Fracassant / Pv Arkan

Les rayons timides du soleil avaient transpercé la végétation et avaient atteint les yeux délicats et fragiles de Sultan, le tirant de son sommeil. Il avait passé la nuit dans la clairière qu'il avait trouvé la veille, celle des grands chênes, et n'avait pas très bien dormi. Des rêves angoissants l'avaient pourchassés des heures durant, rendant difficile tout repos. Il avait fini par s'endormir lourdement d'un sommeil sans rêve alors que la lune commençait à s'effacer derrière l'horizon. Mais à présent, l'aube pointait le bout de son nez, et avec cette lumière, il n'allait pas pouvoir se rendormir. Le jeune chat soupira et posa sa tête sur ses pattes avants. La maison lui manquait. A cette heure, tout le monde dormait parmi les humains et lui, étalé dans son panier, n'aurait été tiré du sommeil que lorsque l'un de ses Bipèdes aurait sorti la boite de thon du placard très froid pour lui servir son petit déjeuner. Mais non, Sultan était dans la forêt, en fugue - car oui, c'était bien le mot qui convenait pour expliquer son acte de rébellion - à se demander ce qu'il allait bien pouvoir manger.

L'ancien chat domestique regarda autour de lui, et tomba sur les restes de la souris qu'il avait mangé la veille. Il ne restait plus grand chose, il s'était forcé à tout avaler. Il allait devoir chasser à nouveau. Cette idée lui rappela son exercice de la veille, lorsqu'il avait attrapé sa proie et que, ma foi, il s'était bien amusé. Ce n'était pas bien difficile de trouver sa pitance finalement ! Il n'avait aucune inquiète à avoir, tout allait bien se passer. Il s'était même trouvé un chez-lui temporaire ! Cette clairière était plutôt sympathique, malgré le manque d'élégance des arbres. Avec un peu de décoration, il pourrait rendre le tout très cosy. Ce buisson un peu sec aurait tout le mérite d'être retiré, mais comment pouvait-il s'y prendre ? Il n'avait pas les machines bruyantes des humains pour faire le sale travail à sa place. Sultan secoua la tête. Il laisserait son âme créatif s'exprimer plus tard, il devait explorer un peu les alentours, et trouver son petit déjeuner. Avant tout cela, le félin entama la journée par une longue toilette minutieuse, qui laissa au soleil le temps de se placer dans le ciel.

Une fois propre, le solitaire se redressa sur ses pattes et quitta sa clairière, d'un pas plutôt enthousiaste. Sa vie de chat sauvage ne commençait pas si mal, en fin de compte. Au bout de quelques minutes de marche, un bruit sourd attira son attention. Il se dirigea vers le son, interloqué, et tomba sur un spectacle qui le laissa abasourdi, ce qui était une première depuis son arrivée dans la forêt. Il se trouvait au sommet d'une sorte de ravin, où de l'eau tombait en trombe, quittant la rivière pour aller s'écraser sur des rochers, en bas, rejoignant une autre rivière. Cette vue était assez impressionnante, il devait le reconnaître. Sa première pensée fut de se demander si quelqu'un était déjà mort d'une chute dans ce précipice, puis il recula. Il n'avait pas vraiment envie d'essayer. Le fracas de la cascade l'empêchait d'être attentif à ce qui l'entourait, aussi, il ne se rendit pas compte que quelqu'un approchait. Il réalisa qu'il n'était pas seul lorsqu'il sentit l'odeur du nouveau venu, juste derrière lui. Il se tourna d'un bond, surpris, l’œil vif.

- Qui va là ? lâcha-t-il dans un souffle.

Son instinct aurait du lui souffler de rester prudent, mais l'instinct était quelque chose que l'ancien chat domestique avait pris l'habitude de ne pas écouter.

J'archive, puisque Surpluche est partie.