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Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumJe crois que je me suis fait mal // Biscotte
Jeune aventurier
Puf/Surnom : Snowy
Messages : 84
Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 44 lunes
Mentor / apprenti : /
Silhouette de la Renarde
Mar 20 Juil 2021 - 11:44
Do you hear the whispers ?
La Renarde s'est fait mal. Ça changera de d'habitude lui dira-t-on. Cela devient de plus en plus fréquent depuis que sa soeur a disparu, comme si sa maladresse a été créée par son absence. Ce ne serait pas si étonnant. Le Caméléon a toujours été son pilier, et inversement. La Renarde se demande toujours comment elle fait pour se débrouiller seule. Le Caméléon avait besoin d'aide quand elle était au camp, donc comment peut être réussir à vivre seule, dehors ? La raison de la Renarde lui rappelle qu'elle a du rejoindre ses ancêtres. Elle doit être dans les cieux avec eux, et veiller sur elle. Enfin, elle espère, puisqu'elle sera sûrement mieux dans le Clan des Etoiles que dans la forêt de Cerfblanc. La rousse et blanche a toujours su que cet endroit n'était pas fait pour sa soeur, et elle ne regrette plus qu'elle soit partie. Elle se dit que c'est mieux pour elle. Elle nous a abandonnés par ta faute ! Oui maman, répète-le moi, je n'ai toujours pas compris que c'était de ma faute. Je te remercie pour ses mots que tu répètes encore et encore quand je rejoins la tanière. Un jour, il faudrait vraiment que tu rejoignes le Clan des Etoiles, pour me laisser en paix. Et hors de question que je parte avant elle.
Sa mère a toujours été sur son dos, et la perte de sa soeur n'a fait qu'aggraver ça. La Renarde a hâte qu'elle ferme sa grande bouche, mais apparemment c'est trop en demander, du coup, elle ignore. Elle se souvient, bien entendu, mais ignore et fait comme si elle n'existait pas. Sa mère ne mérite pas son attention, et jamais elle ne la lui donnera plus. Si elle le faisait avant, c'était pour sa soeur. Elle voulait que sa relation avec sa mère se calme, qu'elle devienne plus saine. Mais jamais ça n'a réussi, sa mère pensant qu'elle était la fautive et qu'elle aurait vraiment du être meilleure. Sa mère, quand elle voit le moindre problème, lui met la faute dessus. La Renarde ne va pas tarder à demander à son chef si sa mère peut rejoindre les anciens, au moins elle sera tranquille, et ainsi la tanière des guerriers redeviendra silencieuse.
Mais bon, la Renarde n'est pas ainsi, elle restera dans le silence et ignorera les insultes de sa mère. Elle ira de temps en temps chasser avec son père, qui lui, l'apprécie comme elle est. Elle gardera en mémoire les paroles obscènes de sa mère, et les conseils bienveillants de son père. Un juste équilibre, même si elle aurait préféré avoir deux bons parents sur lesquels elle aurait pu compter. Elle aurait vraiment aimer que sa mère l'aide dans ses recherches au lieu de la prendre pour u chien. Mais bon il faut apparement pas trop lui en demander, sinon elle déclenchera une jolie crise de nerf. Sa mère est égoïste, elle ne pense qu'à sa petite personne et en profitera pour rabaisser les autres. Elle est insupportable, et la Renarde ne sait vraiment pas pourquoi elle reste ici. Personne ne veut la tuer durant son sommeil ? Quoi qu'il en soit, elle est certaine d'avoir des remarques bien méchantes quand elle arrivera sur le camp avec sa patte déchiquetée. La Renarde a eu l'excellente idée de monter un arbre, de tomber puis de se prendre une branche sur la patte. Bilan des opérations, elle boite.
Elle a réussi à s'extirper du merdier dans lequel elle s'est mis et se dirige vers le camp sur trois pattes. Elle a eu la bonne idée de ne pas avoir de chat avec elle, elle est donc toute seule, à essayer de revenir au camp. Bon, elle y arrivera, la question qu'il faut se poser, c'est en combien de temps. Elle est plutôt lente sur trois pattes, et elle doit faire attention à la moindre aspérité du sol. Elle ne doit pas tomber, se faire mal à la patte, ou encore taper de nouveau sur celle qui est blessée. Ce serait vraiment stupide, et elle ne veut pas faire cette erreur.
