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Jeune recrue
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Bruyère Sauvage
Sam 13 Avr 2019 - 14:28
C’était une journée sans saveur. Sans goût, sans vie, sans clarté. Rien ne semblait pouvoir l’égayer. Pas même le ciel qui transportait de lourds nuages gris. La pluie accompagnerait sans doute l’abattement qui régnait dans la tanière de la guérisseuse en fin de journée. Effectivement, le tableau faisait peine à voir. Un corps à l’aspect inerte, gisait au fond de l’antre. Il s’agissait de Nuage de Bruyère qui, tapit dans l’obscurité, peinait à trier les plantes de la réserve.
Le regard éteint, l’apprentie fixait les feuilles qui périssaient à ses pattes. Elle ne parvenait pas à se détacher de l’ennui qui l’habitait. C’était l’ennui qui dictait ses journées. Il s’en emparait, les détruisait. Elle ne vivait pas. Elle passait ses journées à espérer qu’elles se finissent, à surveiller l'ascension de la lune pour savoir quand elle serait enfin libérée de son calvaire. Il y avait peu d'échappatoires à sa triste vie de guérisseuse. Elle parvenait bien à sortir de temps en temps, à s’isoler en prétextant une récolte. Mais c’était si rare que Masque Ebréchée la laisse partir seule… Parfois aussi, Nuage Marin venait l’extirper de son ennui en l’emmenant faire les quatre-cents coups sur le territoire. Mais une fois encore, cela n’avait pas lieux tous les quatre matins. Nuage Marin était de plus en plus occupée, son entraînement et les autres apprentis lui prenaient tout son temps… Finalement, si il y avait bien un seul échappatoire sur lequel Nuage de Bruyère pouvait compter c’était se lover le soir dans son nid et rêver. Dans son sommeil il n’y avait rien pour la freiner : ni son mal de hanche, ni ses corvées de guérisseuse, ni même ses idiots de camarades…
Après un long soupir, Nuage de Bruyère fit glisser une feuille morte sur le côté. Ici, ce sera le tas des plantes inutilisables, pensa-t-elle. Un second soupir accompagna ses pensées. Qu’est ce que tu fais ici Nuage de Bruyère ? Regarde-toi, pendant que les autres apprentis apprennent à se battre, toi tu es coincée ici à trier de pauvres feuilles… Tu parles d’une occupation…
Incapable de se concentrer sur sa tâche, l’apprentie se leva. Elle avait besoin de prendre l’air. Cette caverne l’étouffait : son odeur, son obscurité, les plantes qui y étaient exposées… Tout la rebutait.
Lorsqu’elle s’évada de sa prison, Nuage de Bruyère fut percutée par une violente bourrasque de vent.
- Quel temps pourri ! râla la jeune guérisseuse alors qu’elle sentit une goutte lui tomber sur le museau.
Peu de chats étaient présents dans la clairière. Par peur du mauvais temps, la plupart étaient partis se réfugier dans leur tanière. C’était là le seul point positif de la journée pour Nuage de Bruyère : personne ne viendra lui briser les moustaches. L’apprentie prit le temps de profiter du calme avant de se diriger vers la réserve de gibier où elle s’empara d’un énorme poisson. Vu sa taille, il était sans doute réservé pour les reines et leurs petits mais la jeune soigneuse s’en fichait bien. Elle aussi méritait ce poisson après toutes les corvées qu’on lui faisait endurer.
La jeune femelle s’installa dans un coin reculé, à l’abris du vent et de ses camarades. Alors qu’elle s’apprêtait à dévorer son repas, une vive douleur lui parcourut la queue.
- Tu ne peux pas faire attention espèce de sac à merde ???!!! hurla-t-elle en bondissant, le poil gonflé.
Elle ne demandait qu’à être tranquille !! Qui était la cervelle de souris qui lui avait écrasé la queue, qu’elle lui arrache les oreilles ?!
La guérisseuse se retourna et remarqua avec surprise la présence de Patte de Pluie, la chatonne aveugle du clan. Tu m’étonnes qu’elle ne m'a pas vu !
- Qu’est ce que tu fais ici ?, questionna l'apprentie sans perdre son ton agressif, Tu ferais mieux de retourner jouer auprès de ta mère.
Invité
Invité
Sam 20 Avr 2019 - 19:59
Lovée contre le ventre de sa mère, après la tétée, Patte de Pluie recevait tout l'amour du monde. Des fortes bourrasques tentaient en vain de refroidir l’ambiance bonne enfant qui régnait. La brume s'intensifiait pour te transformer en minuscule tempête. Mais ils étaient à l'abri, et au chaud. Un chaton lambda aurait été si heureux de passer son temps à dormir, à avoir la belle vie, en attendant de grandir. Quand on grandit, la vie se complique, les problèmes se multiplient, les compagnons de jeu ne se comptent plus que sur les griffes d'une patte. Puisqu'on n’avait plus le temps de jouer.
