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J'ferme les yeux sur la joie, ft Nuage de Fougère

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 Sam 29 Juin 2019 - 13:00
Patte de Pluie & Nuage de FougèreRivy'
J’ferme mes yeux sur la joie


  Pataude, la petite femelle crapahutait entre les roseaux qui bordaient le campement de la Rivière. Elle sentait l'humidité qui transperçait sa fourrure, et l'orage qui ne saurait tarder. Pour le moment, elle s'en contrefichait, voulant se fatiguer afin de s'endormir plus facilement. Elle peinait à trouver le sommeil, peut-être parce qu'elle était tourmentée par son avenir qui s'annonçait incertain, ou bien parce qu'elle n'avait pas dépensé assez d'énergie dans la journée. Alors, au lieu de jouer avec la mousse, ou de poursuivre les feuilles mortes, qu'elle ne voyait pas, et bien, elle courrait, sans relâche, yeux plissés par la concentration. Toujours elle devait sentir si un chat traversait devant elle, ou si elle fonçait dans le tas de gibier. La dernière fois, elle ne l'avait pas senti, et s'était bien fait recevoir par un jeune guerrier, qui l'avait envoyé paître sans se soucier de sa cécité. Elle s'était réfugiée dans les pattes de sa mère, qui les avait calmées, elle, sa colère et sa tristesse. Tout était si difficile, pour elle qui était aveugle. Du haut de ses trois lunes, elle commençait à assimiler quelques petits trucs, mais son existence n'en restait pas moins complexe.

  Patte de Pluie s'arrêta, laissant passer un félin non loin. Son odeur ressemblait fortement à celle de celui qui l'avait bousculée avec son camarade, il y avait quelques jours de cela. Ses parents s'étaient ligués contre les idiots, qui n'avaient pas fait long feu face aux guerriers courroucés. Mais, s'ils se tenaient désormais à distance d'elle et de sa famille, l'ambiance ne resterait pas pour autant si stable. Elle se doutait bien qu'ils profiteraient de l'absence d'Epine d'Or et de Pelage de Lune pour harceler une nouvelle fois leur petite victime favorite. Sauf que sa mère n'était pas loin, assise au bord de la pouponnière, à l'épier, comme elle le faisait si souvent. Si la grise se fiait aux cris de joie de Petit Ruisseau, son frère, elle supposait qu'ils jouaient tous les deux.  Elle était heureuse pour eux, qu'ils lui lâchent un peu la grappe et qu'ils profitent. Elle sentait bien que sa maladie avait touché toute leur petite famille, et ne souhaitait pas que l'atmosphère joyeuse se dégrade à cause d'elle. Déjà que c'était pas souvent le fun dans la pouponnière.

  La chatonne frissonna, quand un coup de vent s'immisça dans son pelage unicolore. Un instant, elle grogna dans son coin, contre le Clan des Etoiles, et oublia de "voir" ce qu'il y avait autour d'elle. Lorsque ses moustaches touchèrent le roseau, elle ne songea pas immédiatement à freiner, se demandant d'abord quel était l'obstacle qu'elle s'apprêtait à franchir. Et une seconde plus tard, elle mordit la poussière. Ses pattes s'enfoncèrent dans une flaque un peu boueuse, et elle perdit l'équilibre. Ce fut la chute. D'humeur exécrable, elle se décida de rester dans la glaise encore un peu, pour reprendre des forces, sans se soucier de l'eau marronnée qui s'accrochait à ses poils.

  Quelques instants plus tard, le frottement de pattes contre le sol lui indiqua qu'on s'approchait. Et une femelle, à en juger son odeur, la saisit doucement par la gueule, l'attrapant au niveau du cou, et l'emmena non loin de là, juste à l'entrée de la flaque. Patte de Pluie vit rouge. Elle ne supportait pas qu'on l'aide, surtout quand cette personne, dont elle ne connaissait pas même le nom, venait comme une fleur. Et si elle avait voulu dormir dans cette flaque, cela ne regardait qu'elle ! Et les autres chatons dans la pouponnière, qui auraient dû supporter son odeur. Mais de toute façon, elle serait passée sous le coup de langue irréprochable de maman, qui lui aurait par la même occasion reproché de s'être foutue dans une pareille situation. Mais que celle-là l'emmène où bon lui semblait, c'était trop !

