Les premiers rayons du soleil apparaissent alors que je suis déjà réveillé. Je suis toujours réveillé en premier. Mais en même temps, lorsque le soleil se lève, moi aussi ! Je m’élance dans le campement jusqu’à arriver en son milieu où je m’assois et enroule ma queue autour de mes pattes, tranquillement, j’observe le lever de soleil derrière les arbres de la forêt du territoire du Clan du Tonnerre. Je me demande bien comment sont les autres territoires des clans, on m’a raconté plein de chose dessus, mais je ne les ai jamais vu. On m’a dit que le Clan du Vent vit sur un plateau d’herbe où le vent souffle très fort et où les lapins regorgent. Pour le Clan de l’Ombre, on m’a dit qu’il était recouvert d’une forêt de sapins et qu’ils ont même un endroit avec plein de rats, baah ! Et le dernier clan, le Clan de la Rivière, on dit qu’il n’y a presque aucun arbres mais qu’il y a beaucoup de cours d’eau avec plein de poissons. Je me demande quel goût ça a un poisson, d’après les guerriers ça empestent comme pas possible quand c’est mort.

Aujourd’hui, j’ai envie de jouer ! Bon, comme tous les autres jours vous me direz, mais là c’est intense, comme une pulsion. Maintenant, reste à savoir avec qui je vais jouer. J’ai tellement de frères et sœurs que je ne sais plus où donner de la tête moi. Bon, déjà pas Petite Chèvre parce que si je lui envoie une balle de mousse, elle risque pas de la voir arriver vu qu’elle est aveugle, Petit Pigeon même pas la peine d’y penser et les autres je sais pas où ils sont. Enfin si, il y a bien Petit Océan que je vois ! Je me précipite vers l’arbre à mousse, en décroche une partie avant dans confectionner une boule, je la prends dans la gueule et me dirige vers Petit Océan. Je lâche la boule et hurle :

« Eh ! Petit Océan ! Rattrape ça si tu peux ! »

Je prends du recul, me mets à courir et envoie de toutes mes forces la balle vers Petit Océan. Je la vois voler et atterrir tout près de lui, et je me mets à rigoler, je l’aime beaucoup Petit Océan, après tout, c’est mon fère de lait, je ne peux que l’aimer il fait partis de ma famille. Nous, on a peut-être plus de parents, mais au moins nous sommes une famille nombreuse ou tout le monde s’entend avec tout le monde ! Je les aime plus que tout, même quand ils sont chiant comme Petit Pigeon.

Petit Océan s’est mis à tourner sur lui même pour me chercher lorsqu’il a entendu ma voix. Il ne m’a pas vu ! La balle atterrit juste à côtés de lui, et prenant un air offusqué, il déclare :

« Eh, c'est pas juste, t'es un tricheur, j'étais pas prêt ! »

Il est drôle Petit Océan, à vraie dire, je l’adore ! Il est toujours prêt à jouer avec moi et à me faire rire. Je suis sûr que lorsqu’on sera des apprentis, on fera les quatre cents coups ensemble. Je l’aime vraiment beaucoup et je tiens énormément à lui. C’est lorsque papa et maman sont partis que je me suis rendu compte d'à quel point mes frères et sœurs, de lait ou non compte beaucoup pour moi. Après tout, maintenant que mes parents sont partis, il sont les seuls qui me restent avec papy Étoile Sanglante. Papy aussi je l’aime beaucoup, lui, il est toujours près à me raconter une histoire. Et lorsque je serai un apprenti, on ira chasser ensemble et faire plein de choses trop cool ! Petit Océan prend la balle dans sa bouche et se mets à courire pour me la renvoyer. Je la fixe des yeux et me mets à reculer pour être dans la bonne trajectoire. Je saute en l’air et dans un looping je rattrape la balle ! Bon, ça s’est peut-être pas passé exactement comme ça, j’ai peut-être pas fais un merveilleux looping mais c’est pas grave, un jour, quand je serai grand, je saurai faire ça !

Je lâche la balle et me mets à taper un sprinte pas piquer des hannetons jusqu’à mon adversaire et je lui saute dessus à pleine puissance ! Petit Océan se fait projeter de plusieurs longueurs de chats en arrière ! Bon d’accord, encore une fois, il est juste tomber à l’envers sous mon poids mais, ce n’est qu’un petit détail. Surexcité, je me mets à le mordiller avec de me relever et de le mettre au défis :

« J’suis sûr, t’es même pas cap de me rattraper ! »

Et sur ces belles paroles, je me mets à courire aussi vite qu’un guépard ! Enfin presque. Mais la fatigue atteint bientôt mes muscles, car après le sprinte que je viens de faire, je suis déjà à bout de souffle. Petit Océan va me rattraper, c’est sûr ! Ma réputation est finis, je me dois d’être le plus rapide parce que je ne suis pas très grand. Alors je me mets à redoubler d’effort pour aller plus vite mais je m’emmêle les pattes et je tombe à la renverse et un fous rire me secoue de plein fouet. Qu’est-ce que je l’aime, mon frangin.