On est seuls contre le monde | Suun ♥
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 35 lunes
Mentor / apprenti :
On est seuls contre le monde
Ça fait bizarre de dormir sans maman. Ça fait... Ça fait mal en fait. Ça fait mal de se dire que je ne la reverrai plus jamais, ou peut-être dans mes rêves mais rien n'est sûr. Je crois que le Clan des Étoiles a décidé de se liguer contre nous, contre les dix. Ils ne veulent pas que nous soyons heureux, c'est ça ? Ils veulent qu'on pleure tous à l'unisson et que ça nous rapproche ? Je sais pas, j'ai même pas envie de savoir. Je commence à douter sérieusement de leur existence, et si vraiment ils sont là, pourquoi autorisent-t-ils ça ? C'est dégueulasse, vraiment. On est des chatons, merde, on est nés il y a quoi, à peine cinq lunes et déjà, on a tous vécu la mort d'un parent. Tous. Ça paraît pas étrange, dit comme ça ? Et les autres, ceux qui sont nés avant, ceux qui vont naître après, ils seront peut-être quelques uns dans notre cas, mais pas tous. Pourquoi nous ? On avait tout pour être heureux, pour grandir heureux entre frère et sœur de lait et frère et sœur de cœur, on avait tout pour vivre ensemble notre plus belle vie. Tout. Et tout nous a été enlevé. Tout. Il ne nous reste que nous même, nous même nous battant contre le monde. Peut-être sommes-nous maudits. Je sais pas, j'espère pas.
Je veux qu'on arrive tous vivants. Je veux qu'on grandisse tous ensembles, qu'on surmonte les obstacles qui nous barreront la route ensembles, qu'on s'aime ensembles, qu'on vive ensembles, et qu'on meure ensembles. Je veux rester avec eux tout le temps, toute ma vie, je veux que rien ne nous sépare. Pour le moment, j'y crois. Je sais que nous pouvons le faire. Peut-être que plus tard, je changerais d'avis et je perdrais espoir, peut-être que plus tard je serais différent. Mais pas encore. J'ai le temps.
À côté de moi, je sens Petit Soleil remuer. Je suis fatiguée, fatiguée de ne pas trouver le sommeil depuis que maman est morte. De temps à autres, la fatigue me submerge et je parviens à m'endormir, mais c'est tout. Le reste du temps, mon esprit me maintient éveillé, mon cœur endolori me tient éveillé. Je sais que c'est pareil pour lui. On vit la même chose, on se serre les coudes.
Je me blottis contre lui, le serre contre moi. Et je sens les larmes qui se mettent à couler sans que je puisse les retenir.
« Petit Soleil, » je chuchote d'une voix tremblotante, ne souhaitant pas réveiller tous les autres, « on va s'en sortir, hein ? »
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 35 lunes
Mentor / apprenti : /
Seuls contre le mondeAvec Petit Océan ♥
Jour 32. Maman n’était toujours pas revenue. Elle était morte, je le savais, mais quelque part dans mon petit coeur de chaton, j’avais gardé un espoir que ce n’était qu’un cauchemar, ou qu’ils s’étaient trompés, et qu’elle n’était pas vraiment morte. Mais là, ça faisait trop longtemps. Et Petite Pierre m’avait dit de ne pas pleurer les morts. Même si je ne comprenais pas vraiment. Elle me manquait, Maman. Elle me manquait beaucoup, et c’était dur, sans elle. Même Papa était très triste, et il nous aidait pas vraiment du coup. Enfin, on devait un peu se débrouiller tout seul. Il avait déjà assez à faire avec sa propre tristesse, je crois.
Je me tournai sur mon lit de mousse, cherchant une place plus confortable pour trouver le sommeil. Même si je savais pertinemment qu’il ne viendrait pas. Ce n’était pas simple de dormir avec une tornade de pensées dans le cerveau, une tempête qui tourne et mélange tout. Je pensais tout le temps, à plein de choses, même à d’autres choses que la mort de Maman, mais c’était pas des choses plus joyeuses. Ça tournait en boucle dans ma tête, en un tourbillon incessant, un tourbillon épuisant. Pourtant, ça me gardait éveillé. C’était très ironique. Mais la vie n’est que ça, une immense ironie qui se fout de ta gueule.
