Le mal est facile, le bien demande beaucoup d'efforts - PV Kynalion

"Si un jour on aurait dit que Le chacal se retrouverait dans une situation aussi inestriquable, il vous aurait rit au nez, criant à qui veut bien l'entendre, que jamais il ne Se serait tomber dans une telle mascarade, qu'il était bien trop intelligent pour cela. Et bah, tu te trompes jeune impétueux, tu te retrouves dans une problématique que tu ne saurais difficilement en sortir indemne. Te voilà dans la merde..."

Tout avait pourtant bien commencé... Comme chaque matin, le jeune solitaire partait en randonnée dès les premières lueurs du soleil. A ces heures si matinales qu'on n'entendait pas encore le chant des oiseaux dans les parages. Le chacal avait ses petites habitudes à lui, il aimait rester près d'un point d'eau chaque soir, et s'en éloignait qu'une fois le matin venu. Et ce jour-là ne contournait pas la règle. Notre antagoniste bu à la rivière environnante avant de prendre la route d'un pas décidé. Il espérait trouver sur son chemin de quoi remplir son estomac qui criait désespérément famine. Tout en marchant, il entendit les gargouillements intempestifs de son ventre, et grogna davantage, comme pour lui intimer de se taire. Pensée ridicule qui le fit sourire un instant. Son rictus avait eu comme résultat de le faire gémir de douleur. Il avait si peu l'habitude de le faire que cela rendait l'exercice presque douloureux. Voilà ce qu'il était devenu. Un être sombre et solitaire... Seul... Tellement seul.

Dans un premier temps, cela l'avait pourtant convenu. Depuis la mort de Demi-patte, il fuyait le monde et tous ses habitants. Il ne voulait parler à personne, ni même les côtoyer. Ce fut qu'après plusieurs lunes que le manque le terraillai, malgré son côté obtus et têtu. Mais le seul contact qui l'avait apaisé, c'était la souffrance qu'il créait autour de lui. La méchanceté dont il faisait preuve, et non la sympathie et ma gentillesse qu'il avait pour autrui dans le passé. Le chacal en fut surpris, mais depuis lors, il n'avait jamais cessé de jouer à ce jeu-là, sans jamais se lasser pour autant. Cet ensemble remplissait le trou béant qu'il avait à la place de son coeur... Mais la question était, pour combien de temps encore ?

Le chacal arriva dans un endroit qu'il affectionnait tout particulièrement : la forêt des rêves vaporeux. C'était un endroit magnifique, magique et si lumineuse qu'il ne trouvait jamais de difficultés concernant la pêche à cet endroit. Le seul hic, c'était qu'il n'avait rien d'un territoire libre, ce qui voulait dire qu'une patrouille pouvait lui tomber dessus à tout instant. Notre jeune antagoniste n'avait nullement la crainte d'en croiser une, mais l'idée de se battre ne lui plaisait guère. Il avait beau avoir été béni pour sa beauté physique, les muscles néanmoins, lui faisait cruellement défaut. A telle point que n'importe quel guerrier bien bâti pourrait lui faire mordre la poussière. Il opta tout de même pour cette destination. Il s'arrêta près d'un amas de rochers sinueux et s'installa sur un gravas plat. Son attention était fixée sur l'immensité des lieux. Un bruit familier fit hérisser ses poils et il gronda quand il vit un serpent de bonne taille foncé dans sa direction. Le solitaire devait représenter un danger pour l'animal, qui siffla de plus belle en s'approchant de lui. Il était énorme, et devait mesure deux fois sa taille en longueur. Le chacal recula précipitamment. Il n'avait peur que de deux choses : Les blaireaux et les serpents. Ces abominables créatures ne possédaient ni bras, ni jambes, y avaient de quoi flipper ! Tout en reculant rapidement, le solitaire trébucha et se coinça la patte entre deux rochers de bonnes tailles. Quelle plaie !
Et ce serpent qui continuait de lui tourner autour, à ce rythme-là, il allait finir quatre sous terres à cause d'une putain de morsure empoisonnée ! Il en était certain, avec l'expérience, il avait appris à reconnaître les serpents venimeux des inoffensifs. Et celui-là, avait tout pour le tuer...