Elle voit le camp devant elle. Un soupir de soulagement lui échappe quand elle passe devant les gardes sur ses trois pattes. Ils l'observent sans un mot, la laissant passer. Ils doivent sûrement se demander comment elle a pu se faire ça, mais ils ne sont pas assez proches d'elle pour oser le lui demander. Depuis que sa soeur est partie, la Renarde a tendance à éviter de voir les inconnus, elle a tendance à leur demander de se taire d'un regard. Elle préfère la solitude depuis et est devenue bien plus sur la défensive. Elle sait que ce n'est pas une bonne idée, mais elle ne peut pas s'en empêcher.
L'antre du guérisseur est devant elle. Elle doit annoncer sa présence et montrer la blessure du guérisseur de son Clan. Elle ne le connait pas vraiment, elle l'a déjà croisé sur le camp, mais elle n'a jamais vraiment prêter attention à Blizzard Eternel. Après tout, elle sait qu'il ne deviendra pas son ami. Elle ne croit pas qu'il soit capable de l'accepter telle qu'elle est. De toutes façons, rares sont ceux qui l'acceptent ces derniers temps. Mais elle commence à en prendre l'habitude, donc ce n'est pas réellement un problème. Elle préfère ne plus trop s'attacher à quelqu'un depuis que sa soeur n'est plus là. Elle a mis tout son temps pour elle, elle a fait en sorte qu'elle se sente bien, et elle a bien vu comment elle a été récompensé. Elle veut passer son temps avec quelqu'un qui le lui rendra. Elle n'en veut pas à sa soeur, bien sûr. Elle l'aime, bien qu'elle l'ait trahie en quelque sorte.
La Renarde s'assoit sur le sol, laissant sa patte frôlant le sol sans trop le toucher. Le moindre contact avec le sol lui fait mal.
Sa mère a toujours été sur son dos, et la perte de sa soeur n'a fait qu'aggraver ça. La Renarde a hâte qu'elle ferme sa grande bouche, mais apparemment c'est trop en demander, du coup, elle ignore. Elle se souvient, bien entendu, mais ignore et fait comme si elle n'existait pas. Sa mère ne mérite pas son attention, et jamais elle ne la lui donnera plus. Si elle le faisait avant, c'était pour sa soeur. Elle voulait que sa relation avec sa mère se calme, qu'elle devienne plus saine. Mais jamais ça n'a réussi, sa mère pensant qu'elle était la fautive et qu'elle aurait vraiment du être meilleure. Sa mère, quand elle voit le moindre problème, lui met la faute dessus. La Renarde ne va pas tarder à demander à son chef si sa mère peut rejoindre les anciens, au moins elle sera tranquille, et ainsi la tanière des guerriers redeviendra silencieuse.
Mais bon, la Renarde n'est pas ainsi, elle restera dans le silence et ignorera les insultes de sa mère. Elle ira de temps en temps chasser avec son père, qui lui, l'apprécie comme elle est. Elle gardera en mémoire les paroles obscènes de sa mère, et les conseils bienveillants de son père. Un juste équilibre, même si elle aurait préféré avoir deux bons parents sur lesquels elle aurait pu compter. Elle aurait vraiment aimer que sa mère l'aide dans ses recherches au lieu de la prendre pour u chien. Mais bon il faut apparement pas trop lui en demander, sinon elle déclenchera une jolie crise de nerf. Sa mère est égoïste, elle ne pense qu'à sa petite personne et en profitera pour rabaisser les autres. Elle est insupportable, et la Renarde ne sait vraiment pas pourquoi elle reste ici. Personne ne veut la tuer durant son sommeil ? Quoi qu'il en soit, elle est certaine d'avoir des remarques bien méchantes quand elle arrivera sur le camp avec sa patte déchiquetée. La Renarde a eu l'excellente idée de monter un arbre, de tomber puis de se prendre une branche sur la patte. Bilan des opérations, elle boite.
