Apprendre à vivre seul. || With Vlinder & Zamas

Je contemple les étoiles. Les autres, quand ils me voient faire ça, ils croient que c'est parce que je les aime trop. Mais ils comprennent pas. C'est tout le contraire. Je les aime pas, je les déteste. Je suis dans notre bunker, et Vlinder, elle compte les papillons dans le piège à papillons, situé juste à côté de notre abri. C'est comme un mini abri, mais pour les papillons. Pour pas qu'ils s'enfuient. On les a mis sous une roche, pas de risque de les voir s'envoler de nouveau. Et les plus tenace, on leur coupe les ailes avec des branches de bois qui traîne par terre, dans la forêt à côté. Pas avec nos pattes, on est pas con ! Je laisse ma soeur faire ça. Elle le fait bien. Moi, je m'assure qu'il y ait pas d'étoiles qui filent. Si jamais il y en a, j’avertis Vlinder, et on s’habrite. Dehors, il pleut. Quand il pleut, pas de papillons. C'est pour ça que j'adore la pluie, c'est un peu un réconfort, une petite pause de la vie actuelle qui voulait notre mort. Et puis l'eau avait un effet spécial sur les volatils, elle les empêchait de voler si elle les touchait. C'est pour ça que j'aimais que la pluie tombe. Et l'eau éteignait le feu, et le soleil était fait de feu. Alors je devais faire de l'eau mon alliée si je voulais les vaincre. Ma soeur me rejoint, à l'intérieur. Tant mieux, je préfère quand je la sait en sécurité. Plus que je passe du temps avec elle, moins que j'ai envie d'être séparé d'elle. Il fait noir. C'est bientôt le temps de dormir.

- Y’a quelqu’un ici ?

Je sursaute. Vlinder aussi, en même temps que moi. Parce qu'on hait pas habitué de voir quelqu'un ici. Attends un peu… il est pas supposé avoir quelqu'un ici ! Je sors les griffes. Mais à la voix, on dirait un grand. Hé merde. Je parle pas. Faut faire comme si on était pas là. Comme si y’avait personne. Je garde le silence. Je me retiens presque de respirer. Je suis le meilleur au jeu de celui qui parle en premier perd.

— Qui es-tu, étranger ? Es-tu une menace ? Si oui, nous nous battrons !

Ho non, il fallait pas parler. Je veux pas me battre. Pas contre un adulte ! Je tremble. Mais j'essaye de me contenir. Je ferme les yeux. Peut-être que si je ferme les yeux, il va me croire mort, et passer son chemin. Je demande discrètement à Vlinder de faire la même chose. Mais ça a pas l'air de convaincre l'autre de partir. Je panique. Il va nous voir ! Je me recroqueville, et je prie… pas les étoiles en tout cas ! Allez, il faut que je prenne mon courage à deux pattes. Il faut que je le fasse fuir, comme ça on sera tranquille. Je suis encore loin de lui, mais l'écho de ma voix portera mes paroles jusqu'à lui. C'est ça l'avantage d'une grotte. Quand on parle, ça résonne.

"On est pas là ! Y’a personne ici ! Il faut vraiment que vous partez !"