Un jeune solitaire sans passé ni futur, qui passait sa vie à emmerder les gens et buter les pauvres âmes perdues, butées par du venin de serpent... Quelle ironie ! Un vil serpent tué par un autre. Cela en était presque marrant en fin de compte en y pensant. Voila maintenant que Le chacal souria pour la seconde fois de la journée, cela relevait plus d'un miracle qu'autre chose. Il avait beau réfléchir, il ne voyait pas comment cela pourrait finir autrement pour lui. Le serpent poursuivait sa route droite vers lui, comme pour savourer les derniers instants qui lui restaient. Notre antagoniste soupira, fermant les yeux et attendant que toute cette merde finisse, que toute cette souffrance ait une fin. Qu'elle fut heureuse ou non n'avait plus vraiment d'importance à ses yeux. Quand il y repensait, sa vie n'avait été qu'une suite de déception et d'horreur. D'ailleurs, avec tout le mal qu'il avait semé derrière lui, les portes de l'enfer l'accueillerait à bras ouvert, il en était certain... Car après tout, c'était bien le seul endroit où l'on pouvait laisser entrer les pourritures de son espère...

Mais voila que rien ne se produisit... Pas de douleurs, pas un bruit... Allait-il crever sans douleur finalement ? Le félin couleur de jais ouvrit les paupières et vit à la place du reptile..Un chat... Il semblait un peu plus âgé que lui, sa carrure le dominant de tout son long. Son regard semblait chargé d'une sorte d'électricité, ce genre de regard qu'il ne connaissait que trop bien. Celui de la colère, d'une haine dont on ne voyait pas la fin. Durant un instant, il sembla voir son propre reflet devant lui. Une copie conforme de ce qu'il est... Le chacal ne montra cepandant aucunement ses émotions. Manipulateur comme il était, c'était un jeu d'enfant de dissimuler sa surprise et son émoi. Il se contenta de hausser les épaules quand le félin lui demanda s'il était un escogriffe. Le matou connaissait bien évidemment l'existence des clans et des troupes. Il en connaissait les origines ainsi que les différentes batailles qui avaient lieu pour des raisons futiles selon lui. La hiérarchie n'était que foutaise... La solidarité ? Il n'en croyait pas un mot. Seul..;On finissait tous par le devenir... Le chacal baissa les yeux vers sa patte, toujours coincée sous les gravats. Tout en extirpant délicatement vers l'avant, il répondit sans même un regard pour l'individu :

« Je ne suis pas assez idiot que pour en être.. Crois-moi... Faire partie d'une fratrie ou d'une autre, très peu pour moi, je préfère être maître de mes choix, et non me laisser conduire à l'abatoire par un crétin auto-proclamé chef... »

Il lui restait plus que quelques pierres à enlever, il finit par y arriver après quelques instants de plus sous un silence de mort. Sa patte saignait abondamment du à l'impact des rochers coupants. Il ne montra pas pour autant la douleur qui l'acculait. Il se contenta de lécher la plaie avant de plonger enfin son regard dans celui du guerrier. Il ajouta d'une voix mielleuse :

« Je suppose aisément que la version du valeureux guerrier qui sauve un pauvre solitaire en danger est une supercherie ? Tu as tout l'air d'un bourreau qui espérait trouver sa victime... Tu n'aimes pas trop les escogriffes on dirait ... Je me trompe? »

l finit par lui donner un sourire amer, avant de continuer de l'écher sa plaie, dont le sang se répandait comme une trainée de poudre sur la roche...

La pique qu'avait envoyée le solitaire avait dû faire bondir le guerrier de l'intérieur, c'était certain. Une telle provocation devrait plus passer pour un acte suicidaire qu'autre chose. Le Chacal était ainsi, à lancer des pierres et des fausses fleurs empoisonnées aux autres. Il était impossible pour lui de faire autrement. Il ne connaissait plus que cela à présent... Il avait oublié ce qu'était la gentillesse et la naïveté dont il avait preuve dans un passé qui lui semblait si lointain. Notre antagoniste ne montra pas à son interlocuteur qu'il était en alerte, prêt à bondir dès qu'il se serait jeté sur lui pour ses paroles de trop. On aurait même pu penser qu'au final, il n'attendait que cela... Un coup fatal et mortel pour mettre fin à cette vie misérable... Cette existence qui n'avait plus aucun sens pour lui désormais. Depuis que Demi-patte n'était plus de ce monde, il ramait pour continuer... Il galérait de plus en plus pour maintenir son bateau à flot. Ce même navire qui commençait à couler irrémédiablement, pour finir au fond des abysses un jour ou l'autre. Mais une nouvelle fois, rien ne se produisit comme il l'espérait. Le guerrier, membre apparemment d'une troupe vu son odeur familière, demeura impassible, même si ses griffes martelant le sol démontraient sa rage et sa colère. Il lui répondit sous un ton froid et distant, qui démontrait bien toute l'indifférent que le solitaire lui faisait.Aie, ça faisait mal effectivement... Il avait raison dans un sens. Lui qui criait à tout-va qu'il était libre et maître de ses choix, voila ou cela l'avait mené jusqu'à présent. Coincé dans la gueule du serpent.

