mais en même temps, il était las. Il avait déjà affronté la mort avec de nombreux membres de son clan, même celle de sa mère adoptive, Éclat Lunaire. Mais jamais ça n’avait été aussi dur. Jamais il ne s’était senti comme cela. Il ne trouvait pas le mot pour se définir, il était un peu mort, lui aussi, en fait.
Citron Vert était perdu.
Dévasté.

Sans s’en apercevoir, il s’endormit. Il ne voulait pas s’endormir. Il voulait rester avec son ami. Mais le trop plein d’émotions et aussi le fait qu’il n’avait pas dormi depuis pas mal de temps l’achevèrent.  Il sentait quand même son pelage, son odeur. Ça le rassurait. Ça lui donnait l’impression qu’il était encore là, que tout ce qu’il s’était passé la veille n’était qu’un mauvais rêve. Un très bon cauchemar. Rien de tout cela n’était réel. Tout irait bien. Tout serait parfait. Il pourrait continuer à apprendre le métier de guérisseur à Nuage du Titan. Il pourrait continuer à lui parler, à essayer de trouver un putain de remède avec ses conseils. Mort de rire. Ce remède. Alalah. “FOUTU REMÈDE DE MERDE. ALLEZ TOUS VOUS FAIRE VOIR J’EN AI PLUS RIEN À FOUTRE, JE DÉMISSIONNE.” Il voudrait crier ça. Il voudrait se tuer. Se briser. Rejoindre son ami déjà loin.
À quoi bon vivre, de toute façon ?

But I can't be sober, I cannot sleep
You've got your peace now, but what about me?


Une patte se posa sur lui. Il émergea et grogna. Qu’il commençât pas à lui casser les couilles, celui-là. Il le regarda du coin de l’oeil, ne changeant pas sa position. Il voyait toujours le lapin de la veille. Il avait simplement envie de vomir rien qu’en s’imaginant le bouffer. Non, il n’avait pas faim. Il n’avait plus rien. Il voulait juste rester avec lui. C’était tout ce qu’il demandait. Oui donc y’avait un gars qu’était là. Mistral Lointain. Oh putain il allait pas commencer à le saouler, ça allait mal finir sinon.

Citron Vert, il faut que tu te lèves. On doit y aller.

Mais wesh mais nique ta mère, toi. Laisse-moi tranquille putain. Aller où, déjà ? Tu crois que j’en ai quelque chose à battre d’aller me balader dans des champs de fleurs en ta compagnie putain ? Mais juste casse-toi mec, tu sers à rien. Essaie pas d’insister j’bougerai pas.” Ce petit jeu dura quelques minutes, mais le jeune félin voulait pas bouger. Bouger signifiait l’abandonner. Il ne voulait pas l’abandonner. Il voulait rester avec lui, toujours. Il voulait vivre avec lui. Il voulait vieillir avec lui. Enfin, il avait voulu. Maintenant, lui il était en vie et son ami ne l’était plus. Maintenant il était seul. Tout seul. Et il en avait plus rien à foutre de ce clan de merde ! Rien !

Citron Vert ! Debout !

Non. Il. Ne. Partira. Pas.
Jamais.
JAMAIS.
PLUTÔT MOURIR.
Il n’écoutait plus le mâle noir. T’façon, à quoi bon ? Il allait quand même lui demander encore et encore de bouger son cul. Mais non. Non il ferait rien.
Rien, vous l’entendez ça ?!
Pis il se sentit être porté. On le tirait par la peau du cou. C’était une blague, hein ? Il voulait le griffer, feuler, se battre. Il voulait tuer, même. Il en avait plus rien à foutre. Rien à foutre de ce code guerrier de merde. Rien à foutre de ce clan de merde. Rien à foutre de sa vie de merde. Rien à foutre de tout. Tout. Tout. TOUT. Mais il ne fit rien. Il ne ferait rien. S’il devait le quitter, il ne ferait plus rien. Il parlera de temps à autre, parce que ce sera nécessaire. Mais il ne voulait plus rien dire. Plus rien ressentir.
Il voulait juste plus être vivant.

Il est temps que tu te reprennes. On doit y aller là. Les guerriers du clan prendront soin de l’enterrer mais il est l’heure pour nous d’aller chercher le remède qui pourrait sauver le reste du Clan. Fais ton devoir, Citron Vert, soigne ces félins mourants.

Il se leva et jeta un regard noir au guerrier avant de se reprendre. Plus rien. Rien. Ne plus rien ressentir. Il avala sa salive et fit un pas. Ses membres étaient engourdis. Il avait du mal à avancer. Il avait mal. Physiquement et mentalement. Mais il marcha. Il fit comme de rien. Il rejoignirent le clan de l’ombre, aussi. Pis Étoile Machiavélique prit la tête de la patrouille.
Et puis ils arrivèrent aux troupes.
Il ne savait pas combien de temps il s’était écoulé entre leur départ et leur arrivée, mais il n’en avait rien à foutre. Ils allaient trouver ce putain de remède de merde et se casser.
Peut-être qu’il mourrait sur le chemin du retour.
Il aimerait bien.