Mais elle, elle n'était pas comme les autres. Elle ne voyait pas. Elle était aveugle. Tout ce que les autres observaient avec attention, la minuscule grise n'en distinguait que des formes. Elle ne pouvait pas prendre part aux discussions enthousiastes des autres petits de leur découverte de la tanière des anciens, par exemple, écoutait simplement, tentant de se faire une représentation du monde qui l’entourait. Le plus dur, c'était de ne jamais pouvoir voir le visage de ses proches, ne se fier qu’aux descriptions qu'ils faisaient. Ses yeux étaient jaunes, qu'on lui disait, et quand elle demandait des précisions, on ajoutait comme le soleil caché par des nuages. Et devant son silence, on toussotait, gêné et on se dépêchait de se trouver une autre occupation qu'une pauvre et minable mal-voyante.
Elle avait appris à vivre avec, mais parfois, elle voulait être seule. Ne pas sentir le regard pesant de sa mère sur ses épaules, ne pas se savoir observé et épié. Oh, elle était bien triste pour maman, et pour papa, qui lui vivait bien mal sa cécité. Il était si stressé… Elle ne lui en voulait pas vraiment, même s'il pourrait essayer de cacher un peu son mal-être. Ce n'était pas lui qui avait son existence gâchée pour des foutus yeux qui ne fonctionnaient même pas ! Elle avait mis une croix sur le boulot de guerrière. Elle ne servirait à rien du tout.
Prise d'une soudaine nervosité, elle se leva, et malgré les coups de langue fort persuasifs de maman, elle continua sur sa lancée, sans une once d'ennui pour sa génitrice. La chatonne se fraya un chemin entre les boules de poils endormies, en écrasant quelques queues et quelques pattes sorties. Ignorant les protestations et les grognements des malheureux petits animaux, elle sortit, et affronta la pluie. Un coup de vent violent faillit la faire tomber, et Épine d'Or l'appela une nouvelle fois. Mais elle s'accrocha de toutes ses forces, et continua sur sa lancée. Un obstacle vint pourtant dévier sa trajectoire, et quand un hurlement de protestation lui cassa les oreilles, elle s'arrêta :
“tu peux pas faire attention, espèce de sac à merde ??!!”
Patte de Pluie fit volte-face, là où la voix lui avait perforé les tympans. Si elle ne pouvait voir sa charmante interlocutrice, son odorat bien plus développé que celui des autres chatons la mit sur la piste. La femelle, puisque c'en était une, empestait les plantes médicinales. Ce n'était pas Masque Ebréché, ou un truc dans le genre. Elle l'avait tellement vue, pour ses yeux, qu'elle connaissait son odeur par cœur. Peut-être Nuage de Fougère, son apprentie. Jamais la petite n'avait eu de mémoire pour les noms. Elle, elle était connue dans le clan, mais les autres n'avaient pas d'importance pour elle. À part sa famille. Un silence s'ensuivit. Bah ouais ma vieille, c'est moi la minable qui voit pas, ironisa-t-elle, ses iris jaunes fixant la silhouette qui se détachait du noir total. Puis l'autre féline reprit, lui aboyant toujours dessus :
Qu'est ce que tu fais ici ? Tu ferais mieux d'aller de retourner jouer auprès de ta mère.
La grise, que sa cécité avait rendue difficile à vivre, n'allait pas laisser passer cette prise de gueule, comme ça, sans rien dire. Elle n'était pas de ceux qui se laissaient marcher sur les pattes, sans rien faire. Jamais on ne pourrait l'insulter come ça, la traiter comme une moins que rien. Même si elle en était une ! Ses yeux brillèrent d'une lueur mauvaise, et elle siffla, se redressant de toute sa hauteur :
Entre celle qui a mal à la queue et celle qui voit rien, qui de nous deux est la plus handicapée ? Va pas pleurer pour un mal passager et crie pas comme ça, merci !
Puis la vérité reprit une nouvelle fois le dessus. Jamais elle ne verrait rien, elle resterait la petite aveugle pour tout le monde. Impossible d'être quelqu'un. Cette réalité qu'elle apprenait à dompter lui faisait toujours aussi mal. Son cœur se serra, et elle s’assit, insensible à la pluie qui dégoulinait sur son pelage. C'était dur, si dur. Elle n'était pas assez forte, pour supporter toute la pression. Elle n‘aurait voulu qu'une existence normale, que rire, jouer et s'amuser avec ses amis. Sauf qu'elle n'avait pas d'amis, qu'elle n'avait pas le cœur à courser des feuilles et des mousses. La chatonne releva la tête et chuchota à l'apprentie grognon :
Je peux pas rester à la pouponnière. Ils rient trop, et passer la journée à avoir les yeux fermés à dormir alors que je vois jamais rien, bof bof.
Elle hésita un moment, puis reprit :
Dis, tu ressembles à quoi ?