Mais alors que le guerrier devrait s'attendre à un air blessé et frustré, Le chacal se mit conytre toute attente à rire à plein poumon, l'air ravi de la réponse du matou. Excellent, ce type était fascinant décidément pensait le solitaire. Il avait de la répartie, cela démontrait qu'il avait confiance en lui, et de ce fait, il avait donc compris rapidement qu'en cas de combat, il aurait la main mise sur lui. Ce qui le rendait gagnant sur cette manche... Mais le solitaire ne démordait pas, il aimait jouer, et ce conccurent était doué, c'était certain. Il décida cependant de lui accorder ce point, et ne répondit pas à sa pique. Il se contenta de lui sourire... Un de ces sourires malsains qui lui envoyait le bon message.. Celui d'un solitaire qui n'avait nullement peur de lui, et qui semblait n'attendre rien en retour. Cependant, le guerrier farouche ne semblait pas en avoir fini, bien au contraire. Il ajouta dans un ton de défi et de menace qu'il ne devait plus parler ainsi des troupes, qu'ils ne faisaient pas partis des escogriffes. Le chacal le savait pertinemment, mais ne lui dirait jamais qu'il avait raison. Sa fierté en prendrait un coup. Il Az contenta de faire une référence provocatrice avant de parler d'une voix faussement craintive :

« Mille excuses guerrier, mon intention n'était pas de vous fâcher... Juste un peu me suffit amplement »

Il continua de lécher sa plaie, dont le sang commençait à s'effacer. C'est alors qu'il entendit un murmure. Il crut dans un premier temps que cela devait venir du vent ou des environs. Mais il se rendit compte que cela venait du guerrier sombre en face de lui. Celui dont il ne connaissait toujours pas l'identité. Le chacal avait toujours eu les aptitudes à entendre efficacement ce qui l'entourait. Il avait donc entendu l'entièreté de son message. Pour la première fois, depuis, longtemps, il ne put cacher sa surprise et son choc en l'entendant parler. Il s'était vu durant un second instant prononçant ces mêmes paroles, à quelques mots prêt. Ce n'était pas son grand frère contrairement à son internaute, lui, avait perdu son plus jeune frère. Il le regarda avec des yeux ronds, mais reprit rapidement contenance et remit son masque d'indifférence. Il racla sa gorge, comme pour évacuer le plus vite possible ce moment de faiblesse, avant de s'avançer vers lui, sa tête à quelques centimètres à peine du matou. Droit dans les yeux, il le fixa et répondit d'une voix sûr et révolté :

« Ne dis plus jamais cela guerrier ! Tu entends ! Vis ! Vis-le plus longtemps possible et sois libres ! Libre de toute cette haine et cette colère ! Car elle finira tôt ou tard par te ronger de l'intérieur. Et que restera-t-il à la fin ? De la merde ! »

Il avait craché ses paroles comme un cri de détresse... Et pas que pour le chat en face de lui... Il se rendit compte que ses dires étaient sortis malgré lui, malgré tout ce qu'il contenait en lui depuis trop longtemps. Néanmoins, il ne regretta pas un instant ce qu'il venait de faire. Il ajouta même d'une voix brisée :

« Si tu as la chance de tenir encore à un être ici-bas... Protège-le... Protège-le de toute ton âme de ce monde de merde... Bas-toi pour cette personne... » Il marqua une brève pause avant de finir presque dans un murmure... « Mais si tu n'as plus personnes... Je ne te souhaite pas d'en arriver là... »

Il leva les yeux au ciel, comme si celui-ci allait lui cracher toute sa haine à son tour.... Il reposa ensuite son regard dans ceux du guerrier et demanda d'une voix morte :

« Quel est ton nom? »

Un silence de mort subsistait dans la forêt, elle qui était pourtant si bruyante d'ordinaire....