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Epine d'Or
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Le personnage
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Epine d'Or
 Sam 9 Fév 2019 - 19:48

Long way till the end

ft. Patrouille aux Troupes

La guerrière à la fourrure dorée avait passé une nuit bien difficile. La nausée lui avait tenu la patte jusqu'au petit matin, alors que les symptômes qui touchaient les chats malades ne semblaient pas l'avoir atteint. Pelage de Lune, son compagnon, lui avait tenu compagnie lors de ses nombreuses sorties pour aller déglutir le peu de bile qui lui restait dans l'estomac. Ce n'était pas les moments les plus glamours que les deux amoureux avaient passé ensembles, mais un long voyage attendait la féline, alors ils profitaient de chaque instant. La dorée avait été rendre visite à la guérisseuse qui lui avait donné une herbe à mâchouiller, histoire d'aider ses nausées à se calmer. La femelle était stressée, il n'y avait pas de doute.

Le soleil finit par se lever sur la clairière du camp embrumée d'un épais manteau, la neige accrochait encore au sol et de grandes plaques de verglas brillaient à terre malgré le manque de lumière. Le mâle gris qui lui avait tenu compagnie toute la nuit avait fini par succomber au sommeil tandis que la dorée patientait calmement dans la clairière que le Clan se réveille. Ses envies de vomir s'étaient enfin calmées, mais elle ne pouvait plus rattraper sa nuit. Malgré la boule qui lui serrait le ventre, la guerrière avait hâte de partir, et ce pour deux raisons. La première, l'idée de trouver un remède chez les Troupes et de soigner tout le monde. La seconde, partir en vadrouille avec sa meilleure amie et sœur de cœur, Pluie Torrentielle. Les deux guerrières seraient également accompagnées du frère de la féline grise, Esprit des Songes et son apprenti, Nuage du Typhon, ainsi que la guérisseuse, Masque Ébréché. Ils formaient ainsi une équipe de cinq matous appartenant au Clan de la Rivière et il leurs faudrait rejoindre les groupes des trois Clans respectifs du Vent, du Tonnerre et de l'Ombre.

La femelle observait le camp en éveil, remarquant la fourrure grise de Pluie Torrentielle et celle presque identique de son frère. Masque Ébréché se trouvait également dans la clairière alors qu'Esprit des Songes se dirigeait vers la tanière des apprentis, sans aucun doute pour réveiller le jeune Nuage de Typhon. Une fois tous réunis, leur départ avait sonné. Épine d'Or se dirigea rapidement vers la tanière des guerriers où son compagnon dormait encore. Elle lui lécha la joue, lui chuchota quelques mots doux et quitta l'antre aussi vite qu'elle était arrivée, ils ne se reverraient pas avant un long moment. Il lui manquerait terriblement. En quittant la tanière, la dorée glissa vivement sur une plaque de verglas mais parvint à se rattraper d'un bon agile vers la poudreuse qui jonchait le sol un peu à côté avant de courir vers l'entrée du camp. Les cinq chats saluèrent donc les guerriers et apprentis dans la clairière avant de quitter le camp à la file indienne, se lançant ainsi dans un long périple non sans embûche qui scellerait le futur des Clans de la forêt.

Leur première destination était le Clan de l'Ombre, le grand départ serait annoncé dans le coin le plus reculé du territoire sombre et marécageux. C'était là-bas que cette grande "patrouille" serait formée. Cette patrouille qui réunirait les quatre Clans face à la maladie et à la souffrance afin de trouver un remède, mettant de côté leurs différences pour l'unité. Les cinq chats avançaient donc dans cette direction. Esprit des Songes s'entourait de sa sœur et de son apprenti tandis que la guérisseuse semblait avancer un peu à part. Quant à Épine d'Or, elle gagnait un peu les hauteurs, en profitant pour observer les alentours et s'assurant ainsi qu'aucun danger n'était présent sur leurs route. Elle en profita pour observer sa meilleur amie qui avançait calmement., son regard changea de lueur alors qu'elle repensait à la discutions qu'elles avaient eu quelques temps auparavant. Cette mission, en plus de les mener vers un éventuel remède, avait une face cachée pour la grise et son frère. Ils semblaient avoir atteint la conclusion que leur mère, n'était pas leur vraie mère. La dorée n'avait pas tout compris, mais les deux guerriers semblaient convaincus que leur mère biologique se trouvait éventuellement chez les Troupes. Dans un sens, la féline espérait qu'ils trouveraient les réponses dont ils avaient besoin. Et dans un autre sens, elle craignait qu'ils découvrent des choses qu'il fallait mieux laisser cachées.

Lors de sa descente, la guerrière glissait en douceur sur la poudreuse, s'aidant de sa queue pour garder l'équilibre. Cependant, l'une de ses pattes se tordit sur une plaque de glace et aucune prise ne lui permit de se rattraper. La féline dorée dévalait la pente lorsque son ventre heurta un petit rocher de plein fouet, lui arrachant un cri de douleur. Sa chute se termina bien plus bas, alors qu'une douleur scindait son corps. Presque aussitôt, Pluie Torrentielle arriva à son chevet, enlevant la poudreuse de sa fourrure et la relevant en lui demandant si elle allait bien de toute les façon possible, son frère ne tarda pas à la rejoindre, bien plus calme. En dehors de la douleur qui semblait retourner son bas ventre, la guerrière ne s'était pas blessée. Les chats pouvaient donc reprendre leur route, une fois que la féline fut remise sur patte et après un court instant pour lui permettre de reprendre son souffle.

