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here i go again - étoile fragmentée

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 Mer 27 Fév 2019 - 15:12

here i go again - étoile fragmentée  X4qj

here i go again

w/ étoile fragmentée alias ray



i won't let you down

Une semaine. Ça ne fait qu'une petite semaine que je suis réveillée, que mes yeux se sont ouverts à nouveau sur ce monde. Une semaine que je tourne autour dans le camp, que je réapprends le monde qui m'entoure. Je passe en coup de vent, comme si je n'existais pas, ma présence si insignifiante qui ne se fait pas remarquer, comme un fantôme d’un ancien temps. J'explore. J'écoute. J'analyse et je comprends les milles merveilles du monde dans lequel je suis plongée. Je sais que je l'ai auparavant connu, mais les souvenirs de cette vie perdue se sont étiolés par ma renaissance et par moment, je crains de m'y rattacher. Je crains qu'en m'y tenant, je finisse par me perdre à nouveau.

Il n'y a que lui.

Lui à qui je veux me raccrocher, le souvenir que je ne veux pas laisser aller, que je ne veux pas laisser s'envoler. Je l'ai vu dès les premiers instants en dehors de la pouponnière. Rapidement, instinctivement, mon coeur m'y a mené. Il était là, au loin, parlant avec un guerrier. Il était là, au loin, et son regard est passé sur moi sans me voir. J'ai eu ce sentiment d'une situation se répétant. Patience, Petite Azurite. Cette fois, les choses auront un tout autre dévouement. Il le faut. Pour lui. Pour moi.

Pour elle.

Mon ange vivant sur la terre. La promesse d'une vie brisée, d'une vie détruite, déchirée, évaporée. D'une vie qui a vu sa fin arrivée avant que ce ne soit le temps, avant de ne pouvoir s'y être préparé. Elle aussi, je l'ai rapidement remarqué au travers des autres félins composant le Clan de l'Ombre. Comment faire autrement ? Elle est le sang qui coule dans nos veines, notre espoir d'une vie nouvelle, d'un renouveau comme à la saison des feuilles nouvelles. Comment faire autrement quand tout revient à elle comme tout revient à lui ? J'ai besoin des deux à présent. Elle est si belle. Majestueuse. Elle est devenue une guerrière si forte que mon coeur s'en serre. Elle y est parvenue, sans moi. Elle y est arrivée sans mon aide, sans mon intervention, parce que je n'ai pas eu la décence d'être présente. Et pourtant là voilà, si belle, si merveilleuse, brillant et se démarquant au travers des autres. Elle est un soleil dans cette masse confuse d'âmes en perdition.

Elle tient bien son nom de guerrière. Oh, Étoile Fragmentée, est-ce toi qui l'aies choisi ou Étoile Mortelle ? Parce qu'elle n'aurait pu avoir meilleur nom. Promesse d'une Vie. Sais-tu, ma belle, à quel point tu es la promesse de notre vie à deux ? Celle à laquelle je me rattache ? Non, elle ne doit sans doute pas savoir. Personne ne sait. Mais ce n'est pas grave. Parce que moi, je sais. Tout au fond de moi, dans mon coeur, je sais. Et je m'accroche à tout ce que je sais. Promesse de Vie, je veux continuer de te voir grandir, je veux continuer de te voir évoluer et un jour, je te dirais à quel point je suis fière de toi, de celle que tu es aujourd'hui. À quel point tu es une personne si belle. Et je te promettrais à mon tour.

Nous ne sommes pas destinés à être brisés.

Je te promettrais que je ne partirais plus, que je serais toujours là. Je te promettrais que je t'aime plus que ce que tu pourrais jamais imaginer. Je te ferais la promesse de la vie à mon tour. Je serais ta promesse et tu seras la mienne.

Je suis réveillée aujourd'hui depuis longtemps. J'ai passé beaucoup de temps à penser sans bouger dans la pouponnière. Beaucoup de temps à me perdre dans mes idées. Mais j'ai décidé alors de me lever et de sortir pour aller dans le camp. Pour le voir encore. Parce que je l'aime. Et que j'ai besoin de le voir. Même sans lui parler, seulement le regarder faire sa vie au loin parce que je l'aime. Alors je sors, je me pose dans un coin et mon regard se pose sur sa tanière. Je ne sais pas où il est, quand il viendra, mais ce n'est pas grave. Parce que pour lui, je pourrais attendre une éternité. Je l'ai déjà fait. Attendre. Et je continuerais encore sans cesse.

