Aysia - To see the world and bring it with me !
Aysia
Qualités
Défauts
But
Le but d’Aysia est double, chacun étant à la fois lié et opposé à l’autre. D’une part elle veut vivre des aventures, ce qui correspond pour elle à parcourir le monde, voir des lieux inoubliables, rencontrer des gens exceptionnels, écouter des bruits nouveaux et humer des parfums exotiques. Connaître un lieu sur le bout des pattes ne l’intéresse pas, elle cherche l’adrénaline des premiers instants où la nouveauté se découvre devant elle. D’autre part, elle veut raconter des histoires, partager les visions qui la traversent, qu’elles soient réelles ou inventée, elle veut éveiller chez les autres la passion du voyage et de l’inconnu qui bout en elle.
Ces deux buts sont intimement liés, car il ne s’agit que de deux faces de son désir de voyager, traversant le monde mentalement à défaut de le faire physiquement, imaginant et supposant à défaut de voir et de sentir. Mais ils sont aussi contradictoires, car impossibles à accomplir en même temps. Les histoires et les rêves sont racontés assis, à l’abri d’une tanière, tandis que la découverte et l’aventure s’accomplissent dans un silence passionné.
Famille
Père : KiritoMère : Asuna (†) - Fratrie jumelle -Sœur : Auli'iFrère : Kaira - Fratrie aînée - Sœur : Assalys (†) : Alvelyos et Himoya
Physique
Petite tâche sombre parcourant le monde par les rêves, Aysia a un pelage noir, du bout de la truffe au bout de la queue. Rien ne vient trancher cette couleur uniforme, alors que la petite chatte dort. Ses oreilles sombres s’agitent, sa truffe ébène remue, des coussinets de charbon paraissent dans un coup de patte infligée au matelas de mousse. Peut-être qu’une griffe grise peut jaillir au détour d’un cauchemar, mais elle rentre aussitôt. Jusqu’à ce qu’elle se réveille, et alors, sur cette chatte de nuit, apparaissent deux éclats de jour.
Beaucoup aiment à décrire leurs yeux bleus comme des gemmes, des saphirs brillants, des océans profonds nimbés de mystère. Les yeux bleus d’Aysia, eux, ont la couleur du ciel à l’horizon, un jour sans nuage. Un bleu peut-être un peu pâle, mais vif, direct et sincère, qui reflète parfaitement les cieux quand la femelle s’assit pour rêver.
Il n’y a pas grand-chose à dire pour caractériser l’apparence de la novice. Elle a une taille moyenne et bien équilibrée, capable de courir comme de se battre, une queue ni trop longue ni trop courte, un pelage mi-long souvent hérissé par l’excitation. Elle gambade plus qu’elle ne marche, bien qu’elle puisse se calmer pour traquer des proies, et elle pose sur le monde un regard impatient d’apprendre et de découvrir, les oreilles dressées comme pour entendre toutes les histoires du monde.
Caractère
Il est difficile de déterminer, même pour elle, si son amour des histoires découle de ses rêves d’aventure, ou inversement. Ces deux traits de sa personnalité sont intriqués, et si certains points de son caractère peuvent être ramenés aux deux, ce n’est pas le cas de tous.
Si son apparence n’attire pas forcément l’attention, son énergie et son enthousiasme empêchent cette jeune chatte de passer inaperçu. Bondissant à la recherche de l’inconnu et de nouveautés, la curiosité d’Aysia va et vient, se désintéressant rapidement de tout ce qu’elle découvre. Cette distraction latente l’empêche de rester longtemps concentrée à écouter un discours ou une explication, à regarder une démonstration de combat ou de chasse. Cependant, ce trait semble disparaître dès l’instant où son interlocuteur lui raconte une histoire : fussent des légendes anciennes, un voyage lointain, un récit épique, la jeune chatte sera alors pendue aux babines du conteur, rêvant les yeux grands ouverts des images portées par les mots. Si pendant toute son enfance, cette curiosité insatiable ne pouvait se nourrir que d’histoires, elle bouillait cependant d’observer le monde sans intermédiaire.