Après quelques temps à marcher, les matous de la Rivière finirent enfin par atteindre  le lieu de rendez-vous. Ils y trouvèrent ainsi la meneuse du Clan du Tonnerre, ainsi qu'une guerrière et deux apprentis, trois guerriers de l'Ombre et pour finir, deux guerriers du Clan du Vent, ainsi que leur guérisseur. La dorée approcha en douceur, serrant les dents dans sa gueule lorsque son ventre se tordait de douleur. D'un signe de tête humble, elle salua chaque chat présent, d'Etoile Machiavélique aux jeunes apprentis qui participaient au périple, en passant par le jeune guérisseur. Le fait de voyager avec une meneuse ainsi qu'avec des guérisseurs était en quelque sorte rassurant, en espérant que tous parviendraient à s'entendre le loin du trajet. La voix de la grande guerrière résonna dans ce lieu, tous semblèrent l'écouter attentivement.

« Partons. Nous allons essentiellement voyager de jour, parfois un peu de nuit si nous ne trouvons pas d’endroit sûr pour dormir. Si quelqu’un ne va pas bien, dites-le rapidement. La santé avant tout.»

Malgré ce que la meneuse annonçait d'une voix claire, on pouvait sentir le mal qui la rongeait, l'odeur de la maladie n'était plus inconnue pour personne. Malgré tout, il leur fallait partir. Le périple fut long, parfois difficile. Les nuits étaient courtes, les embûches nombreuses, la faim difficile à satisfaire et les douleurs que la dorée ressentait ne disparaissaient pas lui causant des sortes de crampes alors que son ventre semblait gonfler. Une nuit, la douleur fut telle qu'elle pensa faire une hémorragie, s'imaginant qu'elle ne verrait pas le prochain levé de soleil. Et c'était pourtant le lendemain en discutant avec un guerrier du Vent nommé Cerf Volant que la féline découvrit ce qui lui arrivait. Il avait sans doute remarquer son sommeil agité et ses vomissement, sans oublier la forme arrondie de son ventre, et avait simplement jeté avec humour une phrase qui avait fais tiquer la femelle « Tu serais pas enceinte quand même ! »... QUOI ! Sur le coup, la féline avait réagis avec beaucoup de surprise et avait paniqué, affirmant que non, qu'elle ne pouvait pas l'être ! Mais bien sûr qu'elle pouvait l'être ! La joie s'emparait alors de son corps et de son cœur tandis qu'une légère inquiétude assombrit cet instant jovial. Elle était donc partit dans une quête à haut risque, sans savoir si ils reviendraient chez eux, enceinte.  

Et les jours défilèrent, les paysages changeaient, les odeurs étaient toutes inconnues, la crainte qui sondait la guerrière n'avait cependant pas disparu, tout comme ses douleurs... Ce n'était pas normal. Il fallait que la femelle en parle, elle devait prévenir sa meilleure amie, la guérisseuse, un chat qui pouvait l'aider. Mais les heures passaient sans qu'elle ait le courage de parler, probablement de peur qu'elle soit renvoyée à la forêt. Un tel périple était extrêmement dangereux, mais il l'était encore plus pour une chatte enceinte. Et elle refusait d'être traité comme une petite chose fragile. Cependant, en dehors de cette crainte d'être rejetée de la mission ou de ses douleurs, la dorée voulait plus que tout le dire à sa sœur de cœur. Après tout, elle allait devenir tata. Cette idée fit sourire la féline malgré elle. Les journées étaient longues, mais l'une d'elle le fut particulièrement. C'est ce jour qu'Epine d'Or choisit pour avouer son secret à Pluie Torrentielle. Elle la rattrapa au petit trot, lui adressa un sourire et commença à prendre la parole.

« Ecoute Pluie Torrentielle, je suis... » , le groupe cessa d'avancer, coupant la guerrière dorée dans son élan.

L'odeur de nombreux chats encrait les lieux, il n'y avait aucun doute, ils étaient arrivés. La voix de la meneuse du Tonnerre retentit une fois de plus. Tous étaient exténués, éreintés par le trajet qu'ils venaient d'effectuer. Mais maintenant, c'était réel, ils étaient arrivés sur le territoire des Troupes.

« Nous voilà »

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Cerf Volant
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Cerf Volant
 Mar 12 Fév 2019 - 0:15

Hello there.

« Voyage jusqu'au Troupes. »

↓ ↓

Suite à l’intervention de mon ancienne apprentie, celle de partir aux Troupes pour demander de l’aide, Étoile Orangée a décidé de laisser partir trois de ses guerriers. Bizarrement, elle n’a pas choisi sa petite-fille qui, pourtant, est à la base de cette idée. Peut-être qu’elle tient trop à elle ? Dans ce cas, pourquoi envoie-t-elle son petit-fils, Citron Vert, qui est beaucoup plus faible que Miel Givré ? Peut-être voulait-elle conserver le plus de guerriers sains pour surveiller le Clan au cas où une attaque a lieu ? C’est une possibilité. Les chats faisant partis du voyage sont Mistral Lointain, Citron Vert et… moi-même ! Je suis excité comme une puce à l’idée d’effectuer ce voyage, j’ai hâte de découvrir ces terres inconnues mais surtout hâte de m’éloigner de ma famille maudite ainsi que de mes rejetons. Là-bas, je serais une nouvelle personne, je ne serais plus le père indigne qui a renié ses enfants. Et l'idée de revenir, avec ce fameux remède, comme un héros, me fait trépigner d’impatience. Demain, nous allons rejoindre les autres participants du voyage sur le territoire du Clan de l’Ombre, cet endroit sera notre véritable point de départ.

