"I'm your friend I'll show you why" (Ft Ray)

Tell me who your friends are and I'll tell you who you are

J’ai laissé Hogna et Avenir tous seuls. Pour une fois. Entre frères, comme des grands. J’estime que je peux leur faire confiance. Enfin, s’il arrive quelque chose, je sais que Hogna fera le nécessaire. Il est raisonné, calme, posé ; il ne paniquera pas. Avenir, c’est bien différent. Il risque de s’emporter à n’importe quel moment, et ça, j’en ai peur. Il peut commencer à s’affoler pour un rien. Il est bien plus émotionnel, bien plus affectif et donc affectable que Hogna. C’est tant mieux, ça me fait voir du paysage, ça me fait voir des profils différents. Il en va sans doute que je réussirai à faire de lui un fantastique guerrier. Il ira jusqu’au bout de son entraînement.

En fait, si je suis là aujourd’hui, si je les ai laissés seuls, c’est pour deux raisons : déjà, je veux voir s’ils arriveront à se débrouiller, et surtout, si Avenir n’essayera pas de se faire la malle, de se tirer pour retrouver ce qu’il appelle sa “famille”, soit sa mère et sa soeur. Depuis qu’il a évoqué ce souhait, j’ai du mal à le lâcher du regard. Je ne sais pas, je lui fais confiance, et pourtant, je ne suis pas totalement confiant. Je crains qu’il ne tente de les rejoindre, et dans ce cas, ce serait la catastrophe. Devoir retourner à la grotte, devoir affronter Ambre et probablement les autres femelles qui l’entourent, ce ne sera pas possible. Je peux la battre en un contre un, mais contre les autres en même, ça me paraît compliqué. Elle m’a déjà raté une fois, ça n’arrivera pas une seconde fois. Je sais pertinemment ce qui m’attend si je m’amuse à retourner lui taper la discut’.

Donc oui, deux raisons. Enfin bon, Avenir n’a pas l’air de totalement se déplaire non plus, avec moi. C’est même le contraire. Je sens bien qu’il y a quelque chose qui se crée, entre nous. Quelque chose qui apparaît qui n’existait pas entre Hogna et moi et que je n’ai pas réussi à développer. Un lien fort, très fort. Un lien père-fils, quoi. Et je ne peux pas tout remettre sur le dos de la génétique, car Hogna a tout de même un caractère bien spécifique.

Je parle, je parle, et et je ne fais pas attention aux environs. Dommage. Je viens de trébucher contre un truc, perturbé à la vue d’un félin. Il est jeune, ou alors il est petit de taille, mais je doute qu’il ait fini sa croissance. Tout va bien, alors, rien à craindre. Vouloir se battre contre moi, ce serait de la stupidité pure. Enfin, sauf s’il est du même genre que Hogna. Et dans ce cas, ça sent mauvais pour moi. Car oui, j’ai beau ne pas beaucoup en parler, mais Hogna a énormément progressé. Je ne serais pas surpris, malgré son âge, qu’il arrive à me tenir fortement tête, voire même qu’il me batte en combat individuel et en force brute. Il est très loin d’être mauvais.

L’inconnu m’a repéré, et j’ai à peine eu le temps de me cacher. Enfin, aussi, au fond, je n’en avais pas réellement envie ; j’ai vu qu’il ne représentait pas une réelle menace pour moi, alors je n’ai pas fait beaucoup d’efforts. Lui, par contre, il est paniqué. Il ne doit pas avoir l’habitude de sortir ou de se balader seul, ça se voit, j’en mets ma patte à couper. Il panique pour rien. “Qui c'est ? Montre toi !” Je sors de ma “cachette”, un sourire sur les lèvres. C’est bon, il est content ? Je m’approche, doucement mais d’un pas confiant. Je vois ses muscles se contracter de là où je suis. Ça ne m’étonnerait pas qu’il ait sorti les griffes. “Si tu veux, on peut se battre, mais je doute que tu l’emportes. Sinon, on peut discuter, c’est comme tu veux.” Serait-il assez fou pour prendre la première option ? “[color]Dis-moi ce qu’un chaton fabrique ici, seul.[/color]’ Il n’y a pas d'agressivité dans ma voix, je suis juste curieux.

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