Ne te montres pas hostile, tu pourrais le regretter amèrement. (feat. Baie d'Oranger)

Ft. Aido

Ah, les rêves, quand cesseraient-ils de me hanter ? Chaque nuit je repensais à moi, à mon avenir et à mon passé. Je n'étais plus certain de vouloir devenir un guerrier sanguinaire et sans loi. Je pensais que tuer mon chef puis mon lieutenant ne servait à rien. Mais quelque chose était derrière moi pour me faire changer d'avis à tout instant. Le démon, le pouvoir, le sang. J'avais toujours été élevé dans ce milieu hostile et pourtant si familier et si pur à mes yeux. Tout cela était pour moi quelque chose de magique, d'incroyable. Mon père ne cessait jamais de se moquer de moi. Ma pssion pour Aile du Crépuscule ne faisait que le détruire peu à peu. Mais ma rage et mon envie de tuer contre Fauve Blanc était plus que passionnée et depuis toujours mon père approuvait mon choix. J'étais dans une clairière, qui ressemblait aux quatre chênes. Cette clairière était baignée de la pâle lumière de la lune, mais celle-ci était bien trop souvent couverte par de sombres nuages. En me tournant, je découvrais une multitude de corps de chats morts, depuis plusieurs jours pour certains et fraîchement pour d'autres. J'entendais derrière moi un bruit sourd, une forte coulée de lave brûlante tomba vers moi. Mais je m'apercevais bien tôt que la lave en question n'était plus que du sang poisseux, une rivière de sang, un torrent de sang. Puis des hurlements, j'arrivais à peine à les distinguer tant ils étaient faibles, mais je les entendaient, ils me hantaient. Je me réveillais bientôt dans la tanière des guerriers, plusieurs grommelaient et crachait par ma faute. Je m'étais apparament bien trop agîté dans mon sommeil. Je décidais de m'étirer avant de sortir de la tanière, il faisait frais, normal, l'aube n'était pas encore levée. La patrouille de l'Aube partait en ce moment même. D'un pas encore chancelant, je me décidais à me joindre à eux. Ils me regardaient comme si j'étais étrange, comme si quelque chose n'allait pas chez moi. Je m'inspectais rapidement le corps, sans trouver la moindre égratignure, sans le moindre problème. Pourtant, la frayeur ne disparaissait pas de leurs yeux. Je partais du côté du Clan de la Rivière. Ces bouffeurs de poissons, je ne les aimais pas et aucun d'eux ne pouvait me servir. A la moindre erreur, je ne pardonnais pas, je tuais. Je n'avais pas mangé depuis la veille et mon estomac ne supportais plus la faim. Je décidais donc d'attrapper une souris bien dodue pour manger, et un campagnol pour le Clan du Vent. Il était inscrit dans le code du guerrier que les chats devaient chasser avant tout pour les reines, les chatons et les anciens qui ne pouvaient pas le faire eux-mêmes. Mais rien n'interdisait de chasser pour tout le monde en même temps, puis les traîtres comme moi n'avaient pas de lois, juste des principes et des convictions. Le pouvoir était plus important que le Clan des Etoiles, pour moi, ainsi que pour mon père. La Forêt Sombre tuerait tous ces chats innocents et idiots, qui ne savent pas se battre. Tout en chassant, j'entendais derrière moi des bruits de pas, comme si quelqu'un m'épiait, une forte odeur de poisson se dégageait non loin de moi. Une ombre se faufilait lentement. J'achevais ma proie d'un coup sec, qui fit sursauter mon assaillant. Puis avec la plus grande aisance possible et avec une discrétion digne d'un serpent, je me faufilais pour pouvoir enfin regarder le chat à mes côtés. J'apercevais une chatte, plutôt jolie mais pas comme Aile du Crépuscule, je cracha: "Ques que tu me veux ? Tu attend de la bouffe de moi ? Un conseil, cette frontière est à cet endroit pour une bonne raison, si jamais tu te montres hostile, je te tuerai. Compris ?" Je reconaissais vaguement Baie d'Oranger, une chatte du Clan de la Rivière, elle coucha les oreilles pour répondre, avec peu d'assurance:

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