Le matin du départ, c’est Mistral Lointain qui me réveille. Je ne me fais pas attendre plus que cela et me lève d’un bond, pour me diriger vers la sortie de la tanière. Un sourire flotte sur mon visage. J’observe le guerrier partir vers un autre coin du Clan, certainement pour prévenir le troisième mâle de notre départ. Je me fais une toilette rapide avant de replonger la tête dans la tanière des guerriers. Devrais-je dire au revoir à ceux qui me sont chers ? Ils ne sont pas très nombreux… Pour être franc, il n’y a que Miel Givré, ça ne fait donc pas beaucoup de monde à aller saluer. Je cherche la nouvelle guerrière du regard et l’aperçois, non loin de moi. Heureusement, elle n’est pas couchée bien loin ! J’évite une ou deux pattes puis pose l’une des miennes sur la tête de mon amie. C’est avec un petit sourire que je lui annonce mon départ. Je sais qu’elle n’est pas ravie et il est vrai que ça ne m’enchante pas non plus… Mais dès mon retour, je m’empresserais de lui raconter ce qu’il s’est passé là-bas, derrière les forêts et les champs ! Je m’éloigne d’elle pour attendre le guerrier et le guérisseur, à l’entrée du Camp. Après quelques minutes ou secondes, allez savoir: je les vois enfin arriver. Mistral Lointain a toujours cet air sérieux sur le visage tandis que Citron Vert a une mine triste, son meilleur ami est mort de la maladie.

Sur le lieu de rassemblement, je ne reconnais presque aucun matou mais mon but est bien de faire connaissance avec eux sur le chemin ! Nous allons passer un long moment ensemble et je ne compte pas rester dans mon coin en silence. Et puis, avec un peu de chance, ma sale réputation n’est pas monté jusqu’aux oreilles des autres Clans donc… J’ai peut-être une chance de me faire passer pour une bonne et nouvelle personne ! Personne que je suis évidemment mais tout le monde l’oublie à cause de ces foutus gosses à la noix. Etoile Machiavélique, la meneuse de cette expédition, nous raconte alors comment va se passer le voyage. Notre marche sera principalement de jour, nous devons donc être rigoureux et rapides. Cependant si l’un de nous ne se sent pas bien, il doit le dire. Ce ne sera pas mon cas ! Je suis en pleine forme et très heureux à l’idée de partir ! Nous nous mettons enfin en route.

Sur le chemin, je parle avec une guerrière du Clan de la Rivière, fort gentille, du nom d'Épine d’Or. Durant notre discussion, je remarque plusieurs symptômes que je connais bien. Même si j’ai renié mes enfants, je n’ai jamais oublié les longues heures de souffrance qu’à vécu leur mère, Mante Religieuse. Elle vomissait à longueur de journée et son ventre grossissait à vue d’oeil. Je fais donc la réflexion à la peut-être future maman et elle réagit avec surprise, presque de la panique. C’est vrai qu’elle peut avoir peur, faire le voyage n’est pas simple vu le trajet que l’on doit parcourir et il l’est encore moins pour elle, si son ventre est plein de chatons ! Je la laisse seule avec ses pensées puis m’approche de Mistral Lointain qui est loin devant. Au moment où j’arrive à ses côtés, je sens le groupe ralentir, ce qui me force à m’arrêter. Je regarde la meneuse du Clan du Tonnerre, elle nous annonce que nous sommes arrivés. Mon regard curieux observe tous les environs, comme un chaton de la pouponnière pour la première fois. Une silhouette se rapproche de nous. Nous nous mettons tous sur nos gardes, sans trop nous brusquer pour autant. Fait-elle partie des Troupes ? Va-t-elle nous aider ? C’est ce que nous espérons.

Masque Ébréché
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Masque Ébréché
 Sam 16 Fév 2019 - 19:08
Bon, eh bien voilà. Il faut croire qu'on y est. C'est le grand jour. Aujourd'hui on part pour les Troupes. En d'autres termes, vers l'inconnu. On ne sait pas très bien ce qu'on fait. Autant dire qu'on est un peu en roue libre chez les Clans. Enfin, vu qu'en même temps c'est ça ou rip le Clan de la Rivière, j'imagine que le choix est vite fait. C'est sûrement une mauvaise idée. Enfin, je ne sais pas trop. Disons que ça fait peur. On ne sait pas vers où on va, on ne sait pas ce qu'on fait, on ne sait pas si ça ne va pas simplement accélérer notre agonie. Et le Clan des Étoiles paraît aussi démuni que nous. On ne sait pas ce qui va advenir ensuite. On ne sait pas si on sera capables de continuer. On ne sait pas si on va trouver une solution. On ne sait rien, finalement. Est-ce que ce ne serait pas trop tard ? On n'a pas su comment faire. On n'a pas trouvé une solution. Peut-être qu'on devrait distribuer des baies d'if à tout le monde. Faire cesser tout ça. Peut-être que c'est la fin, qu'on fait ça pour rien. Peut-être qu'on devrait faire partir ceux qui ne sont pas malades. Peut-être qu'on devrait rester là-bas, essayer de reformer une communauté et ceux qui se meurent, ici. Et si c'était sans espoir ?