  Sitôt déposée par terre, elle se leva d'un bond, et ses poils se hérissèrent. Bien minablement, parce qu'elle n'était pas encore assez forte pour devenir une réelle boule. Ses yeux jaunes pâles lançaient des éclairs en la direction de l'autre, ne sachant pas bien s'ils étaient pointés vers la tête ou bien le poitrail de l'autre féline.  Ses petites griffes plantées dans le sol, elle s'écria, furieuse :
"NAN MAIS TU TE PRENDS POUR QUI ? JE SUIS CAPABLE DE ME RELEVER TOUTE SEULE, MERCI !"

Nuage de Fougère
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Nuage de Fougère
 Dim 30 Juin 2019 - 19:02

Tu me rappelles quelqu'un...

Nuage de Fougère tâtait sa litière du bout de la patte en grimaçant. Si elle se couchait là-dessus, elle passerait une nuit atroce à sentir le sol en dessous d’elle. Il était temps de la regarnir un peu en roseaux. La chatte sortit de la tanière des apprentis et leva la truffe ;  l’odeur de la pluie imprégnait l’air, et elle devina que l’orage ne saurait tarder. Elle n’avait aucune envie de courir jusqu’au champ de roseau maintenant, d’autant plus si elle risquait de rentrer sous l’averse et l’orage.

L’apprentie hésita un instant avant d’aviser les roseaux qui bordaient le campement. Pouvait-elle se permettre d’en prendre deux ou trois ? Juste ce qu’il fallait pour regarnir sa litière. Elle s’en approcha en les reniflant, avisant les différentes pousses en se demandant sur lesquelles elle devait jeter son dévolu. Elle n’était toujours pas sûre de pouvoir se permettre d’en prendre ici…

Alors que Nuage de Fougère hésitait toujours, elle aperçut un chaton qui crapahutait au milieu des roseaux. L’apprenti réfléchit un instant pour essayer de se rappeler son nom. Patte de Pluie peut-être ? Elle l’observa, surprise de ne pas la voir jouer avec les autres chatons, ou avec une boule de mousse. Soudain, les pattes du chaton s’enfoncèrent dans une flaque, et elle trébucha. Comme elle resta là, étendue dans l’eau boueuse, la novice commença à s’inquiéter. S’était-elle fait mal ? Elle se précipita en claudiquant vers elle et l’attrapa délicatement dans sa gueule afin de l’emmener à l’écart, au sec, là où elle pourrait s’assurer qu’elle allait bien.

Elle déposa Patte de Pluie à terre et s’apprêta à se quérir de son état mais, à sa grande surprise, la petite chatte se dressa d’un bond, dressant les poils sur son échine afin de se montrer aussi imposante que possible du haut de sa petite taille, ses yeux furieux rivés entre son poitrail et sa tête. Elle lui reprocha de l’avoir aidé, arguant être parfaitement capable de se relever toute seule. Nuage de Fougère demeura gueule-bée un très bref instant avant de sourire. Elle-même aurait probablement réagit de la même façon si on avait cherché à l’aider à son âge.

« Tu as raison. Je me suis inquiétée de ne pas te voir te relever, croyant que tu t’étais blessée. Mais je n’aurais pas dut t’aider sans te demander avant si tu en avais besoin. Je suis désolé. Moi-même, j’aurais tailladé les oreilles du premier félin qui se serait permit ce genre de chose.

Ronronna-t-elle. Et pourtant, c’était dans sa nature. Nuage de Fougère volait toujours au secours des autres, même quand il n’en avait pas vraiment besoin, et même si elle-même détestait être aidée en retour.

- Que faisais-tu donc au milieu des roseaux ? Ce n’est pas habituel de voir un chaton crapahuter à cet endroit. Tu ne t’entends pas avec les autres ?