Elle a réussi à s'extirper du merdier dans lequel elle s'est mis et se dirige vers le camp sur trois pattes. Elle a eu la bonne idée de ne pas avoir de chat avec elle, elle est donc toute seule, à essayer de revenir au camp. Bon, elle y arrivera, la question qu'il faut se poser, c'est en combien de temps. Elle est plutôt lente sur trois pattes, et elle doit faire attention à la moindre aspérité du sol. Elle ne doit pas tomber, se faire mal à la patte, ou encore taper de nouveau sur celle qui est blessée. Ce serait vraiment stupide, et elle ne veut pas faire cette erreur.
Elle voit le camp devant elle. Un soupir de soulagement lui échappe quand elle passe devant les gardes sur ses trois pattes. Ils l'observent sans un mot, la laissant passer. Ils doivent sûrement se demander comment elle a pu se faire ça, mais ils ne sont pas assez proches d'elle pour oser le lui demander. Depuis que sa soeur est partie, la Renarde a tendance à éviter de voir les inconnus, elle a tendance à leur demander de se taire d'un regard. Elle préfère la solitude depuis et est devenue bien plus sur la défensive. Elle sait que ce n'est pas une bonne idée, mais elle ne peut pas s'en empêcher.
L'antre du guérisseur est devant elle. Elle doit annoncer sa présence et montrer la blessure du guérisseur de son Clan. Elle ne le connait pas vraiment, elle l'a déjà croisé sur le camp, mais elle n'a jamais vraiment prêter attention à Blizzard Eternel. Après tout, elle sait qu'il ne deviendra pas son ami. Elle ne croit pas qu'il soit capable de l'accepter telle qu'elle est. De toutes façons, rares sont ceux qui l'acceptent ces derniers temps. Mais elle commence à en prendre l'habitude, donc ce n'est pas réellement un problème. Elle préfère ne plus trop s'attacher à quelqu'un depuis que sa soeur n'est plus là. Elle a mis tout son temps pour elle, elle a fait en sorte qu'elle se sente bien, et elle a bien vu comment elle a été récompensé. Elle veut passer son temps avec quelqu'un qui le lui rendra. Elle n'en veut pas à sa soeur, bien sûr. Elle l'aime, bien qu'elle l'ait trahie en quelque sorte.
Guérisseur ? J'aurai besoin de ton aide...
La Renarde s'assoit sur le sol, laissant sa patte frôlant le sol sans trop le toucher. Le moindre contact avec le sol lui fait mal.
lightning power 019
Guerrier expérimenté
Puf/Surnom : Biscotte
Messages : 152
Le personnage
Sexe du perso: Masculin
Âge du perso: 28 lunes
Mentor / apprenti : Nuage de Corneille
Blizzard Eternel
Mar 20 Juil 2021 - 13:58
Je crois que je me suis fait mal
Juillet 2021
Après un bâillement, Blizzard Éternel s’était longuement étiré et avait entreprit de se rouler en boule pour dormir, malgré le soleil qui brillait encore haut dans le ciel. La nuit dernière avait été agitée, notamment car Boule de Lumière avait trouvé une écharde dans la pouponnière – ou plutôt l’inverse. Les gémissements du chaton avaient réveillé les reines et les autres petits, et le guérisseur avait été dépêché dans le buisson de ronce pour essayer de traiter rapidement le jeune, malgré les maugréations des reines, l’attention envahissante de Petite Plume et les agaçants commentaires de Petite Tempête, toutes deux très excitée par l’aventure impromptue de leur frère.
Le matou moucheté avait fini par emmener le petit mâle dans sa propre tanière pour le traiter au calme, avec l’aide de Larme de Crépuscule pour calmer son fils. Nuage de Corneille s’était réveillé un peu tard, mais il lui avait indiqué de continuer à dormir, jugeant qu’elle aurait d’autres occasion de soigner des chatons qu’en plein milieu de la nuit. Une fois le chaton calmé par une demi-graine de pavot et une pointe de miel, il avait pu rapidement retirer l’écharde, désinfecter son coussinet et bander la plaie d’un peu de toile d’araignée, avant de renvoyer la famille dans la pouponnière.
Résultat des courses, il était fatigué, et il trouvait enfin une opportunité de rattraper son sommeil en retard, avec son apprentie en pleine recherche de prêles sur le territoire, accompagnée d’un guerrier. Il se doutait que le calme durerait jusqu’au retour de la petite chatte noire, où il devrait vérifier sa récolte et préparer des cataplasmes pour le soir, la cérémonie du Partage étant le moment idéal pour sauter sur les guerriers qui ne se doutaient de rien, après avoir crapahuté de partout sans faire examiner leurs plaies. Il était doucement en train de somnoler dans la pénombre quand des bruits de pas et un appel l’en tirèrent.
