L'hiver refroidit nos coeur, et la neige entretien notre folie, et le vent défonce nos âmes [ PV Equi ]

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omplètement trempée. Et ce froid lancinant qui s'infiltrait jusqu'au fond de mes os ! Je grogna de mécontentement, courant comme je pouvait dans ces sables mouvants d'ivoire pour retrouver mon nid chaud et sec. Déjà qu'habituellement ma démarche n'avait rien de gracieux, à présent, je ressemblait plus à un lapin gâteux essayant de se débattre dans des herbes folles. Cette neige me le revaudra. Le lieutenant m'avait désigné pour une patrouille de chasse ce matin, et même avec la technique que j'avais mise au point il y a quelques lunes, je n'avais réussie à attraper qu'un maigre moineau égaré. Et maintenant, j'étais complètement trempée, la neige ayant fondue sur mes poils ébouriffés, glissant en myriades de petites gouttelettes vers ma peau glacée. Je détestait cette saison. Je détestait ce monticule blanc qui recouvrait tout, qui figeait le temps. Certes, cette saison avait le mérite d'être d'une beauté hors du commun, mais elle était d'une beauté macabre, apportant la froide mort avec elle, la famine, la maladie, et tout autre fléau meurtrier.

Passant devant le tas de gibier, je déposa le moineau, ignorant la faim qui me tiraillait le ventre. La réserve était bien trop maigre pour que je m'autorise à me nourrir, et avec tout ces chatons qui venaient de naître, les reines en avaient bien plus besoin que moi.  Enfin, je me dirigea vers la bannière des guerriers, priant pour que peu de félins y soient. Je n'avait pas envie de compagnie aujourd'hui. C'était bien un des seuls jours ou j'avais besoin de solitude. A l'intérieur, l'odeur de renfermé me sauta à la gorge. Ca puait le phoque ici ! Fronçant le nez, je recula de quelques pas, marchant malencontreusement sur une queue, ce qui me valu le feulement de son propriétaire. Je répondit par un grognement exaspéré. Il n'avait qu'à pas la laisser au milieu de la tanière ! Et puis, soudainement oppressée par tout ces tas de fourrure empilés les uns sur les autres, je ressortit comme si la peste était à mes trousses. Air frais gifla mon visage, et je l'accueillir avec un sourire, heureuse de sentir les fragrances pures des pins.

Il ne neigeait plus à présent de toue façon. Je me plaça sous un pins majestueux, la où la neige n'avait les encore envahit le sol, et entreprit de sécher ma fourrure à grand coups de langue. Une présence me fit relever les yeux, et je ne saurais dire si la féline me faisant face venait tout juste d'arriver ou bien si je l'avait rejointe sans même m'en apercevoir.

Je reconnu aussitôt Nuage de Cicatrice à sa fourrure tigrée assez peu commune ici. Me figeant un instant pour fixer ses grands yeux éternellement tristes, je repris ensuite mon toilettage avec une détermination a toute épreuve. Ma langue heurta mes côtes désormais visibles, signe que la neige m'avait beaucoup affaiblie. Les proies se faisaient si rares que je ne mangeait qu'un jour sur deux, et mes soucis familiaux me donnaient un air de zombie. Je n'était décidément pas belle à voire. Soupirant douloureusement alors que je repensait à mon frère, je releva la tête et sourit poliment à Nuage de Cicatrice. Je n'avait jamais été proche d'elle, nos relations étaient même assez froides, aussi, je n'alla pas chercher très loin pour trouver un sujet de conversation passionnant. De toutes les façons, elles critiquerait comme à son habitude mes paroles de son air narquois.

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omme a son habitude, Nuage de Cicatrice n'avait même pas daignée tourner le regard vers moi. Elle s'était simplement contentée d'ouvrir sa petite gueule mesquine et de cracher des mots monocordes et ternes. Aïe ! sa phrase se logea comme une épine de ronces dans ma peau. Tournant vivement la tête vers elle, je la dévisageais avec dédain. Je savais que je n'étais absolument pas impressionnante avec mes yeux extrêmement clair, qui rendait mon regard éternellement doux, mais c'était le mieux que je puisse faire. Ses paroles ne m'étaient pas explicitement dédiées, mais je savais pertinemment qu'elles me concernaient. Entre autres. J'étais l'une des personnes qu'elle haïssait le plus au monde, sans que je n'en connaisse la raison. C'était peut être la jalousie d'être restée apprentie alors qu'elle était plus âgée que moi... Non. Même avant cet épisode, elle a toujours été dédaigneuse à mon égard. Il n'avait fait qu'augmenter ce sentiment. Une vraie teigne. Capricieuse, fourbe, et cruelle. C'était sûrement la vie qui lui avait forgé ce caractère, mais enfin tout le monde subissait des épreuves et leur faisait face, sans se cacher derrière un mépris sans raisons.

Elle ne me regardait toujours pas cependant, son regard restant obstinément fixé sur l'horizon d'ivoire. Les moustaches frémissantes de frustration, je jaugea moi le manteau blanc d'un oeil sombre.

« Je trouve aussi. Les lâches surtout. Ceux qui ne comptent que sur le mépris pour appréhender la vie »

Un silence pesant s'installa ensuite, seulement brisé par les pas félins autour de nous. Soupirant d'agacement, je me tourna quelques peu, de sortes à me retrouver face à elle et lui fouetta l'épaule de la queue pour capter son regard.

« Qu'est ce qui ne va pas chez toi? Pourquoi ais-je mérité tant de haine de ta part? »