On n'en sais rien. On y va quand même. On verra bien, après tout. Les Troupes pourraient bien avoir le remède, comme elles pourraient ne pas l'avoir. Et même si elles l'ont, qui dit qu'elles accepteront de nous le donner ? D'abord, si elles l'ont, est-ce que ça ne veut pas dire qu'elles souffrent du même mal ? Seraient-elles en mesure d'avoir un remède à une maladie qu'elles ne connaissent ? On n'en sait rien non plus. Je me torture l'esprit avec ça. On ne sait rien, on n'a aucune certitude. Il n'y a que ça, des suppositions. Des « peut-être ». Peut-être qu'on va survivre. Peut-être que non. Peut-être que c'est comme si on était déjà exterminés.

Je devrais penser à autre chose. Après tout, si je pars, c'est qu'il y a un espoir. Ou bien que je veux me rendre utile ? Je crois que si je reste un instant de plus, au milieu de ces toux, ces crachats, ce sang partout autour de moi, je ne tiendrai pas. On est cernés, sauf que cet ennemi là est invisible. Ce n'est pas comme un renard ou un blaireau, qu'on peut tuer, ou du moins blesser. Comment blesser une maladie ? On ne sait pas encore d'où ça vient. Je ne sais pas très bien par quel miracle on a passé la saison des neiges. Peut-être parce qu'il n'y a plus tant de bouches à mourir. Il y a eu tellement de morts, on n'a pas su vaincre l'ennemi, pas durant ces batailles là. Après tout que pouvait-on faire ? Il semblerait que seuls les malades soient en mesure de gagner ce combat-là. Ils sont encore tellement nombreux, à livrer bataille, et on ne peut rien faire pour eux si ce n'est les regarder mourir.

Torrent de Vie en fait partie. Il est en train de perdre. Et je l'abandonne. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. Je ne sais pas comment Étoile d'Équinoxe va gérer ça. Peut-être qu'ils vont demander de l'aide aux autres Clans ? La dernière fois que je les ai vus, leurs guérisseurs semblaient sains. On n'a simplement pas eu de chance.

On part donc. On doit retrouver les Clans du Vent et du Tonnerre aux Quatre Chênes. Esprit des Songes et moi menons la patrouille ; lui, un vétéran et moi, l'apprentie guérisseuse, représentant une certaine forme... d'autorité ? Il faut croire. Je crois que j'aurais préféré que le chef et le lieutenant soient présents mais malheureusement, ils n'ont pas été en mesure de venir. En même temps, ça n'importe que peu puisque arrivés aux Quatre Chênes, c'est Étoile Machiavélique qui prend la direction de la patrouille. Je me demande si ça en dérange certains. Je crois que ça m'embête un peu mais au fond, on s'en fout, ce n'est pas la priorité. Je me contente de suivre le mouvement sans émettre de commentaire. On récupère la patrouille du Clan de l'Ombre sur leur territoire, et puis on continue.

On marche longtemps, en faisant le moins de pauses possibles. Seulement de quoi rester debout pour la suite. On n'a pas le temps. Nos camarades se meurent. Il faut qu'on avance, c'est la seule priorité. Il faut qu'on continue, qu'on aille plus loin, toujours plus loin. Jusqu'à y être. Je ne sais pas combien de temps a passé depuis qu'on est partis. Plusieurs lunes, sans doute. Je me demande comment les autres vont. J'espère qu'ils ne sont pas encore morts. Quel cynisme. On fait peut-être tout ça pour rien. Si ça se trouve, quand on reviendra, il n'y aura plus personne à sauver.

Enfin, on n'en est pas encore là. Pour l'instant on vient seulement d'arriver sur le territoire des Troupes, et c'est là que la galère commence.
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 Mar 26 Fév 2019 - 10:15
Nous soignerons Ara

Avec plein de gens

Harfang des Neiges n’arrivait pas à dormir. Elle tournait en rond dans sa Tanière, changeant sans cesse de position sur sa litière de mousse. Parfois, un guerrier près d’elle grognait dans son sommeil, et elle s’immobilisait soudainement, attendant que l’autre se rendorme pour de bon. Elle ne voulait pas déranger ses camarades, elle ne voulait pas les empêcher de dormir. C’était juste elle qui se retrouvait insomniaque, et elle ne voulait pas le transmettre à un autre guerrier. Ils méritaient de se reposer, surtout en ces temps difficiles. Tout le monde en avait besoin, même les non-malades, qui se démenaient deux fois plus afin de pouvoir nourrir tout le monde. Ou qui allaient partir voir les Troupes pour trouver un remède. Comme Harfang des Neiges.