Ravalant un grognement agacé de se voir arraché à ce bref moment de détente, il se redressa maladroitement, s’ébroua un peu et releva son regard pâle vers celui de la chatte rousse qui attendait, assise, son autorisation pour rentrer. Il comprit le problème d’un regard, ne serait-ce que car la guerrière ne s’appuyait pas sur l’une de ses pattes et que cette dernière était couverte de sang majoritairement séché. Laissant presque malgré lui s’échapper un soupir, il lui indiqua d’un geste de queue la litière qu’il réservait à ses patients.
Le Clan ne comptait pas tant de chats roux que ça, donc il lui semblait qu’il s’agissait de Silhouette de la Renarde. Elle faisait à ses yeux partie de ces chats qui formaient un peu la périphérie du Clan, contrairement à d’autres comme Plume de Perroquet qui, même avant d’être nommée lieutenant, fédérait les guerriers par sa hargne et sa personnalité. Il connaissait son nom, car il était bien obligé de connaître tous ceux de ses camarades de Clan, mais il n’était pas sûr d’avoir ne serait-ce qu’une fois discuté avec elle. Il savait qu’il l’avait déjà soigné plusieurs fois de petites plaies ou d’égratignures, mais jamais rien de grave, et rien qui ne nécessite davantage qu’un examen rapide le lendemain des soins pour s’assurer de l’absence de complications. Cette nouvelle blessure ressemblait une fois encore au résultat d’un des accidents bêtes dans lesquels tous les guerriers du Clan semblaient se spécialiser, mais au moins il n’aurait pas à supporter une énième discussion sur les odeurs entêtantes de sa caverne, sur un soin qu’il avait appliqué à un autre chat la veille, ou sur le fait qu’il devait être bien triste de ne pas pouvoir apprécier le plaisir de la chasse. Depuis qu’il avait accepté Nuage de Corneille, les membres du Clan avait commencé à un peu trop se détendre à son goût, mais la rousse semblait suffisamment taciturne pour que l’examen se déroule dans le calme.
Quand la femelle se fut installée sur la couche, Blizzard Éternel s’approcha de sa patte et l’examina rapidement. Un nouveau coup d’œil lui indiqua qu’il allait falloir qu’il apaise la douleur de la chatte s’il voulait pouvoir l’examiner sans encombre, ce qu’il fit en lui apportant une graine de pavot à croquer avant de se pencher de nouveau sur la blessure. Elle était barrée d’une estafilade sur le dessus, mais celle-ci était légère et si elle saignait encore, c’était très faible, le gros du sang ayant déjà commencé à former une croute. Ce n’était pas ça qui l’empêchait de poser patte à terre. Pensant davantage à voix haute qu’attendant réellement une réponse, il réprima un bâillement puis grommela :
- Mais comment tu t’es fait ça, tu as été attaquée par un arbre ou quoi ?
Il entreprit malgré tout de la nettoyer à légers coups de langues, retirant les fragments d’écorce et de feuilles qui menaçaient de s’installer à l’intérieur. Dans le même temps, il tendait les oreilles pour détecter les frémissements de douleur de sa patiente, afin de les associer aux gestes qu’il faisait ou aux endroits où il appuyait. Il avait rapidement éliminé le risque de fracture, à moins que Silhouette de la Renarde ne soit en train de faire preuve d’une exceptionnelle résistance à la douleur. Le bout de sa patte n’était pas non plus dans une position anormale, donc il écarta le risque de déboitement.
Lui restait la foulure ou l’entorse, les deux pouvaient être la cause de sa claudication, et du très léger gonflement qu’il percevait. Il espérait pour eux deux que ce serait la première, qui était bien plus vite soignée que la seconde, mais il lui fallait déterminer pour cela si la blessure était au muscle ou à l’articulation. Puisque la chatte maintenait sa patte relevée, il se doutait que la blessure ne pouvait être qu’au bout de la patte, mais il lui manquait des informations.