Cette nature aventureuse peut transparaître dans le courage à toute épreuve de la jeune noiraude, qui garde la tête haute face aux défis et qui n’hésite pas à se jeter, le cœur battant, face au danger. Malheureusement, cette nature refoulée et baignée dans l’inexpérience a fait naître certaines tares chez la petite. Face à un danger méconnu, son courage intrépide frôle l’imprudence, et il n’est pas rare qu’elle agisse avec impulsivité, craignant de rater son destin. Par ailleurs, sa recherche de l’aventure se mue par moment en compétition. Elle ne veut pas seulement voir quelque chose pour la première fois, mais elle veut être la première à voir cette chose, pour pouvoir raconter sa vision et ses péripéties à une foule suspendue à ses mots. Elle a une grande ambition, non pas pour le pouvoir, mais pour les défis, les exploits, et au fond d’elle, la reconnaissance d’autrui.
Peu fervente face aux règles et aux devoirs de la Troupe, Aysia peut avoir des comportements rebelles sous le coup des émotions négatives, refusant d’écouter les ordres. Elle n’en demeure pas moins suffisamment loyale envers ses proches pour rester auprès d’eux, malgré les appels du monde qu’elle est la seule à entendre, monde qui ne demande qu’à être vu et conquis.
Histoire
Au lendemain de la naissance
Le monde est petit, le monde est simple. Il y a le chaud, le froid et les odeurs. Pas de son encore, pas de cris, pas de plaintes. Pas de lumière non plus, pas de larme, pas de silhouettes abattues. Simplement le chaud, le froid, les odeurs. De la chaleur à sa droite, de la chaleur à sa gauche. Du froid dessus, du froid derrière. Et devant, du chaud qui devient froid.
Les odeurs sont nombreuses et compliquées, le petit cerveau du chaton est bien incapable de comprendre ce qu’il se passe. Elle ne reconnait que quelques odeurs familières, liées à des concepts pour lesquels les mots n’existent pas encore. À droite et à gauche, les odeurs les plus familières, des odeurs qui sont elle, mais pas tout à fait. Plus tard, elle mettra des noms, puis des mots sur ces deux odeurs, sur son frère et sa sœur. En face, une odeur rassurante et protectrice, une odeur à laquelle elle s’est raccrochée toute sa courte vie. Plus tard, cette odeur aura disparu, elle ne pourra donc jamais mettre de nom ou de mot dessus, sa mère n’est déjà plus.
Émettant de toute ses faibles forces un petit cri plaintif, ses petites pattes noires pétrissent un ventre, une source qui s’est déjà tarit.
À l’âge d’une demi-lune
Aysia, tel est son nom. Aysia. Aysia regarde les deux autres boules de fourrure qui lui tiennent chaud, qui dorment doucement. Leur odeur est familière, si familière. Comme elle, mais pas tout à fait. Plus familière que leur apparence, qu’elle ne connait que depuis peu. Aujourd’hui, elle a aussi appris leurs noms : Auli’i et Kaira. Elle s’agite un peu pour essayer de se redresser, de regarder autour d’elle. Elle se rend compte qu’elle fait aussi du bruit en bougeant. Et en miaulant ? Aysia émet un petit cri, et ses oreilles se dressent de curiosité devant cette information nouvelle. Ce bruit attire une silhouette floue, à l’odeur familière, mais pas pareille qu’Auli’i et Kaira. C’est une source de lait qui arrive. Le regard du chaton se détache de ce spectacle dont elle commence à avoir l’habitude, et il se tourne vers autre chose.
Une tache de lumière, sur un bord du monde. Elle avait compris que c’est de là que viennent les odeurs inconnues. C’était aussi de là que vient l’une des odeurs les plus familières, une odeur pas aussi proche qu’Auli’i et Kaira, mais plus proche que les sources de lait. Elle se demande si cette odeur aussi a un nom. Elle se demande si toute ces odeurs, lointaines et mystérieuses, ont des noms. Elle a envie d’y aller, de toutes les sentir. Elle essaye de se redresser un peu plus, mais ses faibles pattes se dérobent sous elle, et elle retombe entre Auli’i et Kaira. De toute façon, il fait trop froid dans le reste du monde. Plus tard, elle ne craindra pas le froid. Mais pour l’instant, la source de lait s’est installée devant elle, et elle a faim et sommeil.