Parce que je l'aime.

Même si je n'ose pas aller le voir, même si je n'ose pas l'aborder ou lui parler, que je me contente de l'observer de loin. Je l'aime et j'attendrais encore une infinité de vie s'il le fallait. J'ai ce besoin de le voir en permanence comme pour m'assurer qu'il est encore vivant, que son coeur bat toujours. Comme pour m'assurer que maintenant que je suis de nouveau là, je ne viendrais pas à le perdre. Je ne veux pas le perdre, je ne veux pas nous perdre. Je ne pense pas que je serais capable de supporter une telle souffrance encore, et la culpabilité continue de plomber mon esprit. Je ne peux pas m'échapper à cette profonde culpabilité.

Et je le vois alors qu'il sort de sa tanière. Je peux sentir mon coeur qui se met soudainement à accélérer. Je me souviens encore de ce moment où il n'était rien de plus qu'un apprenti paumé, désorienté, détruit peut-être même. Il en a fait du chemin, aujourd'hui il est à la tête du Clan de l'Ombre.

Étoile Fragmentée
Vétéran
Puf/Surnom Puf/Surnom : Ray
Messages Messages : 617

Le personnage
Sexe du perso: Masculin
Âge du perso: 89 lunes
Mentor / apprenti :
Étoile Fragmentée
 Mer 1 Mai 2019 - 17:51

Here we go again

- ft. Luny -

Ils me fuient. Chacun leur tour, ils partent, saisissent la moindre occasion pour s’en aller. Ils ne veulent plus de moi. Ils n’ont peut-être jamais voulu de moi. Ils m’abandonnent. Ils ne veulent plus avoir affaire avec moi. Je ne suis pas celui qu’ils auraient aimé que je sois. Je les ai déçus. Je le sais. Il y a quelque chose que j’ai fait, ou que je n’ai pas fait, qui les dérange. Je ne suis pas serein. Je ne suis pas bien. Je ne vais pas bien. D’abord, elle. D’abord elle, toujours elle. Tout revient toujours à elle. Je n’ai pas su la retenir. Je n’ai pas su être suffisamment intelligent pour la voir. Nuage du Jade. Elle ne vient même plus me voir, dans mes rêves. Elle ne me rend plus visite. Je l’ai déçue trop de fois. Je l’ai définitivement perdue. À jamais. Elle n’était pas là. Elle n’était pas là pour me donner une vie. Elle n’a pas voulu m’en donner une. Je ne la mérite pas. Je ne l’ai jamais méritée.

Elle, donc. Puis Bourrasque Hivernale. Partie. Elle n’a jamais voulu rester. Jamais voulu rester à mes côtés, jamais voulu m’aimer. Je ne l’ai pas aidée. Je n’ai pas réussi à l’aimer comme j’aurais dû le faire. Je n’ai pas réussi à l’aimer comme j’ai aimé Nuage du Jade. Il y a moins d’une lune, Irréalité de l’Eucalyptus. Ma fille. Partie, elle aussi. Je n’ai pas su la retenir, je n’ai pas su la convaincre de rester. Elle ne voulait pas. Elle a profité de cette patrouille, alors qu’elle savait précisément que c’était dangereux. Qu’elle ne tiendrait probablement pas le voyage. Et pourtant, elle est partie. Elle ne voulait pas rester. Elle n’a jamais voulu rester avec moi. Elle voulait s’éloigner de moi le plus possible. Je l’ai déçue, elle aussi.

Et hier, lui. Mon fils. Définitivement parti. Tyran des Ombres. Je ne peux évoquer son nom, même simplement dans mes pensées, sans ressentir cette peine immense. Ce vide, cette douleur. C’est donc cela. C’est donc cela, ce que ça fait, de perdre une partie de soi. De perdre le sang de son sang, la chair de sa chair. Mon fils. Je serre la mâchoire, encore. J’ai si mal. Nous sommes allés l’enterrer, ce matin. Je l’ai veillé toute la nuit. Je l’ai veillé autant que j’ai pu. J’ai exigé cela. Malgré mon clan malade, malgré mon clan meurtri, violenté par la maladie; J’ai exigé veiller mon fils.

