✿ Les mauvais tours, c'est mauvais pour la santé! ✿ Feat. Equi

Un mauvais tour qui tourne mal ♫

Cicatrice de Ronce (Equi) & Rivière Écarlate (Rivy) ♪

J e me levai instinctivement, aux petites heures du matin. Il était très étrange pour moi de me réveiller dans la pouponnière avec ma petite. Petite Aurore. Pourquoi donc à chaque fois que je me réveillais, je n’arrivais pas à y croire, ein ? Pourquoi ? Je devais bien m’y faire, à la longue. Non ? Les habitudes venaient s’ancrer dans notre corps, à la longue. C’était ça, le principe des habitudes. Alors pourquoi moi, qui était coincée dans la pouponnière depuis assez longtemps déjà, n’arrivait pas à me défaire de cette surprise le matin ? Pourquoi… Je voulais comprendre, je voulais savoir. J’étais curieuse de savoir pourquoi je n’étais pas comme les autres. Pourquoi moi ? Il pouvait y avoir plusieurs raisons, bien entendu. Mais je voulais savoir la réponse exacte et sûre, et non pas m’en imaginer une. Car alors, la réponse pourrait être fausse, et je ne voulais pas d’une réponse fausse. Je voulais seulement la vérité. Pure et simple. Et c’était tout à fait normal de désirer l’entendre, non ? Je ne voulais pas vivre, dans mon monde dénudé de vérité. Je voulais savoir. Je voulais entendre. Alors je saurai. J’entendrai. J’irai voir Rêve d’Ébène, ou un autre, peu importe, mais je saurai.

Je m’étirai. Mon corps avait besoin de s’activer. Mes muscles aussi. Même si la saison des neiges n’allait pas tarder à nous fuir en prenant ses jambes à son cou, il faisait toujours froid, et ce pouvait être dur pour nos muscles, alors il fallait bien faire les étirements du matin. Petite Aurore dormait toujours, et profondément. Je n’allais pas la réveiller. Je sortis de la pouponnière, puis du camp, alors que presque personne n’était réveillé. Certains discutaient, d’autres faisaient leur toilette, mais la plupart dormaient. Moi, je n’avais plus personne avec qui faire ma toilette. J’avais perdu mon compagnon, mon amour. L’amour que je n’aurais jamais voulu perdre. En même temps, qui voulait arrêter d’être joyeux ? Personne, bien évidemment. La joie était un sentiment intéressant pour tous. Qui demanderait à être malheureux, sérieusement ? Qui voulait volontairement pleurer des larmes, à chaque soir ? Pour ma part, je préférais davantage pleurer des larmes de joie plutôt que des larmes de tristesse. La joie rendait elle même joyeuse, à sa façon.

Mais l’amour était intense. Tellement intense, que même si Nuage de Poussière était mort, je l’aimais toujours autant. D’un amour à m’embraser le coeur. Je l’aurais laissé partir, s’il me l’avait demandé. J’aurais tout fait ce qui aurait pu le faire plaisir. Pour lui. Parce qu’il avait fait battre mon coeur. Parce qu’encore aujourd’hui, je le sentais battre, pour lui. Parce qu’avec lui, j’avais envie de me battre pour la vie. J’avais envie de résister. Prouver que j’en étais capable. Que j’étais forte. Je n’avais pas envie de le voir triste. Ni d’agir de façon inconsciente. J’aurais voulu le meilleur pour lui, un sort bien meilleur que celui qu’il a connu. Parce qu’il mérité tellement mieux. Je l’aurais tellement voulu. Voir son sourire, son magnifique sourire. Lorsqu’il me regardait, et que je me sentais mieux, immédiatement. Je ne pouvais me sentir mal, en sa compagnie. Mais, hélas, il ne l’a pas eu. Les jours filent, et mon amour pour lui ne fait qu’augmenter, malgré la distance qui nous sépare. Malgré tout ce qui peut aujourd’hui nous séparer, je l’aimais toujours. Mes sentiments pour lui n’avaient jamais changé. Ils étaient apparus, un jour, sans trop se poser de questions. Puis, ils étaient devenus plus forts, et beaucoup plus intenses. J’avais un peu de misère à croire que c’était réellement possible. Était-ce un rêve, un fantasme ? Était-il réel ? Parce qu’un être comme lui, parfait comme il était, semblait parfois irréel. Mais je m’en foutais, qu’il soit réel ou non, je l’aimais, et c’était tout ce qui importait. Parfois, j’avais l’impression de l’aimer autant que je l’haïssais. Parce que l’amour apporte aussi la jalousie, la tristesse d’être loin de celui qui faisait battre notre coeur. Mais je l’aimais, et c’était tout ce qui comptais. Parce qu’avec lui, le monde semblait garni de nouvelles couleurs.

Je me dirigeai vers le charnier. Pas besoin de dire pourquoi, ni comment, je le fis, c’était tout. Il n’était pas dans mon intention de me justifier, donc je ne le ferai pas. Je vis Rivière Écarlate. Une ancienne amie, si on pouvait dire ça comme cela. Elle avait l’air bien dans sa bulle. Et ça tombait mal pour elle. Un petit sourire s’afficha sur mon visage. Je ne pouvais résister à l’envie tentante de lui faire un saut. Aujourd’hui, j’étais vraiment de mauvaise foi. Peut-être. Mais tout était tellement parfait, qu’il était bien dur d’y résister. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été prise par une telle envie. Depuis que j’étais apprentie, et que j’étais, à l’époque, toujours prise par une idée géniale pour embêter les autres. Je m’avançai vers elle tranquillement, tout doucement, de sorte à ce qu’elle ne m’entende pas, puis je lui donnai un violent coup de patte sur l’oreille. Assez pour la déséquilibrer et lui faire une peur qu’elle n’oubliera jamais.

- Bouh !

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