À l’âge d’une lune
Assise, Aysia regarde son frère et sa sœur en train de dormir l’un sur l’autre, en remuant la queue avec agacement. Était-il vraiment possible de dormir autant ? Alors d’accord, après le dernier repas, elle avait dormi directement pendant qu’ils jouaient ensemble, mais quand même ! Elle voit bien que les reines dorment, elles ne peuvent donc pas l’aider à réveiller les deux ronfleurs. Ils dorment tous. Elles dorment… La noiraude remue la queue, puis son regard glisse vers l’entrée de l’antre, baignée dans une pénombre plus claire que le reste de la tanière. C’est une occasion parfaite qui ne se représenterait pas.
Se concentrant pour se mettre en équilibre sur ses quatre petites pattes, elle entreprend d’imiter les adulte, levant et posant ses coussinets les uns après les autres. Elle n’allait tout de même pas ramper vers l’aventure ! Toute concentrée qu’elle était sur sa destination, elle se rend compte trop tard qu’elle pose sa patte sur le museau de Kaira qui émet une brève plainte en gigotant. Surprise, l’aventurière lève son coussinet, et perd immédiatement l’équilibre, se vautrant dans la mousse. Restant immobile, Aysia surveille vivement les alentours, inquiète que le bruit ait réveillé une reine, balayant son occasion. Heureusement, les adultes ne font que bouger un peu, mais aucun regard ne se pose sur elle.
Elle entreprend aussitôt de se remettre debout, puis reprend sa progression déterminée vers la sortie. Elle avance, lentement mais surement, les odeurs du camp se font de plus en plus nettes, malgré celles du lait. L’odeur de la nouveauté, l’odeur de l’inconnu ! Un pas, un autre, puis encore un. Poussée par l’excitation, le pas qui aurait été son premier hors de l’antre est un bond, qu’elle est bien incapable de réceptionner. Mais même affalée au sol, le spectacle est tel qu’elle n’essaye même pas de se redresser.
Il n’y a pas de chat qui marche dans le camp, peut-être car le ciel est noir. Pourtant, les plantes, les trous, les flaques, les structures, les formes, elle absorbe tout de ses yeux émerveillés. Et puis, elle lève les yeux vers le ciel noir, et un gigantesque sentiment la traverse. Elle n’avait jamais vraiment connu le vide, dans la tanière. À la limite, le vide, c’était juste la distance entre deux objets. Mais là ? Elle ressent dans ses tripes la distance infinie qu’il y a entre elle et le plafond. Peut-être même n’y a-t-il pas de plafond. Est-ce possible ? Elle est prise d’un vertige, confrontée au gigantisme des distances. Un croissant illumine le camp, et une multitude de points lumineux piquètent l’infini. Le ciel. C’est ça, le ciel. Elle prend enfin pleinement conscience de ce mot, de ce concept, et elle est bouche bée.
Une voix ensommeillée lui parvient depuis la structure de ronces, une voix de reine qui appelle son nom avec surprise, puis qui lui dit de revenir. Trop secouée pour discuter l’ordre, Aysia obtempère et retourne à l’intérieur de son pas malhabile, la tête débordante d’idées, de concepts, d’envies, de rêves. Il faut absolument qu’elle raconte ce qu’elle a vu à Auli’i, Kaira et Kirito. Puis elle se refrogne. Non, pas à son père. Il a sans doute déjà vu tout ça, il ne pourra pas comprendre. Épuisée par son aventure, la petite s’effondre à sa place, aux côtés de son frère et sa sœur, et s’enfonce dans le sommeil. Ce qu’elle venait de voir l’avait changé au plus profond d’elle-même.