Je suis un père indigne et un meneur incompétent.

Et un amant incapable d’aimer quelqu’un d’autre que toi.

(c) Kayl for Ray only
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 Mar 25 Juin 2019 - 6:54

here i go again - étoile fragmentée  X4qj

baby we built this house on memories

w/ étoile fragmentée alias ray


baby, it’s been a long long road, it’s been a long, long dream

Tu n’as rien fait de mal. Tu n’auras jamais rien fait de mal. Tu seras pour toujours mon ange, mon amour, celui qui a fait battre mon cœur et m’a fait tenir. Tu seras pour toujours le sang qui coule dans mes veines et l’amour que je suis capable de ressentir. Tu n’as rien fait de mal, je t’assure, et je te le dirais encore et encore jusqu’au jour où je serais en mesure de te le faire croire. Je t’ai aimé. Je t’ai aimé jusqu’à la fin et oh qu’est-ce que je t’aime encore. Et mes yeux sur lui, mes yeux sur sa personne, mes yeux sur son pelage, mes yeux sur lui. Je sais à quel point il s’en veut, à quel point il se reproche le monde. Je sais ses tourments intérieurs ou tout du moins une partie d’entre eux et j’aimerais tellement pouvoir le soulager de toute cette douleur pour retrouver le sourire qui hantait mes rêves, qui hantait mes longues nuits d’éternité. J’aimerais pouvoir soulager ce cœur torturé pour retrouver le sourire qui me faisait perdre tout contrôle, qui accélérait mon cœur et me coupait le souffle. Parce que je l’ai vu pleurer devant moi pour la première fois dans ce territoire étoilé et que je ne pourrais pas supporter de revoir des larmes tomber de ses yeux si merveilleux.

Tes yeux n’ont pas été fait pour pleurer, mon ange.

Je l’ai abandonné. Pour ma propre personne, mes propres émotions, parce que j’étais tellement idiote et effrayée, que je n’étais rien de plus qu’une apprentie lâche incapable de la moindre preuve de courage. Je l’ai abandonné, laissé à lui-même, à cette souffrance immense que j’ai imposé dans son être et il doit vivre avec depuis tellement de lunes. Comment pourrais-je seulement prétendre que ma douleur a une quelconque importance face à la sienne ? Je me dois d’être forte. Je me dois de prendre sur moi, de taire mes sentiments, de taire ce manque qui hurle en moi de me réfugier dans son pelage pour entendre battre son cœur. Prendre sur moi tout simplement et tout faire pour le faire sourire de nouveau. Je prendrais les étoiles de ce ciel nocturne pour les mettre dans son regard si j’en avais la possibilité avec que ses yeux brillent de nouveau d’un bonheur immesurable. Parce que j’aimerais tellement pouvoir le voir heureux de nouveau. J’aimerais tellement que son cœur puisse battre autrement que par le désespoir de nouveau.

Mais comment faire lorsque le point central de tous les problèmes est ma propre personne et surtout, surtout, comment me pardonner ? Parce que jamais, je sais, jamais il ne viendrait m’en vouloir et me reprocher les événements alors que nous savons très bien tous les deux que je suis la fautive. La coupable. Je suis celle à condamner. Mais il ne le fera jamais et persistera à se croire être la raison de tout. Mais mon ange, mon cœur, tu es la perfection de ma vie, tu es la prunelle de mes yeux, jamais tu ne seras la cause d’un quelconque tourment et je serais toujours là avec toi, toujours à tes côtés. Je serais toujours en train de veiller sur toi et essayer de recoller les morceaux que j’ai brisé. Je te promets de tout faire pour nous réparer. Je vais tout faire pour le revoir sourire, parce que je ne peux pas me passer de ce sourire et que je veux qu’il réapprenne à être heureux. Il ne mérite que ça : le bonheur le plus intense et le plus total. Parce qu’il est le félin le plus merveilleux de la terre, le plus bel être que je connaisse et son cœur mérite de connaître la douceur d’un bonheur infini.

hold me now ‘till the fear is leaving, I am barely breathing.

