I've turned into a MONSTER. ϟ Pv. Voie Lactée.

Le soleil se levait lentement sur la forêt. Quelques oiseaux piaillaient déjà. Soudain un long cri d'un chaton résonna dans le camp du Clan du Tonnerre. J'ouvris les yeux. Cet idiot m'avait réveillé ! Je grognai et me levai doucement. Une soudaine envie de l'étrangler m'envahit. Un léger sourire se dessina sur mes babines. Mais ce n'est pas de sa faute, tu sais, Tache de Sang.... Si. Il ne fallait pas vivre au Clan du Tonnerre. Pas vivre. Déterminé, je sortis du repaire des guerriers. La patrouille de l'aube... N'était-elle pas encore partie ? Je jetai un coup d’œil dans la pénombre Tous dormaient encore. Visiblement, ils n'avaient pas été réveillé par le grand gueulard. Je m'assis au centre et choisis mes mots avec soin. D'un ton assez fort, j'ordonnai :

« Toi là. Debout, gros tas, pourquoi n'es-tu pas encore parti ? Toi, tu l'accompagnes, avec lui. Allez vérifier la frontière avec le Clan de l'Ombre, au Chemin du Tonnerre. »

J'avais bien insisté sur le mot Chemin du Tonnerre. Je vis certains regards haineux, d'autres étaient étonnés, d'autres encore étaient apeurés. Les pauvres choux, ils dormaient tellement bien... Je sortis de la tanière, qui devenait étouffante. L'air frais du matin me fouetta le museau. Mon premier réflexe fut de regarder la pile de gibier. Elle me semblait bien basse. Bien que la saison des feuilles nouvelles faisait petit à petit son entrée, le gibier rechignait à refaire surface. Mmmm. Mais, que voulais-je donc faire ? Ah, le chaton. L'idée de lui rendre une petite visite me paraissait bien stupide, à présent. Une véritable perte de temps. Ne sachant que faire, mes pattes se dirigèrent vers la sortie du camp. Mais cette fois, je n'avais pas l'intention de me rendre aux Quatre Chênes, non. J'avais fait assez de rencontres.

J'observai la forêt sur mon passage. Les oiseaux pépiaient de joie et de vitalité, les bourgeons devenaient peu à peu des fleurs, les feuilles devenaient plus nombreuses et plus vertes, et le gibier faisait son retour. Que de bons signes, diriez-vous. Mais pour moi, c'était un véritable calvaire. Voir tous ces signes de bonheur, de bien être, alors qu'en réalité, le monde était une belle erreur... On se voile la face à se cacher la vérité, alors qu'elle n'est qu'évidente ! Je feulai bruyamment. Pourquoi se cacher les choses telles qu'elles le sont ?

Un craquement de feuilles me fit tourner la tête. Quelqu'un m'espionnait donc ? Je m'approchai furtivement de la source du bruit. Ce ne pouvait être un chat, un rongeur peut-être. Le coupable s'enfuyait. Lâche, va. J'accélérai le pas, bien déterminé à rattraper la bête. Au détour d'un buisson j'aperçus enfin la proie. C'était un serpent ! Surpris, je l'observai un peu plus attentivement. Que faisait-il ici ? Il s'engouffra dans un autre buisson, et l'ayant perdu de vue, je décidai de lui emboîter le pas, même s'il ne marchait pas vu qu'il n'avait pas de pattes. :a: 

Le serpent était beaucoup plus rapide que je ne l'imaginais. Je zigzaguais entre la végétation pour le suivre, même si je restais précautionneusement à bonne distance. Je bondis finalement par dessus un buisson et je me retrouvai dans une clairière, où se trouvaient plusieurs rochers. Je reconnus les Rochers aux Serpents, une partie de notre territoire. Ces Rochers étaient réputés pour abriter des serpents, dont certains étaient venimeux.

En reportant mon attention sur les rochers, je m'aperçus que le serpent avait disparu. Je fus surpris de me rendre compte que, au fond de moi j'étais un peu dépité. Décidé à le retrouver, je pris mon élan, galopant à travers la clairière et je sautai d'un bond au sommet des roches. Il fallait dire aussi qu'elles n'étaient pas bien hautes. Je ne pus réprimer le sourire diabolique sur mes babines. De là, je pouvais voir tous les alentours, le moindre bruissement, le moindre danger, la moindre... proie.