Je sentis Petit Océan se serrer contre moi. Il ne dormait pas non plus, apparemment. Je me serrai contre lui, moi aussi, un peu plus fort. Oui, on était ensemble, au moins. J’avais toujours Petit Océan avec moi, et c’était le plus important, non ? Il y avait aussi Petite Pierre et Petite Chèvre, et tous les autres, nos frères et soeurs de lait. Mais c’était pas pareil. Petit Océan serait toujours le plus important, parce que c’était mon vrai frère. Et il était le seul qui pouvait vraiment comprendre, parce qu’il vivait la même chose. On avait le même sang.
« Petit Soleil, on va s’en sortir, hein ? »
Une larme coula sur mon pelage, mais ce n’était pas la mienne. Je me blottis plus fort encore contre Petit Océan, et lui léchai le haut du crâne pour le rassurer. J’étais l’aîné, après tout. De quelques minutes seulement, mais j’étais l’aîné, et c’était à moi de le rassurer et de le protéger. Comme tout grand frère qui se respecte.
« Tant qu’on sera ensemble, on s’en sortira toujours. Je te le promets. »
J’essayai de sourire, mais j’avais plus envie de pleurer, moi aussi. Pourtant je retenais les larmes au fond de la gorge, pour ne pas que Petit Océan les voie et s’inquiète encore plus. Je devais être fort. Pour lui, et un peu pour Papa aussi. Je ne devais pas montrer que j’avais aussi peur et aussi mal que lui. Parce que j’étais Petit Soleil, je me devais d’être la lumière dans cette immense cauchemar.
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 35 lunes
Mentor / apprenti :
On est seuls contre le monde
Petit Soleil, il est né seulement quelques minutes avant moi et pourtant, j'ai l'impression que nous avons des lunes et des lunes d'écart. C'est mon grand-frère, mon vrai grand-frère, et je sais que j'ai un lien différent avec lui parce que c'est mon frère de lait. Tous les autres ne sont que -enfin, que, c'est déjà beaucoup- mes frères et sœurs de cœur. Et pour le moment, on a tout vécu ensembles, que ce soit la naissance, les premiers jours et les premières lunes, et puis la mort de maman.
J'ai du mal à y croire. J'ai du mal à croire que maman est morte, qu'elle est partie et que je ne la reverrai jamais. Ça fait bizarre. Je l'ai pas connue longtemps ma maman, j'ai juste eu le temps de grandir un peu avec elle. Elle était l'une des dernières mères survivantes et elle était... Elle était si gentille, si belle. J'ai sans aucun doute la plus belle des mamans. Je revois encore ses yeux, et son pelage tricolore, ses regards qu'elle nous lançait quand on faisait des bêtises. Et sa voix, maman avait la voix la plus douce qui existe. Et son odeur, je la sens encore parfois, quand je renifle bien, un mélange de fleurs et de lait, si rassurante... Je me serais bien blottie contre elle.
C'est injuste. Pourquoi est-ce qu'elle est partie comme ça, sans rien nous dire ? Nous laissant orphelins de mères, et papa veuf. Papa, il me manque aussi. On le voit pas beaucoup en ce moment, il est occupé à ses tâches de guerrier et puis il est très triste. Ça ne doit vraiment pas être facile pour lui, parce qu'en plus, on doit lui rappeler sa compagne.
Heureusement qu'il y a les autres. Ici, dans la pouponnière, il y a toujours une oreille pour écouter, une personne sur qui verser des larmes, une personne à qui faire des câlins. Il y a aussi toujours une personne triste.
Nous sommes nés pour être brisés, et pour se reconstruire ensemble avant de s'écrouler à nouveau.
Ça sert à quoi de vivre, si c'est pour souffrir ?
« Tant qu’on sera ensemble, on s’en sortira toujours. Je te le promets. »
Sa voix me rassure. Il a l'air... Il a l'air si fort, Petit Soleil. Je sais que ça n'est vraiment pas facile pour lui, mais il ne le montre pas. J'ai quand même senti sa voix qui tremblait. C'est tout. Il ne pleure pas, enfin il a les yeux humides mais il se retient, pas comme moi.
Petit Soleil, il illumine tout le monde avec sa lumière. Cependant, la lumière elle provient d'une source, non ? Et cette source, elle finit toujours par s'épuiser.
Il est le grand frère et il se doit d'être fort. Mais à quel prix ? « Tu sais, c'est pas grave si tu pleures. Tu as le droit d'être triste. » Je lui souris à travers les larmes, mon premier sourire depuis que le cœur de maman s'est arrêté. Un petit sourire, mais un sourire sincère. « Je suis là. »
On va s'en sortir. Je vais m'en sortir, pour lui, et ensemble, on sortira de ce cauchemar.
Le personnage
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