Mais elle, elle n'était pas comme les autres. Elle ne voyait pas. Elle était aveugle. Tout ce que les autres observaient avec attention, la minuscule grise n'en distinguait que des formes. Elle ne pouvait pas prendre part aux discussions enthousiastes des autres petits de leur découverte de la tanière des anciens, par exemple, écoutait simplement, tentant de se faire une représentation du monde qui l’entourait. Le plus dur, c'était de ne jamais pouvoir voir le visage de ses proches, ne se fier qu’aux descriptions qu'ils faisaient. Ses yeux étaient jaunes, qu'on lui disait, et quand elle demandait des précisions, on ajoutait comme le soleil caché par des nuages. Et devant son silence, on toussotait, gêné et on se dépêchait de se trouver une autre occupation qu'une pauvre et minable mal-voyante.
Elle avait appris à vivre avec, mais parfois, elle voulait être seule. Ne pas sentir le regard pesant de sa mère sur ses épaules, ne pas se savoir observé et épié. Oh, elle était bien triste pour maman, et pour papa, qui lui vivait bien mal sa cécité. Il était si stressé… Elle ne lui en voulait pas vraiment, même s'il pourrait essayer de cacher un peu son mal-être. Ce n'était pas lui qui avait son existence gâchée pour des foutus yeux qui ne fonctionnaient même pas ! Elle avait mis une croix sur le boulot de guerrière. Elle ne servirait à rien du tout.
Prise d'une soudaine nervosité, elle se leva, et malgré les coups de langue fort persuasifs de maman, elle continua sur sa lancée, sans une once d'ennui pour sa génitrice. La chatonne se fraya un chemin entre les boules de poils endormies, en écrasant quelques queues et quelques pattes sorties. Ignorant les protestations et les grognements des malheureux petits animaux, elle sortit, et affronta la pluie. Un coup de vent violent faillit la faire tomber, et Épine d'Or l'appela une nouvelle fois. Mais elle s'accrocha de toutes ses forces, et continua sur sa lancée. Un obstacle vint pourtant dévier sa trajectoire, et quand un hurlement de protestation lui cassa les oreilles, elle s'arrêta :
“tu peux pas faire attention, espèce de sac à merde ??!!”
Patte de Pluie fit volte-face, là où la voix lui avait perforé les tympans. Si elle ne pouvait voir sa charmante interlocutrice, son odorat bien plus développé que celui des autres chatons la mit sur la piste. La femelle, puisque c'en était une, empestait les plantes médicinales. Ce n'était pas Masque Ebréché, ou un truc dans le genre. Elle l'avait tellement vue, pour ses yeux, qu'elle connaissait son odeur par cœur. Peut-être Nuage de Fougère, son apprentie. Jamais la petite n'avait eu de mémoire pour les noms. Elle, elle était connue dans le clan, mais les autres n'avaient pas d'importance pour elle. À part sa famille. Un silence s'ensuivit. Bah ouais ma vieille, c'est moi la minable qui voit pas, ironisa-t-elle, ses iris jaunes fixant la silhouette qui se détachait du noir total. Puis l'autre féline reprit, lui aboyant toujours dessus :
Qu'est ce que tu fais ici ? Tu ferais mieux d'aller de retourner jouer auprès de ta mère.
La grise, que sa cécité avait rendue difficile à vivre, n'allait pas laisser passer cette prise de gueule, comme ça, sans rien dire. Elle n'était pas de ceux qui se laissaient marcher sur les pattes, sans rien faire. Jamais on ne pourrait l'insulter come ça, la traiter comme une moins que rien. Même si elle en était une ! Ses yeux brillèrent d'une lueur mauvaise, et elle siffla, se redressant de toute sa hauteur :
Entre celle qui a mal à la queue et celle qui voit rien, qui de nous deux est la plus handicapée ? Va pas pleurer pour un mal passager et crie pas comme ça, merci !
Puis la vérité reprit une nouvelle fois le dessus. Jamais elle ne verrait rien, elle resterait la petite aveugle pour tout le monde. Impossible d'être quelqu'un. Cette réalité qu'elle apprenait à dompter lui faisait toujours aussi mal. Son cœur se serra, et elle s’assit, insensible à la pluie qui dégoulinait sur son pelage. C'était dur, si dur. Elle n'était pas assez forte, pour supporter toute la pression. Elle n‘aurait voulu qu'une existence normale, que rire, jouer et s'amuser avec ses amis. Sauf qu'elle n'avait pas d'amis, qu'elle n'avait pas le cœur à courser des feuilles et des mousses. La chatonne releva la tête et chuchota à l'apprentie grognon :
Je peux pas rester à la pouponnière. Ils rient trop, et passer la journée à avoir les yeux fermés à dormir alors que je vois jamais rien, bof bof.
Elle hésita un moment, puis reprit :
Dis, tu ressembles à quoi ?
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Bruyère Sauvage
Mar 25 Juin 2019 - 17:42
Nuage de Bruyère jeta un regard glacial à l’enfant. Oh elle aurait aimé qu’elle puisse le voir celui là. C’était le genre de regard qui faisait détaler les chatons et fermé leur clapets aux guerriers mal léchés. Pour qui ce prenait-elle, l'insolente ? Si frêle et déjà insupportable ! La guérisseuse allait toucher deux mots à Epine d’Or quant au comportement de sa fille.
