❝is it any wonder things get broke ? - tornade nocturne

Un jour, peut-être, quelque part, le monde s’éclairerait et deviendrait respirable, mais pour l’heure, pour l’heure, elle étouffait ((errait)) essayait de retrouver un chemin vers une raison perdue depuis la naissance, mais quand était-elle réellement née ? Lune ne le savait pas, Lune ne tentait pas de le découvrir, ça lui donnait mal à la tête, de trop réfléchir. Et l’équilibre bancal du sommet sur lequel elle se tenait menaçait de s’effondrer quand elle plongeait trop profondément dans l’océan de ses pensées. Respire. Il fallait respirer, ne pas se laisser emporter par les vagues agitées, le tumulte si visible dans ses prunelles, simplement respirer, mais depuis quand avait-elle seulement su le faire ? ((ne savait que tout envoyer en l’air, tout détruire et éclater en tellement de morceaux acérés, de grains de poussière))

La brise flottait, soufflait, venait se mélanger dans le pelage, en soulever les poils qu’elle rabattait de quelques coups de langue rageurs ― franchement, le vent pouvait bien lui foutre un peu la paix, non ? Elle ne lui avait définitivement rien demandé, encore moins de venir déranger son apparence ! ((crépitements)) grondement du tonnerre en arrière-plan, dans la tête, dans les réflexions, dans les gestes. Comme toujours, accompagnée de cette constante électricité qui s’enflammait si aisément, au moindre mot mal interprété, comment pouvait-elle faire autrement ? ((c’était ainsi qu’elle était, et lui demander de ne pas se comporter d’une telle manière revenait à lui dire de ne pas être elle)) Ce n’était pas juste. Pas juste qu’on laisse tous les autres exister tels qu’ils étaient et qu’on cherchait à la changer elle.

Inspirer, expirer, elle s’emballait sur des situations fictives qui ne s’étaient aucunement produits à l’instant présent. Inspirer, expirer. Parce qu’elle ne souhaitait pas s’en prendre à quiconque aurait le malheur de lui adresser la parole alors qu’elle provoquait ses propres flammes. Comme toujours. N’en avait-il seulement jamais été autrement ? Sa queue fouettait nerveusement le sol, emportait un nuage de terre dans son sillage, ses yeux si gris parcouraient le camp endormi, alors que la lune brillait sagement dans la toison argentée. Personne ne veillait sur elle. C’était une certitude qui brûlait dans son cœur, il n’y avait aucune raison que le Clan des Étoiles ne veille sur elle, sur eux, ils étaient seuls, l’avaient toujours été. On leur avait bien fait comprendre, n’est-ce pas ? ((depuis tout ce temps et tout le mal fait)) Secouer la tête, essayer de se reprendre.

Lune tentait de se souvenir de ce qu’ils voulaient faire, à la base. Ce qui expliquait la raison de leur présence hors de la tanière, là, au milieu du camp, en vain. Aucun souvenir des précédentes envies ne s’invitait dans ses pensées, alors… elle resta là. Immobile, confuse, désorientée. À ne pas trop savoir quoi faire.