Entre une et trois lunes
En commençant à tenir sur ses pattes et quand ils ne jouaient pas ensemble, les trois membres de la fratrie entreprenaient peu à peu d’élargir leurs horizons. Si Aysia n’était pas aussi rapide ou svelte qu’Auli’i, elle était assurément plus intrépide, et après avoir été la première à quitter la tanière des familles, elle fut la première à explorer les autres huttes et tanières. Elle commença par explorer les tanières des novices et des chasseurs, avant de s’attaquer à l’abri des guérisseurs. Une fois entrée dans le séquoia, elle fut éblouie par le déluge d’odeurs qui s’offrit à elle, et entreprit de fureter partout, au grand dam des botanistes et guérisseurs qui arrivèrent après la guerre. Après cet évènement, elle fut surveillée de bien plus près et on parvint à la rattraper dès qu’elle mit une patte dans les huttes du Meneur et du Flambeau.
Elle finit son exploration dans l’abri des Aînés, qui n’était pas caché à la vue et lui avait donc semblé moins intéressante à première vue. Cependant, elle comprit bien vite que les anciens étaient de loin les chats les plus passionnants de la Troupe. Elle pouvait passer des journées entières à les écouter raconter des contes et légendes, et il n’était pas rares qu’ils la laissent même raconter des histoires. Jusque-là, elle n’avait raconté ses récits qu’à sa fratrie, mais il y avait quelque chose de gratifiant à avoir un public plus grand, et elle se mit à souvent raconter ses contes dans cet abri, quitte à y traîner son frère et sa sœur quand elle voulait qu’ils écoutent.
Ses journées se déroulaient donc ainsi, jouant à la course, à l’aventure ou à la bataille avec Kaira et Auli’i, parfois même avec leur père, explorant le moindre recoin du camp, reniflant la moindre proie à la recherche de nouveauté, puis inventant l’excitation qu’elle ne trouvait plus dans ses petites explorations. Elle avait assailli les botanistes de questions sur les plantes, puis avait fini par se détourner avant qu’ils n’imaginent qu’elle souhaitait passer sa vie sous une souche. Elle avait ensuite assailli les chasseurs et novices de questions sur la chasse et le monde extérieur, mais leurs réponses banales se ressemblaient toutes, et elle arrêta. Après ça, elle assaillit les anciens de questions sur les légendes et le passé. Mais même là, elle finit par se lasser, les aînés n’ayant pas un registre infini d’histoires. Finalement, elle harcela Kirito pour qu’il l’emmène à l’extérieur, pour qu’il l’emmène voir ce monde qu’il parcourait pendant la journée entière, mais il ne voulait pas.
Alors elle s’asseyait, elle regardait le ciel, et elle partait. Parcourant un monde imaginaire à défaut de pouvoir parcourir la réalité. Et quand Kaira ou Auli’i venaient la voir pour lui demander ce qu’elle faisait, elle sautait sur ses pattes, et leur racontait tout. Elle leur parlait des arbres sur lesquels poussaient les volutes blanches qui traversaient le ciel. Elle leur parlait des oiseaux géants qui nichaient dans les nuages. Elle leur parlait des chats écailleux aux pattes et à la queue portant des nageoires qui vivaient dans l’eau. Et comment pouvaient-ils vivre dans l’eau, lui demandait-on en montrant les flaques, il n’y avait pas assez de place ! Et elle répondait avec un air légèrement condescendant que la surface de l’eau était simplement l’entrée vers leur monde et à moins de porter la bonne odeur, une flaque n’était qu’une flaque. Et puis, elle leur parlait des plantes étranges couleur de lune qui poussaient sous la terre. Elle leur parlait d’autres Troupes lointaines aux coutumes mystérieuses. Elle leur parlait des écureuils qui arrivaient à atteindre les nuages en grimpant le long de la foudre. Elle leur parlait des régions lointaines où il pleuvait des pétales de fleurs au lieu d’eau.
Bien sûr tous ceux qui écoutaient ses histoires avaient conscience qu’il ne s’agissait que d’inventions, elle n’essayait pas de mentir. Mais au fond d’elle, elle caressait l’espoir que le monde s’avère aussi passionnant que ses rêves. Alors elle explorait les moindres recoins de ses mondes imaginaires, jouant à explorer, s’entraînant à découvrir, et à raconter ce qu’elle voyait, sentait et entendait.