Il a toujours été tout. Il a toujours été ma raison de sourire, ma raison de me lever le matin, d’ouvrir les yeux ou, dans le cas des dernières lunes, de poursuivre et de survivre, de ne pas m’effondrer sans me relever. Et je veux lui redonner une raison, à lui, de se lever et de sourire, de ne pas s’effondrer et d’exister, et mieux encore, de vivre. Je veux lui redonner une raison d’être celui qu’il a déjà été à mes côtés. Et si pour ça, je dois encore m’effacer, me mettre de côté, effacer mes sentiments profonds, et faire comme si jamais même je ne l’avais connu, jamais observé, comme si ce n’était rien de plus que le meneur du Clan de l’Ombre et moi une petite féline qui aime aider, qui aime les autres, qui aime la vie peut-être même, je le ferais. Pour le faire sourire. Pour le faire vivre. Pour que son visage puisse enfin de nouveau s’illuminer sur quelque chose. Parce que j’ai besoin de ce sourire pour pouvoir vivre. Besoin de ce sourire pour ne pas m’effondrer de nouveau. Parce que sans lui, moi, je n’ai aucune raison d’être. Parce que tout n’a toujours été qu’à son sujet.

Parce que je t’aime. Parce que je t’aime et que je n’arrêterais jamais de t’aimer, parce que cet amour est éternel et que rien ne pourra se mettre en travers de lui, pas même la mort, pas même la vie. Parce que jamais je ne cesserais de t’aimer, parce que puisque je t’aime, tout ce qui compte est ta personne et que je veux te voir heureux. Parce que je t’aime, ton bonheur est la seule chose qui compte et je ferais tout, tout dans ce monde, tout ce qui est possible, jusqu’à même tenter l’impossible, pour qu’un vrai sourire vienne décorer ton si beau visage. Parce que je t’aime, je n’abandonnerais jamais avant de réussir, parce que je t’aime et que tu mérites de sourire pour de vrai à nouveau. Parce que je t’aime tout simplement, je t’offrirais le monde entier et mon cœur sur un plateau d’argent, je retirerais la joie de tous les cœurs pour te l’apporter et de le déverser, je retirerais toutes les étoiles, tous les astres, tout la lumière de cette nature pour qu’elle vienne rayonner en toi. Parce que je t’aime. Et parce que je t’aime, je suis entièrement tienne.

Je me lève en m’étirant au passage. Ce petit corps n’est pas le mien, mais je dois m’y accommoder. C’est déstabilisant, moi qui étais si grande, me retrouver dans un corps légèrement plus petite que la normale, je ne sais plus calculer mes distances. Mais je m’y ferais avec le temps. En attendant, je parais être une petite féline très maladroite et amusante à regarder quand elle tombe parce qu’elle s’est emmêlée dans ses propres pattes. Et j’encaisse. Et j’accepte. Parce que c’est le prix à payer pour le retrouver, pour le rejoindre, pour tout faire pour le faire sourire réellement de nouveau. Le prix à payer pour revivre l’amour que j’ai délaissé et pourtant que je n’ai jamais cessé d’éprouver. Parce que cet amour est éternel. Qu’il vibre dans tous les fibres de mon corps. Et je m’avance vers lui, je m’avance vers ce mâle qui est tout simplement l’unique raison de ma présence en ces lieux, l’unique raison pour laquelle je respire, je m’avance vers ce félin avant de changer soudainement d’idée. Et en plusieurs petits pas mal gérés, j’atterris dans une petite roulade à la pile de gibier et je me relève en m’ébrouant.

Mes petits crocs attrapent une petite proie bien dodue et je souris doucement. Sourire fugace qui ne reste pas. Sourire qui s’efface aussitôt que je me retourne et que je le vois de nouveau. Si sombre. Si triste. Si malheureux. Par ma faute. En grande partie. Et je ne peux plus sourire. Je n’ai pas le droit de sourire. Je n’en ai même pas envie. Comment sourire quand son cœur pleure ? Comment sourire quand son cœur meurt ? Je m’approche de lui avec cette proie dans ma gueule et je la dépose doucement à ses pattes. Je lève mon regard vers lui et j’incline légèrement la tête avec un si léger sourire incertain. Un sourire triste. Parce que je n’arrive presque plus à respirer en voyant l’état dans lequel il est. Parce que j’ai toujours su lire en lui, parce que j’ai toujours su reconnaître les émotions de son regard. Les mimiques de son visage. J’ai passé toute ma vie, toutes les journées de ma vie, à dévisager cet être et apprendre chaque microparticule de ce corps tout entier, chaque réaction, chaque tension et détente musculaire, chaque micro-mouvements. Chaque courbe. Chaque étincelle.

