boys can cry — (brisure du temps)

Douce était la journée qui venait de commencer, la chaleur n’était pas au rendez-vous ce matin, au contraire. L’air était frais et humide bien que chargé d’électricité, à croire qu’un coup de tonnerre éclaterait bientôt. L’astre flamboyant n’était même pas visible dans le ciel, camouflé par de lourds cumulus grisâtres qui avait pris la place du ciel bleu habituel. D’habitude, un matin lors de la saison des feuilles vertes commençaient par de doux rayons du bel astre éveillant les esprits endormis mais pas aujourd’hui. Il n’y aurait pas non plus, après la cérémonie du partage, de longues siestes au soleil, à se dorer la fourrure. Il n’y aurait qu’une sieste mouvementée, fortement agitée par les chatons impatients de la pouponnière. Pas sûr que les apprentis puissent même s’entraîner, car la pluie risquait fortement de tomber dans la matinée ou en début d’après-midi. Si Coeur de Grizzli avait laissé champ libre pour ce matin à sa nouvelle novice, il aurait espéré un peu soleil après le zénith afin d’aller l’initier à la chasse, maintenant qu’ils avaient commencé le combat. Le mâle tricolore traversa le camp d’un pas énergique et plein de vie. Il croisa sur son chemin Bulle Éclatante qui partait à l’entraînement en compagnie de son apprentie, Nuage de l’Avarice. Il la salua gentiment avant de la voir s’en aller ; quelques instants plus tard, il regardait partir Ascendance de l’Aube en patrouille avec Nuage d’Espoir et d’autres guerriers. Après une brève discussion, le matou se retrouva seul à examiner le camp d’un coup de regard. Au loin, le pelage noir de Brisure du Temps se détachait dans son champ de vision. Depuis le décès d’Illusion du Passé, le félin avait un mine dépitée, les épaules basses, le regard vide de joie. Le matou se dit qu’il aurait peut-être besoin d’un petit remontant. Après avoir attrapé une petite souris, il s’approcha du guerrier charbon doucement. « Brisure du Temps ? Ca n’a pas l’air d’aller … tu veux en parler ? » lui demande-t-il après avoir déposé la souris à ses pattes. Par réflexe de réconfort, il dépose sa queue sur son épaule, une mine douce et compréhensive fixé sur son visage. Il finit par s’asseoir à côté de lui sans un mot. Il n’espérait pas forcément qu’il se confie, mais si ça pouvait lui faire du bien, alors autant proposer.