À l’âge de quatre lunes
La journée avait démarré comme les autres. Kirito était passé voir la fratrie avant d’aller chasser, et avait patiemment laissé les chatons se chamailler sur son dos et jouer avec sa queue. Comme toujours, il répondit par la négative aux suppliques d’Aysia de la laisser l’accompagner, et ce malgré sa grandiose démonstration de traque sur le bout de sa queue ! Après son départ, la fratrie s’était amusée autour du camp, jouant à la course et à l’escalade, encombrant les pattes de tous les chasseurs avant que ces derniers ne les déposent de force dans la tanière des aînés. Tout en grignotant une souris, ils écoutèrent les histoires des huit premiers chats qui avaient vécu en ces lieux. La noiraude n’était pas vraiment attentive, puisqu’elle avait déjà entendu celle qu’ils racontaient. Elle préférait imaginer les aventures qu’avait pu vivre Hern le fougueux, son préféré. Avec sa force et son endurance, il avait dû pouvoir voyager au bout du monde !
Laissant son esprit voyager loin de son environnement, elle remit patte à terre quand Kaira la secoua un peu pour retourner à la tanière des Familles. Soupirant de déception de devoir revenir à la morne et banale réalité, elle lui emboîta le pas d’une démarche néanmoins enthousiaste à l’idée de leur raconter ce qu’elle avait inventé. Puis elle ralentit le pas lorsqu’une idée de génie la frappa. Appelant les deux autres devant elle à voix basse, elle leur en fit part :
- Ça vous dit de sortir du camp cette nuit ?
Peut-être projetait-elle ses propres émotions sur son frère et sa sœur, mais elle crut voir dans leur regard une étincelle d’intérêt et d’excitation.
- Mais pour aller où ? » souffla sa sœur, peut-être encore hésitante.
- Je sais pas, au roches d’Hern par exemple !
- Mais c’est hors du territoire ! » s’étrangla son frère.
- C’est juste dans l’ancien territoire de la Troupe Embrumée, » rétorqua la noiraude en levant les yeux au ciel. « Et maintenant les Embrumés nous ont rejoint, donc c’est pas comme si on allait empiéter chez quelqu’un !
Le matou semblait peut-être hésitant au début, mais la curiosité pris le dessus, et il accepta de rejoindre l’escapade. La petite argentée, elle, avait été encore plus facile à convaincre. Les trois compères mirent donc au point leur plan en chuchotant, complotant au milieu du camp, les uns collés aux autres, avant de rejoindre leur tanière mine de rien. Ils se couchèrent ensemble, tellement sagement que les reines plissèrent les yeux, mais elles n’insistèrent pas et la nuit tomba.
Lorsque la lune brilla dans le ciel, Aysia ouvrit les yeux et bondit sur ses pattes, avant de se figer de crainte d’avoir fait du bruit. Rassurée par le silence qui lui répondit, elle secoua doucement le reste de sa fratrie pour les réveiller, et la petite troupe s’enfuit à pas de velours de la tanière. Les trois silhouettes longèrent les bords du camp en guettant les chasseurs risquant de les voir, puis dès qu’ils furent hors du camp, ils s’élancèrent pour s’en éloigner. La queue haute, la noiraude débordait d’enthousiasme en menant le groupe, sautillant sur chaque nouvelle souche, reniflant chaque nouvelle flaque. Finalement, ils s’arrêtèrent à l’abri d’un buisson et Auli’i posa la question fatidique :
- Mais au fait, c’est par où les roches d’Hern ?
Un silence pensif s’abattit sur le trio. Finalement, Aysia prit la parole d’une voix sûre, déterminée à mener cette expédition au succès :
- C’est pas important ! Peu importe où on arrive, on aura qu’à appeler ça les roches de Hern !
Ignorant le regard pensif que s’échangèrent son frère et sa sœur à cette remarque, elle quitta l’abri du buisson et reprit la tête du groupe, suivant son instinct vers l’inconnu. Les trois chatons marchèrent depuis presque une demi-heure, suivant au bout d’un moment une mystérieuse odeur de plus en plus persistante. Finalement, ils s’arrêtèrent tous les trois ébahis devant un la source de cette odeur : un vaste champ de fleurs, exposant davantage de couleurs qu’ils n’en avaient jamais vu de leur courte vie.