Ho... La, il faisait fort le guerrier... Décidément, ce gars l'amusait de plus en plus ! Il ne s'était pas ennuyé un seul instant depuis qu'il était « venu à sa rescousse », si l'on peut tourner les choses ainsi.En plus de le fasciner, il semblait avoir vécu les mêmes événements que lui. Ce qui avait le don de surprendre Le chacal. Lui, qui, jusqu'à présent, n'avait jamais retrouvé pareille opportunité. Celle d'être compris par un autre être vivant. Il pouvait enfin trouver un matou qui ressentait les mêmes émotions d'une perte d'un être aimé. Mais en le regardant de plus près, le corbeau se rendit compte qu'il n'était pas si proche de son reflet. Il avait des similitudes, c'est vrai, mais il avait quelque chose que lui n'aura probablement jamais : quelqu'un à aimé... Quelqu'un a protégé. Il sut qu'il ne s'était pas trompé à son sujet. Vu sa réaction quand il avait parlé d'un être à protéger, il avait vu cette étincelle fugace dans son regard. Il avait bel et bien quelqu'un.. ; Il n'était donc pas aussi seul que lui. Lui, n'avait que sa propre carcasse à balader de gauche à droite. Aucun être ne l'aimait réellement. Aucun chat sur cette terre de merde ne tenait à lui qu'un temps soit peu. Il était seul... Déséspéremment seul jusqu'au terme de son existence. Durant un instant, il envia ce félin qui avait tant de chances. Il en vint même à le jalouser farouchement. Mais cette pulsion désagréable n'avait duré qu'un court lapse de temps. Il demeura donc d'une impassibilité, qui lui était légendaire. Il avait réussi à dissimuler ses émotions profondes, comme il le faisait tant de fois.

Le matou lui parlait de cette haine qui l'animait, qui le motivait à avancer coûte que coûte vers sa lutte personnelle. Son sourire s'était dissipé, son regard froid le tailladant à chacun de ses regards. Il vouait la même colère et la même haine que lui. Lui ressemblait-il tant que cela ? Le chacal écouta sous l'interrompre, le laissant en suspens quand il lui posa la seule et unique question qu'il n'aurait jamais voulu entendre... En était-il venu à cela ? A tomber si bas que terre ? Son coeur complètement explosé dans son poitrail ? La réponse n'était que trop évidente, et cela, le guerrier le savait... Il connaissait la réponse et pourtant il avait tout de même déversé en lui un torrent d'eau glaciale.... Le chacal crut dans un premier temps qu'il l'avait fait par méchanceté gratuite.. Par manipulation... Mais en l'observant plus attentivement, il ne vit que de la compassion dans le regard du matou. Il l'avait donc fait dans le but de mieux le cerner... Le corbeau n'avait pas pour habitude que les gens compatissent à son sort, il se renfrogna donc, détournant son regard vers les fleurs. Il prit ensuite la parole, sa voix rocailleuse résonnant en écho sur les lieux :

«  On ne sait jamais à quelle hauteur sera notre chute..N'est-ce pas ? »

Il fuyait la réponse... Comme il le faisait quand les événements le touchaient trop... Quand sa fierté reprenait le dessus de tout. Il l'écouta se présenté sous le nom de Kynalion... C'était un très beau nom, bien plus beau que tout ce qu'il avait entendu jusqu'à aujourd'hui. Il sourit d'un air ravi, reprenant le masque de celui qui joue :

« On m'appelle Le chacal... Pas aussi élogieux que le tien, mais il me convient. »

Il plongea à nouveau son regard dans ceux de Kynalion, soulagé de ne plus voir aucune trace de compassion dans ces prunelles brillantes... Il se leva brusquement, tournant autour du matou comme un vautour autour d'une carcasse. Il reprit d'une voix doucereuse :

« Décidément, j'ai de la veine aujourd'hui. La plupart du temps, on essait de me tuer plutôt que de me sauver. Que diraient les membres de ta... » Il prit une inspiration, semblant faire preuve d'un effort considérable pour prononcer le mot en question « Troupe... S'ils savaient que tu sauves des solitaires ? »

Il se coucha à côté de lui, comme s'il représentait à ses yeux un ami de toujours. Il se roula sur le dos et reprit d'une voix amusée :

« Ou bien. ; Je sais ! Je suis l'exception qui contourne la règle ! »

Il se mit à rire d'une voix dénoué de sentiment... Un de ces rires bien malsains et flippants...