« Je ne t’ai pas vu manger encore aujourd’hui. Il ne faudrait pas que tu tombes malade. Il faut que tu vives, Étoile Fragmentée, et pour vivre, tu dois manger. Alors.. s’il vous plaît, accepte la proie. »

Et toute cette étrange détresse qui s’impose dans ma voix et que je ne suis pas capable de cacher, et ce regard qui se remplit de larmes. Et ce regard si inquiet qui se pose dans le sien et qui en dérive si rapidement. Parce que je ne suis pas capable de soutenir le regard de cet amour. De mon amour.

Parce que je t’aime et que j’ai peur pour toi.

i remember when it was together ‘till the end. now i’m alone again, where do I begin? i cried a little bit, you died a little bit.pPlease, say there’s no regret and say you won’t forget.

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Le personnage
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Étoile Fragmentée
 Dim 4 Aoû 2019 - 15:47

Here we go again

- ft. Luny -

Le regard perdu dans le vide, suspendu au temps, accroché quelque part, sur un point, au loin. Perdu, oui, perdu. Perdu, abandonné, incapable de se reprendre. Incapable de retrouver le chemin. Retrouver le sens de cette vie, de ma vie. De cette vie qui s’effrite au fur et à mesure. Cette vie qui s’échappe à mon contrôle à chaque fois que je perds quelqu’un. Quelqu’un de proche. Quelqu’un que j’aime. Quelqu’un qui compte pour moi. Hier, Tyran des Ombres et demain ? Qui d’autre ? Irréalité de l’Eucalyptus ? Fatale Espérance ? Souffle d’Espérance ? Qui, hein, qui ? Qui d’autre a décidé de m’abandonner ? Qui d’autre ne parvient plus à s’accrocher suffisament, à aimer le goût de la vie suffisamment pour rester à mes côtés ? Ils n’en ont plus la force. Plus le courage. L’amour que je leur porte, l’amitié que je leur voue ne leur suffisent plus. Est-ce qu’ils ont un jour été suffisant ? Est-ce qu’un jour je les ai assez aimés ? Est-ce qu’ils savent, est-ce qu’ils savaient, seulement, à quel point ils m’étaient et me sont vitaux ? Non. Comment le sauraient-ils ? Qui pourrait leur dire à part moi ? Personne.

Je suis toujours là, en dehors du camp, à quelques queues de renard seulement. Je n’ai pas bougé. Je n’ai pas bougé depuis que nous l’avons enterré. Son corps repose là, sous terre, encore chaud. Si proche et si loin de moi à la fois. Les autres sont partis. Son frère, sa soeur, les autres guerriers et apprentis du Clan de l’Ombre qui se sentaient concernés par sa mort qui étaient venus à l’enterrement s’en sont allés. Ils n’étaient pas nombreux, non. Tyran des Ombres n’étaient pas la mascotte du Clan, loin de là. Ils n’étaient pas le guerrier préféré des chatons, non plus. Mais il était lui. Il était mon fils, et je l’aimais autant que son frère et ses soeurs, au fond. Je ne le montrais juste pas assez. Encore une erreur de ma part. Encore, encore, et encore. Des erreurs mortelles. Des erreurs invisibles qui tuent à petit feu.