Repoussant la fatigue qui menaçait de l’envahir, la noiraude se jeta dans le champ multicolore avec un miaulement de joie, sautant de touffe en touffe et se roulant entre les tiges, faisant voler les pétales dans toutes les directions. Bientôt rejointe par les deux autres, la fratrie se mit à jouer joyeusement dans la plaine éclairée par la lune. Après quelques ébats, la fatigue rattrapa enfin les chatons, qui s’assirent ensemble. Comme toujours, Aysia leva les yeux au ciel, pour admirer cette fois la lune et les étoiles. Elle avait peu d’occasion de les voir, les reines les laissant rarement sortir la nuit, et elle était heureuse de pouvoir partager ce moment avec Kaira et Auli’i, dans le silence nocturne.
Ce dernier fut finalement coupé par le mâle, qui proposa de trouver un abri pour dormir. Dans un bâillement, les deux sœurs approuvèrent, et la fratrie trouva un terrier abandonné entre des racines pour s’installer. La petite aventurière y entra en dernier, pour pouvoir admirer le paysage. Elle l’observait de tout son saoule de son regard fatigué, bercée par les respirations des deux autres qui ralentissaient, quand un mouvement lui fit dresser les oreilles. Au loin, de l’autre côté du champ, elle distinguait des silhouettes qui se mouvaient dans la pénombre, en silence. Elle plissa les yeux, cherchant à suivre leur progression, mais c’était peine perdue, elles avaient déjà disparu. Un frisson d’anxiété et d’excitation parcouru le pelage de la petite, et dans un élan de prudence, elle se colla aux autres, s’endormant avec eux au fond de la tanière.
Le trio fut réveillé par la lumière de l’aube. Ils devisèrent un peu, hésitant à continuer leur expédition à la recherche des Roches d’Hern, mais finirent par décider d’un commun accord de rentrer, poussés par la faim. Aysia était un peu déçue de déjà rentrer, mais aucun des trois ne se sentait capable d’attraper une proie comme ça. Ils hésitèrent un peu sur le chemin à prendre, le monde semblant infiniment différent de jour, mais finir par prendre une direction qui semblait vaguement familière.
Une heure plus tard, ils furent retrouvés par l’une des nombreuses patrouilles envoyées à leur recherche. Le trio était en train de regarder un tas de cailloux, se demandant s’il s’agissait là des roches d’Hern, quand les deux chasseurs leur tombèrent dessus, mi-soulagés mi-furieux. Le second sentiment pris d’ailleurs le dessus quand ils constatèrent qu’ils étaient sains et sauf, après être partis par simple caprice, et la fratrie se prit son premier savon d’une longue série qui allait durer jusqu’au soir.
L’un des chasseurs les raccompagna au camp tandis que l’autre les quitta pour trouver les autres patrouilles. Quand ils rentrèrent, la reine qui s’occupait d’eux leur tomba dessus, les couvrant de coup de langue affolées, avant de se lancer dans un tel réquisitoire que les trois chatons s’aplatirent au sol, oreilles basses. Ce fut ensuite au tour du Flambeau, qui les réprimanda de manière moins émotionnelle, mettant davantage en avant la désorganisation et la panique de la Troupe causée par leur disparition, rappelant leur devoir de rester en sécurité en attendant leur baptême. Au bout d’un moment qui sembla infini, leur père rentra aussi au camp, avec les autres patrouilles qui les avaient cherchés. Ils se reprirent des séries de reproches de la part de différents chasseurs qui avaient ratissé le territoire en vain, leur rappelant les dangers de l’extérieur, entre les prédateurs et les escogriffes. Mais le pire fut probablement la réaction de leur père. Il vint à eux, la détresse et l’inquiétude brillant encore dans son regard. Il s’assit devant eux en silence, puis leur donna à chacun un coup de langue râpeux sur le crâne avant de s’éloigner sans un mot, comme s’il avait la gorge nouée.