Exaltant ! Sensationnel ! Que dire, les mots étaient bien trop termes en comparaison de ce qu’il ressentait à cet instant précis ! Pour une fois depuis des lunes, il ne sentait revivre, il se sentait vivant nom d’un chien ! Et cela, il fallait bien admettre que c’était grâce à cet étrange guerrier, semblable à lui. Ce même chat qui semblait être son propre reflet, mais en meilleur. Il en avait la certitude à présent. C’était une version plus belle, plus extravagante et plus courageuse que lui. Cet individu représentait ce qu’il aurait pu devenir s’il avait trouvé son âme sœur. Ce qui ne fut pas le cas pour le chacal malheureusement. Il en vint à se demander si lui aussi trouverait sa moitié, si lui aussi finirait par avoir cette étincelle dans les yeux, même si cette flamme était vengeresse. Valait mieux ça que de voir la mort dans la prunelle de l’autre. Le corbeau sembla songeur en finissant sa phrase, pensant à tout cela comme s’il essayait de résoudre une énigme. Assez distrait pour ne pas voir fondre le guerrier sur lui, le plaquant au sol, telle une souris attraper par son bourreau. Mais au lieu d’avoir peur pour sa vie, de craindre son, ennemi qui s’était joué de lui, il se mit à lui sourire de toute dent. Dévoilant ses canines blanches briller au reflet du soleil. Ce gars, il le kiffait grave. Plus un amour que l’on pourrait éprouver pour un frère. Mais sa fierté ferait qu’il ne lui dévoilerait jamais son ressenti.
Il soupira, fermant quelques instants les paupières, comme savourant l’instant. Il aimait ressentir cette émotion qui le rendait vivant, et non mort comme la plupart du temps. Ce goût du risque, du péril de son existence. Il en était presque taré tellement il aimait le ressentir. Il écouta en silence Kynalion lui disait qu’il allait rectifier le titre : En gros il le menaçait de mort quoi. Génial ! Tout simplement génial se disait le solitaire, qui ne put s’empêcher d’éclater d’un rire tonitruant. Il rit durant un moment qui lui sembla interminable, avant de parvenir à se taire. Il lui répondit ensuite d’une voix exaltée :

« Magnifique ! J’aime ça ! Tu as raison ! Finis ton œuvre impérieux guerrier ! Montre-moi quel sort tu réserves aux pourritures de mon espèce ! »

Il jubilait, littéralement. Il devait avoir l’air d’un parfait sadique ou plutôt d’un sadomasochiste, mais il n’en pouvait rien. Cette sensation était la seule qui lui donnait l’impression d’être en vie. C’était pour cette même raison qu’il passait son temps à manipuler les autres, à les faire souffrir pour souffrir en retour. C’était donnant donnant. Il fallait bien qu’il paie pour ne pas avoir été à la hauteur, de pas avoir pu sauver son frère. Après tout, il méritait bien cette fin non ? Et pourtant, il sentit quelque chose chez ce guerrier qui lui donnait le sentiment qu’il ne le tuerait pas. Peut être sentait-il qu’il espérait qu’il ne se détourne pas de lui ? Si c’était le cas, son petit jeu exploserait en mille morceaux, et toute cette euphorie se transformerait en haine…Comme à chaque fois qu’il avait fait mine de vouloir crever… Voyant que le guerrier ne bougeait pas, son visage se mua en indifférence, il ajouta d’une voix grave et froide, tout le contraire de son attitude quelques instants plus tôt :

« Eh bien. ? Qu’attends-tu Kynalion ? Ne suis-je pas assez bien pour toi ? Je mérite de crever non ? Après tout, j’ai failli à ma tâche de frère… »

Il se mit soudainement à s’emporter, sa voix résonnant dans les lieux de façon malsaine :

« J’ai failli tu entends ?! Mon jeune frère est mort par mon incompétence à le protéger ! Quel sort réserverais-tu à une enflure pareil ? Hein ?! Réponds moi bordel ! »

Il plongea son regard torturé dans ceux du guerrier, attendant une réponse, ou un coup fatal…