- Entre celle qui a mal à la queue et celle qui voit rien, qui de nous deux est la plus handicapée ? Va pas pleurer pour un mal passager et crie pas comme ça, merci !
La môme s’était soudainement calmée. Une infinie tristesse semblait s’être emparée d’elle :
- Je peux pas rester à la pouponnière. Ils rient trop, et passer la journée à avoir les yeux fermés à dormir alors que je vois jamais rien, bof bof.
Après une hésitation, elle ajouta :
- Dis, tu ressembles à quoi ?
-A quoi est ce que ca va te servir de savoir ça ? rétorqua Nuage de Bruyère, sans grande patiente.
L’apprentie tigrée avait gardé son air renfrogné. La question de l’aveugle lui semblait vide de sens. Comment pouvait-on expliquer à un félin qui ne voit pas ce qu’est un félin ? “Qu’est ce qu’elle veut que je lui dise ? Que j’ai quatre pattes, un museau et une queue ?” Savait-elle seulement à quoi ressemblait une patte ? ]“C’est ce qui va lui arriver dans la tronche si elle continue de me briser les moustaches.” Un long silence commençait à s’installer tandis que la guérisseuse observait curieusement l’enfant. Avait-elle conscience de son allure minuscule ? Comment s’imaginait-elle ? A quoi se fiait-elle pour se représenter le monde qui l’entourait ? Tant de questions poussèrent l’apprentie à bien vouloir formuler une réponse.
Cherchant ses mots, elle prit le temps de s'asseoir :
-Et bien...Hum...J’ai quatre pattes, un museau et une queue...Comme toi. La guérisseuse marqua une pause, réfléchissant à comment développer d’avantage. J’ai le poil court. Tout l’inverse de ta mère. C’est légèrement rugueux, tu l’as peut-être senti en m’écrabouillant. expliqua-t-elle dans un premier temps, non sans un once de reproche dans la voix. On a les yeux de la même couleur, jaune… C’est une couleur vive. Comme lorsque tu entends tes camarades hurler, c’est puissant et tu portes toute ton attention dessus.
Nuage de Bruyère observa l’enfant. Avait-elle compris un traître mot de ce qu’elle avait raconté ? Si ce n’était pas le cas, tant pis. Sans doute la gamine voulait-elle se représenter les choses au mieux mais cela ne lui rendrait pas sa vue. Alors à quoi bon ?
-Tu dois faire peur aux autres chatons, mal luné comme tu es. lâcha la guérisseuse en tentant de faire la discussion.
Cette petite l’intriguait. Jamais elle n’avait vu un chaton aussi triste. Sans doute avait elle compris que sa vie était fichue et qu’on allait l’envoyer pourrir chez les guérisseurs. Mais il y avait autre chose. La môme semblait en colère. Une colère que Nuage de Bruyère connaissait très bien. Une colère contre le monde, contre le clan et très certainement contre ce handicap qui lui gâchait la vie. Ce fardeaux semblait si lourd pour la petite créature qu’elle était.
-Tu as hâtes de devenir apprentie ? questionna la femelle tigrée. Non pas pour ramener l’enfant à sa triste situation, mais plutôt pour comprendre comment cette petite envisageait l’avenir. En espérant qu’elle l’envisage.
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Invité
Ven 28 Juin 2019 - 14:32
Patte de Pluie & Nuage de BruyèreRivy'
Dead hearts are everywhere
Elle se sentait si démunie, si abandonnée. Pourquoi diable fallait-il des yeux pour s'intégrer dans ce monde qui rechignait à inviter les autres, les anormaux ? Elle n'était pas difforme, juste aveugle. Et sans sa vue, on lui fermait des portes, on la regardait de travers, on chuchotait à son passage. On se moquait d'elle, de la petite d'Epine d'Or et de Pelage de Lune. Elle avait été en colère, la haine bouillait encore au fond d'elle, et pourtant c'était la tristesse qui était sur la première place du podium quant à ses émotions. Les chats du Clan se réunissaient, s'alliaient, peut-être était-ce un phénomène normal. Ils se rattachaient à ceux qui leur ressemblaient, laissant les félins suspects se démerder. Et elle, elle faisait partie de ce lot-là. Même sa mère, pourtant appréciée, ne faisait pas le poids face aux remarques. Qu'elle soit son enfant ne changeait rien, qu'elle fasse des prouesses dans le futur non plus. Elle resterait l'aveugle. La guérisseuse, ou du moins l'apprentie, répliqua, sèche :
"A quoi est ce que ca va te servir de savoir ça ?"