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 Jeu 18 Juil 2019 - 15:46
Patte de Pluie & Nuage de FougèreRivy'
J’ferme mes yeux sur la joie


 Un silence pas même pesant suivit son petit coup de gueule. Furibonde, la minuscule chatte ne laissait exprimer sa colère que par ses coups de queue fouaillant l'air avec agitation. Il n'y avait que comme ça qu'elle pensait être comprise, alors que ses paroles avaient déjà atteint son interlocutrice. Elle avait agi pareillement seulement parce qu'elle était aveugle, hein ? Parce qu'elle n'avait pas la capacité de voir, et qu'elle en était donc réduite au rang d'incapable ! Si elle devenait guérisseuse, elle ne s'occuperait que de sa famille, puisqu'ils étaient tous gentils avec elle. Mais que cette femelle se mette les griffes dans l'œil pour qu'elle lui passe un peu de plante ! Elle ne supportait pas qu'on lui rappelle sans cesse qu'elle était la petite aveugle du Clan, la nunuche qui savait même pas marcher sans se prendre de flaques, et celle qui faisait peur aux autres parce qu'elle était méchante et hargneuse. Que les adorables boules de poils s'écartent sur le passage de la maléfique Patte de Pluie aux yeux si pâles qu'ils touchaient sur le blanc. D'un battement de cils, elle pourrait vous foudroyer sur place ! Mais qu'ils étaient stupides. Pathétiques.
"Tu as raison. Je me suis inquiétée de ne pas te voir te relever, croyant que tu t’étais blessée. Mais je n’aurais pas dut t’aider sans te demander avant si tu en avais besoin. Je suis désolé. Moi-même, j’aurais tailladé les oreilles du premier félin qui se serait permit ce genre de chose."

   Et la voilà qui lâcha un petit ronronnement amusé. Le pire, c'était qu'elle était gentille et qu'elle comprenait son erreur ! La grise resta de marbre, nullement atteinte par ce petit spectacle sûrement sensé être drôle. Parce que les seuls éclats de rire qui résonnaient dans sa gueule sonnaient faux. Le malheur occupait ses journées. Elle était sa compagne, il lui lançait des piques quand elle lui souriait, lui ordonnant de ne pas l'oublier, et de respecter sa tristesse. Faire constamment le deuil, s'empêcher de vivre pour ces prunelles qui ne fonctionnaient pas, être happée par la peur de vivre enfermée dans une tanière aux effluves médicinales. Endurer le baptême de son frère, les hurlements approbateurs de la foule, juste parce qu'elle ne verrait pas. Les guérisseurs étaient respectés dans le Clan, oh oui, puisqu'ils détenaient des pouvoirs, celui de parler au Clan des Etoiles, et de soigner les maux. Mais elle aurait aimé être soutenue par des guerriers parce qu'elle avait ramené un poisson immense, stoppé une guerre menaçant de perdre les siens. Peut-être même monter sur la souche à partir de laquelle le lieutenant discute avec les riviéreux.
   Elle serait à l'écart. Sa vie serait rythmée par sa différence.
"Que faisais-tu donc au milieu des roseaux ? Ce n’est pas habituel de voir un chaton crapahuter à cet endroit. Tu ne t’entends pas avec les autres ?"

  Et voilà qu'on lui rabâchait encore qu'elle était anormale de ne pas traîner avec ses merveilleux compagnons de jeu qui passaient leur vie à chouiner dans les mamelles de lui mère, et à réclamer des câlins. Intenables, ils ne savaient faire que miauler pour obtenir de l'attention, miauler parce qu'ils avaient trouvé une boule de mousse, miauler parce qu'ils étaient fatigués. Jamais dans la pouponnière le silence régnait en maître. Il fallait toujours qu'il y ait un ou deux idiots pour chuchoter alors que les paupières de tous les autres étaient lourdes. Parfois il lui arrivait de grommeler sans pour autant dire ses quatre vérités aux pénibles chenapans, parce que maman arrivait, la sentant prête à sortir de ses gonds, les oreilles couchées et raide comme un piquet. Et la dorée la calmait, lui susurrait des mots doux destinés à l'endormir. Mais quand elle se réveillait, la haine bouillait dans ses veines, et une envie de revanche prenait le dessus sur son côté pacifique. Un jour elle éclaterait, et tous ces jeunes voyants se souviendraient de la pathétique aveugle.
"Et bah tu te trompes. D'ailleurs, je retourne dans ma flaque. Suis-moi si tu veux, ou sinon bon débarras."