Mon attention était désormais portée vers le bas, pour retrouver ce maudit serpent. Le désir de tuer cette bête me démangeait les griffes. Il me fallait la torturer, la blesser, la voir agoniser... la voir se vider de son sang. Mais elle n'a rien fait, pourquoi tuer les innocents ? Un grognement monta en moi. C'était un danger potentiel pour mon clan, et mon devoir de lieutenant m'indiquait que je devais prendre soin de celui ci. Or, ce serpent - sûrement une vipère - mettait en danger le bien des chats de la forêt, les vipères étant décrites comme des animaux dangereux, dont la seule morsure pouvait tuer n'importe quel matou. J'empêchai ma queue de battre de droite à gauche. Il me fallait faire preuve de patience...

|| Désolé pour la qualité un peu yguvfckld. QwQ ||

La patience était l'un des grands atouts chez les chasseurs, et sûrement le plus important. Traquer la proie, attendre le bon moment pour lui sauter dessus et pour l'achever, avoir même la patience de trouver une proie. Mais ce n'était vraiment pas l'une de mes qualités. Je m'efforçais de rester immobile, au sommet du tas de rochers, attendant encore et toujours un signe du fameux serpent. Il me sembla que ce furent les plus longues minutes de ma vie. Le serpent se déciderai-il donc à sortir, un jour ou l'autre ? Non, je n'allais pas abandonner là. Pas maintenant. Je penchai la tête en bas et examinai attentivement le sol. Là. Entre le roches qui jonchaient une partie du sol, je distinguai une forme brune qui zigzaguait lentement entre les cailloux. Le serpent était sorti. Un sourire diabolique se dessina sur mes babines. Je me levai tout en prenant soin de ne pas faire de gestes brutaux, et lentement, je descendis de l’éboulis par la droite, la bête se dirigeant vers la gauche.

Tout aussi docilement, je suivis le reptile. Apparemment, il ne se doutait de rien. Il se dirigeait désormais vers les Quatre Chênes. Je n'avais aucune idée de ce qu'il avait l'intention de faire, mais peu importait. Plus je le traquais, plus l'adrénaline montait en moi. Enfin, nous arrivâmes au court d'eau. Ça y est, c'en est fini de lui. Frétillant d'impatience, je me préparai à l'assaut lorsque, soudain, le serpent partit à vive allure. Déconcerté, je courus sur quelques longueurs de queues, en vain. J'avais perdu sa trace. Le dégoût. Voilà ce que j'éprouvais. Le goût amer de la défaite envahissait ma gueule. En relevant la tête, je vis néanmoins une chose.. plutôt intéressante. Une forme blanche se distinguait, à travers les arbres et la broussaille. Qui était-ce ? Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir.

Je m'approchais de l'autre félin à pas furtifs. Une légère brise me porta son odeur. Elle ne m'était pas familière, mais pas pour autant étrangère. Ce fumet, légèrement musqué... Pas de toute. C'était un guerrier du Clan du Vent. Ce devait sûrement être lui, le coupable de la fuite du serpent. La rage m quitta l'espace d'un instant, pour laisser place au désir de vengeance. Un sentiment impitoyable s'empara de moi. Bien décidé à lui régler son compte, je me dirigeais à pas fermes vers l'ennemi. Je ne faisais visiblement plus attention où je mettais mes pattes, une brindille craqua sous mon poids. Je grimaçai. Aussitôt, le guerrier adverse détala comme un lapin apeuré. Le serpent a réussi à s'enfuir, mais toi, je t'aurai ! Et je me mis à courir.

Je galopais, prenant soin d'esquiver les obstacles. Même si les guerriers du Clan du Vent étaient du genre rapides, ils n'avaient pas l'habitude de se déplacer en terrain forestier. L'adrénaline montait en moi. J'y étais presque. Je bondis soudain. J'eus l'impression d'atterrir au ralenti, comme si le temps avait été freiné. Et je retombai finalement sur les épaules de la guerrière. Son corps frêle ne fit pas le poids face à mes massives épaules et je la plaquai au sol sans grande difficulté. Je discernai dans ses yeux une lueur d'inquiétude, tandis que régnait chez moi le triomphe. Un sourire machiavélique aux lèvres, je plantai mes griffes dans sa si jolie fourrure blanche, et je me penchai à son oreille pour lui murmurer d'un ton inquiétant, tout en articulant bien,

« Que fais-tu ici ? »

|| T'as le droit de me tuer sur la CB pour le retard. *fuit* Je te l'avais dit il me semble. ||