Patte de Pluie attendit sa réponse. Elle ne se sentait même plus la force de répliquer. En face, le cerveau se mettait en marche, et elle patientait. La pluie dégoulinait encore, mais elle ne la sentait plus. Elle rêvait de mettre sur ce nom une image, que son encéphale modifierait sans doute avec le temps. Elle imaginait sa mère telle une boule, puisqu'on lui avait dit que son pelage était volumineux. En réalité, il n'était pas si imposant que ça, puisqu'elle n'était pas grosse. Elle restait moins imposante que les domestiques, ceux qui vivaient avec les bipèdes, d'après ce qu'on lui avait expliqué. Après s'être mouvée, son interlocutrice reprit, plus doucement :
-Et bien...Hum...J’ai quatre pattes, un museau et une queue...Comme toi. J’ai le poil court. Tout l’inverse de ta mère. C’est légèrement rugueux, tu l’as peut-être senti en m’écrabouillant. On a les yeux de la même couleur, jaune… C’est une couleur vive. Comme lorsque tu entends tes camarades hurler, c’est puissant et tu portes toute ton attention dessus.
La grise se retint de lui rétorquer à la figure qu'elle était bien au courant de sa silhouette. Elle savait bien qu'elle n'avait pas six pattes, trois queues, et que sais-je encore. Pourtant, appréciant l'effort de l'autre, qui n'avait pas vraiment paru encline à discuter, elle se tut, et se contenta de hocher la tête, insensible à la pique qu'elle venait de lui lancer suite à leur petit accident. Et puis elle lui avait expliqué l'avantage d'avoir des yeux jaunes. Directement c'était ce qui choquait. Les sons lui paraissaient bien plus importants que pour les autres, qui avaient déjà des prunelles pour voir. Cependant, le portrait qu'elle avait débuté dans sa tête n'était pas totalement dépeint. Il lui manquait la couleur de son pelage. Était-elle aussi grise, couleur terne que disaient les autres, ou bien verte ? Était-ce seulement possible d'être vert ? Elle, de toute façon, ne savait pas quelle était la couleur du soleil. Jaune, doré. Mais qu'était le jaune ? Elle se contentait de mettre ses yeux à elle, à maman et à celle qu'elle appela dans sa tête Nuage de Fougère de la même couleur.
"Tu dois faire peur aux autres chatons, mal luné comme tu es. Tu as hâtes de devenir apprentie ?"
La remarque surprit la chatonne, mais la question moins. Elle était désormais habituée à ces interrogations, sur son futur, sur sa vie, tout ça tout ça. Mais jamais on ne lui avait dit qu'elle n'était pas aimable. Parce qu'on craignait qu'elle lance au curieux un sort qui le réduirait lui aussi au stade d'aveugle ? Elle n'avait jamais cherché à aller vers les autres chatons, et eux l'évitaient aussi. A moins que ce ne soit leurs mères qui leur interdisent de l'approcher. Les reines pouvaient être de vraies poules, quand l'envie leur prenait. Et qu'un monstre comme elle cohabite avec eux devait hanter leurs plus horribles cauchemars. Heureusement, sa mère n'était pas comme ça.
Quant à son apprentissage, et bien, plus les jours passaient, plus elle préférait ne pas y penser. Ca la bouffait de ne pas pouvoir devenir comme les autres, une future guerrière, prête à détruire l'ennemi, à ramasser des poissons plus gros qu'elle. Sans doute qu'elle serait réduite au bien triste rang de guérisseuse. Obligée de ne pas avoir de vie, à soigner tous ceux qui avaient des petits bobos. Quelle minable existence. Elle ne se voyait pas fouiller les sous-bois, à la recherche d'une plante médicinale remarquable, capable de sauver tout Cerfblanc. Et pourtant, c'était sûrement ce qui l'attendait. Elle miaula doucement, d'une voix posée :
"Et ta couleur ? Tu es de quelle couleur ?"
Elle se permettait d'insister gentiment, sans savoir si l'autre allait apprécier sa manœuvre. Qu'importait. Puis elle reprit, après un soupir qui en disait long sur sa situation insoutenable :
"Ils ont peur de moi avec mes yeux, alors mon caractère, il le connaissent même pas. Je veux pas finir guérisseuse, c'est pas pour moi de cueillir des fleurs et de dorloter les autres. Ils m'aident pas dans ma vie, je vois pas pourquoi j'en ferais autant. Et pourtant j'ai l'impression qu'être guerrière, c'est pas à la portée d'une aveugle alors je suis mal barrée."
Patte de Pluie n'avait aucune gêne à dénigrer le boulot de Nuage de Fougère. Elle restait franche quelque soit la situation, et n'arrivait pas à comprendre pourquoi on pouvait souhaiter passer une vie monotone, dans une tanière qui puait les plantes et la maladie, alors que d'autres s'éclataient à passer leurs journées en extérieur. Sans aucun détour, elle l'interrogea :
"Pourquoi t'as pas voulu être guerrière ?"
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Bruyère Sauvage
Lun 22 Juil 2019 - 20:12
Nuage de Bruyère observa la boule de poil grise avec attention tandis que la pluie glissait le long de ses poils. La mine inconsolable et le poil dégoulinant, la môme avait l’allure d’un saule pleureur. C’est d’une voix faible qu’elle miaula :
- Et ta couleur ? Tu es de quelle couleur ?
La guérisseuse laissa échapper un soupir d’exaspération. Les chatons étaient si entêtés !
- J’ai le poil marron, avec quelques rayures plus foncées. Expliqua-t-elle simplement.
