patrouille avec hato

Tu savais que tu deviendras bientôt meneur. Tu le savais parce que tu voyais Lyrielle faiblir de jour en jour. Tu savais qu'il n'en aurait plus pour longtemps. Beaucoup de félins sanguinaires seraient heureux à ta place, mais tu ne l'étais pas. Tu ne l'étais pas parce qu'on t'avais appris que vouloir la mort d'une personne, c'était mal. C'était encore pire que de la provoquer. Mais ce n'était pas ça qui t'effrayait tant. Non, ce qui te terrifiait, c'était le fait que tu allais devoir le succéder. Je... Je pense que tu es prêt à la devenir, Hato. Avec moi, tout ira bien...

Tu soupiras avant de te lever. Tu avais bien trop traîner et maintenant il fallait que tu joues ton rôle de flambeau. Tu léchas légèrement la tête de ta compagne, Õkza, pour la prévenir de ta sortie. Celle-ci répondit par un bref grognement avant de replonger dans un sommeil profond. Elle était vraiment belle, comme ça, dans ta hutte. Tu soupiras d'aise et sortit enfin dans la clairière.

Tu commenças ta journée en mangeant une maigre proie. La saison des neiges affaiblissait tout le camp et tu devais te priver pour les reines et les chatons. Il n'y avait pas de véritable loi qui décrétait ça, mais il fallait juste un peu de bon sens pour s'en rendre compte.

Tu distribuas ensuite certaines tâches et attribuas les mentors journaliers aux apprentis. Tu aimais bien ce changement de règle, ça permettait de diversifier les techniques et laissait au novice la possibilité de choisir la manière qui lui convient le mieux. Tu suivais avec attention les progrès des novices, parce qu'ils sont le futur de la troupe.

Ensuite, alors que tu regardais les chatons jouer, tu vis Neige miroitant au Soleil arriver au galop. Tu arquas un sourcil, étonné. Elle semblait essoufflée, comme si elle venait de parcourir trois milles longueurs de queue.

« Salut Hato,... une patrouille aux environs...de la pierre d'Hern... ça te dis? et on en profitera... pour ramener du gibier... car j'ai vu que quasiment... tout le monde était... occupé. J'en profiterai... pour les limites du territoire. Tu peux emmener qui... tu veux avec nous. »

Une patrouille ? Voilà bien longtemps que tu n'étais pas parti en patrouille. Tu acceptas sans aucune hésitation quelconque et précisas :

« Il ne sera pas nécessaire d'importuner quelqu'un d'autre dans ses tâches. Allons-y tout de suite, veux-tu ? »

Tu sortis de camp sans regarder si elle te suivais, parce que logiquement, elle te suivait. Tu flairas un petit lapin alors que tu traversais la lande. Tu te mis directement en position de chasseur Tu repéras rapidement le lapin et le tuas d'un coup vif et sec. Il n'était pas très gros, mais sa chair était tendre, ce sera parfait pour les petits.