S’écartant de la blessure pour commencer à préparer un cataplasme désinfectant pour la plaie, il réfléchit à une question pour différencier les deux problèmes. Il ne connaissait pas assez bien la résistance à la douleur de la rousse pour juger de la gravité des dommages simplement en l’observant. Finalement, après avoir écrasé une feuille de soucis, il se retourna vers la rousse, regardant davantage sa patte que son visage :
- Dis-moi, je sais que ça va faire mal, mais est-ce que tu arrive à faire bouger le bout de ta patte blessée, en t’aidant de ton autre patte ? Est-ce que tu arrive à faire un cercle, même lentement ? Ne force pas si c’est trop douloureux.
Si elle y arrivait, ce n’était qu’une foulure, et il rajouterait un peu de séneçon et de pissenlit. Dans le cas contraire, il rajouterait de la consoude, et elle allait devoir dormir sur cette litière pendant un quart de lune. Il préférait bien sûr le premier cas, mais ce n’était pas uniquement car il appréciait d’avoir son antre vide. Il se rendait compte que quelque chose le mettait mal à l’aise dans le silence de la guerrière, même s’il n’arrivait pas à mettre la truffe dessus. Ce n’était pas un silence hostile, ou du moins pas à son encontre. En fait, elle semblait rayonner d’un sentiment négatif qu’il ne reconnaissait pas, du haut de sa maigre expérience sociale. Une sorte de détresse refoulée qui le mettait mal à l’aise. Il savait qu’en tant que guérisseur, il devrait s’en préoccuper, mais il s’agissait réellement là de l’une des taches qu’il fuyait le plus, craignant d’exposer davantage son incompétence sociale au Clan entier.
Le matou moucheté avait fini par emmener le petit mâle dans sa propre tanière pour le traiter au calme, avec l’aide de Larme de Crépuscule pour calmer son fils. Nuage de Corneille s’était réveillé un peu tard, mais il lui avait indiqué de continuer à dormir, jugeant qu’elle aurait d’autres occasion de soigner des chatons qu’en plein milieu de la nuit. Une fois le chaton calmé par une demi-graine de pavot et une pointe de miel, il avait pu rapidement retirer l’écharde, désinfecter son coussinet et bander la plaie d’un peu de toile d’araignée, avant de renvoyer la famille dans la pouponnière.
Résultat des courses, il était fatigué, et il trouvait enfin une opportunité de rattraper son sommeil en retard, avec son apprentie en pleine recherche de prêles sur le territoire, accompagnée d’un guerrier. Il se doutait que le calme durerait jusqu’au retour de la petite chatte noire, où il devrait vérifier sa récolte et préparer des cataplasmes pour le soir, la cérémonie du Partage étant le moment idéal pour sauter sur les guerriers qui ne se doutaient de rien, après avoir crapahuté de partout sans faire examiner leurs plaies. Il était doucement en train de somnoler dans la pénombre quand des bruits de pas et un appel l’en tirèrent.
Ravalant un grognement agacé de se voir arraché à ce bref moment de détente, il se redressa maladroitement, s’ébroua un peu et releva son regard pâle vers celui de la chatte rousse qui attendait, assise, son autorisation pour rentrer. Il comprit le problème d’un regard, ne serait-ce que car la guerrière ne s’appuyait pas sur l’une de ses pattes et que cette dernière était couverte de sang majoritairement séché. Laissant presque malgré lui s’échapper un soupir, il lui indiqua d’un geste de queue la litière qu’il réservait à ses patients.
Le Clan ne comptait pas tant de chats roux que ça, donc il lui semblait qu’il s’agissait de Silhouette de la Renarde. Elle faisait à ses yeux partie de ces chats qui formaient un peu la périphérie du Clan, contrairement à d’autres comme Plume de Perroquet qui, même avant d’être nommée lieutenant, fédérait les guerriers par sa hargne et sa personnalité. Il connaissait son nom, car il était bien obligé de connaître tous ceux de ses camarades de Clan, mais il n’était pas sûr d’avoir ne serait-ce qu’une fois discuté avec elle. Il savait qu’il l’avait déjà soigné plusieurs fois de petites plaies ou d’égratignures, mais jamais rien de grave, et rien qui ne nécessite davantage qu’un examen rapide le lendemain des soins pour s’assurer de l’absence de complications. Cette nouvelle blessure ressemblait une fois encore au résultat d’un des accidents bêtes dans lesquels tous les guerriers du Clan semblaient se spécialiser, mais au moins il n’aurait pas à supporter une énième discussion sur les odeurs entêtantes de sa caverne, sur un soin qu’il avait appliqué à un autre chat la veille, ou sur le fait qu’il devait être bien triste de ne pas pouvoir apprécier le plaisir de la chasse. Depuis qu’il avait accepté Nuage de Corneille, les membres du Clan avait commencé à un peu trop se détendre à son goût, mais la rousse semblait suffisamment taciturne pour que l’examen se déroule dans le calme.