Elle savait que le départ serait le lendemain. Elle l’avait pressenti. Et c’était probablement cela qui l’empêchait de dormir. Une certaine excitation, sans doute, mélangée à la peur, l’appréhension. Et si le voyage était trop long, trop difficile ? Et pire encore, s’ils ne trouvaient rien là-bas ? Rien de plus que d’autres malades en train de mourir sans aucun moyen de guérir ? Harfang des Neiges essayait de se convaincre que tout irait bien. Le Clan des Étoiles était certainement derrière tout ça, sinon, comment des membres des quatre clans auraient eu la même idée au même moment ? Elle faisait confiance au Clan des Étoiles, et à son père, qui chassait avec eux, désormais. Parfois, dans des moments comme celui-ci, il lui manquait. Elle l’avait peu connu, mais elle était certaine qu’elle aurait pu le rassurer.

Finalement, lorsque le matin arriva, Harfang des Neiges s’était assoupie, mais n’avait qu’assez peu dormi. Elle s’éveilla déjà fatiguée, et sentit que cela ne ferait que compliquer le voyage. Mais, tant pis. Elle avait dit qu’elle partirait, elle irait. Elle était déterminée, et sa détermination l’aidait à chasser sa fatigue. Sa mère vint la prévenir, ainsi que Nuage Rouge et Nuage d’Ouragan, qu’ils partiraient une fois restaurés. Harfang des Neiges s’exécuta alors, bien qu’elle se sentait un peu coupable d’entamer la pile de gibier si tôt, et sans même avoir chassé elle-même. Mais l’on ne discutait pas les ordres de son chef, qui avait raison, puisque le voyage serait long et difficile, et la jeune guerrière tachetée engloutit un mulot, avant qu’Étoile Machiavélique ne vienne déclarer l’heure du départ arrivée. Alors elle se leva, et rejoignit ses camarades. Ils partirent. La jeune guerrière jeta un regard au camp, fit un sourire à Distorsion Spatiale et Ara, au loin, à l’entrée de la Tanière de la Guérisseuse, et elle s’en alla pour de bon. Ils étaient partis.

Rapidement, Étoile Machiavélique conduisit son petit groupe aux confins du Clan de l’Ombre, où les attendaient déjà les guerriers dépêchés par les trois autres Clans. Parmi eux, Harfang des Neiges reconnut deux guérisseurs, Masque de Jais et Nuage de Citron, qui était probablement devenu guérisseur à part entière comme elle-même était devenue guerrière aujourd’hui. Les autres félins ne disaient rien à Harfang des Neiges, qui n’avait pas encore eu l’occasion de participer à beaucoup d’Assemblées. Mais à l’odeur, elle put déterminer sans aucun problème de quel clan était originaire chacun des félins présents. Après des salutations polies, Étoile Machiavélique décida directement qu’il était temps de partir.

« Partons. Nous allons essentiellement voyager de jour, parfois un peu de nuit si nous ne trouvons pas d’endroit sûr pour dormir. Si quelqu’un ne va pas bien, dites-le rapidement. La santé avant tout.»

Heureusement, personne ne contesta, et le petit groupe de félins s’en alla aussitôt. Et le grand voyage commença, pour de bon. Harfang des Neiges jetait des regards curieux un peu partout, souriant à Nuage Rouge et Nuage d’Ouragan, un peu excitée à l’idée de découvrir de nouvelles choses, et les Troupes. Après tout, parmi les quatre félins envoyés par le Clan du Tonnerre, seule la meneuse les avait déjà rencontrées, lors de leur exil, bien longtemps auparavant. Harfang des Neiges avait entendu de nombreuses histoires à leur propos, maintenant, elle allait savoir si tout cela était vrai. Et même s’ils partaient chercher le remède, elle était très excitée à l’idée de rencontrer les Troupes. Même si elle voulait surtout ramener le remède à sa “demi-”sœur.

Le voyage se déroula sans véritable accroc. Et finalement, après de longs jours de marche, Étoile Machiavélique prononça deux mots, deux petits mots : « Nous voilà. » Deux petits mots qui marquaient la fin du voyage, et dessinèrent un sourire sur le visage de Nuage d’Ouragan. Harfang des Neiges sourit, elle aussi. Ils y étaient, enfin. Maintenant, il ne restait plus qu’à espérer que ces Troupes avaient effectivement le remède, et qu’elles accepteraient de le leur donner. Le temps pressait.

(c) Biket
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 Mer 27 Fév 2019 - 13:57

Hello there

ft. Clans

Debout Nuage du Typhon, il faut y aller” C’est Esprit des Songes qui est venu me réveiller. Tôt, le matin. Alors c’est ça, on ne m’a pas oublié. Il ne m’a pas oublié. Il n’a pas voulu m’oublier, faire semblant de m’oublier, alors qu’il sait pertinemment que je suis un boulet : c’est lui mon mentor, c’est lui qui me fait mes entraînements, c’est lui qui me voit échouer bien trop de fois pour que ce ne soit normal. Et pourtant, il est venu, il s’est souvenu. Il n’a pas voulu m’oublier, et il est venu me chercher. Je lui souris et me lève, m’étire. Je me hâte, je veux pas qu’on parte sans moi.