Mais la vie ne s’est pas arrêtée pour eux. Elle ne devrait pas s’arrêter, c’est une bonne chose. Pour moi, elle est juste ralentie. Pas arrêtée, pas encore. Lente, juste, très lente. Si lente. Je ne devrais pas me le permettre. En tant que chef, je ne devrais pas agir ainsi. C’est égoïste, mauvais pour tout le monde, moi le premier. Mais je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à me relever. Je suis planté là depuis l’aube. Planté ici, aux côtés de mon fils. L’idée de le laisser ici me fend le coeur. Je n’arrive pas à bouger les pattes. La douleur me paralyse. L’idée de l’abandonner me paralyse. Et pourtant, je sais que mon Clan a besoin de moi. Que je dois encore lancer des patrouilles, m’assurer des liaisons avec les autres clans, pour savoir s’ils ont des nouvelles à propos de la patrouille que nous avons envoyée. Il faut que je vive et que je fasse vivre mon Clan.

Alors, finalement, dans un soupir meurtrier et la larme à l’oeil, je finis par me lever. Mes gestes sont lents. Ma tête est lourde, mes muscles sont crispés, mon regard vide. Le monde est flou autour de moi, les formes se troublent, les couleurs deviennent fades. Je marche, fais quelques pas, et finis par rentrer dans le camp, piétinant de mes pattes la poussière de la clairière. Elle est vide. Il n’y a que deux guerriers qui la traversent rapidement, le reste est dehors, en chasse, ou bien dans la Tanière des Guérisseurs, malades. Mon clan est malade et nous n’avons toujours pas le remède. Je devrais aller y faire un tour, demander à Spectre de Lumière comment vont les choses – mais je n’en ai pas la force. Je n’ai plus de force.

Une silhouette s’approche de moi. Toute petite silhouette. Si fine, si discrète, si fragile. Je mets quelques secondes avant de me rendre compte qu’elle tient quelque chose entre ses dents. Une proie. C’est un chaton, trois lunes au plus, et je doute qu’elle mange déjà de la viande. Elle a un air triste sur la figure. Ça me fend le coeur. Je m’assieds alors, comprenant qu’elle souhaite passer le temps avec moi. Quel est son nom, déjà ? Je ne sais plus. Je l’ai su, rapidement, ai fait semblant de l’avoir retenu lorsque ses parents me l’ont annoncé. C’est le chaton de la dernière portée née dans le camp, celle d’Essence d’Amour et de Mystère de la Forêt. Ils sont trois. Comme Irréalité de l'Eucalyptus, Fatale Espérance et Tyran des Ombres. Ils ont tenu la saison des neiges, le reste ira.

Je suis toujours dans l’incapacité de me rappeler son nom. C’est vrai, aussi, elle est si discrète. Bien différente de son frère, Petit Fjord, ou de sa soeur, Petite Collision. Ces deux derniers sont terriblement bruyants. Pas elle. Non, elle, elle est calme. J’essaye de lui sourire, en vain. Je ne parviens qu’à afficher un sourire triste, un sourire fade, sans goût, sans honnêteté. Elle dépose ce qu’elle tenait dans la bouche devant mes pattes, silencieusement, et se décide à me sourire, de la même façon que moi. Un sourire faux. Comment pourrait-elle déjà connaître ce sourire, à son âge ? Je fronce les sourcils, la tête dans l’incompréhension, mais préfère ne pas relever. Je n’ai pas la tête à cela, de toute façon. Ai-je seulement la tête à quoi que ce soit ?

Je ne t’ai pas vu manger encore aujourd’hui. Il ne faudrait pas que tu tombes malade. Il faut que tu vives, Étoile Fragmentée, et pour vivre, tu dois manger. Alors... s’il vous plaît, accepte la proie.” Je la regarde, toujours cette même incompréhension. Sa voix est tremblante, changeante, hésitante. Elle a peur ? Peur de quoi ? Peur de qui ? Moi ? Mes yeux commencent alors quelques allers-retours entre la proie et ce chaton. Ce chaton dont le nom ne me revient pas. Ce chaton qui m’apporte à manger, ce chaton qui se fait du soucis pour moi. Ce chaton qui commence d’abord par me tutoyer, et qui finit par me vouvoyer. Ce chaton si d’habitude si discrète et qui décide de venir me voir, moi. Ce chaton qui voit que les choses ne vont pas comme on aimerait qu’elles aillent.

Je… Euh… Merci. Je vais manger, ne t’en fais pas Petit… Petite… ?” Quelle honte. Je ne me souviens plus de son nom. Je ne me souviens plus du nom d’un des chats de mon propre Clan.

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 Ven 18 Oct 2019 - 20:32
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