L’utilité de cette information restait un mystère pour l’apprentie. La couleur du pelage, des yeux ou même des coussinets n’avait que peu d’importance. Un chat noir n’était pas moins insupportable qu’un chat blanc et inversement. Enfin bon, si ca pouvait faire plaisir à Patte de Pluie de connaître ce détail essentiel…
- Ils ont peur de moi avec mes yeux, alors mon caractère, il le connaissent même pas. Je veux pas finir guérisseuse, c'est pas pour moi de cueillir des fleurs et de dorloter les autres. Ils m'aident pas dans ma vie, je vois pas pourquoi j'en ferais autant. Et pourtant j'ai l'impression qu'être guerrière, c'est pas à la portée d'une aveugle alors je suis mal barrée.
Le coeur de Nuage de Bruyère se serra lors du discours de la gamine. Elle se reconnaissait dans ses propos. Depuis qu’on l’avait relayée au rang de guérisseuse, elle n’avait jamais cessé de se poser cette question : pourquoi est-ce qu’elle devait faire ça ? Le boulot de soigneur était d’une ingratitude inimaginable. Ca les arrangeait bien, les guerriers, d’être dorlotés lorsqu’ils étaient blessés, mais qu’est ce qu’ils en avaient à faire de leurs soigneurs le reste du temps ? Rien. On ne les remerciait pas, on leur crachait dans le dos, on ne prenait pas le temps de savoir comment ils allaient, eux. C’était à croire qu’on leur filait à bouffer du poisson juste pour être sûr qu’ils restent bien dociles à servir le Clan.
Aussi, la novice s’était souvent demandé si les guérisseurs avaient imaginé cette histoire de Clan des Etoiles pour gagner le respect de leurs congénères ?
Patte de Pluie sortit la femelle tigrée des ses pensées avec une question qui lui hérissa le poil :
- Pourquoi t'as pas voulu être guerrière ?
- Je n’ai pas choisi. répondit sèchement l’intéressée.
La gamine était entrain de lui rappeler qu’elle était entrain de passer à côté de sa vie. Tentant de maintenir sa colère, Nuage de Bruyère prit une grande inspiration. Par honte sans doute, elle avait volontairement omis de décrire à l’enfant qu’elle était blessée. Alors, d’une voix tremblante, elle lui expliqua :
- Lorsque j’étais petite, je voulais devenir guerrière. Malheureusement, j’ai fait une chute du haut d’un arbre. Je me suis brisée le bassin. Masque Ebréché est parvenue à remettre tout ca en ordre. Enfin presque… Me déplacer demande un effort considérable. On ne m’a pas laissé de chance en tant que guerrière, Etoile d’Equinoxe a pensé intelligent de me fourrer dans les pattes de Masque Ebreché.
Nuage de Bruyère prit de nouveau son air renfrogné :
- Je ne vais pas te mentir, les chats de ce clan sont des imbéciles. Ils penseront savoir gérer ta vie mieux que toi. Aucun doute qu’ils voudront que tu finisses comme moi, à mourir d’ennuie en triant des plantes.
Lors de ses moments de déprimes, la seule choses qui parvenait à remonter le moral de la novice, c’était les paroles rassurantes de son amie Nuage Marin. Sa camarade la soutenait plus que quiconque et croyait dur comme fer qu’un jour, elle parviendrait à rejoindre le rang des guerriers. Alors, d’une voix plus chaleureuse, elle lança à la boule de poil grise :
- Faut pas que tu les écoutes. C’est pas à eux de choisir pour toi. Ils ne le savent pas encore, mais un jour, je deviendrai guerrière. Et si moi j’en suis capable, toi aussi. On pourrait le faire ensemble. Ils seront sur le cul ! Ca leur ferait bien ravaler leurs paroles !
Invité
Invité
Mer 14 Aoû 2019 - 21:32
Patte de Pluie & Nuage de BruyèreRivy'
Dead hearts are everywhere
Nuage de Fougère, elle était persuadée que tel était son nom, lui détailla la couleur de son pelage, ce qui ne lui servait strictement à rien. Juste à rêver. Des aquarelles de nuances orangées ou bleutées dansaient dans son esprit, si bien que son monde n’avait strictement rien à voir avec la réalité. Qu’étaient vraiment des tigrures ? Des traits bien parallèles, ou épars ? Plus clairs ou plus foncés que sa teinte initiale ? Tant de questions à lesquelles elle n’avait pas réponse, mais elle ne voulait plus en apprendre davantage. Après tout, ça restait un univers imaginaire, et elle ne voulait pas embarrasser la guérisseuse, qui se montrait aimable, pour la première fois depuis le début de leur discussion.
La gamine sentit un peu de tristesse imprégner l’air, mais elle ne sut lui donner une explication. Puis, elle vint automatiquement, quand la tigrée lui rétorqua sèchement qu’elle n’était pas heureuse de faire partie de ce cercle fermé des guérisseurs. Et elle se trouva bête, mais compatissante. Et aussi triste. Parce que si Etoile d’Equinoxe avait déjà envoyé la femelle chez les soigneurs, il était capable d’en faire autant pour elle-même, et son rêve de devenir guerrière s’envola bien loin. Il disparaissait, même, se diluant jusqu’à ne devenir qu’un souvenir. Ainsi, c’était presque fichu. Un infime espoir, qui lui ferait du mal, plus tard, persistait, tel une bactérie prédatrice, à l’affût d’une rechute.
