J’ouvre les yeux. La lumière me picote la rétine. Brrr. Je frotte rapidement la patte contre ces derniers, baillant par la même occasion. J’ai grave bien dormi, en fait. Ah, berk, par contre, j’ai la bouche toute pâteuse. Je tire la langue, tente de me défaire du goût, mais ça part pas tout de suite, c’est chiant. Ah, enfin. Yes. Je finis par me lever, m’étirer, tout le bordel, avant de chercher Maman du regard. Elle est pas là. Ah bah super, ça. Maman m’abandonne. Je m’avance près de l’entrée de la Pouponnière, histoire de voir au dehors, si je peux éventuellement l’apercevoir. Je scrute avec attention la clairière, mais personne qui ne soit ma Maman à l’horizon. Je suis déçu, là. Elle aurait au moins pu me dire où elle allait ! Bon, tant pis. J’vais juste devoir attendre qu’elle revienne, quoi. Je m’assieds, reste là un moment.

Un moment avant d’être dérangé par personne d’autre que mon frère. Ah bah super, il arrive toujours au bon moment. Sauf que là, il vient de me sauter sur le dos. On roule un court instant, mais assez longtemps pour que je puisse déguster la poussière. Il va voir si je réplique pas. Fais gaffe à toi, frérot ! On continue de se chamailler un moment, avant de finir à bout de souffle. Petit Blaireau finit enfin par se relever, couvert de poussière. Il est gris maintenant, ahah ! Bien fait pour lui, il va devoir se faire une toilette entière ou bien c’est Maman qui va s’en charger ! Ahah, trop drôle, puis comment c’est trop relou la poussi… Oh mince, c’est pareil pour moi. Non ! Je veux pas faire la toilette, c’est trop long ! Super frérot, je te félicite pas, regarde-moi maintenant ! Pfff, n’importe quoi. Je ronchonne, parle dans ma barbe. Génial.

“Coucou frérot ! T'as vu ? J'ai attrapé une souris !” Je relève la tête, croise son regard. Quoi ? Pardon ? Hé, c’est pas juste, pourquoi lui il sait déjà attraper des souris ? Je regarde autour de nous, cherchant la fameuse proie. Mais, y’a rien ! Menteur ! Et puis d’abo… Oh, je viens de comprendre. La souris, c’est moi. Bah super ça, et il se croit marrant en plus. Il est fier de sa blague ! Pff… Puis je suis pas une souris, d’abord. Je suis pas une proie, ok ! N’importe quoi Petit Blaireau, vraiment. Il s’est bien fichu de moi. Il paye rien pour attendre ! J’attends quelques secondes, histoire qu’il ait déjà fait l’effort d’enlever la poussière de son pelage, pour lui bondir dessus à mon tour. Hihi, comme ça, il devra faire deux fois sa toilette, bien fait !

Nouvelle séance de galipettes dans la Pouponnière. “Et moi tu vas voir, j’vais choper le plus gros blaireau du Clan de l’Ombre !”  Ahah, trop fort, mon jeu de mots.