Quand la femelle se fut installée sur la couche, Blizzard Éternel s’approcha de sa patte et l’examina rapidement. Un nouveau coup d’œil lui indiqua qu’il allait falloir qu’il apaise la douleur de la chatte s’il voulait pouvoir l’examiner sans encombre, ce qu’il fit en lui apportant une graine de pavot à croquer avant de se pencher de nouveau sur la blessure. Elle était barrée d’une estafilade sur le dessus, mais celle-ci était légère et si elle saignait encore, c’était très faible, le gros du sang ayant déjà commencé à former une croute. Ce n’était pas ça qui l’empêchait de poser patte à terre. Pensant davantage à voix haute qu’attendant réellement une réponse, il réprima un bâillement puis grommela :
- Mais comment tu t’es fait ça, tu as été attaquée par un arbre ou quoi ?
Il entreprit malgré tout de la nettoyer à légers coups de langues, retirant les fragments d’écorce et de feuilles qui menaçaient de s’installer à l’intérieur. Dans le même temps, il tendait les oreilles pour détecter les frémissements de douleur de sa patiente, afin de les associer aux gestes qu’il faisait ou aux endroits où il appuyait. Il avait rapidement éliminé le risque de fracture, à moins que Silhouette de la Renarde ne soit en train de faire preuve d’une exceptionnelle résistance à la douleur. Le bout de sa patte n’était pas non plus dans une position anormale, donc il écarta le risque de déboitement.
Lui restait la foulure ou l’entorse, les deux pouvaient être la cause de sa claudication, et du très léger gonflement qu’il percevait. Il espérait pour eux deux que ce serait la première, qui était bien plus vite soignée que la seconde, mais il lui fallait déterminer pour cela si la blessure était au muscle ou à l’articulation. Puisque la chatte maintenait sa patte relevée, il se doutait que la blessure ne pouvait être qu’au bout de la patte, mais il lui manquait des informations.
S’écartant de la blessure pour commencer à préparer un cataplasme désinfectant pour la plaie, il réfléchit à une question pour différencier les deux problèmes. Il ne connaissait pas assez bien la résistance à la douleur de la rousse pour juger de la gravité des dommages simplement en l’observant. Finalement, après avoir écrasé une feuille de soucis, il se retourna vers la rousse, regardant davantage sa patte que son visage :
- Dis-moi, je sais que ça va faire mal, mais est-ce que tu arrive à faire bouger le bout de ta patte blessée, en t’aidant de ton autre patte ? Est-ce que tu arrive à faire un cercle, même lentement ? Ne force pas si c’est trop douloureux.
Si elle y arrivait, ce n’était qu’une foulure, et il rajouterait un peu de séneçon et de pissenlit. Dans le cas contraire, il rajouterait de la consoude, et elle allait devoir dormir sur cette litière pendant un quart de lune. Il préférait bien sûr le premier cas, mais ce n’était pas uniquement car il appréciait d’avoir son antre vide. Il se rendait compte que quelque chose le mettait mal à l’aise dans le silence de la guerrière, même s’il n’arrivait pas à mettre la truffe dessus. Ce n’était pas un silence hostile, ou du moins pas à son encontre. En fait, elle semblait rayonner d’un sentiment négatif qu’il ne reconnaissait pas, du haut de sa maigre expérience sociale. Une sorte de détresse refoulée qui le mettait mal à l’aise. Il savait qu’en tant que guérisseur, il devrait s’en préoccuper, mais il s’agissait réellement là de l’une des taches qu’il fuyait le plus, craignant d’exposer davantage son incompétence sociale au Clan entier.