Après un long silence, qui avait permis à Patte de Pluie de se rendre compte que beaucoup de portes s’étaient fermées pour elle, l’autre reprit, d’une voix bien peu assurée :
« Lorsque j’étais petite, je voulais devenir guerrière. Malheureusement, j’ai fait une chute du haut d’un arbre. Je me suis brisée le bassin. Masque Ebréché est parvenue à remettre tout ça en ordre. Enfin, presque … Me déplacer me demande un effort considérable. On ne m’a pas laissé de chance en tant que guerrière, Etoile d’Equinoxe a pensé intelligent de me fourrer entre les pattes de Masque Ebréché. »
La chatonne écoutait, les oreilles dressées, mais plus les mots sifflaient entre ses oreilles, plus sa passade enthousiaste à l’idée d’écouter une histoire (parce qu’elle était petite, après tout) disparaissait. Leurs histoires étaient semblables, presque identiques, à une exception près. L’apprentie avait pu toucher le rôle de guerrier de ses griffes, mais on lui avait arraché, parce qu’elle avait fait une bêtise. Le Clan des Etoiles avait donc voulu la punir ? Mais pourquoi elle et pas les autres ? Tous avaient tant de fois fauté, sa mère avait involontairement poussé ses parents vers la mort. Et ils les avaient désignées, elles deux, qui auraient plus que tout souhaité se battre, chasser, n’avaient pas cette chance. Elles devraient porter le lourd fardeau de celui de sauver des vies, de guérir les maladies de ceux qui avaient eu ce droit.
« Je ne vais pas te mentir, les chats de ce clan sont des imbéciles. Ils penseront savoir mieux gérer ta vie que toi. Aucun doute qu’ils voudront que tu finisses comme moi, à mourir d’ennui en triant des plantes. Faut pas que tu les écoutes. C’est pas à eux de choisir pour toi. Ils ne le savent pas encore, mais un jour, je deviendrai guerrière. Et si moi j’en suis capable, toi aussi. On pourrait le faire ensemble. Ils seront sur le cul ! Ca leur ferait bien ravaler leurs paroles ! »
La grise eut un rire heureux, un rire d’espoir. Elle voulait elle aussi croire en leur chance commune. Pas de doute, Nuage de Fougère était quelqu’un de déterminé et de têtu. Exactement comme elle ! Petit Ruisseau pourrait les aider dans leur quasi impossible mission, et sûrement que papa et maman pourraient eux aussi leur donner un coup de patte pour leur entraînement. Parce qu’ils ne leur donneraient pas de mentor. Elle en oubliait presque l’insulte à tous les riviéreux que venait de faire Nuage de Fougère. Parce que pour elle, tous n’étaient pas indignes de discuter
« Pourquoi c’est nous qui ont été choisies pour soigner les autres ? Pourquoi pas ceux sans handicap ? On est des boulets à ce point ? J’aurai préféré qu’ils me laissent crever. »
Sa petite voix enfantine hurlant son désespoir d’une voix posée et pourtant haineuse créait un paradoxe qu’on ne pouvait omettre. Ils étaient tous insensibles à son malheur, à elle qui n’avait pas connu l’innocence et la naïveté des chatons ? Elle soupira, puis reprit, plus enthousiaste :
« Tu penses que j’en serais capable ? Parce qu’il m’arrive de me cogner contre les chats, de tomber seule, et d’écraser les queues des autres. Oh, et puis je m’en fiche, je ferais ce qu’il faudra ! Mais tu comptes laisser tomber Masque Ebréché et le Clan des Etoiles ? »
Patte de Pluie se sentait proche de leurs ancêtres, mais seraient-ils d’accord pour qu’elles suivent un double entraînement ? Tant de questionnements, si longs qu’elle en aurait pour la journée pour tous les énoncer !
Jeune recrue
Puf/Surnom : Gruyère, Brubru
Messages : 66
Le personnage
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Mentor / apprenti :
Bruyère Sauvage
Dim 6 Oct 2019 - 10:34
Le rire de la chatonne se mêla au chant de la pluie. C’était un rire sincère, plein d’espoir. Un rire d’enfant, qui témoignait de l’innocence dont aurait dû faire preuve Patte de Pluie si sa vue de lui avait pas été volée. A la voir s’esclaffer ainsi, Nuage de Bruyère ne put que l’imiter. Son regard, d’habitude si froid, se remplit d’affection. C’était désormais avec toute la bienveillance dont elle n’avait jamais fait preuve qu’elle observait la petite boule de poil qui gloussait à ses côtés.