Nous nous retrouvons dans la clairière, et dès que nous sommes au complet, c’est parti. Pas de temps à perdre. Je n’ai même pas eu le temps de dire au revoir à Apo’. Je ne sais même pas s’il est malade. Je ne crois pas. Remarque, il toussotait, l’autre jour. J’espère que c’est juste un rhume, mais j’ai quand même peur. Je lance un dernier regard vers la tanière des Apprentis. Il y a Nuage Mortel, aussi. Elle va me manquer, elle aussi. Je ne sais même pas pourquoi, mais je l’aime bien, même si elle se fiche de moi. Je regarde à nouveau mon mentor, attendant que nous nous mettions en route. C’est parti.

Ce sera un long voyage Nuage du Typhon. Probablement très excitant pour un jeune apprenti mais c'est important de toujours rester prudent malgré les circonstances. Tu le sais. Nous ne savons jamais quel genre d'obstacle le Clan des Étoiles peut nous réserver mais si Étoile d'Équinoxe t'a permis de venir avec nous, c'est qu'il a estimé que tu en es capable.” Je l’écoute, attentivement, sans rien dire. Je ne suis pas encore bien réveillé pour lui répondre, de toute façon. Puis, j’ai rien à lui dire. J’écoute juste ses conseils. Ça me fait chaud au coeur. Qu’il ait autant confiance en moi, ça me fait du bien. Je serais prudent. Je vais essayer. J’aime bien ses mots encourageants. Il est un peu le seul à m’en dire. Les autres ne le font pas, ils préfèrent me critiquer. Si je me suis proposé, c’est en grande partie parce qu’Esprit des Songes l’a fait. Il me donne confiance en moi.

Avec la patrouille du Clan de la Rivière, on rejoint les autres. Je lève la tête et remarque d’autres apprentis, dans les autres clans. Des chats de mon âge, ou presque. Mais je crois bien être le plus jeune. Super, quoiqu’il arrive, je vais les ralentir. Je suis plus lent, plus lourd, plus maladroit… Non, j’aurais pas dû venir, décidément. Remarque, l’apprenti du Clan du Tonnerre, là, il a l’air assez jeune. Peut-être qu’il a mon âge, après tout.

On arrive sur les terres du Clan de l’Ombre. C’est vraiment pas la destination de rêve, hein. Les pauvres guerriers du Clan de l’Ombre, ils vivent à côté d’une décharge qui pue, et pas loin de la ville. Ils ont rien pour plaire, je les plains. Bref. Oh, mais c’est la chef du Clan du Tonnerre qui est là, aussi. Alors elle vient, elle laisse son clan, comme ça ? C’est bien la seule chef à nous accompagner. Il en fallait bien un, je suppose. Elle parle, elle parle comme une chef, mais avec cette autorité terrifiante en plus. Je ne sais pas comment elle fait. Je ne sais pas comment font les membres de son clan pour l’apprécier. Étoile d’Équinoxe n’est pas comme ça, il est plus gentil. Enfin, en ce moment, on ne le voit pas trop, il est très malade, il parait. C’est pour ça que Prédilection Mortelle fait les baptêmes et tout le reste.

Bref, elle parle, et on part. Aussi simple que ça.

C’est long, très long. Je fais de mon mieux pour rester à côté d’Esprit des Songes. C’est lui que je connais le mieux, celui en lequel j’ai le plus confiance, après tout. J’ai peur qu’il me prenne pour un pot-de-colle, à tout le temps être à côté de lui, comme ça, mais en même temps, j’ai peur que si je m’éloigne un peu de lui, je fasse n’importe quoi, une bêtise. Je sais pas pourquoi, mais je sens les choses comme ça.

Je ne sais pas pourquoi je m’y suis joint. Je ne sais pas pourquoi j’ai décidé, comme ça, sur un coup de tête, de me proposer. Je vais servir à rien, je vais juste être un énième boulet. Je vais juste les ralentir, pas réussir à chasser, me blesser inutilement. Mourir, peut-être, me cogner trop fort la tête après avoir trébuché. Un truc idiot. Voilà comment je vais finir. Puis, je suis le seul apprenti. Je crois pas que ça m’était destiné, de faire ce voyage, cette patrouille. J’ai voulu jouer les héros sur le moment, et maintenant, je regrette. J’aurais dû rester au camp, avec Apo’, voilà tout. Tant pis pour l’histoire de lui prouver ce que je vaux, ça sert à rien. Je suis qu’un raté, de toute façon. Si ça se trouve, je vais tout faire foirer, juste moi. Je vais tout faire capoter. Alors en plus de pas être un héros, je serais un zéro. Un zéro pointé.

Au final, je trébuche, parfois. Je me suis bien cassé la gueule, vers le milieu du voyage. Oui, le milieu, parce que je sais que c’est la fin, Esprit des Songes vient de me demander si je sentais un truc. Je crois qu’il veut que je devine qu’il y a une nouvelle odeur. Depuis le temps, je sais comment il fonctionne, mon mentor. Il aime bien me faire des petites devinettes, comme ça. Moi aussi, j’aime bien. Je me sens un peu moins inutile. C’est vrai que ça sent un truc différent, un truc nouveau. J’ai jamais senti ça, avant, et c’est pas une des odeurs des chats des clans. J’ai appris à les retenir, même si ça m’a pris du temps et que je continue de les confondre entre elles. mais ce dont je suis sûr, c’est que cette odeur, je l’ai jamais sentie auparavant.