Le trio dut rester au milieu du camp à la vue de tous jusqu’au soir, où leur punition tomba : Kaira et Auli’i étaient confinés à la tanière des Familles pendant un quart de lune, et Aysia, qui avait reconnu avoir été à l’origine de l’expédition, fut confinée une demi-lune. La noiraude était abattue. Alors qu’elle avait enfin réussit à faire un pas supplémentaire vers l’inconnu, elle avait le sentiment de se faire arracher tous ses rêves et ses espoirs. Pour le chaton, une demi-lune, ça sonnait comme jusqu’à la fin de sa vie. Elle suivit son frère et sa sœur la tête basse et la queue traînante, sans un mot, en direction de sa nouvelle prison.
La femelle noire resta dans un état apathique sans dire un mot pendant trois jours entiers, avant de finalement rouvrir la bouche pour discuter un peu avec les deux autres. Cependant, quand elles dû les regarder retourner à l’air libre et jouer dehors, elle retomba dans le mutisme. Kaira et Auli’i passaient parfois la voir pour essayer de jouer avec elle ou de lui raconter des choses, mais elle réagissait à peine. Elle ne leur en voulait pas d’être libre, elle cherchait juste à s’enfuir vers la seule sortie qui lui restait : son imagination. Et encore, celle-ci aussi semblait encore bien terne en présence d’un obstacle entre sa tête et le ciel.
Jusqu’à l’âge de six lunes
Après l’incident de la fugue et la fin de leur punition, la vie avait repris son cours pour la fratrie. Les chatons s’étaient remis à jouer ensemble, mais le temps qu’ils passaient à trois s’était réduit. De plus en plus, Aysia s’installait en hauteur et regardait le ciel ou le lointain pendant de longues heures, en silence. En général, c’était Kaira qui venait la voir pour discuter, Auli’i s’étant trouvé une nouvelle occupation dans l’abri des Aînés. Au bout de quelque temps, l’enthousiasme et la passion de la noiraude pour les contes finirent par revenir, et elle chercha davantage la compagnie de son frère et de sa sœur.
Elle apprit que la chatte qui restait dans la tanière des Aînés était en fait aussi leur sœur, que Kirito avait eu avec leur mère de nombreuses lunes auparavant. Elle eut du mal à voir Assalys comme un membre de sa famille, elle connaissait peu cette chatte taciturne, qui n’était pas du genre à raconter des histoires. Par ailleurs, elle ne s’était jamais vraiment posée de question sur sa mère. Étrangement, elle n’était pas attirée par les histoires de familles, qui lui semblaient trop étroites et casanières. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi Auli’i tenait à passer autant de temps avec elle, mais elle n’insista pas, et retrouva sa routine habituelle de silences pensifs et de contes enjoués.
À présent, Aysia avait un nouvel objectif en vue : son baptême, qui allait enfin marquer son autorisation de quitter le camp. Il fallait qu’elle apprenne à chasser, pour pouvoir survivre et se nourrir durant ses longs voyages. Il fallait qu’elle apprenne à se battre, pour que ces escogriffes et ces prédateurs ne se mettent pas sur son chemin. Et alors, elle ferait le tour du monde, elle verrait tout, et elle rentrerait pour raconter des choses que même Kirito n’avait jamais vues.
Derrière l'écran
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 45
Mentor / apprenti :
Re-bienvenue et hâte qu'on RP avec !
Plus que l'histoire, j'y travaille !
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 19 lunes
Mentor / apprenti : X
Re bienvenue à toi avec cette belle petite troupeuse.
Je valide les codes, bonne chance à toi pour finir la présentation ^^
EDIT : N'oublie pas de faire ton répertoire des Doubles-comptes !
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 37 lunes
Mentor / apprenti : Nuage du Lamantin
C'est la folie des DCs par ici.
Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 10 lunes
Mentor / apprenti :
Ree !
Hâte de lire tout ça quand j'aurai le temps
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 25 lunes
Mentor / apprenti : Nuage de Tortue
Il y a trop de nouveaux c'est fou !
Re bienvenue Biscotte !
Amuse toi bien avec cette miss, hâte d'avoir l'honneur de RP avec toi quand j'aurai mon DC aux troupes
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 51 lunes
Mentor / apprenti : Aètos
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 99 lunes
Mentor / apprenti : Nobody
Je valide cette adorable petite qui va mettre de la vie à la Troupe !
|
|