Nuage de Bruyère n’avait jamais eu beaucoup de patience et d’amour à accorder aux chatons. Elle les trouvait trop bruyants, trop maladroits, trop encombrants en bref, trop chiants. Mais tous n’avaient pas eu la vie, ou du moins l’enfance, de Patte de Pluie. L’injustice dont était victime la gamine la faisait sortir de ses gonds. Elle n’avait qu’une envie : se battre pour elle.
Le coeur de la tigrée se serra lorsque le rire de Patte de Pluie s'essouffla :
- Pourquoi c’est nous qui ont été choisies pour soigner les autres ? Pourquoi pas ceux sans handicap ? On est des boulets à ce point ? J’aurai préféré qu’ils me laissent crever.
L’apprentie guérisseuse fut d’abord vexée par la pique de la chatonne. Pourtant, elle prit sur elle et laissa l’enfant continuer, voyant qu’elle retrouvait un peu d’enthousiasme.
- Tu penses que j’en serais capable ? Parce qu’il m’arrive de me cogner contre les chats, de tomber seule, et d’écraser les queues des autres. Oh, et puis je m’en fiche, je ferais ce qu’il faudra ! Mais tu comptes laisser tomber Masque Ebréché et le Clan des Etoiles ?
Nuage de Bruyère laissa échapper un ronronnement. Voir que Patte de Pluie était déterminée à prendre sa vie en main lui faisait chaud au coeur. Toutefois, sa question l’interpella. La jeune guérisseuse ne s’était jamais demandé si son changement d’orientation pouvait avoir des répercussions sur le clan. En vérité, elle s’en moquait complètement, mais voir qu’un chaton semblait plus réfléchi qu’elle était...déstabilisant ?
La tigrée vient poser sa queue sur l’épaule de Patte de Pluie, comme pour l’encourager :
- Bien sûr que tu en es capable ! Ce sera difficile, il te faudra fournir plus d’effort que les autres apprentis, mais si tu veux devenir guerrière, alors tu y arriveras ! Je suis sûre que tu terrasseras tout Cerf Blanc ! Enfin...sauf moi, je resterai la plus forte, évidemment. Conclua-t-elle avec une pointe d’humour.
Nuage de Bruyère marqua une pause, réfléchissant rapidement à l’interrogation de la chatonne. Oui, c’était évident qu’elle allait tout laisser tomber… Ce monde n’était pas pour elle. Elle s’y sentait tellement étrangère. Elle n’avait pas cette passion pour les plantes, les discussions qui tournaient autour des “petits tip’s de guérrisseurs” l’ennuyaient à mourir et par piter le Clan des Etoiles, qu’est ce que c’était que cette idiotie ?? Pourtant, ses camarades et ses collègues soigneurs avaient l’air d’y croire lorsqu’ils en parlaient. La tigrée n’avait jamais ressenti de lien spécial avec ces pseudos chats étoilés. Ils étaient juste morts, enterrés, et ils se fichaient bien de ce qui pouvait se passer pour les Clans. Tant mieux pour eux d’ailleurs, ils avaient déjà assez donné.
- Masque Ebréché se débrouillera mieux sans moi. Tu sais, je pense qu’elle en a déjà marre de m’engueuler, et ça tombe bien, moi aussi j’en ai assez de supporter son mauvais caractère.
En effet, l’ambiance n’était pas au rendez-vous dans la tanière des guérisseuses depuis que Nuage de Bruyère l’avait rejointe. C’était loin d’être invivable, mais ça donnait une raison de plus à la tigrée de vouloir passer du côté des guerriers.
- Quant au Clan des Etoiles, je pense qu’il s’en remettra. Nos ancêtres sont morts. C’est comme ça, on ne sait pas trop quand ni pourquoi ça arrive, mais on meurt. Ca ne sert à rien de vouloir faire vivre nos camarades à travers des légendes et encore moins de les laisser nous dicter ce que l’on doit faire. Ils sont morts, ils n’en n’ont plus rien à faire. Je ne risque pas de venir me faire hanter par un guérisseur de trois générations de plus que moi parce que j’ai décidé d’abandonner cette voie.
Nuage de Bruyère n’avait aucune idée de si elle venait de détruire les rêves de Patte de Pluie. Cette croyance était tellement ancrée dans les mœurs du clan que même les félins adultes y croyaient. Ils étaient tellement obnubilés par leur délire qu’ils trouvaient des “signes du Clan des Etoiles”, parfois même des “prophéties”. “Gnagnagna si la lune se voile durant une assemblée c’est parce que le Clan des Etoiles n’est pas content” Bha non crétin, c’est juste qu’on est en pleine saison des feuilles mortes et qu’il fait un temps dégueulasse !
La jeune guérisseuse finit par donner une pichenette affectueuse sur l’oreille de Patte de Pluie :
- Et tu n’es pas un boulet, Patte de Pluie. Ne laisse personne te faire croire ça. Tu n’as pas besoin de l’accord des autres pour devenir quelqu’un. Tu veux devenir guerrière, tu en as la force, alors fait le. Et cesses d’écouter les idioties des autres.
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Dim 15 Déc 2019 - 19:02
Rp inachevé, veuillez contacter le staff si vous voulez le récupérer.
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