  Très autoritaire, la chatonne fit demi-tour et, après quelques pas, se réenfonça dans le liquide marroné, en s'asseyant dedans. Grâce à son flair, elle avait su retrouver l'eau boueuse, et était très satisfaite de s'être débrouillée d'elle-même. Elle savait quand même faire quelque chose. Qu'ils aillent se faire foutre, ses colocataires, si l'odeur ne leur convenait pas. Elle leur ferait bouffer son poil crade jusqu'à ce qu'ils aient la gueule tellement pleine qu'ils ne pourraient plus parler. Elle se secoua, et reprit, d'un ton un peu trop badin pour ce que ses phrases contenaient :
"J'ai trébuché et, ENFIN, j'étais en paix dans cette flaque. Jusqu'à ce que tu n'arrives. Chui aveugle, alors ils ont peur de moi. Et je les aime pas, ils passent leur vie à s'amuser alors que moi je peux pas. J'ai même pas forcément envie d'exister, et eux croquent la vie à pleine dent."

Nuage de Fougère
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Nuage de Fougère
 Mar 30 Juil 2019 - 18:31

Tu me rappelles quelqu’un…


A la grande surprise de Nuage de Fougère, Patte de Pluie annonça qu’elle retournait de suite dans la boue avant de s’exécuter, manifestant un désir évident de ne pas être suivie. L’apprentie hésita. D’un côté, si le chaton préférait être seule, qui était elle pour ne pas l’écouter ? De l’autre, elle l’intriguait.

Elle n’eut cependant pas besoin de prendre de décision car la petite chatte continua de parler, lui expliquant qu’après avoir trébuché, elle avait décidé qu’elle était en paix dans la flaque. La novice agita les oreilles en sentant son poil se dresser sur son échine. En paix ? Dans la boue ? Comment était-ce possible ? Elle s’ébroua avant de suivre le chaton d’un pas boitant tandis qu’elle continuait de parler.

Elle expliquait à présent qu’elle était aveugle, et que, par conséquent, les autres chatons avaient peur d’elle. Nuage de Fougère cligna des yeux avec surprise. Patte de Pluie était aveugle ? Elle n’y avait guère fait attention. Mais elle comprenait parfaitement où elle voulait en venir. Si, quand elle était chaton, son frère n’avait pas plus noté qu’elle sa patte tordue, les chatons plus âgés n’avaient pas manqué de lui faire des remarques. L’apprenti sortit ses griffes dans la boue en se remémorant comment ils lui avaient demandé, innocemment, sans même réaliser ce qu’ils disaient, si elle allait devenir apprenti guérisseuse, parce que sa patte ne lui permettrait jamais de se battre ou de ramener à manger pour le clan. Ce jour là, elle avait comprit que ses camarades la voyaient différemment à cause de sa patte.

Elle s’assit et observa tristement Patte de Pluie. Si jeune, et déjà, elle n’était pas sûre d’avoir envie de vivre… Elle se pencha vers la chatte pour souffler tendrement :

«  Un jour, ils comprendront que ce n’est pas parce que perçois le monde à ta façon que tu es différente. Je vais te dire un secret. Un jour, des chatons de la pouponnière m’ont dit que je ne pourrais jamais chasser ou me battre à cause de ma patte tordue. Alors j’ai juré que je serais la meilleure guerrière du clan, pour leur prouver qu’ils avaient tord, et que ma patte ne me rend ni plus différente, ni moins capable, qu’une simple différence de couleur de pelage. »

Elle prononça ces derniers mots en ronronnant doucement.


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