On s’est arrêté. Personne ou presque ne parle. On attend. Esprit des Songes semble avoir vu quelque chose. Je plisse les yeux, regarde au loin. Il y a quelqu’un. Un chat. Mon mentor me met la queue devant les yeux et m’oblige un peu à reculer. Mais non ! Je veux voir, moi ! Je m’avance quand même, pousse rapidement la queue d’Esprit des Songes. C’est bon, je suis certes pas très doué, mais je peux toujours me défendre, hein. Un peu, juste un peu. Puis c’est bon, il est tout seul, et nous on est… Beaucoup. Il serait bête de nous attaquer.

(c) Kayl pour Ray only

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 Sam 4 Mai 2019 - 14:29

Hello there

Une épreuve

Je vais devoir quitter le camp, encore une fois. Je vais même devoir sortir du territoire. Comment est-ce que je vais faire ? Je vais mourir, c’est sûr, nous allons tous mourir. Est-ce que je dois le dire, à Étoile Machiavélique que vous allons tous mourir si nous sortons du territoire ? Non, il ne faut pas que je lui dise, si je lui dis que j’ai peur de mourir si on sort du territoire elle va être déçue de moi. Pourquoi est-ce qu’il a fallu que je sois choisis pour m’en aller chez les troupes ? Hein ? Moi, Nuage Rouge, apprenti terrorisé par l’extérieur. Enfin, dans le fond c’est quand même une bonne chose, si on ne meurt pas, peut-être que après j’aurais moins peur. Oui parce que j’ai envie d’avoir moins peur mais je suis vraiment terrorisé par l’extérieur. En plus le monde est si beau, j’aimerais pouvoir m’en délecter un peu plus. Je commence seulement à bien arriver à sortir du camp avec Museau Enrhumé qu’on veut déjà monter d’un cran le niveau. J’espère franchement que je vais y arriver, que ma mère sera fière de moi et que j’aurais bravé ma peur.

Maman nous conseil de manger avant de commencer notre route, alors je l’écoute et je vais chercher deux souris sur le tas de gibier et je me dépêche de les manger. Je suis obligé de me forcer à finir la deuxième pour être sûr que je n’ai pas faim trop tôt. Si ça se trouve nous allons mourir de faim ? Holala, ce serait la pire mort. Doucement la faim commencerait à nous ronger de l’intérieur, nous deviendrons tous très maigre et aurons d’atroces douleurs dans tout le corps et nous finirons par ne plus pouvoir nous déplacer et à mourir sur place, puis il ne restera plus que nos os pour témoigner de notre existence sur la planète. Ô par le Clan des Étoiles, c’est horrible.

« C’est l’heure. »

J’enterre vite les os des deux rongeurs que je viens de manger, et je suis Étoile Machiavélique et le reste de la patrouille. Nuage d’Ouragan, un ami à moi et Harfang des Neiges, ma sœur adoptive se dresse à mes côtés. Deux apprentis, dont un terrorisé par l’extérieur, une guerrière et la cheffe du clan. Nous arrivons bien vite au point de rendez vous. Citron Vert, Cerf Volant et Mistral Lointain pour le Clan du Vent, Pluie Torrentielle, Esprit des Songes, Nuage du Typhon, Épie d’Or et Masque de Jais pour le Clan de la Rivière ainsi que Irréalité de l’Eucalyptus, Trèfle d’Or et Pluie d’Étincelle pour le Clan de l’Ombre.

« Partons. Nous allons essentiellement voyager de jour, parfois un peu de nuit si nous ne trouvons pas d’endroit sûr pour dormir. Si quelqu’un ne va pas bien, dites-le rapidement. La santé avant tout.»

Je crois que je suis au bord de la crise de panique, mes yeux me brûlent et je dois beaucoup prendre sur moi pour ne pas pleurer. Quitter le territoire. Être loin de la maison. Aller dans un endroit inconnu avec des personnes inconnues et potentiellement dangereuses. Je crois que, je vais exploser. Mais il ne faut pas que je montre mes sentiments, surtout pas. Mes yeux vont de gauche à droite dans des élans de panique. Inspire, expire, tout va bien se passer. Tu vas bien, maman est là et va bien, ça va aller.

Le chemin est long, très long. Les coussinets en feu, je continu d’avancer, essayant d’avoir tout le courage possible pour ne pas craquer, pour ne pas me laisser tomber par terre, rester tétanisé de peur et attendre la mort. Ouais, c’est pas du tout la bonne solution, pense à autre chose, à quelque chose de positif, holala, j’ai rien qui me vient en tête. Être dans un endroit inconnu me fait penser à ma mère biologique lorsqu’elle nous a abandonné, ma sœur et moi dans la neige. Que nous étions seuls et livrés à nous même. Puis je me souviens du contact froid de son corps, de la mort. Horrible, je suis terrifié.

« Nous voilà. »

Ces paroles résonnent dans ma tête. J’ai réussi, j’ai réussi à braver ma peur, je suis si fière de moi. J’espère que maman est fière de moi aussi, mais bon, il ne faut pas que je lui en parle devant les autres, ils me prendraient pour un faible, un lâche, un moins que rien. Mais c’est pas ma faute, j’ai vécu un traumatisme violent étant tout petit. Mais bon, là n’est pas le sujet. Maintenant il ne reste plus qu’à savoir si les troupes vont nous aider.

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